Les exilés de l'Afrikakorps
kadub
Prologue
- Je m’appelle Felice Pasqualino et je suis le doyen de Casaglione, un petit village en Corse du Sud. Les gens me respectent, aiment mes histoires. Ils ne me prennent pas toujours au sérieux… Mais pourtant… Peu de personnes savent que j’ai côtoyé Erwin Rommel, cet officier allemand de l’Afrikakorps… "Wüstenfuchs" ou "Le Renard du désert" comme il était surnommé pendant la guerre… et pour cause ! Je suis le seul à savoir ce qu’est devenu son trésor légendaire. Le seul avec Jérôme Berthet et Julie Blanchard maintenant… Ah ! Ils me font bien rire tous ces pseudos-aventuriers qui viennent chercher le trésor… Ils ne le trouveront jamais ! Ca fait bien longtemps qu'il n'est plus en Corse...
Chapitre I
Paul Blanchard est professeur d'Histoire contemporaine. Il enseigne à Périgueux. Son collègue, Rinatu Paoli, est anthropologue à Corte. Ils se passionnent tous deux pour le trésor de Rommel. Ils compulsent quelques ouvrages consacrés à l'Histoire régionale dans une bibliothèque d'Ajaccio. Rinatu prend la parole :
- D’après Battistu, ça va être en sortant de la bibliothèque… Tu es sûr que ?... »
- Tu sais comme moi, qu’on n’a pas le choix, c’est la seule façon d’en avoir le cœur net !
- Je sais.
- De toute façon, nous allons prendre nos dispositions.
- Justement, cette façon de faire est un peu hasardeuse, tu ne crois pas ?
- Non ! Je connais ma fille et je connais Jérôme, ils viendront !
- Mais pourquoi les mettre en danger ?
- Je ne vois pas d'autre solution. Je ne les mets pas non plus vraiment en danger. Quand ils auront compris, ils préviendront les forces de l'ordre et on nous retrouvera.
- Et s'ils ne comprennent pas ?
- Je n'ai pas de plan B. De toute façon, ils ne tueront personne, pas tant qu'on ne les aura pas menés au trésor de Rommel. Sauf, bien sûr, s'ils ont déjà trouvé le trésor. Nous manquons d'informations. Les infiltrer est la seule façon de savoir... Et la seule façon de les neutraliser.
*
* *
Nous sommes à Chalagnac, petit village périgourdin du canton de Vergt, d’à peine quatre cents habitants. Parmi eux, Jérôme Berthet, professeur de mathématiques dans un lycée de Périgueux et Julie Blanchard, journaliste d’Info-Périgord à Bergerac et fille de Paul Blanchard. Ces deux-là se connaissent parfaitement, ils sont amis depuis leur plus tendre enfance. Ils savent tout l’un de l’autre. Ce matin, ils sont chez Amédée, le gérant du café du village et vont bientôt s’en aller travailler. Amédée, toujours jovial, interroge Julie.
- Alors comme ça Paul est partie à la chasse ?
- Oui. Une chasse au trésor !
Jérôme, le regard perdu au fond de sa tasse de café, prend la parole.
- Je n’ai jamais vu ton père aussi excité. Pourtant, à son âge, il devrait savoir que les trésors n’existent plus…
Amédée enchérit.
- Surtout qu’il n’a pas l’étoffe d’un chercheur d’or, lui c’est plutôt les livres et les musées qui l’intéressent.
- C’est vrai, mon père est professeur d’Histoire, pas archéologue ! Ca fait des mois qu’il prépare ce voyage en Corse. Il espère retrouver le trésor de Rommel.
Amédée demande :
- C’est qui Rommel ?
- Un officier allemand de l’Afrikakorps. Il aurait dérobé six caisses de lingots d’or à la communauté juive de Tunisie pendant la Seconde Guerre Mondiale. Son trésor aurait échoué avec lui au large des côtes de Bonifacio et personne n’a jamais trouvé ce trésor. Il est tellement obnubilé qu’il en oublie de me donner des nouvelles. Il devait m’appeler hier soir car il a passé sa journée dans une bibliothèque d'Ajaccio avec Rinatu Paoli.
Sur ces mots, Julie laisse s’échapper un sourire crispé. Manifestement, elle n’est pas rassurée. Elle quitte le café et part en moto pour Bergerac en lançant à Jérôme :
- A ce soir.
Jérôme quitte lui aussi le café, il est l’heure d’aller dispenser ses cours de mathématiques. En sortant, il croise John et Elisabeth Stanton, un couple de quinquagénaires qui tient une chambre d'hôtes dans Chalagnac. Lui est Américain et elle, Anglaise. John, avec son accent américain lance :
- Ca va comme tu veux Jérôme ?
- Oui, on parlait de Paul et sa chasse au trésor".
- Alors il l'a trouvé ?
