Les fleurs du passé

Nadia Suffit

Chapitre 1

Le regard perdu dans le vague, Tanya regardait par la fenêtre ce qui se passait dans le parc. En bas, les ouvriers s'activaient dans tous les sens afin de préparer la cérémonie qui aurait lieu dans un peu plus de vingt quatre heures, vérifiant chaque étape afin de s'assurer que tout irait pour le mieux et que rien ne viendrait gâcher cette fête. Il fallait avouer qu'ils préparaient l'événement le plus important de toute la région et que beaucoup d'hommes publics seraient présents, ils n'avaient donc aucun droit à l'erreur.

Tanya suivait cette agitation sans réellement y porter attention, son esprit se trouvant à des lieux de là. Elle songeait aux bouleversements que ce mariage allait apporter dans son existence. Bien qu'il ne s'agisse pas du sien, mais de celui de sa meilleure amie. Demain Jérôme prendrait sa succession auprès d'Elodie, quant à elle, elle se retrouverait seule, sans personne à qui se confier. Bien entendu, Elodie lui avait assuré que rien ne changerait, qu'elle serait toujours là quand elle en aurait besoin. Mais Tanya savait que plus rien ne serait pareil, elle se voyait mal appeler son amie en pleine nuit pour lui raconter ses misères, ou interrompre sa vie de famille parce qu'elle avait besoin d'une oreille compatissante. Non, elle savait que ce mariage tournerait une page de leur vie, celle de l'adolescence. Les années de lycée et leur complicité d'antan serait derrière elles, et elles ne pourraient rien y changer.

Elle songeait aussi à l'épreuve qui l'attendait le lendemain. Elle devrait affronter son passé et cela ne serait pas sans douleurs, car en revoyant ses anciens camarades de lycée, elle reverrait aussi les souvenirs qui s'y rattachaient, et ils étaient, en grande partie, très mauvais.

Mais ce qu'elle appréhendait par-dessus tout, c'était de revoir Adrien, car de tous, c'est avec lui qu'elle avait les plus mauvais souvenirs. Bien sûr, elle l'avait rencontré régulièrement durant ces dix dernières années, mais toujours très brièvement, alors que demain, elle le verrait toute la journée et une bonne partie de la nuit, et cela n'était pas fait pour la rassurer. En effet lors de leurs années de lycée, il ne s'était pas passé un jour sans qu'ils se querellent tous les deux. Chaque rencontre finissait irrémédiablement par une dispute et elle redoutait cette nouvelle confrontation. Son seul espoir était que le mariage de leurs amis leur permettrait de se tenir à distances l'un de l'autre.

De plus elle se posait des questions au sujet de la soirée qui aurait lieu le soir même. Elodie ne lui avait rien dit si ce n'est qu'elle devait s'habiller décontracté car il n'y aurait que des amis. Elle avait bien essayé d'en savoir plus, mais Elodie avait été intraitable, elle ne saurait rien, elle verrait bien ce soir. Tanya en était très contrariée car elle n'avait aucune envie de se rendre à une réception où elle risquait fort de s'ennuyer, surtout vu l'état de fatigue dans lequel elle se trouvait. Il fallait dire qu'elle venait de passer douze heures en avion pour assister à ce mariage, et qu'elle n'avait pas beaucoup dormi pendant le voyage. Enfin rien ne l'empêcherait d'aller se coucher si jamais elle tombait d'ennui.

Un bruit derrière elle, la ramena à la réalité, quelqu'un venait d'entrer dans le salon. Tanya inspira un grand coup et, figeant un sourire sur son visage elle s'apprêta à accueillir le nouveau venu. Mais avant même qu'elle ait eu le temps de faire un mouvement, elle entendit une voix moqueuse et se raidit, c'était Adrien, voilà, un long cauchemar allait commencer pour elle. Perdant son sourire elle se retourna vers le nouveau venu.

« - Tiens, bonjour Tanya, toujours dans tes rêves, je vois !

- Adrien, quelle surprise ! Comment vas-tu ?

- Je vais bien merci. Enfin j'irais mieux si tu n'étais pas là. Mais bon, on fera avec. »

Tanya serra les dents pour ne pas l'envoyer au diable, cet imbécile, cela n'en valait pas la peine. Inspirant profondément, elle essaya d'être aimable avec lui.

« - J'en suis désolé pour toi mais, oui, je suis là et tu peux me croire, c'est avec grand plaisir que je suis venue.

- Rien d'étonnant à cela, pour une fois que quelqu'un te fait l'aumône d'une invitation, tu n'allais certainement pas la refuser. »

Blessée malgré elle, Tanya se tourna vers la fenêtre pour ne pas lui montrer son chagrin. Malheureusement, il ne fut pas dupe et en profita pour enfoncer le clou.

« - Mademoiselle est susceptible, quel dommage ! Je sens que je n'ai pas fini de m'en réjouir avec toi. »

Tanya allait l'envoyer paître quand la porte s'ouvrit pour la seconde fois. Serrant les dents elle se tourna pour voir qui venait interrompre leur discussion. Sa mauvaise humeur s'envola quand elle découvrit de qui il s'agissait. Un cri de joie lui échappa et elle courut se jeter dans les bras du nouvel arrivant.

« - François, comme je suis heureuse de te revoir. Dis-moi vite ce que tu deviens.

Est-ce que tu es marié ? Est-ce que tu as des enfants ? Et surtout pourquoi tu n'as pas donné de tes nouvelles tout au long de ces années ? Dix ans, tu te rends compte ! Cela fait dix ans que nous n'avions aucune information à ton sujet. C'est un miracle que Jérôme et Elodie aient réussi à te localiser pour le mariage. J'espère que tu as honte de toi, au moins. »

François avait éclaté de rire devant l'accueil enthousiaste de son amie.

« - Le moins que l'on puisse dire, c'est que tu es contente de me voir. Moi aussi d'ailleurs, j'en suis ravi. Tu as beaucoup changé dit moi, jamais je n'aurais cru que tu deviendrais aussi charmante. Tu es splendide. Si j'avais su cela, je ne serais pas resté aussi longtemps sans te donner de nouvelles. J'aurais accouru pour te faire la cour, et t'épouser dans la foulée. »

Tanya éclata de rire sous cette avalanche de compliments.

« - Flatteur va, tu ferais mieux de me dire ce que tu deviens au lieu d'essayer de m'amadouer avec des compliments, un peu exagérés, à mon humble avis.

- Pas du tout, ils sont mérités, mais nous reparlerons de tout cela plus tard si tu veux bien.

- D'accord, mais... »

Elle s'interrompit quand elle l'entendit saluer Adrien. Elle ferma les yeux en poussant un petit gémissement. Mon dieu elle l'avait complètement oublié. Voilà une chose que lui n'oublierait pas de sitôt, et il le lui ferait payer très cher. Elle se trouva encore plus gênée quand François s'excusa à sa place auprès d'Adrien.

« - Bonjour Adrien, excuse nous de t'avoir négligé. J'ai l'impression que Tanya était tellement heureuse de me revoir qu'elle en a oublié tout ce qui l'entourait, toi y compris.

- Bonjour François, tu sais tu n'as pas à t'excuser . En ce qui concerne Tanya, tu peux me croire sur parole, elle n'a pas besoin de ta venue pour m'oublier. »

S'il était honnête, il devait avouer, qu'il n'avait pas apprécié d'être mis à l'écart de cette manière par Tanya. Il en était même furieux, et il comptait bien lui faire regretter cet affront. Cette dernière était rouge de honte : comment avait-elle pu commettre une telle chose ? Dire qu'en temps ordinaire, elle avait un mal fou à ne pas penser à lui, et rien qu'à lui, et aujourd'hui, il était devenu insignifiant le temps d'une seconde. Il aurait certainement été très étonné de savoir cela.

Pendant qu'elle était plongée dans ses pensées, François continua de la défendre.

« - Allons Adrien, n'exagère pas, tu as bien vu qu'elle n'en faisait pas exprès. Tu peux tout de même comprendre qu'elle pense à autre chose qu'à toi.

- Sans problème, par contre, j'ai du mal à croire qu'elle arrive à penser, tu vois ! »

Ce furent ces mots qui la ramenèrent à la réalité. Elle serra les dents pour ne pas montrer qu'il l'avait blessée avec ses propos. François n'en fut pas dupe et rabroua sévèrement Adrien.

« - Tu es dur avec elle, Adrien. Tanya est loin d'être une imbécile, et tu le sais très bien, mais toi, tu t'en moque. Tu te plais à la dévaloriser, comme tu l'as toujours fait d'ailleurs.

- Ce n'est pas vrai, d'ailleurs pour cela il faudrait que je m'y intéresse, alors que pour moi elle n'est rien, comme pour beaucoup d'autres d'ailleurs.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Tout simplement que Tanya laisse beaucoup de monde indifférent.

- Et alors on ne peut pas plaire à tout le monde !

- Non, mais elle, elle ne plaît à personne.

- Tu exagères, elle est très jolie et je suis certain que beaucoup d'hommes aimeraient sortir avec elle, moi le premier d'ailleurs.

- Evidement, pour toi c'est facile tu as toujours été un défenseur des causes perdues alors avec elle tu es servi !

- Arrête, Adrien tu devrais avoir honte, tu es blessant envers elle mais cela ne semble pas te poser de problèmes.

- Pourquoi devrais-je m'en soucier ?

- Par amitié pour elle, tout simplement ! »

Tanya n'en revenait pas de les entendre parler d'elle comme ci elle n'était pas là, elle avait peut être oublié Adrien,mais eux aussi semblait l'avoir oubliée. Ne supportant plus d'entendre parler d'elle comme ils le faisaient elle intervint :

« - Euh... Je ne voudrais pas être impolie, mais je tiens à vous signaler que je suis ici alors si vous pouviez éviter de m'ignorer, ce serait l'idéal. »

Les deux jeunes hommes sursautèrent, surpris de cette intervention. Ils eurent la délicatesse de paraître gênés.

Ne sachant plus quoi dire pour se rattraper, le silence s'installa. Heureusement pour eux, il fut bientôt interrompu par l'arrivée de plusieurs amis. Etant donné qu'ils ne s'étaient pas revus depuis des semaines, des mois, voire des années pour certains, tout le monde parlait à tout le monde ce qui détendit l'atmosphère. Les conversations s'engagèrent très facilement entre les invités, et elles ne furent interrompues qu'au moment où Elodie et Jérôme firent leur entrée et réclamèrent le silence.

« - Bonjour les amis, j'espère que tout le monde va bien et que vous passez une bonne soirée. Je suppose que vous vous demandez la raison de votre présence ici juste avant la cérémonie ? »

Un brouhaha répondit à ces mots, approuvant ce qui était dit. Jérôme réclama une nouvelle fois le silence.

« - Un peu de silence s'il vous plaît. Très bien, alors voilà, avec Elodie nous avons pensé qu'il serait agréable de se réunir une dernière fois tous ensemble, comme au bon vieux temps. Nous pourrions nous rappeler les bons moments du lycée et savoir ce que chacun d'entre nous est devenu. Ainsi nous relierons le passé et le présent, comme cela, tout le monde se sentira plus détendu demain. »

Un assentiment collectif répondit à ces paroles. Seule Tanya ne dit rien, en son for intérieur, elle avait l'étrange sentiment qu'elle allait détester cette soirée. Elle jeta un coup d'oeil du côté d'Adrien et détourna bien vite la tête en rencontrant son regard moqueur. De toute évidence il s'amusait énormément de la situation.

Evidemment, à lui, cela ne lui causait aucun souci de savoir que leurs querelles allaient être rabâchées toute la soirée. Car si on parlait du « bon vieux temps », il s'agissait forcément des disputes dont chacun avait été témoin et dont tout le monde avait ri pendant leurs années de lycée.

Comme elle s'y attendait, les heures qui suivirent lui parurent très longues, car les uns comme les autres revenaient toujours à la charge en lui rappelant ces misères d'antan. Une fois c'était elle qui gagnait, une fois c'était Adrien, mais à chaque fois c'était eux deux qui étaient mis en scène. Très vite Tanya se sentit de trop et chercha un moyen de s'éclipser. Elle regarda du côté d'Elodie et croisa son regard désolé, elle lui sourit pour la réconforter et s'efforça de rester encore un peu. Pourtant au bout du compte elle préféra sortir, ne supportant plus d'entendre rire à son insu.

Elle alla se réfugier dans le patio et s'installa dans un fauteuil, face à la fenêtre. Elle avait beau être sortie du salon, elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce qui se disait dans la pièce d'à côté. Les souvenirs affluaient malgré elle. Elle se revoyait à quinze ans, heureuse de vivre et encore tellement innocente. C'est à cette époque qu'elle avait rencontré Adrien pour la première fois.

Un jour Elodie lui avait parlé d'un garçon génial, elle avait souri. Elle ne comptait plus les garçons géniaux dont Elodie lui avait parlé. Toujours est-il qu'une fois de plus elle avait écouté et suivi Elodie dans ses chimères, jusqu'au jour où elle lui avait présenté Adrien. Ce jour là c'est elle qui s'était mise à rêver. Elle s'était imaginé qu'il pourrait s'intéresser à elle.

Au départ elle avait gardé cela pour elle, pour ne pas vexer Elodie qui semblait éprise de lui. Mais le jour où son amie lui avait parlé d'un autre garçon, elle s'était confiée à elle. Curieusement Elodie avait paru réticente à cette idylle. Mettant cela sur le compte de la jalousie Tanya n'avait pas abandonné l'idée de séduire le jeune homme et cela avait été l'erreur de sa vie. La naïveté était son point faible, Adrien avait su en jouer à merveille.

Pendant des mois elle avait cru dur comme fer qu'il s'intéressait à elle, mais un jour elle avait dû reconnaître qu'elle avait eu tort sur toute la ligne. Un jour elle avait surpris une dispute entre Elodie et Adrien. Ce jour là, elle avait dit à son amie qu'elle devait aller à la bibliothèque pour étudier des documents que l'on ne pouvait pas sortir. En arrivant elle avait trouvé la porte close. Elle avait donc décidé de rejoindre le groupe. Elle n'avait vu personne, excepté Adrien et Elodie qui semblaient avoir une discussion assez vive.

Elle s'était approchée pour être à portée de voix et, sans se montrer, elle avait écouté ce qu'ils se disaient. Ce fut à ce moment là que toutes ses illusions s'écroulèrent.

« - Ecoute Adrien, Tanya n'était pas là, ce n'était pas nécessaire de te moquer d'elle, tu pourrais avoir plus de respect pour elle tout de même. Ce n'est pas parce que tu es amoureux d'elle que tu as tous les droits. »

Adrien avait éclaté de rire à ces mots.

« - Où as-tu été chercher que j'étais amoureux d'elle ?

- Ce n'est pas vrai, peut-être ?

- Mais bien entendu que c'est faux, je n'ai jamais été amoureux d'elle et je ne le serais sans doute jamais.

- Alors pourquoi lui laisses-tu croire le contraire ?

- Si cela lui plaît d'imaginer que je suis fou d'elle, grand bien lui fasse, en ce qui me concerne je m'en fiche.

- Tu es odieux !

- Pourquoi ? Parce que je ne veux pas lui ôter ses illusions ?

- Non, parce que tu la fais marcher et que cela t'amuse.

- Bien sûr que cela m'amuse, mais cela ne fait pas de moi un monstre. Elle ne me plaît pas, c'est tout. Je ne veux pas la blesser alors je fais ce qu'il faut pour qu'elle comprenne par elle même.

- Tu te rends compte que pour elle, c'est une preuve d'intérêt ?

- D'intérêt ? Mais qui peux croire que je m'intéresse à elle ? A part cette sainte nitouche, bien entendu.

- Ca va, laisse la donc un peu tranquille, à t'entendre, c'est une moins que rien alors qu'elle est géniale.

- Pour toi elle est géniale, et uniquement pour toi.

- Tu m'énerves, Adrien, je préfère m'en aller.

- Arrête Elodie on ne va pas se fâcher pour elle quand même, ce serait l'apothéose. Elle ne mérite pas que tu t'intéresses ainsi à son cas.

- Tu es vraiment ignoble avec elle. Je préfère faire comme si rien ne s'était dit aujourd'hui et oublier tout cela. Sinon je crois que je te tordrais volontiers le cou la prochaine fois que tu oseras te moquer d'elle. »

Elodie s'était retirée sur ces mots, n'écoutant même pas Adrien qui lui disait qu'il ferait des efforts pour elle et qu'il ménagerait cette « pauvre Tanya » pour lui faire plaisir. Tanya, quant à elle, s'était collée contre le mur et son amie était passée devant elle s'en même l'apercevoir. Tanya s'était éloigné le coeur gros. Il ne l'aimait pas et il en profitait pour se moquer d'elle, cela elle n'était pas prête de l'oublier. Elle avait pleuré toutes les larmes de son corps ce jour là, mais depuis, elle ne l'avait plus jamais laissé se moquer d'elle sans réagir. Il en avait déduit qu'Elodie lui avait tout raconté et Tanya ne l'en avait pas dissuadé, après tout il méritait bien cela.

Quelqu'un toussota derrière elle. Essuyant les larmes sur ses joues, Tanya se retourna pour voir de qui il s'agissait. C'était Elodie qui semblait gênée. Elle ne savait manifestement pas comment aborder son amie. Tanya sourit, malgré elle, de voir son amie aussi indécise.

« - Alors Elodie que fais-tu là ? Tu devrais être avec tes invités et non pas devant moi à te balancer d'un pied sur l'autre. »

Elodie sourit, soulagée de voir que son amie ne perdait pas le sens de l'humour malgré sa tristesse apparente.

« - En fait, j'avais un peu de peine pour toi et je voulais savoir comment tu allais. Ce n'était pas vraiment une bonne idée cette soirée n'est-ce pas ?

- Si au contraire, c'est génial d'avoir voulu nous réunir avant la cérémonie, mais pour ma part, je trouve un peu lourd cette réminiscence du passé.

- Je te comprends, moi aussi je n'aurais pas supporté d'entendre parler de mes querelles passées pendant toute une soirée.

- Ce n'est pas ce qu'il y a de pire. Non, le pire, c'est que l'imbécile qui en est la cause soit là à se réjouir de votre embarras.

- Dis toi que ce ne sont que des mauvais souvenirs et qu'ils font parti d'un tout que tu souhaites oublier.

- Facile à dire, mais moins facile à faire.

- Tu verras, tu finiras par y arriver. Surtout que maintenant vous êtes adultes et donc plus raisonnables.

- En ce qui concerne Adrien, j'en doute.

- Allons, ne commence pas, vous avez eu des différents d'accords mais il serait temps de les mettre de côté. Vous pouvez être civilisés l'un envers l'autre quand même !

- Moi, oui, mais lui je ne sais pas. Tout à l'heure il cherchait encore un moyen de me mettre en colère, tu vois comment il a grandi.

- Laisse le dire sans réagir, tu verras qu'il va vite s'ennuyer et te laisser tranquille.

- Pourvu que tu aies raison.

- J'en suis sûre. Tu sais, à un moment donné j'ai cru que vous étiez ensemble et que vous faisiez semblant de vous détester pour nous faire marcher. J'étais certaine que tant d'animosité ne pouvait signifier qu'une chose : l'amour avec un grand A.

Tanya éclata de rire en entendant cela.

« - Tu es trop drôle. Tu rêves, ma chérie, le jour où je tomberais dans les bras de ce goujat n'est pas encore levé et je crains que jamais il ne se lève.

- On ne sait jamais, tu l'aimais tellement dans le temps.

- Dans le temps, Elodie, dans le temps, mais cela fait bel et bien parti du passé... »

Une voix derrière elles les fit sursauter.

« - Qu'est-ce qui fait parti du passé ? »

Tanya rougit en reconnaissant son interlocuteur. Pourvu qu'il n'ait rien entendu de leur conversation, il serait trop heureux de se moquer d'elle une fois de plus. Elodie lui serra la main en signe de soutien et, rassurante, lui murmura quelques mots.

« - Ne t'inquiètes pas, il vient d'arriver. Il n'a rien entendu du tout. »

Rassurée, Tanya regarda Adrien dans les yeux et passa à l'attaque, tandis qu'Elodie se retirait discrètement pour les laisser s'expliquer.

« - Cela ne te regarde pas, et d'abord, depuis quand écoutes-tu aux portes ?

- J'étais juste curieux de savoir comment tu prenais les événements.

- Tiens donc, tu t'es rendu compte de mon absence, comme c'est touchant ! Dis plutôt que tu ne pouvais plus t'amuser à mes dépens et que cela a gâché tout ton plaisir.

- C'est à peu près cela, je ne voyais plus ton air éploré alors cela ne m'intéressait plus. »

Tanya serra les poings pour ne pas le frapper et, les dents serrées, persifla :

« - Tu es vraiment infect, mais je vais te dire une bonne chose, Adrien, je te hais. Tu ne m'aimes pas beaucoup, et tu peux me croire, c'est tant mieux. En ce qui me concerne, moins je te vois mieux je me porte.

- Oh, mademoiselle se fâche ! Tu sais, du moins j'ose l'espérer, que tu ne gagneras pas avec moi.

- Mais mon cher, je ne veux rien gagner du tout avec toi. Si tu tiens vraiment à le savoir tu n'es rien pour moi. Enfin, non, pas tout à fait, tu es et tu resteras un mauvais souvenir, en dehors de cela tu ne m'intéresses aucunement. En fait, pour te dire la vérité, je crois que je m'intéresse autant à toi qu'à la possibilité d'une guerre nucléaire dans les dix prochaines années. »

Tanya surprit un rictus de mécontentement chez son partenaire, ce qui la remplit d'aise. Enfin elle avait réussi à le déstabiliser, ce n'était pas trop tôt. Malheureusement pour elle, il n'avait pas dit son dernier mot.

« - Tu as la dent dure quand tu veux, mais je me fais fort de te faire changer d'avis.

- Oh ! Par pitié laisse moi tranquille. Cela fait plus de dix ans que je supporte tes caprices alors fiche moi un peu la paix.

- Il n'en est pas question, tu as voulu la guerre, et bien tu vas l'avoir.

- Mais où vas tu chercher que je veux la guerre, quelle absurdité. Je ne veux qu'une chose, ne plus entendre parler de toi. Cela fait dix ans que je suis ton bouc émissaire alors j'en ai assez et je donne ma démission. Tu peux la refuser si tu veux de toute manière je m'en moque, en ce qui me concerne, c'est terminé, je ne suis plus à ton service. Enfin, je vais pouvoir vivre sans que tu gâches ma vie.

- C'est ce que tu crois.

- Oui j'y crois et c'est ce qui va ce passer. Pour moi, Adrien, tu n'es plus qu'un mauvais souvenir et tu le resteras à jamais. Si tu veux bien m'excuser, j'en ai assez de te voir alors je vais rejoindre les autres. »

Sur ces mots, elle se leva et voulut passer devant lui pour s'en aller, mais il l'attrapa par le bras, l'empêchant de s'éloigner.

« - Pas si vite ma belle, je n'en ai pas fini avec toi.

- Tant pis pour toi, lâche moi.

- Oh, non ! Tu ne crois pas t'en tirer aussi facilement. Tu m'as cherché alors tu vas me trouver. »

Il l'attira contre lui. Tanya eut beau se débattre, elle ne put rien faire, il était bien trop fort pour elle.

« - Vas-tu me lâcher à la fin. Qu'est-ce que tu comptes faire en me tenant prisonnière comme cela ? »

Elle commençait à paniquer, se demandant bien où il voulait en venir. Il devenait fou, c'était la seule solution. Mon dieu, qu'elle ignominie avait-il encore inventé pour la mettre mal à l'aise ? Elle se crispa encore plus quand elle l'entendit rire, qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Elle ne tarda pas à avoir des réponses à ses questions.

« - Tu veux savoir ce que je veux, et bien voilà ce que je veux... »

Il pencha son visage vers le sien et pris sa bouche délicatement. Il ne fit qu'effleurer ses lèvres, mais elle ne put s'empêcher de frissonner. Il eut un sourire victorieux et reprit ses lèvres avec plus de passion.

Tanya ne réagit pas sous l'assaut et se laissa aller dans les bras de son compagnon. Elle était incapable de bouger tellement elle était émue. Alanguie par le plaisir, elle répondit à ses avances et à son tour l'embrassa fougueusement, mais elle retomba bien vite sur terre quand elle l'entendit pouffer. Elle se recula pour le regarder dans les yeux, l'esprit encore embrumé par le désir, et crut mourir de honte quand il lui dit :

« - Alors, Tanya, je te suis toujours aussi indifférent ? Ce n'est pas l'impression que tu m'as donnée, bien au contraire.

