Les griffes

guegueette

Il n'y aurait jamais eu assez de choses et de faits pour essayer de te montrer à quel point je t'aime. Assez des larmes et des pardons, et même si il y a eu des choses enfouies, elles ne furent effacées. 

Devais-je continuer à me réveiller avec tous ces cauchemars, en te regardant, me laissant caresser par ces mains douces qui me laissent aussi des bleus? Pourquoi attendre du respect, quand cette violence est de ta bouche justifiée et approuvée, soulignée et appuyée par des raisons qui sont valables? 

Jusqu'à quand vais-je me taire et croire que je suis essentielle à tes yeux, quand à la moindre des choses qui te contrarie tu m'exprime que je suis une catin? Quand vais-je cesser de te pardonner, quand tu me rabaisse?


Nous étions le Taureau et le Lynx. 
Et pire que de me faire pousser des cornes, tu les a même faites grandir par tes simples pensées. 

Il devait naître un jour sous mon sein, un nous. Est-il une bonne chose de flétrir le cocon? 

Je n'ai plus les mots tant je fut bête et insensée de croire en quelque chose de vrai et de sain. 

Que je puisse me pardonner à moi-même, de m'être voilée la face et d'avoir baissé les yeux, face à un animal qui n'a que l'amour du sang et qui éprouve de la haine à mon égard. 

Je n'étais qu'une option, et j'en suis qu'une parmi tant d'autre alors va, Taureau, dans tes pâturages, et ne viens plus écraser les miens. 

Signaler ce texte