Les printemps de Sheller
cath0308
Voici comment de part son art secret
Maître William a su donner le ton
De battement de mesure en chance aux chansons
Il a fait de moi une acrobate de la rime mélodique sans contrefaçon
A la fleur du chant, trop agacée par le français parlé
Toute la journée je préférais fredonner de l’Elvis Presley
M’exerçant aussi à mémoriser les exercices de style
Du plus pointilleux pianiste légèrement américanisé
Qui dessinait des corps, des couleurs et de fabuleuses histoires,
Je rêvais de visiter cet arc en ciel majeur
Dont les noires et les blanches sont les reines de beauté
Se balançant au gré des cordes de portées enchantées
Sans trop vouloir lui soumettre mon oreille accordée
Il a fait de mon être une cité florissante
D’émois à jamais insoupçonnés
Sa plume pertinente m’a poussée à les exorciser
En douces passions illimitées
En rythme, en balade ou en tout en canon
Taquinant la croche et le point d’orgue d’antan
Il a su comme personne embellir cette parure
Que porte la princesse Note en cristal tessiture
D’un ton un peu moqueur, cet oiseau mi chanteur, mi arrangeur
A longtemps perturbé le trafique aérien des classiques auteurs
On aimerait pouvoir lui tendre les mains dans l’espoir de voguer
Au pays des consonnes et des voyelles bleutées
Mais le Jazz n’étant pas sa tasse de thé
On se contentera, s’il vous plait
D’un café ‘Forte’ du coté de Guernesey
A la force du clavier et à ses harmonieuses années
Il reste le seul énergumène, hexagonement né
A pouvoir encore ébranler ma matière bonheur et
Mon inextinguible curiosité, en toute musicale subtilité