Horrifiée, elle se dégagea brusquement, furieuse de s'être laissée avoir, une fois de plus, par cet imbécile. Elle était vraiment trop bête. Au bord des larmes, elle préféra prendre la fuite plutôt que de l'affronter. Elle se détourna et courut vers l'escalier pour rejoindre sa chambre. Adrien riait de la voir se sauver comme cela. Au bas de l'escalier elle s'arrêta et se tourna vers lui, glaciale, et lui lança :

« - Tu as raison Adrien, tu ne m'es pas indifférent loin de là. Non, au contraire je ressens beaucoup de choses pour toi. La plus importante, il faut que tu le saches, c' est du dégoût. Quant à ton baiser, si tu me permets de te le dire, j'ai connu mieux avant. Tu devrais prendre des cours, cela te ferait du bien. J'ai cru, à un moment donné, être embrassée par un crapaud tellement c'était gluant et froid. J'ai cru que tu te transformerais en prince charmant, dommage cela n'arrivera jamais tu es, et tu resteras, une minable petite vermine. »

Elle reprit son ascension, sans se retourner, fière de sa sortie. Elle avait vu, pour la première fois de sa vie, Adrien blêmir sous ses paroles. S'il avait pu, il lui aurait fait mordre la poussière, mais son départ précipité ainsi que la porte du salon qui s'ouvrait l'avait empêché d'agir. Des larmes pleins les yeux, elle se dirigea vers la chambre que les parents d'Elodie avaient mise à sa disposition pour les quelques jours à venir.

Au départ cette installation représentait un moyen pour que les deux jeunes filles passent le plus de temps possible ensemble avant le mariage. Malheureusement avec les préparatifs, cela semblait un peu compromis. Surtout que Tanya était arrivée ici avec une semaine de retard, due en grande partie aux conditions climatiques qu'elle avait rencontrées lors de son déplacement à l'étranger.

Aujourd'hui, elle en venait à se demander s'il n'eut pas mieux valu que ce mauvais temps continue un peu plus longtemps. Elle aurait manqué le mariage de sa meilleure amie, mais au moins, elle n'aurait pas eu à supporter les perpétuelles manigances d'Adrien. Bien sûr, Elodie aurait eu un autre problème à résoudre, car elle se trouvait être le témoin de la mariée. Au fond, il valait mieux pour Elodie que cela ce passe ainsi et tant pis pour elle, une fois de plus, elle serait le dindon de la farce. Elle éclata en sanglots, ne sachant pas quoi faire pour se sortir de ce mauvais pas. Mon dieu, qu'elle avait été idiote de le laisser s'approcher aussi près d'elle, elle avait l'impression que les efforts qu'elle faisait depuis bientôt treize ans pour oublier son amour pour lui venaient de s'écrouler.

Une fois dans sa chambre, elle se jeta sur le lit et pleura toutes les larmes de son corps. Elle revoyait la scène qui venait de se passer et se demandait encore comment elle avait pu croire qu'une fois dans sa vie, Adrien pourrait faire autre chose que la blesser. Elle ne se pardonnerait jamais son manque de volonté. Elle était reconnaissante envers la famille d'Elodie. Grâce à leur hospitalité elle n'avait pas à supporter la condescendance d'Adrien et de tous leurs amis. Une chose toutefois la réconfortait un peu, Adrien n'était pas prêt d'oublier l'humiliation qu'elle lui avait infligé, et cela en public qui plus est.

De son côté, Adrien avait du mal à se remettre de leur joute oratoire. Il n'arrivait pas à croire que cela se soit passé. Pourtant, il suffisait de lever les yeux, pour voir que c' était bien réel. On pouvait voir la curiosité et la gêne sur tous les visages qui le contemplaient. Chacun d'entre eux mourait d'envie de connaître les causes de cet éclat. Heureusement pour lui, personne n'osait poser la question qui aurait lâché la meute sur lui. Il poussa un soupir, se demandant s'il ne devait pas abandonner le navire avant que celui-ci prenne l'eau. Mais sa fierté l'empêchait de prendre la fuite, cela aurait donné la victoire à Tanya et c' était une chose qu'il ne voulait pas, même si cela l'obligeait à subir ce public.

Jérôme vint à son secours, il lui tendit un verre de whisky-soda. Adrien lui sourit, reconnaissant, et le remercia. Pour se donner une contenance il but une grande gorgée du breuvage. Cela lui fit du bien et ramena le calme dans ses idées. Il éclata de rire rétrospectivement. Interloqué, tout le monde reporta son attention sur lui, Adrien en profita pour tourner en dérision la scène à laquelle ils avaient assisté.

« - Excusez-moi mes amis, mais cela est si drôle. Vous devez vous dire que je suis fou, et vous n'avez pas tout à fait tort. Mais toujours est-il que je préfère rire de ce qui s'est passé plutôt que de le ressasser. Vous devriez en faire autant. Alors, je lève mon verre en l'honneur de cette soirée, et santé à tous ! »

Un murmure général se fit entendre, et chacun reprit sa conversation comme si de rien n'était. Jérôme rejoignit Adrien.

« - Bravo, mon vieux, tu viens de désamorcer une bombe. Maintenant personne n'osera venir te demander ce qui s'est vraiment passé entre toi et Tanya.

- Tant mieux parce que je ne tiens pas à en parler.

- C'est aussi grave que ça ?

- Non justement, c'est juste une divergence d'opinion. »

Jérôme éclata de rire en entendant la réponse de son ami.

« - Comme c'est étrange, jamais on aurait pu s'attendre à une chose pareil entre vous deux.

- D'accord, j'avoue je l'ai bien mérité. On ne s'entend pas très bien Tanya et moi, mais tout de même ce n'est pas une raison pour que tout le monde soit au courant.

- Arrête Adrien, vous ne pouvez pas vous supporter plus de cinq minutes et cela tout le monde le sait, alors ne fais pas celui qui est outragé. Enfin oublions cela et passons une bonne soirée, à ta santé mon vieux, et à tout à l'heure. »

Il trinqua avec lui et s'éloigna pour rejoindre le groupe où se trouvait sa fiancée. Adrien replongea dans ses pensées, il était le seul qui se rendait compte de l'absence prolongé de Tanya. Il se demandait ce qu'elle pouvait bien faire la haut, il pensa à un moment donné aller à sa recherche, mais fut interrompu par un ami qui engageât la conversation. Bien vite lui aussi oublia Tanya et sa désertion.

Chapitre 2

Tanya ne savait pas depuis combien de temps elle était là, prostrée sur son lit, la tête dans l'oreiller, à se lamenter sur son sort. Quand, enfin, elle trouva la force de se lever elle découvrit que la nuit était tombée. Elle se demanda quelle heure il pouvait bien être. Jetant un regard sur son réveil, elle découvrit avec horreur qu'il était plus de vingt-trois heures. De toute façon, Elodie lui avait dit que ce serait un buffet ce soir, alors peut être que personne ne remarquerait son absence. Et puis, de toute manière, même si elle ne passait pas inaperçue, il était trop tard pour y changer quelque chose.

Un peu rassurée, Tanya décida de prendre un bon bain chaud pour se remettre les idées en place. Attrapant ses affaires au passage, elle se dirigea vers sa salle de bain. Elle fit couler l'eau et se plongea dedans pour se relaxer. Fermant les yeux, elle se laissa pénétrer par la chaleur qui l'enveloppait et se détendit. Cela lui faisait vraiment beaucoup de bien, elle sentait le calme l'envahir. Ce n'est que lorsque le froid se fit sentir qu'elle se redressa.

Fraîche et reposée, elle sortit de son bain, se sécha, enfila sa chemise de nuit et s'enveloppa dans son peignoir, prête à passer une bonne nuit. Souriante, elle regagna sa chambre et sursauta en apercevant une silhouette près de la fenêtre.

Un peu effrayée, elle s'approcha et, soulagée, reconnut son amie.

« - Elodie, mon dieu que tu m'as fait peur. »

La silhouette se retourna et la regardât, un sourire d'excuse aux lèvres.

« - Excuse moi, Tanya, j'ai frappé mais comme personne ne répondait, je me suis permis d'entrer, histoire de voir si tout allait bien. Je me suis demandé où tu pouvais bien être quand j'ai trouvé ta chambre vide, alors j a i décidé de t'attendre.

- Tu es gentille mais tu n'aurais pas dû te faire autant de souci pour moi. Comme tu vois, ça va très bien, j'ai juste pris un bon bain chaud pour me détendre.

- Je préfère cela, j'a i eu un peu peur de te trouver effondrée. Tiens, j'a i monté un plateau repas pour toi, j'ai pensé que tu aurais sûrement un petit creux.

- Merci beaucoup mais ce n'était pas nécessaire. »

Toutefois, elle s'approcha de la table et, à la vue de tous ces mets, l'eau lui vint à la bouche. Apercevant la cafetière, elle proposa à Elodie une tasse de café, pour l'accompagner pendant qu'elle se restaurait.

Elodie accepta, heureuse que son amie accepte de manger un peu. De plus elle espérait qu'ainsi, Tanya en viendrait à lui confier ce qui la tracassait.

Malheureusement Tanya discutait de tout et de rien, mais ne semblait pas décidée à aborder ce qui la chagrinait. Fronçant les sourcils, Elodie se demandait ce qu'elle devait faire. Devait elle lui poser carrément la question ou alors devait elle attendre que Tanya se décide ? Elle ne savait plus trop quoi faire.

Tanya reposa ses couverts et se servit une tasse de café à son tour. Elle en proposa à Elodie mais celle-ci déclina l'offre. Tanya tourna sa cuillère en réfléchissant. Elle se demandait comment aborder son problème avec Elodie. Prenant une grande inspiration, elle se lança.

« - Elodie j'aimerais te parler d'Adrien, si tu veux bien. »

Elodie poussa un soupir, enfin son amie se décidait à soulager sa conscience.

« - Bien entendu, je suis là pour ça. Que se passe t-il avec Adrien ?

- Il m'a embrassé.

- Pardon ? J'ai bien entendu ? Il t'a embrassé ? Et toi, qu'as-tu ressenti ?

- Beaucoup de plaisir, enfin, au début tout du moins.

- Comment cela seulement au début ?

- Oui c'était agréable mais...

- Mais quoi ? Tu devrais être contente, tu as enfin ce que tu désires depuis des années, tu devrais en être heureuse. Je ne vois pas ce qui peut te mettre dans tous tes états. »

Tanya tourna furieusement la cuillère dans sa tasse, ce qui énerva Elodie au plus haut point.

« - Laisse donc cette cuillère tranquille. Tanya qu'est ce qui t'arrive ? »

Tanya laissa retomber sa cuillère et se leva. Elle se planta face à la fenêtre. Décidément, pensa-t-elle, cela devenait une habitude. Le dos tourné à son amie elle reprit :

« - Ecoute, c'est vrai, pour moi cela a été un véritable plaisir, jamais je n'aurais pensé ressentir cela dans les bras d'Adrien. Mais le plaisir n'était pas partagé.

- Qu'est ce que tu veux dire ? Il t'a dit qu'il n'éprouvait aucun plaisir.

- Non, bien sur que non, mais...

- Il n'y a pas de mais. Une fois de plus tu t'es mis de fausses idées en tête. »

Des larmes dans la voix, Tanya poursuivit.

« - J'aimerais bien mais ce n'est pas ça. Tu sais ce qu'il a fait quand il a vu que je n'étais pas indifférente à son baiser. Et bien il a éclaté de rire. »

Incrédule, Elodie ne savait plus quoi dire.

« - Non il n'a pas osé faire ça !

- Oh que si, il l'a fait ! Et pour couronner le tout il s'est moqué de moi. Il m'a demandé si j'étais toujours indifférente à sa personne. Il n'éprouvait rien, il voulait juste me montrer qu'une fois de plus c'était lui le plus fort. Alors maintenant tu crois toujours que je me fais des idées ?

- Mon dieu, je m'excuse, je n'aurais jamais imaginé une chose pareille. Que s'est il passé ensuite ?

- Je suis partie.

- Partie ? Sans même te défendre.

- Ah ça non alors ! Je lui ai dit... Enfin j'ai dit tout ce que tout le monde à entendu.

- C'est à dire?

- Que c'était un moins que rien ou quelque chose du genre.

- Tu as bien fait. Quel goujat, je vais lui dire deux mots quand je vais le voir. Il va comprendre sa douleur, pour qui il se prend ? Il me déçoit beaucoup, et c'est peu dire.

- Calme toi Elodie, cela ne fait rien. Si tu lui parles cela va envenimer les choses. Laisse le donc où il est et ne t'en mêle pas. Je vais faire comme si rien ne s 'était passé, je crois que c'est la meilleure solution, fais la même chose et tout ira bien.

- Tu vas vraiment le laisser s'en tirer à si bon compte ? »

L'étonnement outré d'Elodie finit de dérider Tanya, elle éclata de rire à tel point qu'Elodie faillit s'en étrangler.

« - En plus tu arrives à en rire, je rêve ! Franchement je n'y comprends plus rien.

- Excuse moi Elodie mais tu m'amuses. »

Vexée malgré elle, celle ci se rembrunit et, amère, répondit à Tanya.

« - Tant mieux si je t'amuse. En tout cas on ne m'y reprendra plus à m'occuper des affaires des autres. La prochaine fois qu'il te mettra en miette je l'applaudirais cela te fera peut-être moins rire. »

Un peu honteuse, Tanya essaya de se rattraper auprès de son amie. Elle était adorable de prendre ses ennuis à coeur comme elle le faisait, jamais personne n'avait fait une chose pareille pour elle. Elle devait lui en être reconnaissante plutôt que de se moquer.

« - Excuse moi Elodie, mais je ne me moque pas de toi, c'est juste que je m'imaginais la réaction que tu aurais eue si c'était toi qui avais subi cet affront. Je crois qu'il a eu de la chance d'avoir affaire à moi. 

- Ah bon ! Et pourquoi ?

- Parce que toi tu lui aurais arraché les yeux dès qu'il aurait ouvert la bouche.

- Il l'aurait mérité.

- Peut-être, mais qu'est ce que cela aurait changé ? Rien, il ne m'aime pas et bien tant pis, je n'en mourais pas. Tu sais, en plus, je n'ai pas beaucoup de sympathie pour lui.

- Tu as peut être raison. Bon, parlons d'autre chose, si tu veux bien cela nous évitera un bon mal de tête.

Elodie jeta un oeil sur le réveil et s'écria :

« - Mon dieu, tu as vu l'heure. Tu veux peut-être dormir, on parle et on ne voit pas le temps passer. Tu es sans doute à bout de force, tu n'as pas beaucoup dormi la nuit dernière dans l'avion. »

Tanya regarda à son tour l'heure et fut surprise de voir qu'il était déjà plus de minuit et demi. En effet il était très tard, mais curieusement, elle n'était pas fatiguée.

« - Va dormir si tu veux Elodie, demain tu dois être en pleine forme. En ce qui me concerne, je vais lire un peu.

- Si cela ne te gêne pas, j'aimerais rester discuter avec toi encore un peu.

- Bien sur, cela nous rappellera le bon vieux temps.

- Oui, tu te souviens quand on passait des heures à discuter la nuit à l'internat ?

- Oh oui, je m'en souviens ! Surtout du manque de sommeil. On pouvait rester presque toute une nuit à parler et de quoi ? Des garçons et uniquement d'eux.

- C'est vrai et tout cela pour rien.

- N'exagère pas. Cela nous faisait rêver et puis tu as fini par trouver le bonheur.

- Oui on s'imaginait pleins d'aventures plus folles les unes que les autres et aucune n'a vu le jour.

- Tu es heureuse pourtant, tu vas te marier.

- Oui, mais pas avec celui de l'époque, c'est venu bien plus tard.

- Heureusement pour toi d'ailleurs.

- Tu as raison, j'aime Jérôme à la folie, il me rend heureuse et je ne crois pas que le macho de l'époque aurait réussi à en faire autant.

- Tu as raison.

- Tu sais, j'ai douté d'être avec le bon garçon, curieusement cela ne me vient même plus à l'idée. Cela me semble le plus normal du monde, c'est sûrement parce que c'est le bon.

- Je sais tout cela Elodie, tu oublies à qui tu parles ! En tout cas si tu veux mon avis, je crois qu'en effet vous êtes fait l'un pour l'autre. »

Elodie éclata de rire des propos de son amie.

« - Je ne risque pas d'oublier à qui je parle, tu es la seule à connaître tous mes secrets.

- C'est vrai, je te connais aussi bien que toi tu me connais. On se connaît même un peu trop toutes les deux. Enfin demain ce ne sera plus la même chose.

- Allons, Tanya ce n'est quand même pas la fin du monde.

- Tu as raison, je ne voudrais pas gâcher ton bonheur avec ma mélancolie. Alors si tu me parlais du dîner pour changer de sujet.

- Tu sais, c'était juste un buffet entre amis, cela c'est bien passé, je crois que la glace est rompue. Tout le monde s'est retrouvé avec plaisir et on s'est tous bien amusé. Enfin, à part François peut-être.

- Ah ! Et pourquoi ? Il était mal à l'aise de se retrouver avec eux après tant de temps ?

- Je ne crois pas. Non je crois plutôt qu'il y a autre chose qui le perturbait. »

Elle n'en dit pas plus, essayant d'éveiller l'intérêt de son amie. Un sourire coquin s'affichait sur son visage.

Tanya était perplexe, c'était la première fois qu'Elodie jouait ainsi avec elle, qu'est ce que cela voulait dire ?

« - Tu penses à quelque chose en particulier où je me trompe ?

- Non tu ne te trompes pas. J'ai l'impression que tu lui manquais si tu veux tout savoir.

- Moi ? Mais pourquoi ? On s'est vus un peu cet après midi mais je ne crois pas que cela ait eu beaucoup d'influence sur lui.

- Je ne sais pas mais il a posé beaucoup de questions à ton sujet ce soir, il m'a même demandé où tu étais passé après ton altercation avec Adrien.

- Cela ne veut rien dire.

- Non bien sûr, mais je ne peux pas m'empêcher de croire que si tu avais assisté à cette soirée il l'aurait appréciée un peu plus. »

Tanya haussa les épaules, peu convaincue par les dires de son amie. Cette dernière était tellement romantique qu'elle voyait de l'amour partout, même là où il n'y en avait pas. La preuve, elle avait bien cru qu'une idylle pouvait avoir lieu entre elle et Adrien ! Enfin, rien ne servait de briser ses illusions, autant changer de sujet. Au fond elle ne voulait que son bonheur.

« - Bon, en tout cas, mieux vaut attendre pour voir si tu as raison. Rien ne sert de faire des spéculations à ce sujet.

- Tu as raison, on verra bien mais je suis certaine d'avoir vu juste.

- D'accord, tiens au fait, tes parents n'ont pas trouvé trop impolie ma désertion ?

- Tanya, tu n'as pas été impolie, où vas-tu chercher une chose pareille ? Quant à mes parents, ils ont très bien compris, ma mère m'a même dit qu'elle aurait fait la même chose si elle avait dû affronter toutes ces histoires. Comme tu vois, ils ne t'en veulent vraiment pas.

- Ils ne se doutent pas que c'est à cause d'Adrien que je suis partie ?

- Sûrement, mais ils préfèrent croire que cela n'a rien à voir. Tu comprends, je suis leur fille unique et ils veulent que tout se passe bien demain. Ils ne veulent surtout pas qu'un grain de sable vienne tout gâcher, alors ils font semblant de ne rien voir. Une mésentente entre les témoins serait trop affreuse.

- Tu as de la chance d'avoir de tels parents, ils sont merveilleux et crois-moi, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas les décevoir.

- Tu as raison, je les adore et je suis sûre qu'ils savent que tu ne feras rien pour gâcher mon bonheur. »

Toutes deux se turent, comme si cette affirmation avait clos toute discussion. Elodie regardait Tanya pensivement. Elle aurait bien voulu l'interroger sur ses sentiments envers Adrien, mais elle craignait de froisser son amie.

Curieusement les pensées de Tanya suivaient le même chemin et c'est elle qui lança le sujet la première.

« - Tu sais Elodie, j'ai longtemps cru que j'étais amoureuse d'Adrien et que j'allais finir folle, mais je m'aperçois qu'en fait ce n'était peut-être pas de cela qu'il s'agissait.

- Comment cela ? Que cherches-tu à me dire ?

- Et bien tu vois, quand il m'a embrassée tout à l'heure, j'ai éprouvé du plaisir bien entendu, mais je n'ai eu aucun mal à m'en remettre. J'imaginais que je resterais pantelante, folle de désir dés qu'il poserait ses mains sur moi, et je n'éprouve pas un dixième de ces sensations. Tu comprends ce que je veux dire ?

- Oui, mais c'est peut-être parce qu'il t'a mise en colère que tu as repris aussi vite tes esprits.

- Possible, mais je n'arrive toujours pas à croire que j'ai si bien réagi. Cela faisait plus de dix ans que j'attendais ce moment et maintenant qu'il est passé, je trouve cela décevant. »

Soudain un sourire étrange nacquit sur ses lèvres et Elodie craignit que cela annonce une catastrophe.

« - Tu sais quoi, Elodie, je vais tenter de nouveau l'expérience demain. Je vais volontairement l'embrasser et ainsi je verrais ce que je ressens. »

Les pires soupçons d'Elodie se confirmaient. Prise de panique, elle s'écria :

« - Ecoute Tanya tu ne vas quand même pas faire ça ?

- Si je vais le faire, après on verra bien.

- Mais tu imagines sa réaction ? As-tu seulement pensé à cela ?

- Je t'avoue que non, mais j'aviserais sur le tas.

- Tanya tu me fais peur, tu vas au devant des ennuis et je n'aime pas ca.

- Pourquoi irais-je au devant des ennuis ? Je ne ferais rien de choquant pour la morale, je vais juste lui voler un baiser. Après tout, c'est ce qu'il a fait cet après midi, alors c'est un juste retour des choses. Il ne pourra pas m'en vouloir, et en plus je pourrais savoir si je me suis enfin guérie de lui. Bon, ce n'est pas que je m'ennuie mais si nous allions nous coucher il faut que je sois au mieux de ma forme si je veux le séduire. Je serais maligne avec des cernes sous les yeux, tu ne crois pas ? En plus, toi aussi, il faut que tu te reposes, demain c'est le grand jour.

- Mais Tanya écoute...

- Non, Elodie ce n'est pas la peine, on verra cela demain, allez, au lit. »

Elle poussa son amie en dehors de sa chambre. Elle était très contente de son idée et même impatiente d'arriver au lendemain, alors pas question qu'Elodie lui sape le moral.

Chapitre 3

Tanya se réveilla d'excellente humeur. Elle avait dormi comme un bébé. Sa Décision lui avait vraiment ôté tous ses soucis. Bien sûr elle se doutait que cela ne se passerait pas sans histoire mais cela en valait la peine. Elle était fin prête à affronter le loup dans sa tanière et pour cela il lui fallait soigner son apparence.

Elle choisit avec soin ses affaires, afin d’être séduisante et attirante sans pour autant paraître dévergondée. Il lui fallait être à son avantage sans se dévoiler. Pour cela, elle mit une robe bleu, ce qui faisait ressortir la couleur de ses yeux. C'était une robe qui avait l'avantage de souligné sa taille fine sans dévoiler le reste, ce qui laissait libre cours à l'imagination et aux fantasmes de tout un chacun.

Pour compléter sa transformation, elle se maquilla légèrement, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Il fallait admettre qu'en temps ordinaire, elle n'avait aucun besoin de ces artifices. Sa peau de pêche était éclatante au naturel et ses longs cils paraissaient toujours maquillés. Le maquillage servirait uniquement à cacher ses émotions s'il le fallait.

Fin prête elle enfila ses chaussures, assorties à la robe, et sortit de sa chambre. Elle se rendit dans la salle à manger, où se trouvaient déjà Elodie et ses parents, attablés devant leur petit déjeuner.

Tanya salua tous le monde et s'excusa auprès des parents d'Elodie pour sa défection de la veille au soir. Ceux ci lui assurèrent que cela n'avait aucune importance et qu'elle ne devait pas se soucier à ce sujet. Ils ajoutèrent que son repos lui avait fait du bien car elle était éblouissante ce matin. Tanya sourit heureuse de voir qu'elle avait atteint l'objectif qu'elle s'était fixée.

Elodie regardait son amie sombrement, elle avait compris dés son entrée qu'elle n'avait pas changée d'idée au sujet d'Adrien. Elle avait pourtant espéré que la nuit lui aurait porté conseil et que ce matin elle aurait oublié cette folie. Malheureusement, de toute évidence, il n'en était rien. Son angoisse se réveilla, qu'allait elle pouvoir faire pour éviter un désastre. Elle suivait

des yeux Tanya, étonnée de la trouver aussi calme, apparemment elle trouvait toujours que c'était sa seule chance de se débarrasser d'Adrien.

Tanya sentait le regard de son amie sur elle, mais elle décida de ne pas en tenir compte. Elle se servit du café et prit quelques tartines au buffet qui se dressait au fond de la pièce, et elle alla s'asseoir auprès d'Elodie. Elle fut à peine installée que la maman d'Elodie s'insurgea sur son manque d'appétit.

• Tanya, vous ne prenez que cela ! Vous n'avez rien mangé hier au soir alors soyez raisonnable et prenez un bon petit déjeuner, sinon vous allez tomber malade.

• Ne vous inquiétez pas Madame Carter, j'ai mangé hier au soir, Elodie a eu la gentillesse de m'apporter un plateau repas dans la soirée.

• Tant mieux, mais tout de même, vous êtes sûre que cela vous suffit.

• Oui, je vous assure, c'est suffisant d'ailleurs je ne pourrais rien avaler d'autre.

• Bon très bien, alors bon appétit.

• Merci beaucoup, à vous aussi.

Elodie en profita pourtant pour lancer l'offensive.

