Les enfants mourrant de la faim
ecorcheur
Qui donne aux pauvres prête à Dieu
Ces jours sont loin déjà, ces jours où ces ombres
Chancelant sur les murs, suppliaient les gens
Egarés, j’en suis sur, car dans cette triste pénombre
Se mourrait notre sang, se mourraient nos enfants
« J’ai faim ! » suppliaient-ils, n’ayant pour seule réponse
Qu’un regard perdu allant mourir ailleurs
Alors qu’eux se mourraient sur les pavés en pierres ponces
Où s’égaraient les pas des nobles voyageurs
« Ignores-tu, mon preux seigneur
Ce mal qui brûle en moi ?
Car malgré toutes mes clameurs
Je me meurs devant toi
Je le sais, mon enfant, mais que veux-tu ?
Je brûle d’arrogance, et m’ébats dans la chaleur
Qu’elle m’offre en abondance, alors que toi et ta sœur
N’êtes dignes qu’à pourrir sur la nacre des rues. »
Et elles trépassèrent, ces frêles esquisses
De l’indifférence de leurs pairs
Dont les âmes, si belles, si lisses
Allèrent s’emmurer dans les entrailles de la terre