- Pas encore. D'ailleurs, s'il le trouve, il ne nous dira peut-être rien.
Sur cette plaisanterie, Jérôme grimpe dans sa voiture. Ou plutôt son vieux tacot. Cette vieille voiture française a fait plus que son temps, mais Jérôme est nostalgique et il ne veut pas s'en séparer. Sur le trajet, Jérôme s’image sur la quête du trésor de Rommel. Car contrairement à Paul Blanchard, Jérôme est un aventurier !
*
* *
Nous sommes dans les locaux d’Info-Périgord. Le rédacteur-en-chef s’adresse à son équipe.
- Julie, aujourd’hui tu as un rendez-vous avec un producteur de foie-gras à Sarlat. Tu me fais un papier pour notre rubrique gastronomique !
Le téléphone sonne et le rédacteur-en-chef décroche.
- Info-Périgord ? … Oui ? Oui elle est là mon adjudant-chef, je vous la passe.
Il tend le téléphone vers Julie.
- L’adjudant-chef Lor de la gendarmerie de Vergt pour toi.
- Oui ? Me voir ce matin ? C’est important ? Bon très bien.
Julie raccroche.
Je dois me rendre impérativement à la brigade de Vergt patron ! J’irai à Sarlat ensuite…
- Ok mais essaie de faire vite.
*
* *
Jérôme Berthet est en train de dispenser son cours de mathématiques. Il est le genre de professeur que les élèves apprécient, en particulier les lycéennes qui ne sont pas insensibles à son charme. Près de la fenêtre, deux étudiantes discutent. L’une d’elles, Cindy Defrancq, l'archétypye de la bimbo blonde un peu stupide, est amoureuse de son professeur. Elle le regarde avec convoitise. Elle soupire.
- Quelle prestance, quel charme !
La réponse d'Eulalie Guézec, sa voisine de table ne se fait pas attendre :
- Laisse tomber, tu es son élève, il ne te calcule même pas.
- Mais qu'est-ce que tu en sais ? J'ai quand même quelques avantages non ?
- Oui, mais je sais pas, je me demande s'il n'est pas homo.
- Tu déconnes ?
- Il est célibataire, à son âge, c'est pas normal !
- Ca fait pas de lui un homo ! Je te prouverai que tu te trompes !
- Décidément, tu ne te démontes jamais. C'est le râteau je te dis !
Jérôme toussote.
- Un peu de silence mesdemoiselles, je vous prie. Suivez le cours plutôt que de vous poser des questions existentielles sur ma sexualité.
Les deux lycéennes se redressent l’air gêné.
- Oh merde ! la boulette !
Murmue Eulalie.
*
* *
Julie arrive à la gendarmerie de Vergt. Elle enlève nerveusement son casque et sonne à l'interphone du portillon.
- Gendarmerie de Vergt ?
- Julie Blanchard, je suis attendue par l’adjudant-chef Lor.
- Entrez.
Un grésillement se fait entendre, et Julie pousse le portillon. Le planton mène la journaliste près de son commandant de brigade. L’adjudant-chef Lor a une petite quarantaine. Son accent trahit ses origines nordistes, ou plutôt « ch'ties » pour reprendre l’expression en vogue.
- Mademoiselle, asseyez-vous. Vous savez que Paul, votre père, est un de mes amis...
- Oui. Que se passe-t-il au juste ?
- Je vais être direct. Mes collègues d'Ajaccio m’ont contacté. Votre père a disparu ainsi que son collègue hier. Ils cherchaient un trésor paraît-il ?
- C’est exact mais que…
Julie ne trouve plus ses mots. La panique se lit sur son visage.
- Selon les premiers éléments, ils pourraient avoir été enlevés par un groupe maffieux. Vous connaissez Bad Boss ?
- Sa réputation, oui. C'est un bandit activement recherché. Il a la mainmise sur plusieurs casinos de la Côte d'Azur et flirte avec la mafia sicilienne. D'ailleurs, il a des origines siciliennes si je ne m'abuse. Mais quel rapport entre ce type et mon père ? Pourquoi l'aurait-il enlevé ?
- Je l’ignore, étant donné la gravité des faits, il était préférable de vous l’annoncer de vive voix plutôt que par téléphone. Il faut que je vous prenne une audition à la demande de la section de recherche d'Ajaccio.
- Bien sûr... Mais hélas, je ne pourrai pas vous apprendre grand chose. Je pourrai aller voir vos collègues là-bas ?
- Si vous voulez, mais je connais votre tempérament. C'est votre père, vous allez vouloir le retrouver vous-même, mais laissez nous faire. C'est trop grave et vous pourriez le mettre en danger.
- Comptez sur moi.
L'adjudant-chef Lor sait bien que Julie lui ment. Elle met son nez de journaliste partout. Les ennuis, elle les affectionne. Mais il ne peut pas empêcher une fille de retrouver son père, encore moins quand le père en question est un ami.