• Tu n'as pas faim Tanya, aurais-tu des soucis par hasard.

• Pas du tout, pourquoi aurais-je des soucis aujourd'hui. Ce n'est pas moi qui me marie.

• J'aurais pourtant cru que tu serais nerveuse.

Tanya regardait Elodie avec stupeur. Elle n'allait tout de même pas parler de ses projets de séduction devant ses parents. Elle ne lui ferait pas une chose pareille.

• Où veux-tu en venir au juste Elodie ?

• Nulle part, je m'inquiète, c'est tout.

• Tu n'as aucune raison de t'inquiéter pour moi.

La conversation s'arrêta là. Le petit déjeuner continua dans le silence, Tanya sentait le regard d'Elodie sur elle mais fit semblant de ne rien remarquer, sachant pertinemment ce que cela signifiait.

Quand elle eut fini de déjeuner elle reposa ses couverts et se tourna enfin vers son amie.

• Que se passe-t-il ? Tu es dans tous tes états à cause du mariage ou quoi. On dirait que tu meures d'envie de me dire quelque chose, alors dit le.

Elodie hésitait à relancer l'attaque, Tanya lui tendait la perche mais quand même ! Soupirant elle garda le silence. Pourtant, son amie ne lâcha pas prise.

• Allons, Elodie arrêtes, ne te fais pas tant de soucis, tout se passera bien.

• Je l'espère de tout mon coeur.

• Il n'y a pas de raison !

Ne sachant pas que les deux jeunes filles parlaient de tout autre chose que du mariage la mère d'Elodie se mit du côté de Tanya croyant soutenir sa fille.

• Tanya à raison, ma chérie, tu verras cela passera tellement vite que tu oublieras très vite tes inquiétudes.

• Oui, très vite, lança Tanya les yeux dans le vague, rêvant de toute évidence à ce qui arriverait un peu plus tard.

Elodie poussa un soupir mais préféra se taire plutôt que d'éveiller les soupçons chez ses parents. Elle finit donc son déjeuner sans dire un mot. Tout à coup son attention se reporta sur Tanya. Cette dernière regardait sa montre. Elle se leva et s'excusa auprès de ses hôtes, prétextant un rendez-vous pour le mariage.

• Veuillez m'excuser mais je dois partir, j'ai encore mille choses à faire avant cet après midi. Le temps passe tellement vite que je crains de ne pas finir à temps si je tarde trop.

Les parents d'Elodie sourirent à cette annonce.

• Allez-y ma petite, nous comprenons d'autant mieux que nous sommes dans le même cas que vous.

• Merci Madame Carter, à tout à l'heure et bonne journée.

Tanya s'en alla rapidement sous le regard angoissé d'Elodie. Celle ci se leva à son tour et s'excusa auprès de ses parents.

• Moi aussi j'ai beaucoup de chose à faire alors je vous quitte. A tout à l'heure.

• A tout à l'heure ma chérie.

A son tour elle quitta précipitamment la pièce et elle se lança à la poursuite de son amie. Elle espérait la ramener à la raison. Dans la salle à manger les parents d'Elodie regardait la porte perplexe.

• Tu sais ce qui se passe entre elles ? Demanda Mme Carter à son mari.

• Non, pas du tout. Mais cela ne doit pas être grave, laisse les résoudre cela ensemble.

• J'espère que tu as raison. Cela serait dommage que le mariage commence sur des mauvais auspices.

.Pense donc ! Elles n'avaient pas l'air fâché. C'est juste un petit flottement dû au mariage. Il leur faut s'habituer à leur nouvelle relation maintenant, cela ne sera plus comme avant.

• Tu as sans doute raison, enfin pensons au mariage et laissons les résoudre leur problème toute seule.

Pendant ce temps Elodie avait rejoint Tanya et essayait une fois de plus de lui faire changer d'avis.

• Ecoute Tanya, en ce qui me concerne, je crois que tu fais une grave erreur. Tu vas te faire beaucoup de mal pour rien alors arrête tant qu'il en est encore temps.

• Non Elodie, je sais que je dois le faire. Je ne crois pas que je souffrirais, pour cela il faudrait que j'éprouve quelque chose pour lui hors je suis certaine que je ne l'aime plus.

• Tu ne peux pas en être absolument sûre, alors réfléchit tant que tu le peux encore.

• Je suis d'accord avec toi, mais c'est ma dernière chance de le savoir et je ne la laisserais pas passer.

• Mais...

• Qu'est ce que tu ne laisseras pas passer.

Toutes deux sursautèrent en entendant Adrien derrière elles. Tanya devint écartâtes et bafouilla quelque chose d'incompréhensible. Elodie essaya de faire diversion, gênée qu'il ait surpris leur conversation.

• Nous étions en train de parler du mariage.

• Oh ! Et bien, je vous salue mesdemoiselles, comment allez-vous ce matin.

Il s'amusait de voir l'air gêné des deux jeunes filles et ne croyait pas un instant qu'elles parlaient du mariage avant son arrivé. Il était sur et certain qu'elles parlaient de lui et il comptait bien découvrir ce qu'elles tramaient mais il saurait faire preuve de doigté.

• Alors Elodie pas trop nerveuse.

• Bonjour Adrien comme tu peux le constater cela peut encore aller. D'ailleurs c'est en grande partie grâce à Tanya.

Tanya ferma les yeux, anéantie par ce qu'Elodie venait de dire. Il ne les lâcherait plus à présent. Elle avait le coeur qui battait à tout rompre ne sachant plus trop quoi faire. Adrien regardait les deux jeunes femmes l'une après l'autre se demandant ce que cela signifiait.

• Que veux tu dire par « Grâce à Tanya » ? Qu'a-t-elle donc pu faire pour t'enlever les angoisses d'avant le mariage?

• Rien pour le moment, enfin... Bon, veuillez m'excuser mais je dois me préparer pour cet après midi alors je vous laisse, a plus tard.

Adrien restait perplexe, il ne savait plus quoi penser. Son regard se porta sur Tanya et il surprit un mouvement de panique chez la jeune femme. Que ce passait-il ici ? Il aurait bien voulu le savoir.

• Alors Tanya, je te fais peur à ce point. On pourrait croire que tu cherches à me fuir.

• Pas du tout, lança-t-elle en rougissant. Si tu veux tout savoir, j'espérais te voir ce matin.

Adrien ouvrit de grands yeux, surpris par une telle déclaration.

• J'ai bien entendu, tu espérais me voir ? Mais pourquoi ?

Tanya compris qu'il était temps de passer à l'action où d'abandonner en trouvant une échappatoire. Dans tous les cas, il était temps de prendre une décision. Elle regarda du côté d'Elodie et rencontra son regard. Celle-ci s'était arrêtée en haut des escaliers et suivait de loin la scène qui se déroulait en bas. Tanya retrouva toute sa combativité en voyant cela, se tournant vers Adrien elle se jeta à l'eau.

• Si je voulais te voir, c'est pour cela ! Elle se jeta dans ses bras et posa ses lèvres sur celle du Jeune homme. Elle joua avec ses lèvres essayant de le faire répondre à son baiser.

Adrien c'était raidi sous l'assaut tellement inattendu de la jeune femme. Il recula essayant de se libérer de son emprise mais elle suivit son geste et continua de plus belle. Elle faisait courir ses doigts dans ses cheveux et se collait à lui, comme ci elle ne voulait faire qu'un avec lui. Il ne savait pas trop pourquoi mais ses défenses commençaient à chanceler. Il tenta une dernière fois de résister mais Tanya lui coupa l'herbe sus le pied en glissant une main sous sa chemise. Etouffant un râle, il s'abandonna au plaisir que cela lui procurait et il prit les commande de cette entreprise de séduction. Il serra la jeune femme dans ses bras et lui offrit sa bouche à

explorer, intensifiant leur baiser.

Tanya sursauta, elle ne s'attendait pas à une telle réaction, elle voulut se libérer mais il était déjà trop tard, elle sombra dans un méandre de sensation encore inconnue d'elle. Elle frissonna sous l'émotion et poussant un soupir de plaisir elle intensifia encore leur baiser. Tout deux semblaient perdu dans un monde à part.

Elodie, du haut de l'escalier, n'en revenait pas de ce qui arrivait entre ces deux là. Un sourire flotta sur ses lèvres, un espoir naissait en elle. Peut être qu'elle n'avait pas tort et qu'ils étaient vraiment fait l'un pour l'autre. Rasséréné, elle rentra dans la maison laissant les deux jeunes gens à leur baiser.

Adrien releva la tête et plongea son regard dans celui de Tanya. Il était plus troublé qu'il ne l'aurait cru.

Comment avait-elle réussi à le faire fondre aussi facilement ? Cela le dépassait.

• Pourquoi, Tanya ? Jamais je n'aurais pensé que tu ferais une chose pareille un jour.

• Cela fait très longtemps que je rêve de faire cela. Il fallait que je sache ce que j'éprouvais vraiment pour toi et ce que toi tu éprouvais pour moi.

• Tu connais la réponse maintenant ?

• Non, mais je sais une chose, c'est que nous ne sommes pas indifférents l'un à l'autre.

• Tu as raison. D'ailleurs j'en reprendrais bien encore un peu.

Sur ces mots il reprit les lèvres de sa compagne et replongeât dans un lac de volupté. Tremblant de tous ses membres sous l'émotion Tanya mit fin à ce baiser. Elle craignait un peu que cela les mène un peu trop loin.

• Ecoute Adrien, je ne crois pas que cela soit le meilleur endroit, ni le meilleur moment, pour nous livrer à de tels ébats.

• Tu as sans doute raison. Nous reprendrons cela plus tard d'accord.

• On se verra après la cérémonie.

• D'accord. Tu sais jamais je n'aurais pensé que Mlle Iceberg était en fait un volcan en repos.

Tanya ne comprit pas aussitôt le sens de ses paroles.

• Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

• Tout le monde te disait frigide mais ce n'est pas vrai au contraire.

• On me disait frigide ?

• Oui, tu repoussais tout ceux qui tentaient de t'approcher de trop prés alors ils disaient que tu n'étais pas tout à fait normal. Ils pensaient que tu devais être frigide ou lesbienne. Ils étaient loin de la réalité, tu n'es pas comme cela.

Outrée Tanya n'entendait plus ce qu'il lui disait. Elle regardait Adrien avec colère et désespoir.

• On pensait vraiment cela de moi ?

• A peu prêt, mais ce n'est pas grave ils se trompaient. Tu n'es ni frigide, ni lesbienne et ils ne tarderont pas à le savoir tu peux me faire confiance.

• Tu trouves que ce n'est pas grave! Mais comment peux tu dire cela, mes amis pensent des horreurs à mon sujet et je ne devrais pas en tenir compte. Et pourquoi devrais-je faire cela, pourquoi ?

• Ecoute, ils verront bien que c'est faux quand ils nous verront ensemble.

• Je devrais peut-être me sentir soulagé.

• Non, bien sur mais...

• Il n'y a pas de mais. Je ne peux pas croire qu'ils soient aussi hypocrite envers une amie.

• Allons calme toi, j'aurais du me taire, au moins cela ne t'aurais pas fait de mal.

• Vraiment ? Alors pour toi je devrais prendre cela à la légère, si je comprends bien. Des gens que je prenais pour des amis me poignardent dans le dos et cela devrait me laisser indifférente. Alors là, il n'en est pas question.

• Voyons calme toi. Ils sont et resteront tes amis. Ils s'inquiétaient pour toi c'est tout.

• Ils s'inquiétaient ! Comme c'est gentil de leur part. Je suppose que c'est par gentillesse aussi qu'ils ont fait courir de telles horreurs à mon sujet.

• N'exagère pas voyons! Ils tentaient de donner un sens à ton célibat et aussi au fait qu'aucun d'entre eux ne semblait te plaire.

• Ils ne pouvaient pas comprendre que je n'étais pas intéressé par leur avance et uniquement cela. Ils étaient réellement obligés d'en déduire de telles ignominies.

• Tu as certainement raison, ils n'auraient pas dû penser cela mais maintenant cela va changer. Laisse derrière toi toutes ces médisances et pense à autre chose, après tout tu n'as rien à te reprocher.

• Tu veux que je pense à autre chose mais à quoi ? A toi peut-être ?

• Entre autres, oui.

• Et bien tant qu'à faire ! Que disais-tu de ces allégations toi ?

• Euh, je...

Adrien cherchait ses mots afin de ne pas fâcher Tanya plus qu'elle ne l'était déjà. Malheureusement cela ne semblait pas être au goût de cette dernière.

• Oui, tu... Je t'écoute que pensais-tu de tout cela ?

• Ecoute qu'importe ce que j'en pensais, c'est fini maintenant.

• Tiens donc ! J'en déduis que tu étais de leur avis.

• Pas vraiment, non...

• Alors tu te disais qu'ils n'avaient peut-être pas tors.

• Enfin, je...

• Le pensais-tu, oui ou non.

• Ecoute Tanya, je...

• Oui ou non, Adrien.

• Oui, j'ai en effet pensé qu'il ni avait pas de fumée sans feu mais maintenant...

• Non, tais-toi! Pas la peine d'en ajouter, tu es bien comme tous les autres. Je te déteste Adrien.

Sur ces mots Tanya s'enfuit, les larmes aux yeux. Comment avait-il pu penser de telles horreurs à son sujet?

Adrien, quant à lui, restait cloué sur place. Il ne savait plus quoi faire pour rattraper la situation. Il avait eu beau l'appeler, elle n'avait même pas fait mine de l'entendre. Il hésitait à la rattraper pour s'expliquer, il craignait d'envenimer les choses. La laisser tranquille lui semblait la meilleure solution. Lorsqu'elle serait calmée, il s'arrangerait pour la retenir à l'écart pour qu'ils s'expliquent, ainsi cela s'arrangerait tout seul. Il poussa un soupir en secouant la tête, c'est les épaules voûtées qu'il s'en alla de son coté. Pourquoi n'avait-il pas gardé le silence? Il avait fallu qu'il gâche tout une fois de plus. Qu'il pouvait être bête quand il s'y

mettait.

CHAPITRE IV

Tanya s'était réfugiée dans sa chambre. Allongée sur son lit elle avait pleuré toutes les larmes de son corps pendant des heures. Quand elle avait regardé l'heure, elle avait sursauté, il était temps de se préparer si elle ne voulait pas être en retard. Dire que dans deux heures elle devrait faire bonne figure devant tous ces hypocrites qui se disaient ses amis. Un moment, elle avait pensé ne pas se rendre à la cérémonie mais bien vite la raison avait repris le dessus. Elle était le témoin de la mariée, il était impensable qu'elle la laisse tomber au dernier moment. De plus, elle doutait qu'Eloldie soit au courant de ses médisances, sinon elle lui en aurait touché un mot, tout du moins l'espérait-elle. Elle n'avait donc pas le droit de lui faire subir les conséquences d'une faute qu'elle n'avait pas commise. Impuissante, elle ne savait pas comment se sortir de ce guêpier, elle aurait aimé pouvoir se confier à Elodie mais celle-ci devait se préparer en toute quiétude et sans souci à son mariage. Si elle lui parlait de cela aujourd'hui, Elodie serait dans tous ses états et elle ne profiterait pas pleinement de son

bonheur. Il valait mieux remettre à plus tard cette conversation et oublié un temps la méchanceté de leur « amis ».

Un peu calmé, Tanya se rendit dans la salle de bain pour se rafi-aîchir et poussa un petit cri en voyant sa tête dans le miroir. Horrifié, elle se demanda comment elle allait pouvoir cacher les dégâts.

• Mon dieu ! Comment vais-je masquer cela ? Elle avait les yeux rouges et gonflés, le nez ressemblait à celui d'un clown juste avant de rentrer sur scène, tellement il était rouge. Quant à ses lèvres, elles n'étaient pas mieux. Elle les avait tellement mordues qu'elles étaient enflées et à vif

• Bon ! Essayons de réparer tout cela.

Pour commencer elle s'aspergeât le visage d'eau froide et se mit au devoir de se maquiller de façon à masquer le plus possible les traces de son émoi. Bien entendu cela impliquait qu'elle devait mettre une couche importante de fard ce qui ne lui ressemblait pas. Une fois terminée, elle se regarda attentivement dans la glace et fut satisfaite du résultat. Bien sur, on remarquait qu'elle était plus maquillée qu'à l'ordinaire mais on ne pouvait pas soupçonner un instant qu'elle avait pleuré comme une madeleine quelques heures auparavant.

Pour compléter le tableau, elle se coiffa d'un chignon haut, ne laissant retomber que quelques mèches autour de son visage. Ainsi elle mettait en valeur son visage, ou plutôt son maquillage, et cela atténué encore l'impression de « pot de peinture » qu'elle aurait pu donner.

Satisfaite du résultat, Tanya se rendit dans sa chambre afin de finir de se préparer. Elle enfila la robe qu'Elodie lui avait attribuée en tant que témoin. Elle alla s'admirer dans la glace, plein pied de l'armoire et ne se reconnu pas dans le reflet que lui renvoyait le miroir. Il fallait avouer quelle n'était pas mal du tout ainsi parer

Soulagée, Tanya quitta sa chambre et se rendit dans celle d'Elodie pour s'assurer quelle n'avait pas besoin d'une aide de dernière heure. Toutefois elle hésita devant la porte, que faire si son amie s'étonnait de son apparence. Haussant les épaules, elle prit une grande bouffé d'air, elle frappa à la porte, après tout elle aviserait au cas ou. Elle vit la porte s'entrouvrir et se trouva face à la maman d'Elodie.

• A Tanya, c'est toi. Entre vite, nous avions un peu peur qu'il s'agisse de Jérôme, Il est impossible qu'il voit la mariée avant d'entrer à la mairie cela porterait malheur.

Tanya sourit devant la fébrilité de son hôte, elle éprouvait énormément d'affection pour elle et était très attendrie par son attitude.

• Comme vous voyez, ce n'est que moi. Je voulais savoir si vous aviez besoin d'aide. Alors Elodie, pas trop nerveuse ?

• Ne m'en parles pas, j'ai l'estomac noué, pourvu que tout se passe bien

• Allons, pourquoi cela se passerait mal. Ah, au fait ! Tiens, c'est pour te porter bonheur.

Tanya sortit un collier en perle de la pochette à main qui complété sa tenue. Elodie semblait très surprise du geste de son amie.

• Merci, Tanya mais en quel honneur.

• Il parait qu'il faut trois choses pour faire un mariage heureux. Quelque chose de neuf, quelque chose de vieux et quelque chose de bleu. Tu as le neuf avec ta robe, le bleu avec la jarretière alors je t'offre le vieux. Ce collier appartenait à mon arrière grand-mère, cela t'apportera la chance.

Emue Elodie vint prendre son amie dans ses bras.

• Tu es vraiment ma meilleure amie Tanya. Merci de tout coeur.

Emue elle aussi, la maman d'Elodie s'excusa auprès des jeunes femmes et sortie de la pièce afin de les laisser en tête à tête une dernière fois. Elodie recula de quelques pas et admira son amie.

• Mon dieu, Tanya tu es superbe. Tu vas attirer tous les regards et me reléguer au second plan.

Tanya rougit sous le compliment.

• Tu es gentille, Elodie, mais je ne serais jamais aussi belle que toi. En plus ta robe te rend encore plus majestueuse alors il n'y a aucune comparaison possible.

• N'exagère pas tu veux. Tu es belle et j'en connais plus d'un qui ne vont pas s'en remettre.

• Il faudra me les présenter alors.

• Oh! A mon avis tu en connais au moins un voir deux.

• A qui penses-tu exactement ?

• Et bien, pour ne citer qu'eux : Adrien et François. Tout cela au hasard bien entendu,

• Arrête de te moquer de moi. Je ne pense pas faire plus d'effet que d'ordinaire à ces deux là.

Un sourire espiègle éclaira le visage d'Elodie.

• Nous verrons cela. A au fait ! Comment cela se passe-t-il avec Adrien ? La dernière image que j'ai de vous deux ne présage que du bon, non ?

Tanya se rembrunit à l'annonce du nom d'Adrien, elle tenta tant bien que mal de cacher sa détresse.

• Ecoute Elodie, je préfère ne pas en parler pour l'instant, nous verrons cela plus tard si tu le veux bien.

• D'accord, je suppose que tu préfères voir comment cela évolue avant de m'en parler,

• C'est cela. Bon, il faudrait penser à fmir les préparatifs, non ?

Jetant un regard sur l'horloge Elodie poussa un petit cri.

• Tu as raison, mon dieu le temps passe tellement vite. Aide moi à mettre mon voile et mes gants et allons-y.

• Ne t'énerves pas, nous avons le temps.

• J'aimerais t'y voir à ma place !

Amer, Tanya ne put s'empêcher de répliquer,

• Moi aussi, j'aimerais m'y voir.

Elodie regretta un peu sa brusquerie, en fait Tanya n'était en aucun cas responsable de son agitation.

• Excuse moi, Tanya, je suis tellement excité que je ne pense pas à ce que je dis.

• Ne t'excuses pas voyons, c'est normal d'être nerveuse. Bon, assieds-toi que je mettes ce voile.

S'en un mot les jeunes filles se mirent au travail et bientôt, la mariée fiit fm prête.

• Voilà, regardes-toi dans le miroir, tu es superbe.

• Merci, Tanya, pour tout.

• De rien, ma chérie, c'est normal.

Un coup frappé à la porte mis fin à leur effusion. Tanya alla entrouvrir la porte pour voir qui se tenait derrière.

• Madame Carter entrez, nous venons de terminer de préparer la mariée. Regardez comme elle est belle votre fille. Vous pouvez être fier d'elle.

Emue, Mme Carter fixait sa fille les larmes aux yeux.

• Je le suis Tanya, tu ne peux pas savoir à quel point.

Elle prit sa fille dans les bras et l'embrassa très fort.

• Ma chérie, que tu es belle. Jérôme ignore la chance qu'il a de t'avoir à ses côtés.

Emue elle aussi, Elodie embrassa sa mère.

• Merci, maman, cela fait du bien de se sentir aimé à ce point, mais tu sais moi aussi j ' a i de la chance d'avoir Jérôme à mes côtés.

• Je le sais ma chérie. Alors, si nous y allions.

Se tournant vers Tanya, elle lui prit la main et lui sourit gentiment.

• Toi aussi, tu es superbe, je ne me souviens pas d'avoir éprouvé autant de fierté qu'aujourd'hui à vous avoir toutes les deux, aussi jolies, à mes côtés.

• Merci, Mme Carter, c'est très gentil.

• C'est mérité. Allez, on y va. Une dernière vérification, pour voir si rien n'a été oublié et nous y allons.

Elle survola du regard la chambre et s'apprêtait à donner le signal de départ quand elle aperçut le collier que Tanya avait offert à Elodie juste avant qu'elle sorte.

• Tu ne mets pas le collier de perle que Tanya t'a offert ?

Les deux jeunes femmes suivirent le regard de Mme carter et échangèrent un regard gêné.

• Nous l'avions complètement oublié à force de discuter ensemble.

La maman d'Elodie éclata de rire à ces mots.

• Ah ! Mes chéries, vous ne changerez jamais et heureusement d'ailleurs.

Elle saisit le collier et le glissa autour du cou de sa fille. Une fois ce dernier attaché, elle donna le signal de départ.

• Voilà, c'est fait, allons-y maintenant.

Elle tint îa porte ouverte aux deux jeunes filles et referma derrière elle. Elles descendirent l'escalier et retrouvèrent en bas le père d'Elodie. Celui-çi poussa un sifflement admiratif en découvrant les nouvelles arrivantes.

• Mesdemoiselles, permettez moi de vous dire que vous êtes superbe.

Elodie et Tanya remercièrent le galant homme et tout ce monde prit le chemin des voitures pour ce rendre à la mairie où les invités et le marié devaient les attendre. Les parents d'Elodie avaient loué pour l'occasion une limousine. Tout le monde prit place dans la majestueuse voiture. Impressionné malgré elle, Tanya regardait un peu partout. Ce devait être agréable de pouvoir s'offrir une telle merveille, pour tous les jours. Surtout si on s'offrait le chauffeur en prime. Elle sursauta quand elle entendit son prénom, c'était la mère d'Elodie qui lui

parlait.

• Alors Tanya, que penses-tu de notre petit bijou.

• De la voiture ?

• Oui, c'est une bonne idée, tu ne trouves pas ?

• Oh, si alors ! Jamais je n'aurais imaginé me retrouver dans un tel véhicule un jour. Et toi Elodie ?

La future mariée sembla revenir sur terre en entendant son nom, Tanya sourit, il n'y avait pas quelle qui rêvée.

• Excuses moi Tanya, je n'ai pas entendu ce que tu disais. Je suis tellement nouée que je n'entends plus rien de ce qui m'entoure.

Tout le monde sourit à ces mots.

• Ne t'inquiètes pas, ma chérie, c'est normal. Tu iras beaucoup mieux dans une petite heure.

• Heureusement, je ne supporterais pas ce stress bien longtemps.

• Allons, c'est juste un mauvais moment à passer.

Le silence retomba dans l'habitacle, durant les minutes qui suivirent. Bientôt, ils furent en vue de la mairie et de tous les gens qui les attendaient. Elodie se tortilla un peu plus les mains à la vue de cette foule. Tanya posa la main sur ses genoux pour la rassurer. Elodie lui sourit timidement. Elle posa sa main sur celle de son amie et la serra très fort. Elle lui était reconnaissante de la soutenir, alors qu'elle même devait appréhender ce mariage.

