les grandes vacances

jo-ann-chrolis

LES GRANDES VACANCES

Je n’ai pas trouvé mieux pour expliquer ma fatigue,

Un vampire vient la nuit, me regarde dormir

Et voyant ma veine bleue, lentement me déchire

Faisant d’une verte colline une aride garrigue .

Tout me fait pleurer jusqu’au rire des enfants,

Un œillet trop rouge, une maison confortable

Aussi déracinée qu’une graine au vent,

Je veux chercher refuge sous les châteaux de sable.

Je cherche un regard qui m’invente une famille,

Des hivers près du poêle, les marrons sous le feu,

Des jeux doux et calmes à l’abri des hautes grilles

Faire des devoirs de vacances, se rêver sérieux.

Appeler Vendredi un chat qui passe et s’arrête

Se sentir un roi que tout peut satisfaire,

Et sur une nappe bleue, préparer une fête

Et préférer la vie avec un regard clair.

A l’heure de dormir, trouver un chapitre

Que des générations, avant, ont adoré,

Tomber en amour, d’abord de son titre

Et de son histoire, se sentir possédé .

Vendredi, sur le drap, le regard velours

Entend ce que nous n’entendons pas

Le rythme doux et rassurant de l’amour

Que maman et papa mettent dans leur pas.

Alors, le sommeil est profond et serein,

Rien ne vient troubler ce petit front pur,

Quand le soleil jouera sur l’herbe du jardin

Il courra, torse nu, vers l’aventure.

Qu’il est bon ce temps, qu’il dure toujours

Celui des jeux, du soleil et de l’enfance,

Celui des joies, des fanfares, des tambours,

Qui rythment les mois des grandes vacances.

                                                                        6 octobre 2003

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