- Bien commençons votre audition. Nom ? Prénom ? Date et lieu de naissance ?
*
* *
Jérôme est dans la salle des professeurs et discute avec un de ses collègues de sciences naturelles, un café à la main. Il reçoit un sms de Julie « Je suis chez moi, rejoins-moi dès que tu peux, c’est urgent ». Jérôme sait que Julie est une femme pragmatique. Si elle lui demande de revenir, c’est que la situation est grave, très grave même.
- Une urgence, je dois partir !
- Mais Jérôme ? Et tes cours ?
Jérôme est déjà parti.
*
* *
De retour à Chalagnac, Jérôme se rend directement chez Julie. Il gare son véhicule devant chez elle et entre directement sans frapper. La porte était restée entrouverte. Il trouve Julie le regard vide, assise dans son fauteuil, le combiné du téléphone à la main. Elle regarde Jérôme, abattue... Jérôme comprend que son amie a besoin de lui.
- Mon père a été enlevé, je dois partir pour Ajaccio dès demain. J’ai eu Battistu au téléphone...
- C’est qui Battistu ?
- Battistu Paoli, c'est le fils de Rinatu, le collègue de mon père, il vient d'être interrogé par la gendarmerie. Moi aussi j'ai été auditionnée à Vergt.
- Mais qui les a enlevés ?
- On parle de Bad Boss...
- Le Bad Boss ? Celui que la justice recherche depuis des années ? Celui qui a commis de nombreux attentats en Corse, en Sicile et sur la Côte d'Azur ?
- Lui-même !
- Pourquoi ?
- Probablement à cause du trésor de Rommel, qui serait aussi convoité par Bad Boss.
- Je t’accompagne Julie ! Il n'est pas question de te laisser seule. On va les retrouver, ne t'en fais pas.
Julie sourit. Pas de doute, Jérôme est un ami. A eux deux, rien n'est impossible.
*
* *
Jérôme et Julie se préparent à partir. Ils chargent la voiture de Jérôme de leurs bagages et reçoivent les encouragements de quelques habitants du village. Amédée, bien sûr, mais aussi le maire du village ainsi que John et Elisabeth Stanton.
Amédée pose la main sur l'épaule de Jérôme et lui tend un sac de l'autre main.
- Prends cette gourde de potion magique.
Tout le monde est hébété en regardant Amédée. Manifestement, son interprétation de Panoramix n'a fait rire personne. Il faut dire qu'Amédée est un spécialiste des blagues foireuses.
- Ce sac contient de quoi vous ravitailler en route.
- Merci Amédée.
Sur ces paroles, Jérôme et Julie prennent la route pour Marseille, où ils prendront un bateau pour Calvi.
Le maire du village les regarde partir avec ses autres administrés.
- Sale affaire... Vraiment une sale affaire...
Chapitre II
Je m'appelle Malika Sedkaoui, je suis Tunisienne. Mon grand-père était juif. Comme beaucoup d'entre eux, il s'est fait voler par les nazis pendant la guerre. Le trésor de Rommel est composé en partie de quelques richesses lui ayant appartenues. Le terme "richesses" est un peu galvaudé car mon grand-père n'était pas spécialement riche. Le Renard du Désert avait enfermé son trésor dans un coffre à deux serrures. Mon grand-père avait réussi à dérober une des clés de Rommel qui ne s'en était, semble-t-il, jamais aperçu. Ce geste était un peu futile car, avec ou sans clé, le coffre aurait été ouvert de toute façon... Mais le trésor a coulé et j'ai une clé. Rommel avait gardé la deuxième... Qu'est devenue cette seconde clé ? Je n'en sais rien, mais le Trésor de Rommel, lui, m'intéresse. Cette quête va me mener à rencontrer des personnes de coeur, oui Jérôme et Julie sont vraiment deux personnes que je suis fière d'avoir rencontrées.
*
* *
Malika remonte à la surface, après avoir inspecté les moindres recoins des côtes de Bonifacio. C'est là qu'aurait disparu le trésor de Rommel. Mais, rien ! Malika a fait chou blanc. Elle remonte dans le canot. Son guide la regarde avec circonspection.
- Vous savez, il faut vous faire une raison, ça fait des années que des aventuriers cherchent le trésor en vain.
- Je sais, mais moi j'ai une motivation supplémentaire...
- Vraiment ?
- Oui, elle est d'ordre sentimental... Certaines de ces richesses sont un peu à moi.
- Prenez garde, le trésor de Rommel suscite de nombreuses convoitises. Regardez ce qui est arrivé au professeur Blanchard...
Malika regarde son reflet dans l'eau, alors qu'elle regagne l'île. Elle sait bien que son guide a raison. En plus, c'est un Corse, il sait de quoi il parle.
- Je crois que je vais rentrer en Tunisie.
- A mon avis c'est la meilleure décision.