• Merci, Tanya, d'être là et de rester mon amie malgré tout.

• Comment cela, malgré tout ?

• Tu sais bien, le mariage, Jérôme, Notre complicité qui vas un peu disparaître,

• C'est tout à fait normal. Je n'éprouve rien d'autre que de la joie pour toi et je ne me sens nullement écarté de ta vie. Je ne vois pas ce que je pourrais espérer d'autre.

• Tu es formidable.

Elle serra la main de Tanya une dernière fois. La portière s'ouvrit et elles se tournèrent vers celle-ci.

Les parents d'Elodie étaient restés silencieux pendant l'échange des jeunes femmes et se regardaient en souriant. C'est deux là étaient vraiment des amies, ils en étaient certains à présent. S'ils avaient douté de cela le matin même, il n'en était plus question à présent.

Soulagée, la Maman d'Elodie accepta la main du chauffeur afin de s'extraire du véhicule, suivit de près par son mari. Tanya sortit à leur suite et tout le monde se poussa afin de laissé le passage à la mariée. Elodie prit une profonde inspiration avant de glisser sa main dans celle du chauffeur, elle sortit de la voiture et entendit les exclamations admiratives de l'assemblée. Cela la détendit quelque peu, les invités appréciaient sa tenue, c'était déjà une bonne chose. Souriante elle prit le bras de son père pour s'avancer vers la mairie afin de rejoindre son futur époux.

Chapitre v

Tanya poussa un soupir, enfin le calvaire était fini. Sa meilleure amie était mariée à présent. Ces félicitations lui avaient paru interminable. Maintenant qu'ils se trouvaient au vin d'honneur, elle allait pouvoir se détendre et éviter au maximum les embrassades et les formules de politesses de rigueur quelques minutes auparavant. Elle laissait tout cela au mariés, elle n'était que le témoin. Tout d'abords elle allait prendre un bon bol d'air en solitaire. Regardant autour d'elle, elle s'éclipsa dans le parc et s'abrita dans le kiosque au fond du

jardin. Ici elle était protégée du regard des autres par une haie d'ifs très importante. Elle s'assit sur les marches et regarda le ciel mélancolique. Elle enviait Elodie et Jérôme, non pas de subir ses félicitations à n'en plus finir, mais d'être amoureux et heureux ensemble. Elle se demandait si cela lui arriverait un jour.

Un bruit dérière elle, la fit sursauter. De toute évidence quelqu'un d'autre avait eu la même idée qu'elle et se dirigeait vers le kiosque. Elle jeta un coup d'oeil entre les barreaux de la rampe et poussa un gémissement en reconnaissant le nouvel arrivant. Comment pouvait-elle manquer de chance à ce point ? Elle se recroquevilla sur elle même espérant passer inaperçu, malheureusement pour elle il n'en fut rien.

• Tanya, tu es là ? Réponds moi, je sais que tu te caches par ici.

Implorant le ciel qu'il ne la voit pas, Tanya ignora son appel. Mais Adrien continua d'avancer et elle fut bientôt dans son champ visuel.

• Te voilà enfin, tu pourrais répondre quand on t'appelle.

• Je voulais être au calme, alors je n'ai pas répondu dans l'espoir que tu ferais demi-tour.

• Tu rêves, cela fait des heures que je te cherche afin que nous parlions, je n'allais certainement pas laisser passer ma chance. Quand je t'ai vu quitter le barnum, je t'ai suivi. Je t'ai vu te diriger par là, j'allais te rattraper quand on m'a retenu. J'espérai bien que tu ne reviendrais pas avant que je n'ai pu te parler.

• Comme c'est touchant, malheureusement je n'ai aucune envie de t'écouter.

• C'est pourtant ce que tu vas faire.

• Ah oui! Tu comptes me forcer à t'écouter peut-être ?

• Si c'est nécessaire, en effet je le ferais.

• Tu ne ferais pas une chose pareille, je suis tout de même libre de partir sans que tu m'en empêches.

• Quand j'aurais terminé ce que j'ai à te dire, en effet tu seras libre d'aller où bon te semble.

Stupéfaite, Tanya se demandait si elle devait le prendre au sérieux ou ignorer l'avertissement et lui tourner le dos au risque de se voir empoigner. Méfiante, elle préféra la première solution, cela lui éviterait des ennuis supplémentaires. Le défier ne lui avait jamais apporté gain de cause, autant faire preuve de sagesse et s'éviter une humiliation de plus.

• Bon, si c'est ainsi, qu'as-tu à me dire de si important.

•Tu ne sais pas de quoi je veux te parler ?

•Non, et je n'ai pas l'intention de me torturer l'esprit à chercher de quoi tu pourrais m'entretenir.

• Tu te moques de moi, enfin, laissons cela de coté. Si je voulais te parler c'est à propos de ce matin.

Tanya se rembrunit en l'entendant revenir sur l'épisode du matin.

• Ecoute Adrien, je trouves que tu m'as assez humilié comme cela ce matin alors ne revenons pas dessus si tu le permets.

• Non justement, je ne voulais pas t'humilier. L'émotion m'a fait dire des choses que je n'aurais jamais du te dire, mais je n'y peux rien. Je ne peux pas effacer ce qui a été dit mais je peux au moins te faire comprendre que je ne pense pas une seconde que ces dires soient vrais.

• Maintenant, tu ne le penses plus, mais hier encore tu te disais le contraire.

• Jamais je n'ai pensé que cela était vrai. Bien sur, j'ai pu me dire à une ou deux reprises qu'après tout ils étaient meilleurs juges que moi mais au fond je savais très bien qu'ils avaient tords.

• Merci bien. Ton soutien me fait une belle jambe.

• Ecoutes, tu peux être vexée mais ce n'est pas une raison pour gâcher les moments que l'on a passé ensemble et que l'on pourrait encore passer tout les deux.

• Non, Adrien, on ne pourra plus passer quoi que ce soit ensemble. J'ai cru pendant trente secondes que nous pourrions vivre quelque chose de magnifique tout les deux mais je suis vite retombé sur terre. Il est écrit que jamais nous n'aurons aucune relation sans que cela finisse mal.

• C'est faux, nous ne devons pas laisser passer notre chance, Tanya. Tu m'aimes et je t'aime où est le problème.

• Non, Adrien, tu ne m'aimes pas et je ne sais même plus ce que je ressens alors laissons tomber.

• Il n'en est pas question.

Adrien la prit dans ses bras et se pencha pour l'embrasser. Tanya détourna la tête afin d'éviter le baiser. La bouche d'Adrien atterrit sur sa joue, la faisant frissonner malgré elle. Prise de panique à l'idée de perdre tous ses moyens et de céder à ses avances, Tanya se dégageât brusquement et s'enfuit à toutes jambes vers un endroit où elle serait en sécurité, Parmi la foule d'invité.

Adrien resta cloué sur place par la surprise. Quand enfin il réagit, Tanya se trouvait déjà dans le Barnum.

Il passa la soirée à essayer de lui parler en tête à tête mais elle s'évertua de son côté à l'éviter. Il se demanda comment faire pour quelle change d'avis et lui donne une nouvelle chance de s'expliquer. Ce fut Elodie qui lui donna la réponse. Elle le rejoignit après le repas afm de lui dire quelques mots et il en profita pour lui demander son avis sur la situation,

• Bonsoir, Adrien, j'espère que tu passes une bonne soirée.

• Bonsoir Elodie accepte toutes mes félicitations. Tu es superbe, avec Jérôme vous formez un couple

magnifique.

• Merci, c'est très gentil. Je suis surprise de te voir seul dans un coin. Je m'attendais à te voir entouré de ta cour habituelle.

• Comme tu peux le constater mon charme naturel ne fait plus autant d'effet qu'auparavant.

Il avait une voix où pointait l'amertume ce qui étonna fortement Elodie.

• Tu m'étonnes, Adrien, je n'aurais jamais imaginé que tu serais touché par ce manque d'entrain de la part de ces dames.

• Ce n'est pas exactement le cas. En fait c'est à cause de Tanya, si tu veux tout savoir,

• De Tanya ? Mais que veux-tu dire par là ? Je ne vois pas ce qu'elle vient faire là dedans.

• Elle a tout à y voir. Enfin, je ne voudrais pas t'ennuyer avec tout cela. Les invités te demandent, vas les rejoindre, on parlera un autre jour de cela. Aujourd'hui c'est ton mariage.

• Tu ne t'en tireras pas comme cela. C'est peut-être mon mariage mais c'est aussi de mon amie dont il s'agit. Viens par là, nous serons plus au calme pour parler de cela.

Elle se dirigea vers la sortie en regardant s'il la suivait. Hésitant, il lui emboîta pourtant le pas. Il se maudissait d'avoir engagé la conversation sur ce sujet. Elodie s'arrêta à la hauteur de son époux et lui parla à l'oreille quelques secondes. Jérôme le regarda un instant et acquiesçât au dire de sa femme. Adrien était perplexe, dans quelle galère s'était-il fourré.

Une fois à l'extérieur, Elodie se dirigea vers la maison, vérifiant toujours qu'il la suivait. Elle le fit pénétrer dans la bibliothèque et referma la porte derrière eux. Une fois la porte refermée, Elodie passa à l'attaque.

• Que se passe-t-il avec Tanya, je l'ai vu revenir en courant tout à l'heure et peu de temps après tu revenait à ton tour. Depuis tu la guettes comme un chat guette une souris. Quant à elle, elle te fuit autant que possible. Je crois que si elle pouvait se glisser dans un trou de souris elle le ferait. A quoi jouez-vous tout les deux ?

Adrien était gêné d'aborder ce sujet avec Elodie. D'un autre côté elle l'aiderait peut-être à mieux comprendre Tanya.

• Ecoutes, voilà, en te passant les détails, Tanya me reproche des choses pour lesquelles je ne suis en aucune façon responsable.

• Tu veux dire qu'elle s'est mis des idées fausses en tête.

• Pas exactement.

• Où veux-tu en venir ? Elle te reproche quoi au juste ?

• Je lui ais dit des choses que j'aurais mieux fait de lui taire.

• Qu'est-ce que tu lui à encore dit de si terrible ?

• Plusieurs amis ont essayé de sortir avec elle, mais elle a refusé. Tu connais les garçons dans ces cas là, ils ne sont pas tendre envers la fille. J'ai eu le malheur de lui parler de ce qu'ils disaient.

• Mais pourquoi as-tu fait une chose pareille ? Je ne vois vraiment pas en quoi cela la concernait.

• Je sais, mais j'étais heureux que ce qu'ils insinuaient soit faux et je n'ai pas réfléchi à mes propos.

• Que disaient-ils de si horrible pour que cela t'ai troublé.

• En fait, ils disaient qu'elle n'était pas comme toutes les autres filles. Enfin tu vois ce que je veux dire.

• Non, vraiment pas. Elle est tout à fait normale.

• Je sais, mais eux pensaient que si elle disait toujours non aux garçons c'est parce qu'elle ne les aimait pas.

• Tu veux dire qu'il la croyait lesbienne !

• Oui, c'est cela. Quand elle l'a appris elle s'est fâchée et elle m'a accusée des pires maux de la terre.

• Tu ne crois pas qu'elle en avait le droit.

• Je n'y suis pour rien. D'accord j'aurais du me taire mais elle n'avait pas à me rendre responsable.

• Je comprends mieux pourquoi elle semblait si bouleversée tout à l'heure.

• Cela n'a rien à voir.

• Comment cela, tu ne crois pas qu'il y a autre chose tout de même ?

• Si, je crois qu'elle a peur des sentiments qu'elle éprouve pour moi.

• Je ne voudrais pas te vexer mais à mon avis tout le monde réagirait comme elle si on nous disait de telles horreurs.

• Depuis ce matin, elle a quand même dû le digérer.

• Comment cela, depuis ce matin ? Nous parlons de tout à l'heure.

• Mais, c'est ce matin que je lui ai dit tout çà, ce soir je n'ai fait qu'essayer d'arranger les choses entre nous.

• Reprenons depuis le début, tu lui as dit ce matin que les autres la traitée de lesbienne et pas ce soir ?

• C'est cela.

• Mon dieu, elle est venue au mariage malgré tout. J'étais pourtant certaine que tout allait bien entre vous. Quand je suis partie vous étiez enlacés tout les deux, jamais je n'aurais pu imaginer une chose pareille. Elle ne m'a absolument rien dit quand nous nous sommes vues juste avant le mariage.

• Elle ne voulait sûrement pas t'inquiéter.

• Cela a du être horrible pour elle.

• Oui, je crois.

• Que pouvons-nous faire pour lui venir en aide.

• Pour tout t'avouer, je comptais un peu sur toi pour trouver une solution.

• Merci pour ta confiance ! Mais vois-tu je suis tellement abasourdi par tes propos qu'aucune idée ne me vient à l'esprit.

• Tant pis. Au moins il serait utile que tu la réconfortes avant de partir en voyage de noces.

• Je vais essayer. Cela ne sera pas évident, nous devons partir à l'aéroport juste après l'ouverture du bal. Enfin, je vais faire l'impossible pour lui parler avant cela.

• Merci, tu es formidable. Au fait vous partez ou avec Jérôme.

• Je ne sais pas, il veut garder le secret sur notre destination.

• Quel romantique ce Jérôme ! C'est un peu comme un enlèvement. Personne ne viendra troubler votre intimité comme cela.

• Je crois que c'est pour cela qu'il ne m'a donné aucune indication. Il avait trop peur que je le dise un peu partout et que nous soyons interrompus pendant cette semaine, qui devrait être idyllique.

• Il a raison.

Le silence s'installa entre les jeunes gens. L'air était lourd, un sentiment de malaise semblait vouloir s'installer quand, soudain, Adrien se tapa sur le front.

• Comment n'y ai-je pas pensée plus tôt ?

Elodie avait sursauté en l'entendant juré. A la fois inquiète et perplexe, elle le regardait stupéfaite, se demandant où il voulait en venir.

• Adrien, tu te sens bien ? Pourquoi dis-tu cela ? Je ne vois pas du tout où tu veux en venir.

• Mais si Elodie, c'est évident, il faut que j'enlève Tanya.

• Quoi ! Mais tu es fou ma parole.

• Non, Elodie c'est la seule solution. Une fois, tout les deux, enfermé quelque part, elle sera bien obligée de m'écouter.

• Et tu comptes t'y prendre comment. Tu te rends compte j'espère qu'elle va être furieuse contre toi.

• C'est pourquoi j'ai besoin de ton aide et de celle de Jérôme.

• Ben voyons ! Et que sommes-nous sensé faire ?

• Nous enfermer ensemble, quelque part.

• Et où, s'il te plaît ?

• Ca, c'est une autre histoire. Il faudrait une petite maison, avec des vivres. Assez pour survivre une semaine. Il faudrait qu'il n'y ai pas de téléphone et qu'elle soit inhabitée.

• D' accord, mais imagine qu'il nous arrive un accident, tu fais comment pour te sortir de là.

• Très simple, il suffit qu'il y ait un portable dans la maison. Dans une semaine si personne ne vient nous délivrer je le sortirais de sa cachette providentiellement.

• Imagine que Jérôme veuille prolonger ses vacances, il se sentira obligé de rentrer pour vous libérer.

• Il suffit de prévoir des vivres pour quinze jours, dans ce cas vous aurez une semaine de répit. De toute manière, avec le portable je pourrais toujours me débrouiller même si vous êtes encore en voyage de noces.

• Tu es complètement fou, jamais ton plan ne marchera.

• Je suis certain que cela peut marcher. Tu es d'accord pour m'aider oui ou non ?

• Je ne sais pas Adrien, c'est tellement fou comme histoire.

• Parle de cela avec Jérôme, tu verras ce qu'il en pense et tu me diras si tu m'aides ou non.

• Et Tanya là dedans.

• C'est pour son bonheur, tu le sais aussi bien que moi.

• D'accord, mais ne comptes pas trop sur moi.

• Bien, je vais rechercher l'endroit idéal pendant que tu discutes avec Jérôme.

• Je sens que Tanya va m'en vouloir.

• Mais non, tu verras elle te remerciera.

• J'en doute, enfin. Bon je vais voir Jérôme.

Elodie quitta la pièce, avec un sourire d'encouragement de la part d'Adrien. Dés qu'elle eut fermé la porte, il s'empara du téléphone.

• Bon, voyons voir ce que l'on peut faire comme miracle.

Il composa un numéro de téléphone et attendit qu'on lui réponde en tapotant nerveuseument des doigts sur lebureau.

• Allô!

Inconsciemment, il se redressa en entendant la voix à l'autre bout du fil, il semblait prés à livrer une bataille.

• Allô, Stéphane !

• Oui, qui est à l'appareil ?

• Salut, mon vieux, c'est Adrien.

• Adrien ! Je te croyais de mariage.

• J'y suis, mais j 'ai un petit problème et je me demandais si tu pouvais m'aider.

• Cela dépend de quoi il s'agit. Si c'est possible, aucun problème, je le ferrais volontier.

• Voilà, j'aimerais savoir si tu as toujours ton chalet près d'ici.

• Oui bien sûre, pourquoi, tu n'as pas trouvé d'hôtel.

• Non c'est plus compliqué que cela. Ecoute je t'expliquerais plus tard. Mais peux-tu le faire préparer et approvisionné pour une quinzaine de jours avant ce soir.

• En temps ordinaire, je t'aurais dit que non, mais il se trouve que je devais descendre ce week-end là bas. Je me suis fait larguer avant alors je suis resté chez moi. Il est donc près, pour la nourriture, le réfrigérateur a été rempli en prévision de ma venue pour deux ou trois jours. Autrement, le congélateur est plein et la réserve de conserves aussi.

• Génial, tu peux me le prêter pendant quelques jours.

• Bien sûr, tu passes prendre les clés chez l'épicier du coin, je vais l'avertir.

• Tu es génial, je te revaudrais cela plus tard.

• J'espère bien.

• Salut, et à bientôt.

• Salut et amuses-toi bien.

Adrien raccrocha avec un sourire victorieux aux lèvres, une bonne chose de faite. Maintenant il allait devoir convaincre ses amis de l'aider. A cette idée, son visage s'assombrit. Il espérait de tout son coeur qu'ils comprendraient l'urgence et le bien fondé de cette opération. Sur un dernier soupir, il se leva et alla rejoindre les invités.

Aussitôt arrivé, il chercha Elodie du regard, s'assurant quelle parlait bien avec son mari. Il la découvrit en grande discussion, non pas avec Jérôme mais, avec Tanya. Il serra les dents, qu'allait-elle faire, si elle avertissait Tanya de ses intentions il n'aurait plus aucune chance de lui montrer qu'il était réellement amoureux d'elle. Suivant son instinct, il se dirigea vers elles, une expression déterminée sur le visage. Une fois à leur hauteur, il passa à l'action.

• Mesdames, j'espère que je ne vous dérange pas.

Tanya sursauta en l'entendant derrière elle. Quant à Elodie, elle avait un air gêné qui ne lui plaisait pas du tout, Il pria très fort pour que cette impression ne soit pas fondée.

• Tu ne nous gênes aucunement Adrien, j'essayais de raisonner Tanya au sujet de l'affaire que tu m'as soumise tout à l'heure. Malheureusement, tu avais raison sur tous les points, elle ne veut rien entendre et refuse de m'écouter. Je crois effectivement qu'une prise en main musclée serait la seule solution pour la convaincre.

Adrien poussa un soupir, elle n'avait rien dit à Tanya et allait même jusqu'à lui donné son soutien devant l'intéressée. Il regarda Tanya du coin de l'oeil se demandant comment elle réagissait aux paroles de son amie. Il rencontra une mine perplexe et un regard interrogatif

• Pourrais-je savoir ce que vous entendez par « une prise en main musclée ».

• Bien sur, nous avons décidé de ne te laissé aucun moment de répits tant que tu feras ta mauvaise tête.

• Comment comptez-vous vous y prendre ? Elodie sera en voyage de noces et toi, tu seras dieu sait ou. Alors je ne vois pas très bien comment vous allez réussir un exploit pareil.

• Tu le verras bien assez tôt. En attendant excuses nous mais nous devons encore régler quelques problèmes avant le départ des jeunes époux. Tu viens Elodie ?

Cette dernière n'avait rien dit pendant leur échange plus que sibyllin et se contenta d'acquiescer. Elle emboîta

le pas à Adrien, laissant une Tanya perplexe derrière elle. Au passage, elle demanda à sa mère de s'occuper deTanya quelques minutes.

• Maman, tu peux aller voir Tanya le temps que je parle à Jérôme et Adrien.

• Bien sûr, ma chérie. Elle ne se sent pas à l'aise ? Pourtant vous vous connaissez presque tous depuis des années.

• Un petit malentendu à gâchait un peu les retrouvailles. Rien d'important ne t'inquiète pas, mais Tanya à très mal vécue cela. Surtout ne la quittes pas jusqu'à mon retour, elle serrait capable d'en profiter pour s'enfuir.

• A ce point, mon dieu cela doit quand même être grave.

• Non, je t'assure. C'est juste un peu vexant pour elle. On doit juste lui faire oublier cela pour ce soir. Je compte sur toi maman.

• Bien entendue, la pauvre cela doit être dure pour elle. Sa meilleure amie se marie et en plus on lui fait des remarques désobligeantes ce jour là. Je suppose que c'est encore Adrien.

• Ecoute, maman je t'expliquerais cela plus tard. Dépêches toi avant qu'elle ne parte.

• D'accord, d'accord. A tout à l'heure ma chérie.

• A tout à l'heure, maman.

Elodie embrassa sa mère tendrement, remerciant silencieusement le ciel d'avoir une maman aussi compréhensive. Elle la suivit du regard, pendant qu'elle se dirigeait vers Tanya, s'arrêtant à chaque invité pour ne pas avoir l'air de se rendre directement auprès de cette dernière. Préservant ainsi l'amour propre de Tanya, elle ne penserait pas qu'elle la prenait en pitié.

Haussant les épaules, Elodie rejoignit les deux hommes. Ces derniers étaient déjà en grande conversation. En arrivant près d'eux, elle écouta quelques instants ce qu'ils se disaient. Ils mettaient au point un plan d'action pour entraîner Tanya dans leur piège. Elle toussota pour attirer leur attention, les deux hommes s'arrêtèrent de parler et la fixèrent d'un regard interrogatif. Elle s'éclaircit la voix avant de prendre la parole.

• Je ne voudrais pas passer pour un trouble fête, mais je crois qu'il y a un léger problème dans votre plan.

• Ah ! Quel problème y aurait-il, s'il te plaît ?

Elle sourit en entendant l'agressivité qui pointait dans la voix d'Adrien. Jérôme semblait perplexe, lui aussi. De toute évidence, ni l'un, ni l'autre, ne voyait de quoi elle voulait parier.

• C est très bien de penser à la faire venir avec vous, mais comment allez-vous la faire rester ? Je ne suis pas sûre qu'elle va vous suivre gentiment, surtout pour se retrouver enfermé une semaine entière avec Adrien.

Les deux hommes se regardèrent gênés. Il fallait avouer qu'ils n'avaient pas pensé à cela. Un silence s'installa entre eux trois, chacun semblait réfléchir au moyen de contourner cet obstacle. Ce fut Jérôme qui proposa une solution.

• Et si on l'endormait.

• Et comment, tu vas peut-être l'assommer pour qu'elle ne résiste pas ? Lança Elodie.

• Mais non, ma chérie, il suffit de lui faire prendre un somnifère sans qu'elle s'en aperçoive.

• Très bien, mais où vas-tu trouver cela. Les pharmacies sont loin et il faudrait une ordornance.

• Ta mère, ma chérie, ta mère.

• Quoi ma mère ?

• Elle en prend, d'après ce que tu m'as dit, en certaines occasions, il suffit de lui en emprunter un.

• D'accord, je m'en charge, je sais où elle les range, je vais en chercher un tout de suite. Par contre, ne comptes pas sur moi pour lui faire ingurgiter cette horreur.

• Je m'en charge.

Elodie et Jérôme sursautèrent en entendant Adrien. Il n'avait pas dit un mot pendant leur échange et ils l'avaient presque oublié.

Sans un mot de plus, Elodie tourna les talons et sortit pour aller chercher le somnifère. Elle espérait, de tout son coeur, que Tanya ne lui tiendrait pas rigueur de son geste une fois cette histoire terminée. Elle se tourna une dernière fois vers son amie, cherchant une excuse pour tout arrêter. L'air peiné de son amie, la convainquit de poursuivre. Elle regardât du côté des garçons et les vit en pleine discussion. De toute évidence, ils finissaient de mettre leur plan au point. Elle sourit et reprit le chemin de la maison.

CHAPITRE VI

Une fois de retour, Elodie rejoignit les deux hommes, toujours en grande discussion. Elle jeta un regard du côté de Tanya, afin de vérifier qu'elle n'était pas partie pendant son absence. Elle fut soulagée de voir sa mère et deux de leurs amies en grande conversation avec elle. Au moins, elle ne risquait pas de s'enfuir, entouré comme elle l'était. En arrivant auprès de son époux, elle lui tapa sur l'épaule pour attirer son attention.

