les vieux danseurs
moindremal
Vous savez avec mon mari
nous nous sommes longtemps aimé
à pas comptés sur les parquets
ouverts pour les gens de notre âge.
Nous n’avons jamais essayé
d’être les héros d’une histoire.
Nous nous disputons chaque soir.
Nous vivons dans la nostalgie.
Allons-nous ensemble vieillir,
nos rides comme des encoches
comptant des années de bonheur
assis sous l’arbre conjugal ?
nous avons fait le principal.
Je te frôle encore, vieil amour.
Dans la lueur des lampions
les visages de l’autre enfance
nous rappellent à notre jeunesse.
Viens te serrer tout contre moi,
de ta place côté fenêtre,
dans la monotonie des jours
passés en haut de l’escalier.
Viens, ce soir nous allons valser.
Nous ne regarderons personne,
comme lorsque nous étions amants.
On va sauter en parachute.
Je n’ sais pas qui sautera l’premier.
On danse au bord du précipice,
et tu me tiens si fort la main,
que j’en ai mal à en rêver.