Le guide range le canot et Malika lui règle sa facture. Elle s'éloigne en marchant tête baissée. Puis, une lueur illumine son visage.
- Mais bien sûr ! Paul Blanchard savait quelque chose, sinon on ne l'aurait pas enlevé. Je dois le retrouver !
*
* *
Paul Blanchard et Rinatu Paoli sont enfermés depuis plusieurs jours dans un bâtiment perdu dans le maquis. Ils sont gardés par trois bandits qui se relaient. Ces trois individus sont patibulaires. Paul s'impatiente.
- Mais enfin, ça fait plusieurs jours que vous nous séquestrez et vous ne nous dites rien ! Que nous voulez-vous ?
- Les ordres sont les ordres, on n'a rien à vous dire !
- C'est absurde.
L'un des bandits sourit.
- Votre curiosité va être satisfaite.
- Pourquoi ?
- Le patron arrive, il va vous causer.
Un homme barbu d'environ 55 ans arrive, il a une cicatrice le long de la joue gauche. Il est accompagné de plusieurs autres individus. Les trois malfrats saluent leur patron.
- Ils sont là.
- Bien.
L'homme barbu entre et pose sa canne le long du mur. Il enlève ses gants. Paul et Rinatu le regardent les yeux mi-clos, à cause du contre-jour.
- A qui avons-nous l'honneur ?
- Monsieur Blanchard, monsieur Paoli... Je suis navré de vous avoir séquestré, mais je n'avais pas d'autre choix. Je m'appelle Luigi Rocca. Mon nom ne vous dit sans doute rien, on m'appelle Bad Boss. J'ignore si je suis un mauvais patron messieurs, mais je suis crain et je dirige mes hommes d'une main de fer. Désolé, je n'ai même pas de petits biscuits à vous offrir. Rinatu sourit niaisement.
- Ce n'est rien.
Paul le regarde de façon sérieuse. Bad boss poursuit :
- Vous êtes ici parce que nous partageons le même but : le trésor de Rommel. Cet homme a eu la bonne idée de perdre son trésor au large des côtes de Bonifacio croit-on. J'en ai besoin pour pérenniser mes actions, les temps sont durs, que voulez-vous. Mais, pas moyen de le trouver. Ca fait un bout de temps qu'on vous surveille monsieur Paoli et nous savons que vous avez pas mal d'éléments qui permettent de situer ce trésor, n'est-ce pas ?
- C'est faux !
- Permettez-moi d'insister... Je ne serai pas ingrât.
- Je vous répète que nous ne savons rien. Nous sommes venus en Corse dans l'espoir d'en apprendre davantage. Mais nous n'en avons pas eu le temps.
- Je vois... Vous savez messieurs, vos enfants respectifs sont inquiets et ont décidé de vous retrouver. Mon bras droit, Lisandru, suit votre fille depuis que nous vous avons enlevé. Il m'a appris qu'elle va s'embarquer pour la Corse avec monsieur Berthet. C'est un très bon professeur ce monsieur Berthet. Il serait dommage qu'il leur arrive malheur, vous ne pensez pas ?
- Vous êtes un monstre Bad Boss.
- Merci monsieur Blanchard. Je prends ça comme un compliment venant de vous. Je vous laisse encore un peu réfléchir. Ils seront en Corse demain. J'aviserai en fonction de vous...
Bad Boss sort, la porte se referme derrière lui.
- Ce n'est pas ce qui était prévu Paul ?
Paul soupire, il est manifestement dépassé par les événements.
*
* *
Jérôme et Julie sont à Marseille. Ils n'embarqueront que tôt demain matin. Ils se promènent dans la ville, avant de s'arrêter au niveau du Vieux-Port. Ils s'assoient. La mer est pleine de déchets en tout genre. Jérôme s'adresse à Julie.
- Demain, on retrouve Battistu à la bibliothèque d'Ajaccio, c'est là que vos pères ont été enlevés et ensuite on va voir les gendarmes d'Ajaccio pour faire un point.
- Je me demande si mon père a découvert où se trouve le trésor...
- C'est possible, s'il a été enlevé, c'est même très possible...
- Comment va-t-on faire pour les retrouver ?
- On verra bien ce que nous diront les gendarmes et Battistu. On avisera. Mais retrouver un bandit qui court depuis des années, ça va être coton.
- Jérôme, si on trouve le trésor de Rommel, Bad Boss va venir à nous ?
- Oui, mais ça va être encore plus coton. Ce trésor, c'est une légende...
- Je ne sais pas quoi faire Jérôme...
*
* *
Un petit groupe de trois individus observe Jérôme et Julie le long du Vieux-Port. Ils se sont assis à la terrasse d'un café. L'un d'eux n'est autre que Lisandru Angelini, le bras-droit de Bad Boss. Il a environ trente-cinq ans, une mèche couvre son oeil gauche. Le second individu est plus grand, il est chauve et une cicatrice verticale part du front jusque la joue gauche, en traversant l'oeil, resté intact ; il s'appelle Johnny. Le troisième individu, plus petit, a les cheveux qui lui cachent les yeux, il s'appelle Maxime. Johnny prend la parole.
