les vieux danseurs

moindremal

un poème en hommage aux danseurs du dimanche


Vous savez avec mon mari

nous nous sommes longtemps aimé

à pas comptés sur les parquets

ouverts  pour les gens de notre âge.


Nous n’avons jamais essayé

d’être les héros d’une histoire.

Nous nous disputons chaque soir.

Nous vivons dans la nostalgie.


Allons-nous ensemble vieillir,

nos rides comme des encoches

comptant des années de bonheur

 assis sous l’arbre conjugal ?


nous avons fait le principal.


Je te frôle encore, vieil amour.

Dans la lueur des lampions

les visages de l’autre enfance

nous rappellent à notre jeunesse.


Viens te serrer tout contre moi,

de ta place côté fenêtre,

dans la monotonie des jours

passés en haut de l’escalier.


Viens, ce soir nous allons valser.

Nous ne regarderons personne,

comme lorsque nous étions amants.


On va sauter en parachute.

Je n’ sais pas qui sautera l’premier.

On danse au bord du précipice,

et tu me tiens si fort la main,

que j’en ai mal à en rêver.

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