• Coucou, me voilà avec le remède miracle pour tous vos problèmes mes bons messieurs.

• C est génial, au moins une chose qui c'est passé sans complication.

• Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Vous avez eu des ennuis.

• Je n'aurais jamais pensé qu'il était aussi difficile de mettre un plan en place. Comme ci cela ne suffisait pas, on nous a interrompu toutes les cinq minutes. On aurait cru que tout le monde c'est donné le mot pour choisir ce moment afin de venir me féliciter, ou simplement pour nous parler. On a passé plus de temps avec les amis qu'autrement. C'est un véritable casse tête.

Comme pour confirmer ces dires, une connaissance vint s'interposer dans leur conversation et ils durent attendre quelques minutes avant de pouvoir reprendre celle-ci. Elodie ne put s'empêcher de rire en croisant le regard excédé de Jérôme, il semblait lui dire ; « Tu vois, je te l'avais bien dit ». Une fois l'invité parti, Elodie marqua sa surprise.

• Pourquoi êtes-vous restés ici ? Vous auriez dû vous éclipser en même temps que moi, ainsi personne ne se serait posé de question sur votre absence et vous auriez été tranquille pour discuter.

Ce fut Adrien qui lui répondit avec un air gêné.

• C'est ma faute, Jérôme me la proposé mais je ne voulais pas laisser Tanya sans surveillance alors j 'ai refusé, je suis désolé.

• Ce n'est pas grave, j'aurais certainement fait la même chose à ta place. Enfin, vous avez eu le temps de finir vos conciliabules au moins, on peut passer à l'attaque.

• Euh ! Pas vraiment, mais nous allons nous débrouiller avec ce que nous avons.

• Bien, alors mettons ce plan à exécution.

Sur ces mots, Elodie attrapa une coupe de Champagne sur un plateau qui passait à proximité. C'est avec un pincement au coeur qu'elle laissa tomber le comprimé dans le verre. Elle était certaine d'agir pour le mieux mais elle ne pouvait s'empêcher de craindre la réaction de son amie quand elle connaîtrait son rôle dans cette histoire. De toute évidence, elle n'était pas la seule à s'inquiéter, un silence de plomb c'était installé lorsqu' Elodie avait saisi le verre. Et tout trois gardèrent le silence pendant que le comprimé se dissolvait. Une fois que

ce fut fait, elle tendit le verre à Adrien.

• C'est à toi de jouer maintenant, ne laisses pas cette chance t'échapper.

• Il n'y a pas de danger qu'il le fasse, lança Jérôme. Bonne chance mon vieux.

Adrien avait la gorge noué, il craignait que cela ce passe mal, mais le soutien de ses amis lui donner la force de continuer. Il prit le verre des mains d'Elodie avec un sourire crispé.

• Je vous remercie de votre soutien, je vais en avoir besoin.

Sur ces mots, il tourna le dos et se dirigea vers Tanya. Au passage il saisit une seconde coupe sur un plateau.

• Pourvu que cela ce passe bien. Dit Elodie avec inquiétude.

Jérôme lui prit les mains et les serra très fort.

• Ne t'inquiète pas ma chérie, il va réussir sans problème. Tu ne peux pas savoir à quel point il tient à elle.

• Pourvu que tu es raison.

• J'en suis certain, regardes, il a même pensé à prendre une seconde coupe pour qu'elle ne se pose pas de question quand il lui tendra celle avec le comprimé.

• Pourquoi se serait-elle posée des questions ?

• Imagine qu'il l'invite à prendre une coupe, il en saisit une sur un plateau et il lui donne celle qu'il a déjà à la main. Elle se serait certainement demandée pourquoi.

• Tu as raison, je n'y avais pas pensé moi même. Cela me soulage un peu, il devrait y arrivait.

Ils ne purent continuer leur conversation car des invités réclamaient leur attention. Mais tout en discutant, ils gardaient un oeil sur ce qui se passait à l'autre bout de la salle.

De son côté, Adrien passait à la phase un de leur plan avec Tanya. Prenant une grande inspiration, il se donna du courage afin de l'aborder. Expirant en fermant les yeux, il passa à l'attaque.

• Veuillez m'excuser mesdames, mais je voudrais vous emprunter Tanya quelques minutes, j'ai quelque chose d'important à lui dire.

Trois paires d'yeux surpris le fixèrent en silence, pendant que Tanya regardait de l'autre côté de la pièce afin de ne pas croiser le regard d'Adrien. Elle se demandait quel tourment il allait encore lui faire subir. Elle ne voulait pas, en plus, qu'il voit l'émoi dans lequel sa demande l'avait plongée. Elle aurait aimé qu'il la laisse tranquille mais elle était incapable de le lui dire, surtout devant ses amies, non il valait mieux le lui dire en tête à tête. Ses amies la regardaient à présent et ce fut la mère d'Elodie qui lui posa la question que toutes se posaient sans la formuler.

• Tanya, tu ne préfères pas que l'on reste ?

Tanya fut bien tentée d'accepter la proposition mais la raison prit le dessus et elle la déclina. Il valait mieux

éviter une scène en public, cela épargnerait son amour propre pour une fois. Elle releva le menton et fixant Adrien, bien droit dans les yeux, elle répondit à son amie.

• Non, cela ira très bien, merci. Je vais discuter avec lui, si vous voulez bien m'excuser.

Les jeunes gens s'éloignèrent, sous les regards médusés des trois convives. Ils se rendirent dans un coin de la salle, ou quasiment personne ne se trouvait. Ils n'avaient échangé aucunes paroles durant ce temps, comme ci cela n'était pas nécessaire. Une fois à l'écart ce fut Tanya qui commença.

• Ecoute Adrien, je ne sais pas où tu veux en venir mais j'aimerais que tu me laisses tranquille. J'ai l'impression que nous nous sommes tout dit et je ne vois donc aucun intérêt à prolongé indéfiniment ces discussions.

A sa grande surprise Adrien ne se lança pas dans un long discours afin de lui faire comprendre qu'elle avait tort. Non, au contraire, il acquiesça docilement à ses dires, ce qui, il fallait bien l'avouer, la déçut énormément.

• Tu as parfaitement raison, Tanya, je suis tout à fait d'accord avec ce que tu viens de dire. Pourtant, j'aimerais que nous enterrions la hache de guerre avant de nous quitter. Je voudrais juste boire une dernière coupe de Champagne avant que nos chemins se séparent définitivement. Je te jure qu'après cela, je te laisserais tranquille. Tu veux bien m'accorder cette dernière coupe ?

Un peu vexé, Tanya saisit tout de même la coupe qu'il lui tendait. Elle ne remarqua pas son air triomphant.

• Je veux bien trinquer avec toi, mais j'espère que tu tiendras parole et que plus jamais je n'entendrais parler de toi.

Riant sous cape, Adrien ne répondit pas et ce contenta de lever son verre en signe d'accord. Il porta celui ci à ses lèvres afin d'inciter Tanya à le suivre. Cette dernière était tellement fâchée par cette capitulation soudaine qu'elle avala sa coupe d'un trait pour pouvoir s'éclipser le plus rapidement possible.

• Voilà c'est fait, j'espère que tu es content. Maintenant tu peux me laisser tranquille.

Adrien était tout sourire, il n'avait même pas eu à livrer bataille pour arriver à ses fins.

• Je suis ravi, tu n'imagines même pas à quel point Bon alors, je te laisse et comme il se doit dans de telles conditions : « advienne ce que dieu voudra ».

Il fit un dernier salut à Tanya et se détourna d'elle sans autre forme de procès. Tanya en restait éberlué, il ne semblait aucunement fâché qu'elle l'ait rabroué. Au contraire, il en paraissait ravi. Haussant les épaules, elle détourna ses yeux du dos d'Adrien et se demanda si elle ne ferait pas mieux de s'en aller.

Adrien, de son côté, avait averti Elodie que tout c'était passé sans problèmes et qu'il serait judicieux qu'elle surveille Tanya afin qu'elle ne se sauve pas. Elodie regarda du côté de son amie et la vit prendre le chemin de la sortie, alors elle se hâta de la rejoindre.

• Tanya, je n'ai pas eu le temps de beaucoup discuter avec toi ce soir. Alors comment ce passe ta soirée, bien j'espère.

• Très bien, mais je crois que je vais la quitter plutôt que prévu.

• Ah bon ! Et pourquoi ?

• Je suis un peu fatiguée, ce soir. J'aimerai me reposer.

Elodie n'était pas dupe, elle savait exactement pourquoi elle souhaitait partir. Alors, elle passa directement au vif du sujet.

• Tu es sûre que c'est la fatigue, ce ne serait pas Adrien plutôt. Je vous ai aperçu ensemble tout à l'heure. Vous sembliez pourtant bien vous entendre.

Tanya était encore cruellement blessée par l'indifférence dont il avait fait preuve, alors c'est avec amertume qu'elle répondit à Elodie.

• Ca, pour s'être entendu, nous nous sommes entendus. Il ne veut plus entendre parler de moi et c'est idem pour moi.

Elodie essaya de garder son sérieux devant l'air peiné de son amie, mais elle ne put retenir un sourire.

• Allons, Tanya, je n'arrive pas à croire que cette décision te bouleverse un temps soit peu. Il y a quelques heures encore, tu me disais combien tu souhaitais qu'il te laisse tranquille, et bien ca y est, c'est fait.

• D'accords, il ne fait que m'obéir, mais j'aurais aimé qu'il ne semble pas aussi ravi de ne plus m'avoir dans ses jambes.

• Mais, il faut te dire que tu peux enfin regarder ailleurs.

• Tu as sûrement raison. C'est beaucoup mieux pour moi. Je vais enfin pouvoir me jeter sur tous les hommes libres de la soirée.

Malgré ses dires, cela se voyait qu'elle n'en pensait pas un mot. Elodie, pourtant, éclata de rire, en lui tapotant le bras.

• Magnifique, ma chérie, magnifique. Allée, profites en, tu la bien mérité. Bon, je dois te laisser, je vois un ami qui m'appelle.

Sur ces mots, Elodie tourna le dos à Tanya, la gratifiant d'un dernier petit signe de la main.

• A plus tard, alors.

Tanya était choquée par l'attitude de son amie. Pour la première fois, depuis leur rencontre, Elodie n'avait pas senti l'état de détresse dans lequel elle se trouvait. Cette constatation chagrina beaucoup Tanya. Elle avait beau s'être attendu à un changement dans leur relation, elle n'avait jamais envisagé un changement aussi radical.

Elodie, quant à elle, était très contente de son petit numéro. Tanya était loin de se douter de ce qui l'attendait. Son attitude indifférente ne ferait que l'embrouiller un peu plus. Ainsi, elle ne penserait pas qu'Adrien, Jérôme et elle même avaient mijoté un plan à son encontre. Souriant gaiement, elle passa d'un invité à un autre, tout en surveillant Tanya du coin de l'oeil. Elle vit ainsi, Jérôme prendre son relais, il fut ensuite relayé parplusieurs amis. Cela la remplie de joie, car Tanya ne s'enfuyait pas pendant ce temps là.

Au bout d'environ une heure, Elodie remarqua les premiers signes de fatigue, due au somnifère, chez Tanya.

Elle alla en avertir aussitôt Jérôme et Adrien afin qu'ils préparent la voiture pour qu'ils s'éclipsent avant que Tanya ne s'effondre parmi les invités. Une fois les hommes en route vers la sortie, elle alla voir ses parents et ses beaux parents, qui se trouvaient miraculeusement ensemble, pour les avertir de leur départ. Ils s'étonnèrent un peu de leur précipitation mais Elodie prétexta une peur panique de rater l'avion pour endormir leur doute.

Les parents des jeunes époux rirent de ses craintes mais comprirent leur précipitation et souhaitèrent un bon voyage de noces à la jeune femme.

Elodie poussa un énorme soupir après les avoir quittés. Elle n'aurait jamais pensé être capable de leur mentir aussi ouvertement sans que cela ne ce voit. Apparemment, pourtant, elle y était parvenue sans aucune difficulté. Elle alla rejoindre Tanya et pria le ciel pour que ses mensonges passe aussi inaperçu qu'auprès de ses parents. Une fois arrivé au côté de son amie, Elodie l'aborda sans montrer une seconde ses véritables intentions, du moins l'espérait-elle.

• Tanya, Jérôme souhaiterait partir plus tôt que prévu. Si cela ne te dérange pas j'aurais besoin de toi maintenant pour me préparer.

Tanya avait le cerveau embrumé par la fatigue alors elle fut soulagée par la proposition de son amie. En effet, cela lui donnait une excuse pour se retirer sans attirer l'attention sur elle. Elle ne chercha donc pas à retarder ce moment plus longtemps et accepta sans rien dire.

• Si tu veux, allons-y. D'un sens cela m'arrange, je suis exténuée. Après votre départ j'irais directement sous les draps.

Elodie fît l'inquiète et la questionna innocement.

• Tu es sûre de pouvoir m'aider, tu semble sur le point de t'éfondrer. Si tu préfère je peux demander à maman de m'aider.

Tanya tomba dans le piège et refusa catégoriquement de laisser sa place.

• Tu es folle Elodie, jamais je ne laisserais le soin de te préparer pour ton voyage de noces à quelqu'un d'autre. Non, il faut juste que tu te dépêche de te préparer pour éviter que je m'endorme sur tes valises.

Les deux jeunes femmes quittèrent la soirée, personne ne s'étonnant de ce fait car tout le monde savait que Tanya en tant que témoin et amie de la mariée se devait de l'aider dans ses préparatifs de départ.

Elles se rendirent dans la chambre d'Elodie en discutant joyeusement de la cérémonie, s'amusant de certains épisodes de la soirée, s'émouvant de certains autres. Elles continuèrent de converser en préparant la valise, ce qui, il fallait bien l'avouer, tenait Tanya éveillée, Elodie avait tout prévu pour endormir la méfiance de Tanya, si bien que lorsqu'elle lui demanda de l'attendre dans la chambre pendant qu'elle prenait une douche, Tanya accepta sans hésiter. Elle avait oublié la fatigue qui la tenaillé quelque temps auparavant. Elodie comptait bien

qu'une fois seule, Tanya s'endorme, emportée par le somnifère. C'est donc tout sourire qu'elle se dirigea vers la salle de bain, bien décidé à faire durer le plaisir jusqu'à ce que Tanya succombe à la fatigue.

Pour ne pas éveillé les soupçons de son amie, elle continua de lui parler. Elle espérait ainsi savoir quand elle s'endormirait. Son plan fonctionna à merveille. Quelques instants après le départ de son amie, Tanya sentit la lassitude l'envahir de nouveau. Elle s'allongeât sur le lit d'Elodie, se disant qu'elle ne risquait pas de s'endormir vue qu'elles discutaient ensemble. Malheureusement pour elle, la voix de son amie agit comme une berceuse et très vite ses yeux se fermèrent sans qu'elle s'en aperçoive.

Quand Elodie n'entendit plus son amie répondre à ses dires, elle se tut mais resta encore quelques minutes dans la salle de bain pour s'assurer qu'elle serait profondément endormie quand elle sortirait.

Au bout de cinq minutes environ, elle se décida à sortir, elle était prête depuis un petit moment déjà, mais elle avait préférait patienter le plus longtemps possible. En entrant dans la chambre elle poussa un soupir en voyant que Tanya était bien assoupie. Sans faire de bruit elle sortit et alla chercher les garçons pour qu'ils transportent son amie dans la voiture.

Adrien fut soulagé quand il aperçut Elodie venant vers eux. De toute évidence leur plan se déroulait le mieux du monde. Il était impatient d'arriver au chalet pour être sur que plus rien ne viendrait contrecarré leur décision. Une fois Elodie à portée de voix, il l'interrogeât.

• Alors, elle dort. J'ai cru que cela n'arriverait jamais. Tu ne peux pas savoir comment cela m'a paru long.

Jérôme, confirma ces dires en levant les yeux au ciel.

• Oui, cela lui a semblé très long. J'ai cru devoir l'assommer pour qu'il se tienne tranquille et ne monte pas arracher Tanya de ta chambre. Endormie ou pas, il l'aurait volontiers traîné dans la voiture sans attendre. J'ai dû faire preuve de patience et d'ingéniosité.

Elodie éclata de rire devant l'air penaud d'Adrien et l'air exaspéré de son mari.

• Maintenant c'est fait, elle dort. J'ai mis un peu de temps afin qu'elle ne se rende compte de rien, je crois que j 'ai bien réussi.

• Parfait, alors allons-y.

Elodie rit de plus belle devant l'air décidé d'Adrien. Il avait pris les devants et avait gravi les escaliers jusqu'au premier étage avant même qu'elle et Jérôme aient pu monter une marche. Pouffant toujours Elodie regarda son époux, il était aussi amusé qu'elle.

• Que crois-tu qu'il va faire. Il ne sait même pas dans qu'elle chambre elle est.

Jérôme haussa les épaules en continuant de monter.

• Deux solutions : Il nous attend ou il ouvre toutes les portes une par une.

Elodie pouffa de plus belle.

• Il n'a pas fini alors, Tanya se trouve au second étage.

• Il n'a plus qu'à attendre alors !

En arrivant au premier, Jérôme riait lui aussi, s'imaginant l'air déconfit de son ami. Mais se fut un visage ennuyé qui leur fit face,

• Je suis désolé, je ne sais pas où se trouve Tanya. J'aurais du vous attendre, mais je suis tellement pressé que tout soit fini que je n'ai pas réfléchi un seul instant.

Elodie lui sourit gentiment, un peu honteuse de s'être moqué de son impatience.

• Elle se trouve au second, suis moi.

Ils gravirent la volée de marche sans parler. Chacun se demandant comment cela allait se finir. Elodie guida les deux hommes jusqu'à sa chambre et ouvrit la porte doucement afin de vérifier que Tanya dormait toujours.

S'écartant de la porte, en se collant au mur, elle laissa le passage aux garçons. Curieusement, seul Adrien pénétra dans la pièce pour prendre son amie dans ses bras. Elle regarda son mari étonné.

• Ne t'inquiètes pas, ma chérie, je pense juste qu'Adrien préfère se charger du transport de Tanya sans avoir à subir mon aide.

Ce dernier venait de sortir de la chambre et avait entendu les dires de son ami.

• Il a raison Elodie, je ne veux pas qu'il m'aide, je peux la porter seul.

Haussant les épaules Elodie commença de descendre les marches.

• Si tu te sens capable de le faire, je n'ai rien à y redire.

La descente ce fit dans le silence. En arrivant à la voiture, Adrien déposa son fardeau à l'arrière avec un soupir.

• Ouf ! J'ai cru que je n'y arriverais pas. Qu'est-ce qui a pris à tes parents de faire les chambres au second ?

Elodie et Jérôme éclatèrent de rire à ces mots.

• Il n'y a que ma chambre au second. Je ne sais pas pourquoi mes parents ont décidé cela, toujours est-il que depuis mon entrée en seconde ils m'ont installé mon petit nid là haut.

Adrien sourit à son tour,

• J'imagine qu'ils craignaient de te voir avec un petit ami juste à côté de leur chambre alors ils ont préféré t'éloigner d'eux. Ainsi tu avais ton intimité et eux la leur.

• Tu as sans doute raison, mais ils ont du être déçu, Jérôme est le seul garçon que j 'ai amené à la maison.

• Je pense plutôt qu'ils ont été soulagés, tu ne crois pas Jérôme.

Ce dernier n'avait pas dit un mot, il s'était contenté de s'installer au volant de la voiture. Il regarda sa femme et Adrien tout sourire.

• Je pense que tu as raison. Bon, si nous y allions maintenant.

Elodie s'installa à l'avant et Adrien auprès de Tanya . Une fois qu'ils furent installés, Jérôme mit le contact.

• C'est parti, par où allons-nous ?

CHAPITRE VII

Le parcours leur parut très court alors qu'ils se trouvaient à plus de soixante kilomètres de leur point dedépart. Il fallait dire que l'ambiance avait été bon enfant et qu'Adrien avait indiqué le chemin au milieu deplaisanteries et anecdotes diverses. Et là, maintenant que Jérôme venait de garer la voiture devant l'épicerie oùStéphane laissait ses clés, les rires s'étaient éteints et un silence lourd les avait remplacé.

• Bon, j 'y vais, ne partez pas sans moi.

Adrien avait tenté une note d'humour mais cela n'allégea pas l'ambiance. Il prit une grande inspiration et posant la tête de Tanya sur le siège, il sortit de l'habitacle pour se rendre dans la boutique. Il s'arrêta pour regarder Tanya, une fois de plus et cela lui rendit sa combativité, redressant les épaules il se dirigea vers la porte.

La sonnette de la porte sembla à peine attirée l'attention de l'homme qui se trouvé derrière le comptoir. C'est tout juste s'il leva les yeux de son journal. Adrien se plaça devant celui-ci et attendit que l'homme lui prête attention. Enfin ce dernier leva les yeux et regarda Adrien dans les yeux.

L'air peut aimable de l'homme fit frissonner Adrien. Comme pour conjurer le mauvais sort, il croisa les doigts dans son dos. Il espérait vraiment que Stéphane l'ait averti de son passage sinon les ennuis allait commencer.

Il imaginait déjà l'épicier appelant la police pour venir l'embarquer. La voix de l'homme le ramena à la réalité.

• C'est pourquoi.

• Voilà, mon ami, Stéphane, possède un chalet dans les environ et il m'a dit de prendre les clés chez vous.

• C'est donc vous l'ami de monsieur Stéphane ? Vous n'êtes pourtant pas du même style.

Adrien poussa un soupir, au moins Stéphane l'avait prévenu de son passage, il sourit à l'homme et s'efforça d'être aimable avec lui.

• Nous travaillons ensemble, cela vous pose un problème.

• Pas du tout, c'est vos affaires comme on dit. Bon, voilà vos clés. Je ne sais pas s'il vous à averti mais j 'ai fait le plein de victuaille. Si vous avez besoin d'autre chose vous n'aurez qu'à le dire.

• Je vous remercie, il m'avait déjà prévenu et je suis sur qu'il ne manque rien, je vous dois combien pour tout cela.

• Rien monsieur, c'est une affaire entre moi et monsieur Stéphane. Vous voulez que je vous porte du pain chaque matin, je fais ma tournée pas loin.

• C'est gentil, mais non. Si j ' a i besoin je descendrais. Je travail sur un roman et j 'ai besoin de calme et de silence.

• Bien monsieur, alors bon séjour.

• Merci et au revoir.

Il ne savait même pas si l'homme l'avait entendu car il s'était replongé dans son journal. Perplexe il sortit rejoindre ses amis dans la voiture. Une fois qu'il fut installé, Jérôme redémarra.

• Quel drôle d'homme, c'est à peine s'il a fait attention à moi.

• Tant mieux comme cela il te laissera tranquille.

• Tu as raison. Bon tu tournes à droite au carrefour et c'est tout droit. Encore dix kilomètres et nous y sommes.

Elodie se tourna vers lui, sérieuse tout à coup.

• Comment vas-tu expliquer à Tanya que tu l'as enlevé ? Je ne suis pas sûr qu'elle veuille t'écouter après cela.

Adrien haussa les épaules, lui aussi se demandait bien comment il allait si prendre pour ne pas la mettre trop en colère pour qu'elle daigne encore l'écouter.

• Je ne sais pas mais j'espère trouver le moyen idéal. Bien sur, le mieux aurait été que je sois endormi moi aussi, ainsi je n'aurais eut aucun problème mais cela aurait été difficile à mettre au point.

Jérôme approuva les dires de son ami, Elodie quant à elle souriait malicieusement. Elle prit son sac et en sortit un tube triomphalement.

• Et voilà !

Les garçons la regardèrent surpris, mais bien vite Jérôme dut reporter son attention sur la route car une embardée lui fit prendre conscience qu'ils allaient sur la berne. Une fois la voiture redressée, il jeta un regard sur sa femme.

• Qu'est-ce que tu tiens dans ta main ?

• Un tube.

• On a vu que c'était un tube mais un tube de quoi.

Adrien répéta la question juste après.

• Un tube de somnifère. Ainsi Adrien pourra en prendre un après notre départ et le tour sera joué.

• Génial, Elodie je t'adore.

Sur ces mots Adrien l'embrassa bruyamment ce qui fit rire les jeunes mariés.

• Doucement mon vieux, c'est ma femme attention à ce que tu fais.

Adrien rit à son tour, amusé par la boutade de son ami ainsi que par son air mi-figue, mi raisin.

• Tu ne risques rien, on me surveille.

Il désignait du menton Tanya toujours endormie. Tout le monde éclata de rire et le silence se fit dans la voiture

jusqu'à leur arrivé au chalet quelques minutes plus tard. Jérôme gara la voiture devant le chalet et se tourna vers Adrien.

• Voilà nous y sommes. As-toi de jouer.

Adrien parut surpris.

• Vous ne descendez pas ?

Les époux se regardèrent en silence et tacitement acceptèrent d'entrer quelques minutes.

• D'accord, on t'accompagne pour voir dans quel décor vous allez vivre pendant cette semaine.

• Merci, c'est sympa.