- Ils embarquent demain pour Calvi. On les chope quand ?
Lisandru boit quelques gorgées de sa bière tranquillement avant de répondre..
- On prend le même bateau qu'eux et on attend qu'ils soient arrivés pour agir. On continue la filature et on attend le bon moment. Je parie qu'ils vont se rendre à la bibliothèque d'Ajaccio.
*
* *
Le lendemain matin, Jérôme rentre son véhicule dans le bateau qui va les mener à Calvi, sous l'oeil de trois bandits qui ont déjà embarqué et qui attendent le moment idéal pour intervenir...
- Jérôme et Julie arrivent quelques instants après sur le bateau. Ils vont dans une petite cafétéria pour prendre le petit-déjeuner. Ils croisent les trois bandits en chemin. Jérôme et Lisandru se percurent épaule contre épaule. Jérôme et Lisandru se regardent avec défiance.
- Excusez-moi !
- C'est de ma faute.
Puis chacun continue son chemin. Mais Jérôme est perplexe. Une fois assis à la cafétéria, Julie l'interroge.
- Ca ne va pas ?
- Ce type... Je l'ai vu hier. Il était à la terrasse d'un café du Vieux-Port quand nous y étions.
- Tu as raison, je m'en souviens, je l'ai vu aussi. Il nous suit tu crois ?
- Je ne sais pas, peut-être un hasard, peut-être pas. Il va falloir qu'on soit très prudents. Battistu nous attend à l'arrivée ?
- Oui, mais j'espère qu'on le reconnaîtra.
- De toute façon, tu as son portable.
- Oui.
*
* *
John rentre dans le café d'Amédée pour lui prendre du pain. Le café d'Amédée fait aussi dépôt de pain et il approvisionne la chambre d'hôtes des Stanton.
- Tu as des nouvelles de Jérôme et de Julie ?
- Oui ils sont sur un bateau en ce moment, ils vont arriver en Corse ce matin. Ils doivent voir les gendarmes.
- Je n'aimerais pas être à leur place, Bad Boss, ce n'est pas n'importe qui.
- J'espère qu'on reverra Paul.
- Je l'espère aussi. Bye Amédée.
Et John sort, chargé d'une vingtaine de baguettes.
*
* *
Le bateau arrive à destination de Calvi, Jérôme et Julie descendent avec la voiture de Jérôme. Le tacot ne passe pas inaperçu avec ses bruits de suspension défectueuse. Lisandru et ses deux comparses sont déjà à terre et disparaissent. Un homme d'une petite tentaine d'années accueille Jérôme et Julie. C'est Battistu Paoli.
- Julie je présume ?
- Battistu... Je te présente Jérôme Berthet, un ami qui est venu nous aider.
- Enchanté. J'aurais préféré que nous nous voyions en d'autres circonstances. La section de recherche d'Ajaccio m'a confirmé que c'est bien Bad Boss qui est derrière l'enlèvement de nos pères.
Jérôme, imperturbable reprend la main.
- On a des revendications ?
- Non aucune.
- Mais votre père, savait-il où se trouvait le trésor ?
- Je ne sais pas. Personnellement, je ne crois pas à l'existence de ce trésor. Il a peut-être existé, mais quelqu'un l'aura découvert il y a longtemps et ne s'en sera pas vanté. Mais venez, je vous propose de nous rendre sur le lieu de leur disparition, la bibliothèque d'Ajaccio.
- Nous te suivons Battistu.
Battistu prend son véhicule, et Jérôme le suit avec son tacot.
*
* *
Bad Boss rend à nouveau visite à ses otages.
- Bonne nouvelle monsieur Blanchard, Julie est arrivée. Lisandru ne la quitte pas. Ils sont en route en ce moment même pour la bibliothèque où vous avez été enlevés. Vous n'avez toujours rien à me dire messieurs ?
- Mais puisque je vous répète qu'on ne sait pas où est le trésor !
- C'est dommage... Vraiment dommage...
*
* *
- Il faut attendre, on n'a pas le choix.
Battistu se rassoit dans son véhicule. Un troupeau de cochons s'est installé sur la route pour dormir et les klaxones, ne parviennent pas à les faire déguerpir.
- Vous voyez, c'est ça la Corse mes amis.
- Il n'y a plus qu'à prendre son mal en patience.
Chapitre III
Malika Sedkaoui est arrivée à la bibliothèque d'Ajaccio. Elle questionne le bibliothécaire sur Paul Blanchard et le trésor de Rommel.
- Vous êtes de la police madame ?
- Je suis... journaliste !
