Les larmes de cire

C'est une tragique histoire que la mienne.

Je suis fait de cire et je fonds en larme

le comble pour moi qui suis né pour briller

je ne sais que brailler.

La chaleur me dévore et découpe nos corps dans la pénombre que je déchire.

Se rapprocher d’autrui c'est accélérer sa chute,

alors la solitude nous fait pleurer nos larmes de cire,

la froideur de la flamme nous allume mais nous consume.

On se voit fondre, on se sent faiblir.

Le pire dans cette histoire, c'est la lucidité.

Notre lumière est notre perte.

Face au destin ne reste que l'obligation de briller plus fort.

Des milliers comme moi sont tombés

des milliers comme tomberont

des milliers comme moi tombent en ce moment.

Moi j'ai refusé cette guerre idiote contre l'ombre,

j'ai refusé de servir le camp d'une cruelle lumière.

Je suis jeune il est vrai,

mais je suis soldat hélas

je n'ai pas choisi d'être ce que je suis

et j'accuse la vie d'injustice !

Pourquoi nous confiner à notre condition ! M'a t-on n jour demandé si j'acceptais mon sort !

Je me révolte contre mon créateur mais plus la colère monte, plus je descends.

Bientôt de mes larmes ne restera que de la cire...

mais déjà la souffle glacé vous fait vaciller

vous essayez de vous accrocher, mais bientôt la tempête se lève

et ne reste qu'à s'effacer, s'éteindre, et un jour espérer être rallumé.

C'est une tragique histoire que la mienne