Les violences

Jean Marc Kerviche

Nous ne sommes pas tous nés du même côté...

Il est des violences dont on ne soupçonne pas les effets et qui très souvent débordent l'entendement et noient ceux qui les supportent, ces violences faites aux hommes à l'origine desquelles naissent d'autres violences incontrôlables et plus dramatiques.

Ces dernières sont-elles condamnables ?

Dans un sens oui, car toutes les violences quelles qu'elles soient sont condamnables, mais on peut les comprendre et les justifier car elles ne sont que les conséquences logiques et inévitables de celles qui les ont générées et parce qu'elles ne sont que la réaction logique de ceux qui sont encore vivants et qui se défendent.

On peut effectivement les comprendre et les justifier car elles sont la réponse à celles qu'on a pour habitude de minimiser les effets, de les prendre pour rien ou à tout le moins de les considérer pour négligeables par ceux qui n'y sont pas confrontés, par des gens qui n'endurent pas ce qu'endurent autrui : ces gueux, ces va-nu-pieds, ces moins-que-rien et ces vauriens, cette piétaille et ces sans-dents… Par des gens qui critiquent et qui n'ont aucune conscience et n'imaginent pas ce que vivent ceux qui subissent les souffrances qu'on inflige, ignorent les sévices, les oppressions, les humiliations, l'irrespect, la honte, les tortures morales et physiques, le mépris qui accompagne naturellement ceux qui se révoltent...

 

Il faut se souvenir, quand la foule criait aux grilles de Versailles en réclamant du pain :

Marie Antoinette héla son marquis d'ordonnance :

- Que disent-ils ? Je n'entends rien…

- Ils réclament du pain, Majesté..

- Qu'on leur donne de la brioche !

- Majesté, mais vous perdez la tête… …

Signaler ce texte