- Navré, mais je n'ai rien à vous dire. Les hommes auxquels vous vous intéressez ont été enlevés en sortant de la bibliothèque, je n'ai rien vu.
- Ce n'est pas grave.
Malika fait le tour des rangées et feint de partir pour se dissimuler.
Il sait quelque chose, Malika en est persuadée. Elle pense qu'elle en apprendra peut-être davantage comme ça. Jérôme, Julie et Battistu arrivent au même moment. Ils vont voir le bibiothécaire.
- Navré, je viens de répondre la même chose à une journaliste, je ne peux vous en dire plus.
Malika écoute la conversation derrière un rayon.
- Je vais être direct avec vous, il y a peu de chances que vous revoyiez vos pères respectifs, Bad Boss est recherché depuis longtemps. Inutile de demander l'aide des Corses, ils sont peu loquaces vous savez.
Julie est exaspérée.
- On va bien trouver une solution.
- Je vous le souhaite, votre père avait l'air d'un homme charmant.
- Il l'est toujours.
- Oui, pardonnez-moi.
- Vous savez ce qu'il lisait ici ?
- J'ai pu voir qu'il consultait des ouvrages d'Histoire locale avec son collègue. Monsieur Blanchard m'a même dit qu'il fallait que vous lisiez le dernier roman d'Agatha Cornwell quand vous viendriez. Il l'avait un peu feuilleté. Puis ils sont partis.
- Et personne ne les a revus.
Julie redresse la tête.
- Battistu, on va à la section de recherche d'Ajaccio ?
- Oui, je pense que les gendarmes nous en diront plus, mais avant il faut que j passe chez moi, les gendarmes m'ont demandé de leur ramener des documents sur mon père.
- Très bien ! Tu habites où ?
- J'habite Evisa, ce n'est pas très loin.
Jérôme, Julie et Battistu quittent les lieux. La porte de la bibliothèque se referme. Malika Sedkaoui se rue vers la sortie, sous le regard stupéfait du bibiothécaire.
- Je ne dois pas les perdre !
*
* *
Battistu s'enfonce dans une route boisée qui mène à Evisa, puis il s'arrête en chemin. Jérôme et Julie s'arrêtent à leur tour. Malika Sedkaoui, qui a suivi le cortège à distance, s'arrête également.
- Qu'est-ce qui se passe Battistu ?
- Je ne sais pas, je suis en panne.
- Tu n'as qu'à monter avec nous, on appelera un garagiste une fois chez toi.
Une voix fait trésaillir tout le monde.
- C'est plutôt vous qui allez venir avec nous !
Jérôme, Julie et Battistu se retournent vers les bois d'où provenait la voix. Lisandru et ses deux acolytes arrivent les armes à la main.
- Les types du Vieux-Port !
Battistu sort une arme également.
- Navré Julie, navré Jérôme.
- Battistu, tu es avec eux ?
- Oui.
- Alors c'est à cause de toi que ton père a été enlevé !
- Mon père ne partage pas mes convictions. Le trésor de Rommel apaprtient aux Corses, le professeur Blanchard n'avait pas à se mêler de ça !
- Le trésor de Rommel n'appartient à personne. Il ne doit surtout pas aller aux mains de terroristes !
Le petit groupe commence à s'enfoncer dans la forêt, lorsqu'un coup de feu retentit. Battistu est blessé au bras et lâche son arme. Jérôme décoche par réflexe un coup de poing en plein visage de Lisandru qui s'écroule au sol. Un second coup de feu retentit, blessant Maxime. Julie donne un coup de pied dans les testicules de Johnny. Malika arrive en courant une arme à la main. Lisandru qui s'est relevé porte à son tour un coup de poing à Jérôme. Les deux hommes se portent mutuellement des coups. Julie s'est emparée de l'arme de Johnny. Malika s'écrit :
- Arrêtez !
Lisandru, Johnny, Maxime et Battistu prennent la fuite !
- On se casse !
- Je vais vous tuer si vous ne restez pas là !
- Si tu veux, mais ça t'attirera des emmerdes sur le plan judiciaire.
Les quatre bandits ont disparu dans le maquis. Jérôme se tourne vers Malika.
- On vous doit la vie mademoiselle
- Je m'appelle Malika Sedkaoui, je vous ai suivis depuis la bibliothèque. Nous partageons le même objectif. Je suis à la recherche du trésor de Rommel.
- Nous neherchons pas le trésor. Nous recherchons les professeurs Blanchard et Paoli. Ce sont eux qui cherchent le trésor.
- Je ne voulais pas vous vexer. En tout cas, moi je cherche le trésor et je veux aussi retrouver ces deux hommes pour que nous mettions en commun nos recherches. Vous êtes venus pour les sauver et je veux vous aider.
Jérôme et Malika se regardent avec convoîtise. Puis Julie s'exclame.
- C'est quoi le dernier roman d'Agatha Cornwell ?
