L'histoire de l'enfant dieu

[Nero] Black Word

Parcourant les terres de Chine, baladant sa joie et la partageant au gré de ses rencontres, Wudao était l'enfant d'un dieu et d'une paysanne. Quand on le regardait juste un instant, on sentait qu'il était différent. Ses cheveux gris coiffés en arrière, son corps fin ne reflétait pas sa véritable force et ses yeux brillaient de toute sa vitalité.

Il marcha chaque jour vers la cité Shen, la cité où avait été construit le plus grand temple dédié aux dieux, réputé pour être le seul temple ou ses derniers communiqueraient avec les mortels. Il arriva fatigué à la nuit tombé avec la faim qui lui rongeait l'estomac, déambulant au hasard des rues avant de s'arrêter dans un restaurant familial.

Le restaurant était une grande salle où les tables étaient séparées par de très fines façades en bois le long des murs. Au milieu, était placée une rangée de table de dix places. Dans le fond, un vieil homme et une femme d'âge mûre s'activait à cuisiner pendant qu'une jeune et jolie serveuse trottinait en apportant les plats.

Elle s'attarda un instant en apportant son plat à Wudao, lui souriant. L'enfant dieu lui sourit, gêner, il la trouvait jolie avec ses cheveux noirs tressés et son visage angélique. Il dégusta son repas sans décrocher ses yeux d'elle, sans manqué un de ses faits et gestes.

Il était rapidement intervenu quand trois clients refusaient de payer sous prétexte que le repas avait mis trop de temps à être servit, Wudao fit décamper le trio perturbateur et veilla à la tranquillité du restaurant jusqu'à sa fermeture.

L'enfant dieu eu droit à un entretien avec cette famille et il apprit que ce n'était pas la première fois que des clients dérangeaient les propriétaires. Ainsi, Wudao fut engagé comme serveur et videur, ce lieu devient plus facile à vivre. Le père Shenbing offrit une chambre au jeune homme et la mère Shangxin l'invita à manger en leur compagnie.

Les jours passèrent, le restaurant était prospère et Wudao fini par ce rapproché de la jeune serveuse, Houhui.

Pendant une journée de congé, et après l'avoir embrassé pour la première fois, le fils de dieu laissa sa petite amie et se rendit au temple. Confient et heureux, il pria son père de venir à lui jusqu'à la tombée de la nuit. Les portes du temple ce fermèrent et, dans l'intimité de l'obscurité, le père apparut.

Wudao était plus heureux que jamais, il approcha son apparition fantomatique, lui exprima sa joie de pouvoir enfin rencontré son père et l'implora de le conduire chez lui, parmi les dieux, avec sa bien-aimée.

Dieu, son père, lui était resté impassible, distant à l'allégresse du jeune homme. Le regard débordant de fierté personnel et de supériorité, il lui adressa un "Non !" perforant comme un harpon de glace. Le dieu lui expliqua que l'enfant n'était qu'une erreur, une faute commise par accident. Son père l'avait malencontreusement engendré en se glissant dans le lit d'une belle paysanne pour tromper sa femme et son ennui. Il lui ordonna de disparaître, de ne plus jamais s'adresser à lui et de se réjouir que, dans sa grande bonté, il ne le tue pas sur le champ.

Wudao quitta le temple d'un pas lent avant de se mettre à pleurer, mais rapidement cette tristesse se changea en colère. Il rentra au restaurant le cœur plein de haine envers son père.

Pendant l'absence du fils de dieu, le père Shenbing succomba à la maladie qui avait déclenché chez lui une crise cardiaque. La famille n'ayant pas d'ami dans la cité, Shangxin et Houhui le pleurèrent et l'enterrèrent seul pendant la journée. Le lendemain, le restaurant n'ouvrirait pas ses portes.

La mère et la fille, pleurant le malheureux Shenbing, commençaient à ne plus supporter la présence et la colère de Wudao. Celui-ci se sentait égarer, perdu, seul et incompris. Il cherchait à se rapproché de nouveau de la fille qu'il aimait mais Houhui ne pensait qu'à pleurer son père en compagnie de sa mère.

Elles décidèrent d'organisés une soirée en hommage au père défunt, en invitant qui le voulait et en proposant l'alcool à moitié prix. Les clients arrivèrent, profitèrent de la boisson, invitèrent les Shangxin et sa fille à boire avec eux, sous les yeux de Wudao resté en retrait. Elles finirent par s'amusée.

La nuit s'écoula et la soirée dégénéra. Houhui se faisait caresser par les clients, sa mère se déshabilla sur la table centrale, toutes deux emportées par l'ivresse et les festivités. Ecœuré par ce spectacle, l'enfant dieu sorti en trombe, déambulant dans la nuit et ruminant sa peine jusqu'au lever du jour où il rentra au restaurant.

Les clients étaient partis, laissant le lieu dans un état déplorable. Wudao retrouva Shangxin nue sur le sol du restaurant, les yeux débordant à cause de sa tristesse, les jambes écartés et le vagin encore chaud par le passage de plusieurs hommes, le cul béant fraîchement sodomisé, la bouche occupé par un dernier client qui demandait s'il pouvait aller rejoindre la fille dans sa chambre.

Le fils de dieu le fit sortir avant de se rendre lui-même jusqu'à la chambre. Ouvrant la porte dans un silence, il retrouva Houhui recroquevillé sur son lit, dos à lui, les cheveux défait, la peau salie, les trois orifices aussi souillés de semence que ses draps. Elle dit tout bas en sanglotant : "Je n'avais jamais... je regrette..."

Dans un soupir, Wudao referma la porte, pris ses affaires et quitta la cité. Quand elle devint un horizon, il se retourna et la fixa, se promettant de ne plus jamais y revenir. Ses yeux ne brillaient plus.



Traduction chinois ancien/français

wudao = égarer
houhui = regret
shenbing = maladie
shangxin = triste

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