Les enfants du soleil
morgan-kepler
Sortir du ventre de la Terre
Marcher droit vers la lumière
Sans un regard dans la pénombre
Sans soucis, sans encombres
Tout près du nid de notre mère
Sans chagrin, sans rivière
Puis flirter avec la connaissance
La lune nous tire sa révérence
Ne plus regarder en arrière
Oublier et perdre ses repères
prendre la route de la fourmilière
Entre bonjour et bonsoir
C'est un point de vue, une pataugeoire
Quelques pistes en aléatoire
Un peu comme l'art divinatoire
Respirer, respirer
Entre la fatigue et la fête
Il y a mensonge et amphet'
Tourner en rond comme une bête
Chercher les lunettes sur sa tête
Repartir, repartir
Entre l'illusion et l'espoir
Il y a le vide et la peur du noir
C'est ne pas voir l'accident et les ténèbres au-dedans
Entre le rêve et l'illusoire
C'est du pareil au même tiroir
Qu'on se tire ou bien qu'on s'en tire
C'est du pareil au même désir
Liberté ! Liberté !
Entre la haine et le paraître
C'est suffoquer et pas l'admettre
On est si peu, six pieds sous terre
Entre la misère et l'enfer
Liberté ! Liberté !
Entre dérive et dérisoire
On a le décor et l'accessoire
Un peu de miel sur la blessure, quand le sel agace à l'usure
Entre raisonnable et déboires
C'est la piscine et le plongeoir
C'est comme construire et démolir
Porter un masque et lui sourire.
Écorché ! Écorché !
Entre le rien et le cauchemar
D'errances en errances tu t'égares
Soit tu gagnes, soit tu te perds
Entre immortel et éphémère
Écorché ! Écorché !
Entre déprime et désespoir
Il n'y a qu'un pas, il n'y a qu'un soir
Un lacet autour du cou, un tabouret sous les genoux
Entre la mort et la victoire
C'est une instable balançoire
Entre mourir et s'évanouir
Au fond d'un puits de souvenirs
Étouffer ! Étouffer !
Entre les armes et la défaite
Il y a l'armée et la conquête
Des soldats de plombs et de sang
Entre la vie et le néant
Étouffer ! Étouffer !
Entre nobliau et guépard
Il y a le nom, le fil du rasoir
C'est perdre l'équilibre ou se croire presque libre
Entre avoir et ne pas savoir
C'est s'enfermer dans un manoir
C'est comme bander et ne pas jouir
Nier le bonheur et s'enfuir
Bourgeoisie ! Bourgeoise !
Entre les coffres et les écrins
C'est les banquiers et les catins
De l'or en boucles ou en billets
De Gates à Lana Del Rey
Bourgeoisie ! Bourgeoise !
Entre le lit et le trottoir
C'est les insomnies, la chasse aux pourboires
C'est entre les abus, les voitures et la rue
Entre l'amour et les boudoirs
Une philosophie de comptoir
Il y a le mâle et le vampire
Désobéir ou consentir
Anarchie ! Anarchie !
Entre le monde et son chaos
Il y a l’éclipse et les sanglots
Il y a la vie et puis la peur
Entre la jeunesse et l'erreur
Anarchie ! Anarchie !
Entre la vitesse et l'ivoire
Il y a la lumière et le purgatoire
Des nuages et des démons, des chrysanthèmes et du savon
Entre l'ami et la mémoire
Il y a l'oubli et le miroir
Il y a le dire et les soupirs
C'est le passé et l'avenir
Accalmie, accalmie
Entre pleurer et oublier
Fermer les yeux et accepter
Voir le chemin qu'il reste à faire
Entre la naissance et l'éther
S'arrêter, s'arrêter
Entre les rimes et les mots
Se noyer dans des verres d'eau
S'en apercevoir et ne rien dire
Comme se connaître et se mentir
S'acharner, s'acharner
On court après des jaguars
Pour un triste quart d'heure de gloire
C'est une question de territoire
C'est la crise et l’exutoire
S'écrouler, s'écrouler
Tomber du haut du perchoir
Ne pas comprendre qu'il est trop tard
Sur la bande d'arrêt d'urgence
Sans permis, c'est perdu d'avance
Trop loin du bloc opératoire
Sans vie, sans joie, sans gyrophare
La mort dans l'âme de l'existence
Se courber c'est tirer sa révérence
Refuser d'avoir tort et croire
Qu'on aura le temps de se revoir
et ne pas se dire au revoir.