Karl et bûchettes l.IX

scribleruss

Lettres à Arthénice. - Karl Lagerfel -

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A N *** jeudi 21 février 2019 14.10

  Que nous dit aussi notre bon Karl que tout le monde encense, curieux ! dans quelques jours quelqu'un va bien finir par sortir une saleté, qu'il était ci qu'il faisait ça ...

  En attendant il disait ;

" Je ne veux pas d'enterrement. Je trouve ça horrible. Je veux juste disparaître comme les animaux de la forêt vierge, mourir comme un animal sauvage. "

  Avait-il lu Baudelaire qui disait ; " Je hais les testaments et je hais les tombeaux, plutôt que d'implorer une larme du monde, vivant, j'aimerais mieux inviter les corbeaux à saigner tous les bouts de ma carcasse immonde. "

  Sacré Karl qui disait encore ; " Je me souviens d'une créatrice qui disait que ses robes n'étaient portées que par des femmes intelligentes. Evidemment elle a fait faillite. "

   Je ris, j'aime bien ... ah les femmes, ah les femmes, mais qu'importe elles ont toujours été heureuses dans mes bras ... Pas vous hélas, nous qui nous sommes connus en maternelle au Lycée G ***, quel âge avions-nous, quatre ans, cinq ans ?

   Nous nous aimions déjà et pressentions quelques émois des corps .. Vous étiez brune, mignonne et déjà un peu pincée, les prémisses de la précieuse que vous avez souhaité devenir et qui me sied, graine de suffragette et féministe bien avant l'heure. 

  Une âme nous lirait, rirait, ricanerait plutôt, certes souvenirs antédiluviens mais délicieux.

   Puis des décennies s'écoulèrent chacun fit sa vie, quand je vous revis trois petits jours il y a combien, peut-être dix onze ans, vous arboriez encore quelques splendeurs d'antan, alors qu'aujourd'hui et - ceci explique cela - vous ressemblez davantage dites-vous aux ruines de Palmyre après le passage des djihadistes - mais c'est vous qui me l'avez dit - ou de quelqu'autre empire, qu'à Meryl Streep.

    Mais chère Arthénice je parierais qu'une nuit nous rapprochant  une dernière fois, nous éprouverions encore quelques frissons, et caresses pâmantes, même si, même si je n'aurais qu'une bûchette à vous offrir ...

   Vous vous rappelez les boîtes de bûchettes avec lesquelles nous apprenions à compter, elles étaient de toutes les couleurs, pimpantes, et nos maîtresses eurent le tort de ne pas nous dire qu'elles portaient les couleurs de ce que devrait être notre vie, vive, gaie et pimpante .. la vôtre l'a t-elle été ?

  Je vous embrasse.

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