- "L'étrange monsieur K" pourquoi ?
- Je me fais peut-être des idées, mais mon père voulait que je lise ce livre à la bibliothèque d'Ajaccio, alors qu'on peut le trouver partout. Mais il ne pouvait pas savoir que nous allions les rejoindre.
- Sauf s'il se sentait en danger et qu'il se doutait que nous viendrions à son secours.
- Jérôme, il faut retourner là-bas !
- Alors je peux vous accompagner ?
- Bien sûr mademoiselle Sedkaoui.
- Appelle-moi Malika inch'Allah.
*
* *
Lisandru poursuite sa marche dans le maquis avec Johnny, Maxime et Battistu. Il est furieux.
- Fait chier !
Battistu tente de le tempérer.
- On a fait ce qu'on pouvait. On n'a pa à s'ne vouloir. Bad Boss comprendra.
Lisandru se retourne précipitamment et colle un coup de poing à la figure de Battistu, déjà blessé au bras. Ce dernier s'écroule à terre.
- Lisandru, pourquoi ?
- Faire de son mieux n'est pas suffisant ! Qaund je fais quelque chose, c'est pour réussir, j'ai horreur de l'échec. Je me fous de ce que pensera Bad Boss, mais je veux ma revanche eux. Jérôme Berthet m'a eu par surprise, il me le paiera !
*
* *
Nos amis sont revenus à la bibliothèque d'Ajaccio. Ils y rencontrent l'adjudant-chef Lor. Julie est un peu surprise de voir le gendarme ici.
- Vous, mon adjudant-chef ?!
- Je savais bien que vous tenteriez de délivrer votre père. Je ne veux pas qu'il vous arrive malheur. Je suis venu vous aider.
- Mais vous ne risquez pas quelques soucis, je veux dire, il y a déjà une enquête en cours et votre démarche est personnelle non ?
- Exactement ! C'est d'ailleurs pourquoi je suis en civil. Ce n'est pas le gendarme qui vous aide, mais plutôt l'homme, l'ami de votre père.
- Merci mon adjudant-chef.
Jérôme s'adresse au bibliothécaire.
- Oui monsieur ?
- Nous voudrions emprunter le dernier Agatha Cornwell.
- Mais certainement. Vous pouvez le lire, mais si vous voulez l'emprunter, il faudra ouvrir un compte.
Le bibliothécaire s'absente quelques instants avant de revenr avec l'ouvrage. Nos quatre amis s'assoient à une table. Jérôme feuillète le livre et y trouve une enveloppe contenant l'inscription "à ne lire que par Julie".
- Regarde Julie, c'est l'écriture de ton père, tu avais raison ! Lis comme il te demande.
"Julie, ma fille. Si tu lis cette lettre, c'est que j'aurais été enlevé et que tu seras venue à mon secours. Je savais que ta sagacité te mènerait à comprendre les propos que j'ai tenus au bibliothécaire. Rinatu et moi allons être enlevés par le bandit Bad Boss. Il cherche comme nous le Trésor de Rommel. Nous savons qu'il veut s'en servir notamment pour financer l'achat d'armes. Nous pensons que le trésor de Rommel est désormais un morceau d'Histoire et qu'il faut le préserver de mains crapuleuses. Nous avons appris ici pas mal de choses. Mais je vais faire simple. Tu dois trouver le trésor de Rommel avant Bad Boss. Vas à Casaglione. et trouve Felice Pasqualino. Lui seul sait où se trouve ce trésor aujourd'hui. Méfiez-vous de Battistu, Rinatu est persuadé que son fils est avec Bad Boss et que c'est à cause de lui que Bad Boss cherche le trésor. J'espère que tu n'as pas faire lire cette lettre à Battistu. Ne tente pas de nous retrouver, laise faire les forces de l'ordre. trouve le trésor. Prends soin de toi. Ton père".
- Alors papa savait que Battistu était un traitre. Sa marge de manoeuvre devait être très réduite pour qu'il ait espéré que nous trouvions cette lettre.
- Nous l'avons eue, c'est l'essentiel Julie. Il faut aller à Casaglione.
- Jérôme, on va aller là-bas, mais je doute fort que ce Felice Pasqualino nous dise où se trouve le trésor.
- Je ne pense pas non plus, mais ce qui compte, c'est qu'il ne le dise pas à Bad Boss non plus.
Chapitre IV
Nos amis arrivent à Casaglione et se garent dans le petit village. Malika et l'adjudant-chef Lor font partie du petit groupe désormais. Malika sort la clé de Rommel qui était autour de son cou.
- Je ne vous ai pas dit. Cette clé est celle d'un coffre à deux serrures dans lequel se trouve le trésor de Rommel.
Julie fixe la clé.
- C'est bizarre, d'après la légende, son trésor était constitué de six caisses de lingots d'or.
