Les maux

Pardonne-leur, Homère, ils ne savent pas lire,

Et leur discernement, tout approximatif,
Induit un jugement superficiel, hâtif,
Qui va chercher en bas les livres à élire.

Vous qui fûtes aèdes, ô, vous de qui la lyre
Accompagna ces chants où par le vocatif
Vous appeliez Ulysse, héros sombre et plaintif;
Ô chantres de l'olive, ô peuples de l'olyre,

Que reste-t-il de vous et de vos épopées,
Pour nous qui marmonnons de pâles mélopées ?!
Nos lettres n'en sont plus et chacun y ajoute

Son apport quotidien d'épaves rejetées,
Résolu à pousser, dans une folle joute,
Tous les débris d'un art sur de sombres jetées.