Ils sortirent tout les trois de la voiture et Adrien prit délicatement Tanya dans ses bras afin de la conduire à l'intérieur. Il avait donné les clés à Elodie afin qu'elle lui ouvre la porte pour qu'il puisse transporter sans heurt son fardeau. Il s'arrêta sur le pas de la porte, regardant autour de lui. Il poussa un sifflement d'admiration, pour un chalet c'était plutôt luxueux et très design. Cela ne l'étonnait pas outre mesure, il connaissait les goûts raffinés de son ami. Il voulait bien se retirer à la campagne mais pas sans le confort auquel il était habitué. Jérôme et Elodie, aussi s'étaient arrêtés à l'entrée, frappé de stupeur. Ce fut Jérôme qui parla le premier.

• Dis donc, Adrien, Tu nous avais caché que ton copain était riche.

Adrien éclata de rire en entendant cela.

• Stéphane riche ! Arrête, il est comme moi, bien payé mais certainement pas riche. D'accord, il aime le luxe et ne peux pas s'en passer mais cela ne veut rien dire. Certain dirait de lui qu'il est snob, mais moi je dis qu'il aime son confort. Il n'a jamais un sou devant lui, toutes ses économies passent dans son chalet, alors tu vois.

• Et bien en tout cas, il a un sacré goût. C'est superbe.

• Je suis d'accord avec toi.

Elodie n'avait rien dit, elle était impressionnée par tant de luxe, jamais elle n'avait vu un tel décor si ce n'est dans les magazines d'intérieur qu'elle feuilletait de temps à autre. Elle se demandait comment Tanya réagirait en découvrant son lieu de vie pendant ces quelques jours. Cela la fit sourire, elle voyait la fureur de son amie au réveil et son air extasié et impressiormé à la vue du décor. Elle eut un rire de gorges, ce qui attira l'attention des garçons qui cherchaient manifestement la chambre à coucher.

• Qu'est-ce qui t'arrive, Elodie, tu as vu quelque chose de drôle ?

• Non rien, j'imaginais juste la tête de Tanya à son réveil. Pour être surprise elle va l'être, il n'y a aucun doute à avoir.

Adrien sembla inquiet tout à coup.

• Tu crois que cela fait de trop. Je ne voudrais pas qu'elle se sente mal à l'aise pendant notre séjour.

Elodie sourit face à ses angoisses, légitime soit dit en passant, et elle voulut le rassurer quelque peu.

• Ne t'inquiètes pas, une fois la surprise passée elle retrouvera tout son mordant et ne fera même plus attention au décor.

Adrien sourit, un peu réconforté mais pas vraiment rassuré. Jérôme lui tapa dans le dos pour le soutenir moralement.

• Allez, mon vieux tant fait pas cela ira bien, tu devrais la coucher avant qu'elle ne se réveille dans tes bras.

• Cela ne serait pas désagréable.

• D'accord pour toi, mais tu vois je préfère être loin quand cela arrivera.

• Moi aussi. Approuva Elodie.

Ils éclatèrent de rire et cherchèrent la chambre. Une fois Tanya allonger sur le lit, ils regagnèrent la pièce centrale qui devait être le salon,

• Bon il est temps que nous partions, désolé mon vieux tu devras te débrouiller seul à partir de maintenant.

Adrien sourit, il les remercia de leur aide et les salua leur conseillant de passer un bon moment en voyage de noces. Elodie sourit à son tour et émue elle l'embrassa tendrement.

• Merci, Adrien et bonne chance. Prends soin de Tanya et sois très patient avec elle.

• Je ferais mon possible. Allez, filez maintenant.

Il serra la main à Jérôme et les raccompagna à la porte.

• Ne vous perdez pas en route et à la semaine prochaine, si tout va bien.

Jérôme et Elodie lui sourire et se dirigèrent vers la voiture quand Elodie fit brusquement demi-tour. Les deux hommes la regardaient surpris.

• Tu as oublié quelque chose ?

• Pas moi, mais toi oui.

• Moi ! Qu'ai-je donc oublié ?

. Ca !

Elle lui tendit un somnifère qu'il prit en silence.

• Ensuite, tu ne crois pas que nous devrions prendre les clés. Si Tanya met la main dessus elle risque de s'envoler.

• Je n'avais pas pensé à cela. D'accord, ferme la porte et prend la clé c'est plus sûr. Et puis comme cela, elle croira forcément que je ne suis pas dans le coup.

Ils se saluèrent une dernière fois et Adrien rentra dans le chalet. Avec une légère hésitation Elodie ferma la porte et rejoignit Jérôme qui s'était déjà installé dans le véhicule. En fermant la portière, elle regarda une dernière fois la maison et poussant un soupir se tourna vers son mari qui venait de démarrer. Ce dernier lui prit la main et la caressa doucement essayant de la réconforter du mieux qu'il pouvait.

• Ne t'en fait pas, tout se passera comme prévu. Il ne leur arrivera rien, ils sont enfermés.

• Justement, et si cela tourné mal.

• Mais non, tu sais parfaitement qu'ils s'aiment tout les deux. Au début, Tanya fera la tête mais elle l'aime trop pour que cela dure longtemps. De plus Adrien trouvera certainement les mots pour la convaincre.

Elodie sourit, Son mari avait vraiment confiance en Adrien.

• Je ne suis pas sûre qu'il emploie des mots pour la convaincre, mon chéri.

Jérôme éclata de rire, rassuré que sa femme retrouve son humour.

• Tu as certainement raison, il trouvera sûrement mieux que les mots et certainement plus agréable.

Ils rirent ensemble à l'idée de ce qui risquait d'arriver et ce fut dans une ambiance bon enfant qu'ils gagnèrent l'aéroport où les attendait leur vol pour le soleil, le farniente et surtout l'amour.

Dans le chalet, pendant ce temps, Adrien avait vérifié une fois de plus que Tanya était toujours profondément endormie et il avait avalé le somnifère. Il s'était installé dans la deuxième chambre en espérant se réveiller avant que Tanya n'ait pris l'initiative de se sauver. Un moment il avait songé s'allonger prés d'elle mais il y avait renoncé par crainte de la voir encore plus effarouché et ainsi moins à l'écoute de ce qu'il aurait à lui dire.

Il attendit que le sommeil vienne le terrasser impatient d'être au moment de son affrontement avec Tanya et, il l'espérait tout du moins, au moment où elle baisserait les armes pour venir dans ses bras. Ce fut sur ces pensées qu'il s'endormit, un sourire aux lèvres.

CHAPITRE VIII

Adrien se réveilla avec l'impression d'avoir été écrasé par une semi-remorque. Il se frotta les yeux et se passant une main sur le visage, il se redressa dans le lit. Regardant autour de lui, il resta perplexe quelques secondes. Il se demandait bien où il se trouvait, peu à peu la mémoire lui revint. Il écouta attentivement, espérant entendre un bruit quelconque indiquant que Tanya était réveillée mais tout semblait aussi calme que la veille au soir. Il se leva et, après avoir enfilé son jean, il alla voir dans la chambre voisine. Tanya était toujours là, ce qui le rassura un peu, elle dormait toujours à point fermé. Il sourit et alla préparer du café dans la petite cuisine du chalet. Bien sûr, il dut chercher un peu partout dans les placards afin de tout trouver, mais, pensa-t-il, cela lui faisait connaître les lieux. Pourtant, il craignait que tout ce bruit trouble le sommeil de la jeune femme, mais visiblement ce ne fut pas le cas.

Une fois installé dans le salon, avec une tasse de café frais, Adrien reporta son attention sur le décor. Il pensait que Stéphane avait un goût très sur en matière de décoration, à moins que ce soit l'une de ses innombrables maîtresses. Tout ici était fait pour faire croire à un retour à la nature sans confort, alors qu'en fait on y trouvait tout le confort imaginable. Rien ne manquait à part le téléphone. Il fallait dire que Stéphane était un adepte du portable alors il ne voyait sûrement pas l'intérêt de s'encombrer d'un fixe chez lui. Souriant à ces pensées, Adrien alla allumer un bon feu et retourna s'asseoir sur le canapé et alluma la télévision pour se distraire un peu en attendant le réveil de sa belle.

Quand Tanya s'éveilla, elle regardât autour d'elle et sentit son estomac se nouer. Où donc se trouvai telle ? Rien dans ce décor ne lui était familier. Pourtant elle se rappelait s'être allongé sur le lit d'Elodie et après cela plus rien. Malgré tout, elle se rendait bien compte qu'elle n'était pas dans la chambre de son amie, ni dans la sienne d'ailleurs. Peut-être l'avait-on mené dans une autre chambre au second pour ne pas la réveiller. Haussant les épaules, elle se leva pour rejoindre les parents d'Elodie. Ils devaient sûrement être levés maintenant.

En ouvrant la porte de sa chambre, elle eut un nouveau coup au coeur, elle n'était pas chez les parents d'Elodie. Mon dieu, mais où était-elle. Prise de panique, elle sortit dans le couloir et se dirigeât vers la porte au bout de celui-ci. S'approchant lentement, elle regardât dans la pièce et là sa fureur prit le dessus sur sa peur.

En effet, elle venait de découvrir Adrien endormit sur le canapé. Qu'avait-il encore inventé cet idiot ? Serrant les dents et les poings, elle se dirigeât vers le canapé, bien décidé à faire regretter à ce malotru ses façons cavalières d'agir envers elle.

Elle secoua Adrien pour le réveiller préparant déjà son discours pour lui faire voir son mécontentement. Dés qu'il ouvrit les yeux, elle commença à le houspiller. Lui, sortant de son sommeil, ne comprit pas tout de suite de quoi elle 1 'accusé. Il l'écoutait, mais ses paroles n'éveillaient rien dans son esprit embrumé. Son air ahuri eut le mérite de calmer Tanya. En effet, elle se rendait compte qu'il semblait ignorer ce qui se passait. Encore sous le choc, elle décida de le questionner plus calmement, après tout, il en faisait peut être exprès de jouer les

innocents.

• Excuse moi de m'être emporté contre toi, mais j'aimerais savoir ce qui se passe.

Adrien s'était redressé sur le canapé et il se frottait le visage pour se réveiller complètement.

• Je vois que tu n'es pas de bonne humeur mais avant de passé au lynchage, j'aimerais, si toutefois tu le permets, boire une bonne tasse de café.

Tanya rougit, la voix doucereuse d'Adrien la mettait mal à l'aise. On aurait dit qu'il lui reprochait sa mauvaise humeur. Toutefois elle ne dit pas un mot et se contenta d'acquiescé quand il lui proposa une tasse de café.

Il lui tendit la tasse et alla se rasseoir sur le canapé, il prit le temps de sucrer son café et de le mélanger. Tout en faisant tourner sa cuillère dans la tasse, il leva la tête et regarda Tanya dans les yeux.

• Alors, que me reproches-tu exactement.

Tanya avait les yeux fixée sur sa tasse, elle n'osait pas le regardait en face, un peu honteuse d'avoir fait une scène quelques minutes plus tôt.

• En fait, j'ai eu très peur en me réveillant car je ne reconnaissais pas les lieux. Alors quand je t'ai aperçu, endormi, dans le canapé cela ma mise en colère.

• Et pourquoi ?

Tanya releva la tête surprise de la question. Il se demandait pourquoi elle était furieuse contre lui, il ne manquait pas de culot. De plus en le voyant siroter tranquillement son café, Tanya sentit la colère la gagner de nouveau. Posant la tasse, à laquelle elle n'avait pas touché, elle se leva et se planta devant Adrien, les mains sur les hanches.

• Tu me demandes pourquoi je suis en colère, tu te moques de moi je suppose.

• Pas du tout, je ne vois pas ce qui te met dans tous tes états.

• Vraiment, je me trouve dans un lieu inconnu, seule avec toi et tu ne vois pas « ce qui me met dans tous mes états ». Franchement, tu es un ... Je ne trouve même pas de mot assez fort pour te qualifier.

Adrien encaissa le choc sans même tiquer. Il s'était remis de sa surprise et il était bien décidé à lui faire admettre qu'il n'était en rien responsable de sa présence ici. Il lui dirait plus tard la vérité, pour le moment il n'en était pas question, il fallait à tout pris la calmer pour qu'elle accepte de l'écouter. Leur bonheur serait à ce prix il le savait.

• Je ne vois pas pourquoi tu me rends responsable de ta présence ici, si tu veux tout savoir je me pose la même question à propos de la mienne d'ailleurs.

• Ben voyons ! Tu veux me faire croire qu'on t'a fait venir ici par la force peut-être.

• Non, mais toi alors on t'a forcé à venir sous la menace, non ! C'est la même chose pour moi, je me suis endormi hier au soir dans le salon des parents d'Elodie et je me suis réveillé ici ce matin.

Tanya ne savait plus quoi penser, si Adrien disait vrai ils s'étaient fait piéger tout les deux, mais dans quel but. Encore soupçonneuse, Tanya se mordait les lèvres. Quelque chose n'allait pas dans l'histoire d'Adrien, il fallait qu'elle trouve de quoi il s'agissait.

• Bon, admettons que tu dises vrai. Quelqu'un a souhaité nous réunir ici mais dans quel but ?

Adrien fit l'innocent une fois de plus.

• Je l'ignore, tout ce que je sais, c'est que nous sommes bloqués ici. Dieu seul sait, où et pour combien de temps.

• Pas pour longtemps, tu peux me croire, on va filer d'ici dés que j'aurais fait un brin de toilette.

• Tu peux toujours espérer.

Tanya le regardât ahurie, voulait-il vraiment qu'il reste ensemble ici ? il devait être devenu fou, si c'était le cas, car il n'était pas question qu'elle reste avec lui plus de temps que nécessaire.

• Tu restes si tu veux mais moi je pars.

• Et comment vas-tu t'y prendre ?

• Il doit y avoir une voiture dehors, je m'en servirais voilà tout.

• Mais pour prendre cette voiture, hypothétique d'ailleurs, il te faudras d'abords sortir de la maison.

Tanya commençait à avoir peur, que signifiait tout cela elle se le demandait bien.

• Tu comptes m'en empêcher, peut-être.

• Pas du tout, loin de moi cette idée. Seulement la porte est fermée à clé et il n'y a pas de clés dans la maison.

• Comment le sais-tu ? C'est toi qui les as fait disparaître.

• Oh, non ! mais pendant que Madame dormait, moi j'ai fouillé la maison, c'est d'ailleurs comme cela que j'ai pu préparer le café et trouver la télé.

Tanya se mordait les lèvres, que faire, s'il disait vrai cela commençait mal en effet. Par acquit de conscience, elle alla tout de même vérifier que la porte était bien fermée à clé et qu'aucune clé n'était en vue. En revenant dans le salon, elle se trouva confronté au sourire goguenard d'Adrien.

• Mademoiselle est certaine que je dis vrai maintenant.

• Tu comprendras que je doute de ta bonne foi tout de même. Bon, dans tes recherches tu as bien du rencontrer un téléphone, il suffit d'appeler la gendarmerie du coin pour qu'on vienne nous sortir de là.

• Il n'y a pas de téléphone, j 'y avais pensé avant toi, qu'est-ce que tu crois.

• Ne t'énerves pas ! Tu as du mal chercher, de toute évidence il y a tout le confort imaginable ici, alors il y a forcément un téléphone.

• Tu as raison, j'ai sûrement omis plusieurs endroits auxquels toi seule peut penser, alors amuses toi et cherches. Au fait quand tu en auras assez de chercher, ne fais surtout pas appel à moi pour te secourir.

• Que tu peux être pénible quand tu veux, enfin je vais chercher on ne sait jamais.

• Grand bien te fasse.

Il croisa les bras sur sa poitrine, les sourcils froncer, de manière à marquer sa désapprobation et son mécontentement devant autant de mépris envers ses capacités de détective. Bien sur, elle avait raison dans le fond, il n'avait pas cherché de téléphone puisqu'il savait qu'il n'y en avait pas. mais tout de même, elle aurait pu croire en son histoire.

Au bout de quelques minutes, Tanya revint bredouille. Gênée, elle se plaça face à Adrien.

• D'accord, excuses moi, tu avais raison, il n'y a pas de téléphone ici, je suis désolé d'avoir mis en doute tes affirmations. Tu es content maintenant ! Alors qu'allons nous faire ?

Adrien avait un sourire victorieux aux lèvres. Enfin elle reconnaissait sa défaite, cela serait plus facile qu'il ne l'avait envisagé en fin de compte.

• Enfin, Mademoiselle devient raisonnable, ce n'est pas trop tôt.

• D'accord j ' a i compris. Monsieur veut montrer sa supériorité, ce n'est pas la peine je te concède la victoire pour cette fois. Pourtant sache que je ne te fais aucunes confiances et que je n'abaisserais pas ma garde aussi facilement.

Adrien perdit son sourire, il aurait dû se douter que cela ne pouvait pas être aussi facile.

• Très bien, j 'ai saisi le message, tu peux être rassuré.

• Tant mieux, alors que proposes-tu pour sortir d'ici.

• Attendre.

• Attendre ! Mais attendre qui, attendre quoi et surtout combien de temps.

• Ecoutes, nous ne sommes pas arrivés ici par l'opération du saint esprit, ceux qui ont trouvé malin de nous enfermer finiront bien par revenir nous ouvrir, tu ne crois pas.

• D'accords ils vont revenir, mais quand ? Cela peut être aujourd'hui, demain où dans huit jours et même plus, qui sait. On ne peut pas attendre sans savoir pour combien de temps nous sommes coincés ici tout de même.

• Qu'est ce que tu suggères, je ne vois pas ce que nous pouvons faire d'autre. Hurler, dans l'espoir que quelqu'un nous entende, c'est risquer l'extinction de voix avant même que nous soyons repérés. Les volets sont fermés de l'extérieur, on ne peut pas les ouvrir. Les défoncer? Si le coeur t'en dit, amuses-toi, de toute évidence se sont des volets de sécurité et on ne doit pas les forcer comme cela. Quant à la porte c'est la même chose, alors si tu vois une autre solution tu me la donnes, je serais curieux de la connaître.

Tanya laissa ses épaules s'affaisser, il fallait bien reconnaître qu'il avait raison. Il n'y avait pas d'autre solution que d'attendre. Mais être enfermé, Dieu seul savait pour combien de temps, avec Adrien semblé au dessus de ses forces. Comment allait-elle pouvoir supporter cette situation ? Elle se prit la tête entre les mains et poussa un énorme soupir.

• Tu as raison, excuses moi une fois de plus. On ne peut rien faire. On va attendre.

Adrien savoura sa victoire. Enfin, elle rendait les armes que c'était bon d'entendre cela. Heureux de sa victoire, il se leva d'un bon en se frottant les mains.

• Bien, puisque tu es revenue à la raison, si nous explorions la maison pour voir ce que nous avons comme victuaille. Ce n'est pas parce que nous sommes enfermés que nous devons nous laisser mourir de faim.

Tanya ne dit rien et se leva pour le suivre. Sa bonne humeur apparente l'étonnait un peu. Il semblait ravi de cette situation alors qu'elle même l'avait en horreur. Qu'est-ce que cela pouvait représenter comme avantage pour lui, excepté se retrouver seul avec elle ? Non, décidément cela ne tournait pas rond dans sa tête.

Ils firent le tour de la maison en silence, Adrien sifflotant gaiement et Tanya ruminant ses pensées négatives.

Adrien était vraiment incroyable avec sa manie de toujours tout prendre à la légère, cela commençait vraiment à lui taper sur les nerfs. S'il continuait sur ce chemin, elle allait lui sauter à la gorge avant la fin de la journée.

Une fois la visite terminée, ils retournèrent dans le salon. Tanya se sentait de plus en plus mal à l'aise, peut être que c'était dû à l'attitude décontractée d'Adrien où alors au sentiment qui l'animé d'être ainsi seule avec lui. Elle ne savait pas exactement qu'elle était la réponse à son angoisse mais elle soupçonnait que ce soit un peu des deux. Rien que d'imaginer ce qui pourrait ce passer avec Adrien, cela lui faisait battre le coeur à toute allure Ce fut la voix d'Adrien qui la tira de ses pensées, un peu osé il fallait l'avouer.

• Alors Tanya, rassuré, on peut tenir un siège avec toute la nourriture qu'il y a ici. Nous n'avons aucunes inquiétudes à avoir à ce sujet du moins. Je ne sais pas pour combien de temps nous sommes coincés ici, mais une chose est sûr, c'est que nos ravisseurs ne voulaient pas que nous mourions de faim.

• Cela t'amuses je suppose, nous sommes Dieu sait où, pour Dieu sait combien de temps et toi tu plaisantes comme si tout cela était normal, je crois rêver.

• Je préfère en rire plutôt que de ruminer contre une situation à laquelle je ne peux rien faire. Si toi, tu préfères pester contre la terre entière c'est ton problème, je ne suis pas obligé d'en faire autant. Et dans le cas où cela t'importunerais, j'en suis désolé mais c'est comme cela et pas autrement.

• Bon, restons civilisé veux-tu. De toute évidence cette intimité forcée ne va pas être de tout repos. Je crois qu'il vaudrait mieux qu'on reste chaqu'un dans notre coin pour éviter d'en arriver aux mains.

• Tu fais comme tu le sens. En ce qui me concerne, je t'avertis, il est hors de questions que je reste enfermé dans une pièce sous prétexte que tu n'y es pas. J'irais où je veux quand je veux. Excepté ta chambre, bien sur, sauf si tu m'y invites.

• Tu peux toujours rêver !

• Dommage on aurait pu occuper notre temps très agréablement, tu ne crois pas.

• Ecoutes, Adrien, ce n'est pas parce qu'il n'y a que moi dans les parages que tu dois te sentir obligé de me draguer.

Adrien se rapprocha de Tanya à ces mots et la prenant par les épaules, il la força à le regarder dans les yeux.

• Je ne me sens nullement obligé ma chère, mais j ' y prendrais énormément de plaisir, tu peux me croire.

Gênée, Tanya se dégageât de l'emprise d'Adrien.

• Arrête Adrien, je sais parfaitement que je te suis indifférente alors restons en là, tu veux.

Adrien n'essaya pas de la reprendre dans ses bras, il glissa les mains dans ses poches, mais la fixant droit dans les yeux il démentit ses dires.

• Tu te trompes Tanya, tu ne m’es pas indifférente et tu peux me faire confiance je te le prouverais.

• Que veux tu dire par là.

Tanya sentait l'angoisse lui nouer l'estomac, comptait-il vraiment la séduire pour lui prouver qu'elle avait tord. Cela lui ressemblerait assez de coucher avec elle et après lui dire une chose du genre : « tu vois, je te l'avais dit, tu ne mets pas indifférente, maintenant ciao, et à la prochaine, enfin si l'envi me reprend. » Oui, c'était tout à fait son genre. Elle sursauta quand il reprit la parole.

• Ne t'inquiètes pas, je ne te séduirais pas pour te tourner le dos après. Je suppose que c'est ce à quoi tu pensais. Non, j'attendrais que tu me supplies de te faire l'amour et là crois moi tu ne pourras plus te défaire de moi.

• Si tu comptes là dessus, tu n'es pas prêt de me mettre dans ton lit mon pauvre vieux.

Adrien sourit devant son air indigné.

• On en reparlera. Bon en attendant j 'ai un petit creux si on passait dans la cuisine voir ce que l'on peut faire pour se sustenter un peu.

• Je n'ai pas faim.

• Bon, et bien reste ici, moi je vais me faire un bon déjeuner, à tout à l'heure.

Sur ces mots il quitta la pièce laissant derrière lui une Tanya songeuse et légèrement vexée, il semblait si sur de lui. Elle allait lui montrer qu'il avait tort. Elle était bien résolue à lui résister. L'inconvénient, devait-elle reconnaître, c'est combien de temps pourrait elle lui résister. Il fallait espérer que leur cohabitation serait des plus courte.

Une idée germa dans son esprit, elle allait rester dans sa chambre le plus de temps possible et elle n'utiliserait les autres pièces que lorqu'elle saurait qu'Adrien n'y était pas. Ainsi, elle ne le verrait quasiment jamais et cela l'aiderait à tenir sa résolution.

Fière de son plan, elle sentit son estomac grouillé, elle aussi avait faim. Après tout, elle n'allait pas se laisser dépérir. Elle rejoignit Adrien dans la cuisine et sentit l'eau lui monter à la bouche quand les effluves qui en sortaient atteignirent son nez.

Adrien se tourna vers la porte en entendant ses pas, il sourit, il était certains que sa cuisine lui aurait ouvert l'appétit, il était fier de lui.

• Alors, on revient sur sa décision, la faim ta décidé à venir.

• En quelque sorte.

Elle souriait, sûre d'elle. Adrien fronça les sourcils, ce demandant ce qu'elle avait encore mijoté pour être rasséréné comme cela. Il ne dit rien et plaça devant elle une assiette pleine.

• Tiens, je me doutais que la faim viendrait alors je t'ai préparé une assiette en même temps que la mienne.

• Merci, c'est très gentil de ta part.

Ils déjeunèrent en silence, Adrien avait bien essayé d'engager la conversation mais il n'avait obtenu qu'un sourire moqueur de la part de Tanya, alors il avait renoncé à discuter. C'était cela où s'engager dans un monologue. Préférant de loin se taire et réfléchir au moyen de contrecarrer les plans de Tanya, il avait repris

son repas en silence. De toute évidence, elle voulait le décourager en se réfligiant dans le mutisme le plus complet. Il était près à parier qu'elle allait se réfugier dans la solitude de sa chambre aussitôt le repas fini, il lui fallait absolument éviter cela, où il n'aurait plus aucunes chances d'arriver à ses fins.

