Lettre XIV, Les petits délires de la nuit.
scribleruss
Jeudi 22 octobre 2015 10.26
... L'automne est plein de mains coupées, non, non ce sont des feuilles mortes, si, si ce sont les mains de mes amantes d'antan châtiées d'avoir voulu goûter à d'autres sceptres que le mien, elles sont dans leurs bocaux étiquetés nageant dans le formol, rangés ...
Je me suis relevé ce matin aussi fatigué que je l'étais en me couchant hier... ( ceci explique peut-être cela )
Je me couche et écoute sur les coups de vingt-trois heures sur Europe 1, une dénommée Caroline Dublanche qui échange avec des âmes perdues qui sur l'antenne ouvrent leur coeur et livre leurs souffrances espérant un susurrement guérisseur...
Mais cette prétendue psychologue devenue animatrice de radio est nulle. Elle ressasse, ne sait pas orienter, s'écoute parler, se cherche, improvise, se la joue ...
Mais je lis qu'un auditeur s'est bien payé sa tête ;
- J'ai un problème, j'ai un problème de logement parce qu'il me manque des chaises....
- Des chaises ? Si ce n'est que des chaises, on peut en trouver. Combien, il vous manque de chaises ? , lui demande la Dublanche.
- Il m'en manque au moins une, se désole Christophe.
Caroline Dublanche se met alors à rire nerveusement :
- Ecoutez, une chaise ça peut se trouver quand même ! Pourquoi vous avez la table et pas les chaises autour ?.
- Bah j'en ai deux achetées chez Monsieur But mais il m'en manque une, explique l'autre toujours aussi accablé par sa situation personnelle, avant d'ajouter qu'il n'avait pu acheter la troisième en raison de ses faibles revenus.
- Vous jouez à quoi ? s'interroge soudain la Dublanche.
- Tu t'appelles comment ? , fait l'autre.
Alors la Dublanche ;
- On va vous laisser résoudre ce problème parce que, là, franchement, je ne peux rien pour vous ! Désolée, conclut-elle avant d'envoyer un jingle et de passer à autre chose.
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C'était mon amie, mon histoire du jour dont il faut meubler les heures, et mes neurones ne chôment pas j'éternue que me souhaitez-vous, et puis pour vous un brin de Jules Laforgue ;
Je ne vous aime pas, non, je n'aime personne,
L'art, le Spleen, la douleur sont mes seules amours,
Puis, mon coeur est trop vieux pour fleurir comme aux jours
Où vous eussiez été mon unique madone ...
µµµ