- Oui, je connais aussi cette légende. Mais que voulez-vous, la réalité a été un peu déformée. Cette clé est l'une des deux clés qui ouvrira le coffre dans lequel Rommel a mis son trésor.
- Et la deuxième clé, elle est où ?
- Rommal l'avait gardée. Elle ne doit plus exister maintenant. Nous sommes les seuls à pouvoir trouver le trésor maintenant.
Les yeux de Malika s'illuminent. Elle s'imagine déjà riche et couverte de bijoux. Mais Jérôme brise ce rêve doré.
- Oui, sauf si le trésor a déjà été découvert. Ne t'emballe pas trop Malika. Tu risques d'être déçue. Ce trésor t'intéresse à ce point ?
- Oui Jérôme. Désolée si je te déçois, mais ce trésor me passionne. Je suis cupide, je sais...
Jérôme poursuite sa route, manifestement déçu. L'adjudant-chef Lor a repéré la maison de Felice Pasqualino.
- C'est ici mes amis. De grâce, si vous voulez des informations ne faites pas état de ma prefessoin.
Jérôme rigole.
- A vos ordres mon adjudant-chef !
Puis il frappe à la porte.
*
* *
Lisandru est retourné auprès de Bad Boss. Il laisse ses compagnons avant de s'enfermer avec son patron dans un bureau de fortune.
- Nous avons échoué Bad Boss, ils se sont échappés.
- C'est fâcheux.
- Je suis désolé.
- Lisandru, tu es mon protégé, je t'ai élevé comme mon fils. Néanmoins devant les autres, je ne dois pas faire deux poids, deux mesures. Tu dois les retrouver, sinon tu en subiras les conséquences. C'est la règle, tu le sais.
- Ne t'inquète pas, j'ai déjà activé tous mes contacts. Où qu'ils soient sur l'île, je les dénicherai.
- Je l'espère pour toi.
- Mais il y a cette fille, c'est elle qui a tout gâché.
- Julie Blanchard ?
- Non. C'est une maghrébine, Marocaine ou Tunisenne je pense. Il faut qu'on fasse attention, d'autres personnes cherchent le trésor à mon avis. Nous ne devons pas sous-estimer le nombre de nos ennemis.
- Trouve-les Lisandru ! Ramène-les moi tous !
Le téléphone portable de Lisandru vibre. Un sms. Lisandru sourit.
- Je les ai trouvés. Ils sont à Casaglione.
- Parfait !
- J'y vais.
*
* *
La porte de Felice Pasqualino s'ouvre. C'est un homme d'une trentaine d'années qui ouvre. Il s'adresse sèchement à nos amis.
- C'est pour quoi ?
- Nous voudrions voir Felice Pasqualino.
- C'est une personne diminuée, il faut la laisser tanquille.
- Non laisse-les entrer Marc.
Felice Pasqualino est assis dans un fauteuil. Son visage est ridé, il est sans âge, les yeux minuscules, le regard presque absent.
- Ne faites pas attention, André est mon petit-fils, il s'occupe de moi. Il est un peu bourru, mais il n'est pas méchant.
Julie Blanchard prend la parole.
- Monsieur Pasqualino, je suis désolée de venir vous importuner chez vous. Je m'appelle Julie Blanchard. Je suis la fille de l'historien qui a été enlevé par Bad Boss.
- Oui je vois qui vous êtes mademoiselle la journaliste.
- Mon père voulait que je vous contacte car vous seul savez ce qu'est devenu le trésor de Rommel.
- Laissez ce trésor où il est, il ne vous attirera que des ennuis. Pourquoi cherchez-vous ce trésor ?
- Je ne le cherche pas. Je veux juste sauver mon père. C'est lui qui le cherche. Il ne veut pas qu'il tombe entre les mains de Bad Boss.
- Bad Boss ne peut pas trouver le trésor. Il n'existe plus. Ces choses-là appartiennent au passé. Le remuer va nous ramener aux heures sombres de l'Histoire.
Malika Sedkaoui s'interpose.
- Ecoutez. Rommel a volé des biens à mon grand-père. Je suis la petite-fille d'un juif Tunisien. J'ai besoin de savoir...
Tout en tenant ces propos, Malika montre sa clé au vieux Felice. Le regard de ce dernier s'illumine.
- Je ne pensais pas revoir cette clé plusieurs dizaines d'années plus tard. Vouos avez le droit de savoir. Asseyez-vous et écoutez-moi...
Nos amis s'assoient à terre, car la maison est modeste.
- Rommel a volé les juifs de Tunisie. Mais lorsque l'Afrikakorps a dû repartir, le bateau de Rommel a été attaqué par les Américains. Moi j'étais jeune soldat à l'époque, mais j'étais en permission. Deux hommes, deux frères se sont échappés du bateau. Ils servaient sous les ordres de Rommel, mais ont choisi de déserter, car ils avient mis la main sur un bien étrange butin.