Malheureusement, il ne voyait aucuns moyens de la retenir sans la braquer contre lui, soit il devait agir par la force, soit il devait la laisser faire et attendre qu'elle se lasse d'être seule. Il sentait le découragement l'envahir, comment faire admettre à cette tête de mule qu'il l'aimait si elle ne voulait pas l'entendre.

A la fin du repas, ils débarrassèrent la table et firent la vaisselle toujours en silence. Adrien regardait Tanya du coin de l'oeil se demandant ce qu'elle pouvait bien penser. Une fois seulement il rencontra son regard brièvement. Elle rougit et détourna les yeux aussitôt, il poussa un soupir de lassitude.

• Ecoute, Tanya, on ne va pas se faire la tête indéfiniment. Nous sommes coincés ici pour une durée indéterminée, alors montrons-nous civilisé et vivons en parfaite harmonie.

Tanya posa son torchon sur le crochet prévu à cet effet et lentement se tourna vers Adrien. Le regardant droit dans les yeux elle lui répondit.

• Je suis d'accord sur un point, nous sommes contraint de vivres ensembles pour Dieu sait combien de temps, mais nous ne sommes pas obligés de nous supporter mutuellement, j'ai décidé d'agir comme ci j'étais seule. Je serais dans ma chambre la plupart du temps. Je te demanderais juste de faire de même, quand j'en aurais assez de mes murs et que je voudrais venir dans le salon. Pour les repas, nous pourrions les prendre à tour

de rôle, quand dis-tu ?

Adrien serra les dents, en plus elle lui demandait son avis, elle n'allait pas être déçue.

• J'en dis, qu'il est hors de question que je m'enferme dans ma chambre quand mademoiselle l'aura décidé. Si tu veux t'enfermer va-y mais moi sûrement pas. Si tu tiens à te divertir de temps en temps et bien tu devras supporter ma présence. Pour les repas, pareil, je ne te donnerais pas les heures auquelles je mangerais. Si je prépare mon repas quand tu viens pour préparer le tien et bien, soit tu retournes dans ta chambre soit tu m'accompagnes mais je ne partirais sûrement pas. J'espère que tu m'as bien compris car je ne le dirais pas deux fois.

Sur ces mots il la laissa sans voix au milieu de la cuisine et alla se réfugier dans le salon, non sans claquer la porte au passage. Il était furieux contre elle, mais encore plus contre lui. Il n'avait pas su garder son calme et cela risqué de la braqué un peu plus, ce n'était vraiment pas intelligent de sa part. Mais à près tout, elle l'avait bien mérité avec ses idées ridicules.

De son côté, Tanya était furieuse elle aussi. Comment pouvait-il être aussi obtus ? Elle faisait tout pour que cela se passe bien et Monsieur trouvait cela ridicule et ne voulait rien faire pour l'aider dans son projet. Qu'à cela ne tienne, elle ferait sans lui, tant pis si elle s'ennuyait ferme, il ne l'emporterait pas au paradis, une fois sortie de cette galère elle lui ferait regretter de ne pas lui avoir facilité la tâche.

Sur ces bonnes résolutions, Tanya regagna sa chambre, raidissant les épaules en passant devant la porte du salon. Rien que d'imaginer ce qu'il pouvait faire là bas, elle se sentait mal à l'aise. Elle se dépêcha de regagner sa chambre et ferma sa porte. Elle aurait aimé que celle-ci se ferme à clés mais malheureusement pour elle se n'était pas le cas. Soupirant elle se jeta sur son lit, espérant trouvée du réconfort dans le sommeil.

CHAPITRE IX

Trois jours c'était déjà écoulé, Tanya continuée à se terrer dans sa chambre. Adrien commençait à désespérer de la voir sortir de sa tanière. La colère montait en lui de minute en minute, il sentait qu'il allait devoir agir s'il ne voulait pas tomber fou. Il ignorait complètement l'état d'esprit dans lequel Tanya se trouvait mais il était sûr d'une chose, c'était qu'aujourd'hui elle sortirait de sa chambre, où qu'il la ferait sortir de force.

II regardât les heures défiler, comme à l'accoutumé, s'abrutissant des émissions plutôt médiocres de la télévision. Il regardait régulièrement la porte, toujours close de Tanya. Depuis trois jours, elle s'arrangeait pour prendre ses repas quand il était sous la douche ou quand il dormait. Il le savait car il trouvait la vaisselle à sécher sur l'évier, autrement il aurait cru qu'elle ne se nourrissait pas. Cette situation n'arrangeait pas ses affaires, c'est pourquoi, il devait réagir.

Vers trois heures de l'après-midi, comme Tanya n'était toujours pas sortie déjeuner, il alla faire couler l'eau dans la salle de bain, bien décidé à la faire sortir de sa tanière. Ce qu'elle ignorait encore, c'est qu'il la rejoindrait dans la cuisine dés qu'elle y serait.

Malheureusement au bout d'un quart d'heure, elle n'était toujours pas sortie de sa chambre, furieux, il éteignit l'eau et se dirigeât résolument vers la chambre de Tanya. Il s'arrêta devant la porte, plus très sur d'avoir raison. Pourtant une voix au fond de lui, l'encourager à poursuivre alors redressant les épaules il frappa à la porte. Aucune réponse ne se fit entendre, il réitéra son geste , toujours sans succès. La peur lui étreignit la gorge, pourquoi restait-elle muette à ses appels. Il espérait qu'elle n'aurait pas fait de folie. Angoissé, il ouvrit

la porte à toute volée ce qui provoqua un cri de terreur chez Tanya.

Adrien resta abasourdi en l'entendant hurlé, ainsi elle n'avait pas voulu répondre tout simplement, il serra les dents, encore plus furieux qu'avant mais soulagé tout de même qu'elle n'est rien de grave.

• Ecoutes Tanya, que tu ne veuilles pas sortir de ta chambre c'est une chose, mais tu pourrais répondre quand on t'appelle cela éviterait bien des désagréments. Je me suis fait un sang d'encre quand je n'ai entendu aucuns bruit dans ta chambre.

• Pourquoi viens-tu ici, je n'ai aucune raison de te répondre je veux être en paix c'est mon droit tout de même !

• Cela n'empêche pas que tu aurais pu répondre quand j ' a i frappé.

• Je voulais que tu me laisses tranquille, j'espérais que tu croirais que je dormais. Mais non, toi il faut tout de suite que tu imagines le pire.

• Cela n'est pas surprenant, avec toi je m'attends à tout.

• Oh ! Quel culot.

Tanya s'était redressée et venait vers lui les poings serrés, elle s'arrêta en face de lui et releva la tête pour le regarder dans les yeux. Il y avait des éclairs dans les siens, elle tapa son torse avec son majeur en vociférant contre lui.

• Tu n'es qu'un prétentieux, imbu de sa personne, à t'entendre il n'y a que toi qui sois parfait. Non, je ne ferais jamais rien qui mettrait ma vie en danger, même si tu te plais à croire le contraire. Tu n'as pas besoin de te prendre pour mon sauveur, je suis capable de m'occuper de moi toute seule.

Adrien attrapa sa main au passage, elle lui faisait mal, mine de rien. De plus ce contact éveillé en lui certains élans qu'il lui fallait maîtriser pour le moment.

• Tanya, calmes-toi voyons ! Je sais parfaitement que tu es capable de te débrouiller toute seule, c'est seulement que j ' a i eu une peur bleu. Tu aurais pu avoir un malaise ou autre chose dans le même genre. Tu comprendras qu'étant donné les conditions dans lesquelles nous vivons pour le moment je me sois affolé. Contrairement à ce que tu penses, je ne t'imagine pas en folle habitée d'idée suicidaire. Mais jusqu'alors, il n'a jamais été interdit de tomber malade, même si c'est pendant une période de séquestration. Imagines un peu dans quel guêpier nous serions alors. Pas de téléphone. Dieu sait où avec une malade en prime. Excuses moi, mais je ne crois pas qu'il soit déraisormable de parer au plus invraisemblable et de m'assurer

qu'il n'en est rien.

Il n'avait pas lâché la main de Tanya, il la secouait à chaque mot, pour donner plus de poids à ces dires.

Tanya comprenait, malgré sa fureur, qu'il s'était réellement inquiété pour elle, cela la touché énormément. En fait, il était plus humain qu'il ne le paraissait.

• D'accord, excuses moi, j'aurais dû répondre mais je n'avais pas pensé une seconde que tu t'inquiéterais pour ma santé.

Adrien lâcha la main qu'il tenait encore. Il mit ses mains dans ses poches en riant amèrement.

• Evidement, le monstre sans coeur, ne peut pas s'inquiéter pour une autre persoime que lui. J'imagine que c'est ce que tu penses.

Tanya rougit, gênée qu'il soit aussi clairvoyant. On aurait pu penser qu'il lisait en elle comme dans un livre. Jamais elle n'aurait imaginé être aussi limpide pour lui.

• Ecoutes Adrien, je reconnais que j ' a i eu tort, ne m'en veux pas pour cela, je crois que notre situation est pour beaucoup dans ma façon de voir les choses. Cela fait trois jours, que nous attendons qu'enfin quelqu'un daigne venir nous libérer alors forcement cela porte sur les nerfs et notre vision des choses en est modifiée.

• Parles pour toi, en ce qui me concerne, j'attends sereinement le jour de notre délivrance. Tu vois ce serait plutôt ton attitude qui m'agacerais et non, pas notre retraite forcée.

• Toujours aussi aimable. Que reproches-tu à mon attitude au juste.

• Simplement que tu te terres ici afin de m'éviter. On croirait que tu as peur.

A ces mots Tanya se récria, un peu vivement peut-être.

• Peur ? Mais de qui, de toi peut-être, tu rêves si c'est ce que tu crois.

• Non, pas de moi, je pense que c'est plutôt de toi que tu as peur.

• N'importe quoi ! Comment peux-tu imaginer une chose pareil ?

• Tu n'as pas peur des réactions que tu pourrais avoir vis-à-vis de moi, peut-être ?

• Non, je n'en ai pas peur car je n'aurais aucunes réactions si tu venais à me toucher.

• Ah, oui ? Vraiment, et bien prouves le moi.

Il s'approcha d'elle, et avant même qu'elle n'est pu faire un geste, il l'a pris dans ses bras. Se penchant lentement vers elle, il prit ses lèvres entre les sienne. Tanya, affolée, essayait tant bien que mal d'échapper à cette étreinte mais Adrien avait resserré ses bras autour d'elle et intensifié son baiser. Très vite, elle cessa de donné des coups de poings dans son torse et céda au désir qui l'envahissait. Dans un dernier soupir, elle se laissa allé contre lui et entrouvrit les lèvres pour goûter plus voluptueusement à ce baiser.

Quand Adrien sentit la rémission de Tanya, il fut envahi par un plaisir sauvage. Il l'embrassa avec encore plus de passion, essayant de la marquer de son sceau. Tanya ne résista pas, bien au contraire, elle se blottît contre lui et imprima ses ongles dans son dos. Adrien tressaillît à ce contact, mais en éprouva encore plus de plaisir, pourtant, il se raisonna et repoussa Tanya loin de lui.

Celle-ci le regardait sans comprendre les raisons de son geste. Elle se demandait ce qu'elle avait fait pour qu'il la repousse d'un coup, alors qu'il semblait prés à lui faire l'amour quelques minutes auparavant.

Elle était blessée de ce rejet et s'apprêtait à lui tourner le dos quand il lui posa la main sur le bras.

• Non, Tanya, ne te détournes pas s'il te plaît. Si je t'ai relâché c'est pour te laisser libre de choisir. J'aurais pu te faire l'amour, là tout de suite mais après je m'en serais voulu car tu aurais pu me le reprocher. Je te l'ai dit l'autre jour, je ne te ferais l'amour que lorsque tu le voudras et que tu me le demanderas. Crois moi, cela me fait mal de ne pas céder à la tentation mais au moins tu es libre de tes choix. Je n'ai pas le droit de te forcer à faire quoi que ce soit, même si j'en meurs d'envi. Et tu peux me croire c'est peu de le dire.

Tanya rougit à ces mots, elle voyait dans ses yeux qu'il ne mentait pas, il avait envi d'elle et n'attendait qu'un signe de sa part pour laissé libre court à sa passion. Pourtant elle hésitait, que se passerait-il après. S'il était déçu par elle, il la laisserait sûrement tomber et elle n'aurait que ses yeux pour pleurer. Mais si elle le laissait partir maintenant, ne le regretterait-elle pas encore plus.

Adrien voyait le doute sur son visage et il sentit le découragement l'envahir, il croyait qu'elle aurait confiance en lui après cette preuve de bonne volonté mais apparemment ce n'était pas le cas. Il soupira et décida d'abréger ses hésitations.

• Ecoutes Tanya, je vois que tu n'as toujours pas confiance en moi, ce n'est pas grave, rassures-toi je ne t'ennuierais plus à partir de maintenant. Pas la peine de rester enfermé ici pour m'éviter. J'ai compris n'ais aucunes craintes je n'essayerai plus de te séduire.

La dessus, il se dirigeât vers la porte pour sortir.Tanya, affolée, ne savait plus quoi faire. Si elle le laissait partir ce serait peut-être pour toujours, car elle savait qu'il tiendrait sa promesse. Alors mu par une impulsion elle le retint dans la chambre. Elle ne voulait surtout pas le perdre et préféré pleurer des années si cela se passait mal plutôt que de regretté aussi longtemps d'avoir laissé passer sa chance.

• Non, Adrien ne part pas. J'ai confiance en toi, tu peux me croire, c'est plutôt en moi que je doute.

Adrien se tourna vers elle, la main toujours posée sur la clenche.

• Comment cela, c'est en toi que tu doutes ?

Tanya se tordait les doigts, mal à l'aise à l'idée de lui avouer son inexpérience en ce qui concernait les hommes.

• Et bien, voilà... Enfin, tu vas sûrement être surpris, mais je n'y connais pas grand chose en ce qui concerne les relations amoureuses et j'ai peur de te décevoir, comme toujours;

• Tu as dû connaître une histoire affreuse pour croire une chose pareille. Je ne vois pas pourquoi tu me décevrais, une femme ne déçoit jamais un homme quand ils s'aiment.

Il s'était rapproché d'elle et lui avait prit les mains en lui disant cela. De le sentir si proche, elle en était encore plus troublé et ne se sentait pas le courage de lui dire la vérité. Elle préféra lui laissait croire qu'il avait raison et qu'elle avait un minimum d'expérience.

• Tu as sûrement raison, mais j 'ai peur qu'après cela tu ne veuilles plus de moi.

Il rit devant tant de candeur.

• II me faudrait beaucoup plus que cela pour me lasser de toi. Vois-tu, je te désir comme un fou et rien ne pourra changer cela. Tu sais, moi aussi je peux te décevoir et le problème serait le même, tu vois dans une relation rien n'est certain, il faut le vivre pour pouvoir en juger.

• Tu ne me décevras jamais, ça j'en suis certaines.

Il sourit devant tant de conviction, elle était adorable, rougissante comme à son premier flirt et pourtant si sereine et confiante dans ses possibilités. Il se pencha à son oreille et lui murmura quelques mots, tout en la frôlant doucement de ses lèvres au passage pour éveiller son désir.

• Il n'y a qu'un moyen de le savoir, quand dis-tu.

Toutes frissonnante, d'angoisse aussi bien que de désir, Tanya se laissa aller contre Adrien, glissant ses mains derrière sa nuque.

• Tu as raison, essayons, nous verrons bien. Fais moi l'amour, s'il te plaît.

A ces mots, Adrien poussa un grognement de contentement et laissa libre court à sa passion. Il l'embrassa fiévreusement, tout en caressant doucement son corps à travers ses vêtements. Il essayait de ne pas l'effarouché car il sentait encore son hésitation dans sa façon de réagir à ses caresses. Il glissa sa main sous son pull, lai arrachant un gémissement de plaisir quand il frôla ses seins à travers son soutien-gorge. Elle se serra un peu plus contre lui et, à son tour, mit sa main sous son pull pour sentir le contact de sa peau.

Adrien tressaillit à ce contact et il accentua ses attouchements, afin de lui faire prendre conscience du pouvoir qu'elle avait sur lui.

Son message, bien que silencieux n'échappa pas à Tanya, qui grisait par se pouvoir osa des caresses de plus en plus précises et de plus en plus accentuées. Sentant le corps d'Adrien réagir à chacune de ses caresses elle s'enhardit et glissa sa main sous la ceinture de son Jean. Adrien frissonna et gémit à cette approche, Tanya le regardant dans les yeux, enleva le bouton et fit glisser la fermeture éclair. Adrien ne bougé plus, attendant le prochain assaut, jamais il n'aurait cru Tanya capable de tant de hardiesse. Il lui fallait s'avouer qu'aucune

femme avant Tanya n'avait su éveiller les sensations qui habitaient son corps en cet instant. Soucieux de lui rendre le plaisir qu'elle lui offrait, Adrien entrepris de la caresser plus intimement.

Il commença par la déshabiller, ôtant son pull, son soutien-gorge, tout en la caressant et en l'embrassant légèrement, pour ne pas précipiter les choses.

Tanya sentait des frissons parcourir son dos à chaque caresse, à chaque baiser. Elle en venait à se demander si elle n'allait pas en mourir de plaisir avant même d'avoir partagé l'extase finale avec Adrien. Jamais elle n'aurait pu imaginer que c'était aussi magnifique de se donner à un homme. Plus Adrien lui donnait de plaisir, plus son corps réclamait des caresses, de plus en plus osées, de plus en plus exquise.

Adrien acheva de la déshabiller et de se déshabiller et bientôt, ils furent nus, l'un en face de l'autre, se découvrant pour la première fois et s'admirant, comme deux amants peuvent s'admirer.

Ils reprirent leur exploration , sans un mot, seulement avec du plaisir. Tanya eut un hoquet d'étonnement quant il glissa sa main à l'endroit le plus intime de son corps, celui-çi s'arrêtât devant ce sursaut et la regarda légèrement surpris par sa réaction. Mais déjà Tanya avait perdu pied avec la réalité et il ne rencontra qu'un regard empli de désir et de plaisir, alors il reprit son exploration sans se poser plus de questions.

Envahie d'un plaisir sauvage par les caresses expertent d'Adrien, Tanya se laissait guider par ses impulsions et lui prodiguait des caresses que jamais elle ne se serait crue capable de donner. Elle rendait caresse pour caresse, osant toucher et embrasser ce corps magnifique qui s'offrait à elle. Plus elle s'enhardissait, plus il gémissait de plaisir alors comme dans un état de folie, elle souhaitait lui faire perdre la tête autant qu'elle la perdait. Pour cela elle laissa ses mains, sa bouche, couvrir ce corps, au hasard.

Bientôt Adrien ne se contrôla plus, il la renversa sous lui afin d'achever ses préambules. Il sentit Tanya se raidir contre lui, mais fut incapable de refréner son désir plus longtemps. Alors écartant légèrement les cuisses de Tanya avec son genou, il la pénétrât brusquement et stoppa aussitôt son assaut en l'entendant gémir de

douleur. Il était consterné de la découvrir vierge après les caresses qu'elle venait de lui prodiguait, c'est une

chose à laquelle il ne s'attendait vraiment pas. Il la fixait éberlué, mais ne rencontrait que ses paupières closes,

sous l'effet de la douleur.

• Tanya, tu vas bien.

Son ton inquiet fit ouvrir les yeux à Tanya, il était plein de larmes mais elle se forçat à sourire pour le

rassurer.

• Ca va, ne t'inquiètes pas, c'est juste la surprise.

• Pourquoi ne pas m'avoir dit que c'était la première fois, j'aurais feit plus attention.

• Je n'ai pas eu le courage.

• Tu veux que j ' arrête.

• Non, surtout pas c'est fini maintenant.

• Tu es sûre.

Plutôt que de lui répondre, Tanya commença à bouger sous lui et bientôt la passion reprit le dessus et cet

intermède fiit oublié, pour ne laisser place qu'au bonheur de se donner l'un à l'autre. Et ce fiit dans un cri

d'extase que cette étreinte prit fin.

Adrien se laissa tomber à côté de Tanya en sueur et repu de bonheur, quant à Tanya elle était encore toute

engourdie de plaisir. Jamais elle n'aurait imaginé que c'était aussi magnifique de faire l'amour. Elle se

demandait si cela était toujours comme cela ou si c'était une chose exceptionnelle d'atteindre un tel degré de

plénitude.

Adrien la regardait tendrement, lui souriait, caressant sa joue doucement.

• Ca va, tu n'es pas déçue.

• Au non, alors ! C'était magnifique.

• Je suis d'accords avec toi, j'espère seulement que tu ne garderas pas un trop mauvais souvenir du début de

notre relation.

• Non, tu sais c'est ma faute j'aurais du te prévenir.

• Non, c'est la mienne, j'aurais dû comprendre et faire plus attention à toi. J'ai senti ta réticence mais je n'ai

pas pu me contrôler.

• Ce n'est pas grave, tu m'as fait oublier cela après.

Pour donner plus de poids à ces dires elle l'embrassa tendrement sur la bouche. Ce baiser eut pour effet, de

rallumer la passion entre eux, alors ils vécurent, pour la seconde fois, la magie de partager un bonheur

incommensurable avec l'autre. Donnant et prenant le plaisir quand il se présentait sans chercher à léser l'autre

d'une partie de ce bonheur. L'extase fiit une fois de plus au rendez-vous et c'est repu de plaisir qu'ils

s'endormirent dans les bras l'un de l'autre, en pleine après-midi.

Lorsqu'Adrien s'éveilla, il regarda l'heure au radio réveil et fiit surpris de voir qu'il était plus de huit heures

du soir. Ainsi, ils avaient fait une longue sieste de trois heures au moins. Il se tourna vers sa compagne et vit

qu'elle dormait toujours. Il était attendri de la découvrir dans son sommeil si fragile et si belle. Il caressa

doucement son visage, un sourire ému aux lèvres, provoquant un gémissement chez Tanya. Elle bougea

légèrement, alors pour ne pas la réveiller, Adrien sorti du lit et se rhabilla avant de quitter la chambre,

toutefois, il déposa un baiser léger sur sa joue avant de sortir.

Il alla dans la cuisine se préparer un plateau repas qu'il dégusta dans le salon, devant la télévision. Un vague

remord le taquinait, que dirait Tanya quand elle saurait qu'il l'avait séquestré ici dans le but de lui faireaccepter son amour. Il espérait sincèrement qu'elle lui pardonnerait cette mise en scène car maintenant il ne se

voyait plus vivre sans elle. Elle lui avait donné trop de bonheur pour que celui-ci lui soit enlevé maintenant.

Non, il ferait tout pour lui faire accepter l'inacceptable. Il fallait qu'elle comprenne, il ne la laisserait pas lui

échapper. Fort de ses résolutions, il alla préparer un plateau pour sa belle. Il aurait tout le temps de s'inquiéter

le moment venu pour l'instant autant profiter du bonheur présent sans songer à l'avenir.

C'est donc, sifflotant gaiement, qu'il pénétra dans la chambre ou son élue dormait encore. Il posa le plateau

sur la commode et entrepris de réveillé la belle au bois donnant. Il l'embrassa tendrement sur le fi-ont et

l'appela doucement.

• Tanya, réveilles-toi, je t'ai apporté un dîner reconstituant. Il faut que tu reprennes des forces.

Tanya gémit et bougea dans son sommeil mais n'ouvrit pas les yeux. Adrien continua de l'appeler tout en la

caressant. Ce furent ces frôlements qui éveillèrent Tanya, elle ne savait pas trop ou elle se trouvait mais elle

sentait d'agréable sensation courir tout le long de son corps. C'est donc en souriant qu'elle s'éveilla, s'étirant

langoureusement. Elle croisa alors le regard empli de désir d'Adrien et ne put s'empêcher de rougir.

• Adrien, ne me regardes pas comme cela, je ne sais plus ou me mettre.

• Et je te regarde comment.

• Comme ci tu allais me manger toute crue.

• Ce n'est pas l'envi qui me manque, mais je préférerais faire autre chose que te manger.

• Arrête, tu me gênes.

Adrien sourit de son embarras et lui déposa un baiser sur les lèvres, fiirtif mais déjà dévastateur. Il sentait le

désir montait en lui et en était troublé. Pourtant il résista, et montra le plateau à Tanya.

• Tiens, je t'ai préparé un repas léger. J'espère que cela t'ira.

Tanya tourna la tête vers la commode pour voir le plateau, elle était touchée par sa prévenance.

• Merci, tu es adorable, mais je n'ai pas faim pour le moment. Tu vois, j'aurais plutôt une envie irrésistible

de quelque chose que toi seul peut me donner;

• Ah ! Et quel est donc cette chose dont tu as envi ?

Il connaissait la réponse mais voulait ce l'entendre dire.

• De toi, idiot, j ' a i envie que tu me fasses découvrir d'autres merveilles comme tu l'as déjà fait tout à l'heure.

Adrien ne se fit pas prier deux fois, et accéda à la demande sans rechigner. Il la prit dans ses bras et ils

partirent une fois de plus pour un long voyage fait de plaisir et de volupté. S'accordant parfaitement dans les

gestes et leurs corps s'épousant à la perfection. C'est dans une communion parfaite qu'ils atteignirent une fois

de plus le sommet de tous les plaisirs. Après cela, ils se reposèrent côte à côte, sans dire un mot pendant

plusieurs minutes. Ce fiit Tanya qui rompit ce silence.

• Tu sais, Adrien, jamais je n'aurais pu imaginer que j'éprouverais autant de bonheur en faisant l'amour

avec toi. Sinon, tu peux me croire je n'aurais pas attendu aussi longtemps, je crois que je t'aurais forcé la

main dés le lycée.

• Tu crois, à l'époque nous étions bien trop bête pour imaginer qu'une entente aussi parfaite pouvait exister.

• Tu as peut-être raison, mais nous l'aurions découvert ensemble et cela aurait évité toutes ces années

perdues. Tu sais, même si on l'avait découvert à cette époque, on aurait tout gâché en allant voir ailleurs si c'était

pareil. Nous n'avions pas d'expérience et nous n'aurions pas hésité à tester nos connaissances avec

d'autres partenaires;

Parles pour toi, je te ferais dire que je n'ai pas plus d'expérience aujourd'hui qu'au lycée.

D'accords, sur le plan physique tu n'as pas d'expérience mais sur le plan moral tu en as beaucoup plus

qu'à l'époque.

Je ne vois pas en quoi cela change quelques choses.

Facile, aujourd'hui tu sais que je suis le seul qui te plaise vraiment, au lycée tu regardais tous les gars qui

passaient pour voir si l'un deux ferais battre ton coeur plus vite que moi.

Tu as raison, je regardais ailleurs mais je savais qu'aucun d'eux n'arriverait à te supplanter dans mon

coeur.

Tu sais, Tanya, je crois que c'est pareil pour moi. J'ai eu peur des sentiments que tu faisais naître en moi.

C'est pour cela que j'ai cherché à t'éclipser. Au fil du temps et des conquêtes, je me suis rendu compte que

c'était inutile. Tu seras peut-être surprise mais quand j'étais avec une autre c'était toujours ton visage que

j'avais devant lez yeux. Je n'ai jamais pu avoir ime relation suivie à cause de cela.

Tu plaisantes, j'espère !

Malheureusement non ! A chaque fois que je me retrouvais au lit avec une fille, c'était de toi que je rêvais,

c'était plutôt gênant. Surtout qu'avec certaine je t'appelais au moment ou il ne fallait pas.

Quelle horreur ! Tu as dû en décevoir plus d'une.

Oh oui! Certaines l'ont très mal pris, j'ai reçu des gifles, je me suis vu traiter de goujat. Mais au fond

j'étais soulagé qu'elles partent. Elles ne tenaient pas la route, comparé à toi.

Je suis flatté mais catastrophé aussi, elles ont dû me haïr sans même me connaître.

C'est sans importance, jamais tu ne les verras alors ni penses pas. C'est toi que j'aime et personne d'autre.

Tu as raison. En tout cas, je ne remercierais jamais assez ceux qui nous ont enfermés ici. Ils nous ont

permis de nous retrouver et de nous découvrir. Jamais je ij'aurais pensé être aussi heureuse un jour dans les

bras d'un homme en général, et dans les tien en particulier.

Adrien sentait le remords l'envahir une fois de plus. Gêné par cet aveu, il décida de lui avouer maintenant

son méfait, croisant les doigts pour qu'elle comprenne et l'accepte.

Tanya, il faut que je t'avoue quelque chose, tu risques de ne pas être très contente, mais je te demanderais

de m'écouter jusqu'au bout avant de t'énerver.

Tanya sentait sa gorge se serrer et son estomac se nouer, elle en était sur, tant de bonheur n'était pas

naturel, elle allait tomber de haut et cela ferait encore plus mal qu'avant. Que pouvait-il lui avoir caché,

une femme sûrement. Elle ne voyait pas d'autre chose d'horrible à avouer. Courageusement elle prit une

grande inspiration et le regardât dans les yeux, les mains crispé sur les draps.

Vas-y, je t'écoute. Qu'as-tu de si grave à me dire ?

Adrien la regardait du coin de l'oeil, il sentait son inquiétude et ne savait trop comment la rassurer, il se

décida pour une approche brutale. Autant mettre les choses au clair sans attendre.

Voilà, si tu es bloqué ici c'est de ma faute.

De ta faute ? Comment cela.

Et bien, c'est moi qui ais organisé tout cela. J'ai demandé à des amis leur aide et ils nous ont enfermés ici

pour que nous puissions nous découvrir sans pouvoir fuir.

C'est tout? Elle était tant soulagée qu'il n'y ait pas d'autre femme en question qu'elle ne se sentait pas furieuse du tout

d'avoir était manipulée. Bien au contraire un bien être encore incoimu l'envahissait. Tout lui paraissait plus

beau, plus doux. En clair elle était heureuse.

Adrien de son côté n'en revenait pas de la voir prendre aussi bien ce qu'il qualifiait d'imposture. Pour lui,

elle aurait du lui en vouloir à mort, mais non elle semblait plutôt heureuse de l'apprendre. Il en était

soulagé et en même temps très heureux.

Oui, c'est tout. Je trouve que c'est déjà beaucoup. Je pensais que tu m'étriperais lorsque tu l'apprendrais.

En temps ordinaire sûrement, mais j'avais tellement peur que tu m'annonces qu'il y avait déjà une femme

dans ta vie que je suis soulagé d'apprendre que c'est aussi insignifiant que cela.

Adrien la pris dans ses bras et la serra très fort.

Idiote, je t'ai dit qu'aucune femme ne tenait la route comparée à toi et je le pensais réellement.

Tu sais, je crois qu'il va me falloir du temps avant de me faire à cette idée. Tu m'as plus habitué à me

rabaisser qu'à m'élever à ce rangs de favorite.

Il va falloir t'y faire ma belle, à partir d'aujourd'hui et jusqu'à ma mort je te le répéterais continuellement.

Je l'espère bien, sinon tu auras de mes nouvelles.

Rien à craindre, ma douce. D'ailleurs pour commencer j'aurais une question à te poser.

Laquelle ?

Adrien s'agenouilla face à elle, sur la moquette. Il était nu et s'en moquait éperdument. Il prit la main de

Tanya dans les sierme et la regardant dans les yeux se lança.

Veux-tu devenir ma femme.

Tanya sentit son coeur s'emballer, les larmes lui montèrent aux yeux. Enfin elle allait vivre heureuse

auprès de l'homme qu'elle aimait et cela en tant que sa femme et non en tant que sa petite amie.

Oui, je le veux. Tu ne peux pas savoir à quel point je le veux.

Elle se jeta à son cou, heureuse comme jamais elle ne l'avait été. Adrien la serra dans ses bras, ému de son

enthousiasme. Il n'aurait jamais imaginé ressentir autant de joie de se lier à quelqu'un comme il venait de le

faire. Il releva la tête de Tanya et l'embrassa avec fougue afin de lui faire sentir son émotion à lui aussi. Ce

baiser les emmena bien loin de la réalité et ce n'est qu'un long moment plus tard qu'ils se laissèrent aller

contre les oreillers, repu de bonheur et de fatigue.

Adrien se tourna vers Tanya et lui passant la main sur le visage, il lui fit part de ses sentiments.

Tu sais, jamais je n'aurais cru tomber amoureux à ce point. Je t'aime tellement que parfois j'en ais peur.

C'est la même chose pour moi, j'ai le coeur qui s'afifole dés que tu es dans les parages et quand je suis dans

tes bras il menace d'éclater tellement il bat fort.

J'ai l'impression que cela durera toujours entre nous et j'en suis très heureux.

Moi aussi.

Ils se sourires et entremêlèrent leur doigt avant de se reposer.

Bien, faisons un petit somme et voyons si la félicité sera toujours là.

J'en suis certaine.

Ils se lovèrent l'un contre l'autre, les doigts toujours mêlé et s'endormir le sourire aux lèvresCHAPITRE X

Le reste de la semaine passa très vite pour les deux amoureux. Ils voyaient avec appréhension venir le

moment où ils devraient revenir dans le monde réel et affronter le quotidien. Ils n'en parlaient pas ensemble

mais, chacun de leur côté, ils regrettaient que ces moments prennent fin. Bien sûr, ils savaient qu'ils

seraient toujours ensemble mais il y aurait les autres autour et cela les effrayés un peu. Tanya, le vendredi

soir, trouva le courage d'engager la conversation sur ce sujet.

Adrien, quand doivent rentrer Elodie et Jérôme.

Pourquoi me poses-tu cette question ?

Il s'était tourné vers elle très étonné et un peu mal à l'aise. Tanya sourit tristement devant sa méfiance, elle

comprenait bien que lui aussi éprouver la même peur face à l'avenir avec les autres comme spectateur. Ils

devraient subir beaucoup de sarcasmes avant de pouvoir vivre sereinement leur amour.

C'est juste que j'aimerais que nous restions ici à jamais. Alors je préfère commencer à m'habituer à l'idée

que cela finira bientôt.

Adrien la serra très fort contre lui, afin de la rassurer et de se rassurer par la même occasion.

Ne t'en fait pas, je serais toujours là auprès de toi.

Je sais, mais tout de même, il faudra bien que j'assume la situation un jour ou l'autre. Alors, quand

reviennent-ils ?

Demain.

Tanya se redressa brusquement à ce mot. Elle le regardait avec horreur et panique.

Demain ! Mais tu comptais me le dire à quel moment.

Je croyais que tu le savais.

Il était gêné par sa réaction et par son silence. Il savait qu'il aurait du lui rappelé que les mariés n'étaient

parti que pour une semaine, mais il n'avait pas voulu gâcher leur intimité et avait préféré se taire plutôt que

de s'affoler. Surtout, qu'il lui avait déjà été très pénible de revenir sur les raisons de son enlèvement et le

rôle qu'Elodie et Jérôme y avaient tenu.

Tanya sembla le comprendre car sa colère tomba très vite.

Excuses moi, je suis juste un peu déçu que notre tranquillité soit bientôt terminée.

Moi aussi tu sais, j'aurais aimé resté avec toi, isolé du monde extérieur encore quelque temps. Enfin, nous

aurons au moins la joie de revoir nos amis.

Tu crois qu'ils pensent que nous sommes ensemble.

Je suis certains qu'ils l'espèrent tout au moins. Elodie doit se ronger les sangs à l'idée que tu puisses lui en

vouloir de m'avoir aidé.

Elle sera rassurée dés quelle me verra.

Sûrement, en attendant nous avons du lui gâcher un peu de ses vacances.

Ils se sourires à cette idée, ils voyaient très bien leur amie folle d'angoisse à leur sujet et Jérôme tentant de

la réconforté, amoureusement.

Adrien, brusquement éclata de rire, Tanya le regarda surprise par cet accès de gaietéQu'est-ce qui t'arrives ?

J'imaginais ce que Jérôme avait dû inventer pour la distraire. A mon avis, il a pris des moyens radicaux et

Elodie nous en remerciera sûrement. Les connaissant, ils n'ont pas du s'ennuyer.

Et quels moyens géniaux a-t-il pris à ton avis.

Adrien sourit, enchanter par la question.

Tu veux que je te montre ?

Oui, si tu veux.

Alors, Adrien la prit dans ses bras et commença à l'embrassé fougueusement. Tanya d'abords surprise par

ce geste se raidit, mais bien vite elle se laissa aller. Elle gémit et trouva la force de murmurer quelques mots

avant de sombrer dans un abîme de plaisir qui lui devenait familier au fil de leurs ébats.

Je vois ce que tu veux dire, je comprends qu'elle en ait oublié jusqu'à notre existence.

Adrien était émerveillé de la sentir si consentante et si confiante. Il éprouvait un serrement au coeur à

chaque fois et cela multipliait son plaisir et c'est avec fougue qu'il l'entraînait dans son sillage vers des

sommets de plaisir encore jamais atteint, tout du moins en ce qui les concernés.

Après cet interlude, ils discutèrent encore un peu et s'endormir dans les bras l'un de l'autre.

Lorsque Tanya s'éveilla le matin suivant, elle découvrit Adrien en train de l'épier.

Bonjour ma marmotte, tu vas bien.

Tanya lui sourit en s'étirant langoureusement.

Très bien, tu es réveillé depuis longtemps.

Non, quelques minutes seulementj'ai préparé du café, tu en veux.

Tanya eut une moue mutine, câline elle se lova contre lui. A cette approche, Adrien tressaillit. Déjà, il

sentait le désir monter en lui. Les mots de Tanya ne firent rien pour le calmer.

Pour l'instant j ' a i plutôt envi d'autre chose. Après tout, nous allons bientôt devoir quitter ces lieux autant

en profiter j usqu ' au bout.

Adrien la regardait, surpris par son audace, c'était la première fois que Tanya prenait l'initiative dans leurs

ébats et cela n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Il fut d'autant plus surpris qu'elle glissa

habilement sa main dans son peignoir, afin de lui faire comprendre sans détour où elle voulait en venir.

Il gémit de plaisir quand sa main vint à toucher l'endroit le plus intime de sa personne. C'est la voix rauque

qu'il répondit.

Je vois que tu sais ce que tu veux.

J'espère bien que toi aussi tu le voudras.

Sur ces mots, elle s'agenouilla prés de lui sur le lit et l'embrassa, prenant sa tête entre ses mains. Elle lui

mordilla les lèvres tout en enfouissant ses doigts dans sa chevelure. Le sentant rendre les armes et

s'abandonner à ses caresses, elle éprouva une fierté et un plaisir qu'elle n'aurait jamais imaginé pouvoir

ressentir. Alors s'enhardissant, elle commença à le caresser doucement d'abords et de plus en plus

avidement. Faisant courir ses doigts le long de son dos, accentuant cette caresse avec le bout de ses ongles,

ce qui provoqué des gémissements de plaisir chez son compagnon. Enivré par ce succès, elle suivit le même chemin avec les lèvres, le frôlant de sa bouche et ensuite du bout

de la langue, elle le sentait frémir de plaisir et cela la fit sourire. Oui, il éprouvait les mêmes sensations

qu'elle, elle lui donnait autant de plaisir qu'il lui en donnait. Rassurer par son pouvoir, elle rejoignit ses

lèvres pour l'embrasser tendrement. Il gémit et la prit dans ses bras pour lui prodigué des caresses

enivrantes qui lui feraient perdre la tête, mais Tanya s'échappa et reprit son doux và et vient. Elle était

bien décidée à le faire hurler de plaisir. Elle s'allongeât auprès de lui, bloquant son bras du haut de son

corps et mettant une jambe entre les siennes. Elle plongeât ses yeux dans les siens et doucement elle fit

descendre sa main le long de son corps, vers l'endroit le plus sensible de son anatomie. Quand elle l'eut

atteint, il gémit, s'arc-bouttant sous elle. Heureuse de sa réaction elle continua ses caresses, épiant ses

réactions, il avait les yeux embués de passion et de plaisir, il commençait à bouger sous elle, essayant

d'inversé les rôles mais il tremblait tellement que cela devenait difficile. Alors Tanya commença à faire

courir ses lèvres le long de son corps, voulant lui faire perdre la tête, bientôt, sa main fat remplacée par sa

bouche et Adrien en cria de plaisir. Libéré du poids de sa compagne, il se redressa, laissant ces sensations

délicieuses envahir son corps et brusquement avec un cri rauque, il fit rouler Tanya sous lui et la pénétra

sauvagement. L'assaut, bien que brusque apporta tellement de plaisir à Tanya qu'elle cria à son tour,

rejoigniant son compagnon dans les délices de l'extase. Ce fut épuisé, qu'ils retombèrent l'un à côté de

l'autre.

Une fois l'extase éloignée, Adrien se souleva sur un coude afin de regarder sa compagne dans les yeux, une

lueur amusée dans les yeux.

Eh bien, mademoiselle, jamais je n'aurais imaginé que vous aviez autant hardiesse ! J'espère que dans ma

fougue je ne t'ai pas fait mal.

Tanya rougit, un peu gênée au souvenir de son comportement. Adrien rit doucement en la prenant dans ses

bras, ému par sa gêne.

Non, tu ne ma pas fait mal et je suis désolée pour mon audace.

Ce n'était pas un reproche, bien au contraire. J'espère que tu me réserveras souvent d'aussi agréables

surprises.

N'y compte pas trop ! Je suis outrée d'avoir osé faire de telles choses.

Tu as tort, ma chérie, c'était merveilleux et, tu peux me croire, fort agréable.

Je n'en doute pas, mais jamais je ne me suis sentie aussi gênée.

Tu n'as pas à l'être, c'est naturel et spontané et j'aime ça.

Tant mieux. Bon, si on changeait de sujet.

D'accord mais promet moi que tu ne changeras jamais.

Promis.

Elle l'embrassa pour accentuer sa promesse. Ils discutèrent encore un peu et décidèrent de prendre une

douche avant de déjeuner. Ces ablutions les tinrent un bon moment sous l'eau, car la passion les entraîna

une fois de plus sur le chemin du plaisir. Tanya n'en revenait pas d'être continuellement envahie par ce

désir si impérieux que ni l'un, ni l'autre, ne pouvait y résister.

Après cet interlude, ils préparèrent un repas copieux pour le déjeuner et se restaurèrent en discutant de tout

et de rien. Adrien regardait sa montre de temps en temps, ce qui fini par intriguer Tanya.

Je suis si ennuyeuse que cela, pour que tu regardes l'heure aussi souvent.

Adrien éclata de rire et lui prit la main.

Non, ma chérie, mais malheureusement, nous devrions bientôt voir apparaître Elodie et Jérôme.

Ah bon ! Ils arrivent à quelle heure. Ils m'ont dit en début d'après-midi. Cela ne devrait donc pas tarder, bon si nous faisions le rangement en

les attendant.

Tanya acquiesça en silence, elle avait la gorge nouer à l'idée qu'ils allaient bientôt perdre leur intimité

forcée mais tellement merveilleuse.

Adrien aussi gardait le silence, il avait à peu prés les mêmes idées et espérait de tout son coeur que ce

retour à la « civilisation » ne détruirait en rien leur relation.

Après la vaisselle et le nettoyage de la cuisine, ils se rendirent au salon et, pour la première fois depuis des

jours, s'installèrent devant la télévision, lové l'un contre l'autre dans le canapé.

Le silence s'était installé entre eux ce qui les mettait mal à l'aise. Ils se demandaient si cela présageait de

leur relation futur avec les autres pour témoin. Ils se regardèrent aussi sombre l'un que l'autre, ce fut

Adrien qui prit la parole le premier.

Ecoutes Tanya, essayons de voir les choses autrement cela devient insupportable. On s'aime tous les deux,

alors vivons cela avec joie et non avec appréhension. Il y aura forcement des abrutis pour nous rappeler

que l'on ne s'entendait pas mais ils devront se rendre à l'évidence et comprendre que nous ne formons plus

qu'un maintenant.

Tanya sourit devant son assurance, elle savait qu'il avait raison mais elle savait aussi qu'il craignait autant

qu'elle le jugement de tous leurs amis. Toutefois, elle préféra se taire et croire à ce qu'il disait.

Tu as raison, nous devons faire comme ici, vivre heureux sans laisser personne s'immiscer entre nous.

Je préfère cela. Bien regardons ce film, ce n'est pas qu'il m'inspire mais je doute que nous puissions

entrprendre les choses auquelles je pense sans être interrompu brusquement, alors faisons bonne figure et

soyons sage.

Tanya éclata de rire devant son air ennuyé, elle lui tapota le bras en signe de soutien.

Mon pauvre chéri, dire que tu vas devoir t'habituer à être dérangé à tous moments, à ne faire ces choses

auquelles tu penses, qu'à des heures précises. Je te plains.

Il poussa un grognement sévère et la fit basculer sur le canapé.

Nous allons voir ça, à heure fixe, et puis quoi encore.

Il l'embrassa fougueusement alors qu'elle riait encore de sa réaction. Bien vite son rire stoppa et elle passa

ses bras derrière la nuque de son compagnon, se collant un peu plus à lui. Ils allaient tomber une fois de

plus dans le piège du désir quand ils entendirent des clés tourner dans la serrure. Ils se regardèrent perdus

et réagirent ensemble à ce que signifiait ce bruit.

Elodie et Jérôme.

Ce cri avait jailli des deux en même temps. Ils se redressèrent et mirent un peu d'ordre dans leur affaire

avant qu'ils n'entrent. Malheureusement leur air penaud et leur chevelure emmêlé ne laissaient aucun doute

possible sur ce qu'ils faisaient quelques minutes auparavant.

Elodie et Jérôme se regardèrent en souriant, un peu gêné d'interrompre ce tendre tête à tête.

Excusez nous de ne pas vous avoir averti mais nous avions les clés, alors nous n'avons pas pensé à le faire.

Je vois que tout va bien entre vous.

Tanya et Adrien se regardèrent en souriant et acquiescèrent. Tanya rejoigmt Elodie et la prit dans ses bras

avec tendresse. Merci, lui murmura-t-elle, tu es une vraie amie. Sans toi, je ne sais pas si j'aurais été aussi heureuse un

jour.

Elodie la serra dans ses bras, émue par cette confession. Elle n'osait rien dire de peur de gâcher la magie de

ce moment. Tanya se libéra et alla embrasser Jérôme. Adrien salua à son tour les jeunes mariés et leur

proposa un café.

Non-merci, Adrien, nous venons de déjeuner prés d'ici alors nous venons d'en boire.

Bien, alors comment ce sont passé vos vacances.

Très bien, c'était magnifique, un peu court tout de même.

La glace étant rompue, ils dévissèrent sur la beauté de l'île, sur la magie de ce voyage. Au bout d'un

moment la conversation dévia sur Tanya et Adrien, le moment des aveux était venu.

Alors, vous êtes enfin ensemble, si vous saviez le plaisir que cela nous fait, on s'est fait un sang d'encre à

votre sujet, vous ne pouvez pas savoir.

Tu vois, cela n'en valait pas la peine.

Adrien c'était rapproché de tanya et lui avait prit la main. Elodie serra celle de son mari dans la sienne et

lui sourit. En effet, tout allait bien dans le meilleurs des mondes.

Tant mieux, on vous souhaite le plus de bonheur possible.

Adrien et Tanya se regardèrent, Adrien avait une lueur interrogative dans les yeux, comprenant ce que cela

signifiait, Tanya lui serra la main et acquiéca silencieusement. Se tournant vers Elodie et Jérôme, Adrien

prit une longue inspiration.

Nous avons quelque chose à vous dire.

Jérôme et Elodie les regardèrent surpris.

Oui, nous vous écoutons.

Voilà, Tanya et moi avons décidé de nous marier le plus vite possible.

C'est merveilleux !

Elodie c'était levé et avait sauté au cou de Tanya, Jérôme resta plus calme et se contenta de félicité les deux

jeunes gens. Il était amusé par l'enthousiasme de sa femme, il fallait dire qu'elle s'était beaucoup inquiété

de leur relation. Cela expliquait sûrement sa joie. Elodie avait les larmes aux yeux, comme Tanya

d'ailleurs.

Je suis tellement heureuse pour toi ma chérie, tu le mérites depuis le temps que tu l'attends.

Tanya sourit, touché par la joie de son amie.

Après ses effusions, la conversation roula sur le mariage et ses avantages autant que ses inconvénients,

mais ils étaient tellement heureux qu'ils se moquaient des petits tracas qu'une vie à deux pouvait

occasionner, ils en riaient plus qu'autre chose.

Une complicité nouvelle s'instaure entre eux quatre, basé sur l'amitié et sur cet amour qu'ils partageaient

chacun de leur côté. Tanya n'en revenait pas qu'une telle chose arrive. Dire qu'une semaine plus tôt elle

était la plus malheureuse du monde et qu'aujourd'hui elle était certainement la plus heureuse du monde.

Abandonnant ses amis elle alla admirer le paysage à la fenêtre.

Ils avaient ouvert les volets quelque temps auparavant quand ils avaient parlé de la soirée après le mariage

et qu'elle avait demandé où ils se trouvaient et comment c'était dehors. Elle admira ce paysage vallonnétout en songeant à ce qui s'était passé pendant cette semaine. Une émotion très forte l'envahit au souvenir

des journées passées dans les bras d'Adrien.

Comme s'il avait lu dans ses pensées, il vint la rejoindre et posa son bras sur ses épaules. Elle le regarda en

souriant, oui, maintenant elle en était sûre tout irait bien entre eux. leur amour durerait toujours et ils

vivraient heureux avec des enfants autour d'eux. Une pensée la frappa soudain, ils n'avaient pris aucune

précaution et peut être que déjà une partie d'Adrien logé en son sein et viendrais complété ce tableau. Elle

posa sa main sur son ventre souriant un peu plus et posa sa tête sur l'épaule d'Adrien. Oui, c'était çà le

bonheur, personne ne l'en priverais maintenant.

Elodie et Jérôme regardait ce couple en souriant, enfin ils s'étaient trouvés et plus rien ne les séparerait à

partir d'aujourd'hui. Jérôme prit sa femme dans ses bras et l'embrassa tendrement. Grâce à elle et à son amitié Tanya était heureuse et il ne l'en aimait que plus pour cela.

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