L'homme "chaudcolat"

nathblu

Il n’y a aucune vulgarité à exprimer ni à céder à ses instincts les plus basiques…

C’est le fait de les ignorer ou de les mépriser qui est vulgaire.

Ce texte a été écrit et nominé dans le cadre du concours “Livres en tête” (catégorie “libertin”) qui se tenait ce week-end à Paris. Il était présidé par Bernard Pivot, avec pour marraine Katsuni. ENJOY !

L’homme “chaudcolat”

“Longtemps, de ta force, j’ai dû me passer ; longtemps, de ta douceur, j’ai dû me priver. Je peux bien te dire pourquoi, maintenant que nous nous sommes quittés…

Pour sauver formes et forme, j’ai dû te sacrifier sur l’autel de l’ascète. Toi, l’amant fabuleux et réconfortant qui trop souvent à mon goût, devenait l’alibi sucré de mes peines de coeur.

Il m’arrivait parfois de frémir lorsque ressurgissait soudain le souvenir enfoui – et cependant pas si lointain – de ton goût suave et délicat sur mes lèvres. Je me surprenais alors, à fantasmer nos retrouvailles impossibles.

J’imaginais mes mains impatientes, déchirant le chaste papier d’argent qui recouvrait ta vertu retrouvée. Je laissais mes doigts vagabonds effleurer le doux relief de tes tablettes, mes ongles griffer ta chair tendre et s’enfoncer en elle.

J’étais comme une enfant devant une friandise, toute prête à céder à la délicieuse tentation. Ma bouche affamée salivait de ce bonheur interdit, ne demandant plus qu’à succomber à ce péché mignon.

Mais je préférais retenir le plaisir pour mieux le faire durer et léchais un à un mes doigts, sur le bout desquels tu avais déjà apposé la marque diabolique du délice coupable et de ta possession infernale.

Au point de rupture, lorsqu’envie se fait besoin, je me laissais doucement gagner puis envahir par ce frisson singulier qui secouait mon corps d’abord et dévastait mon âme ensuite. Je plongeais toute entière dans ce tourbillon d’arômes subtils qui ravissaient, chaque fois, mon exigeante gourmandise.

Abandonnée et presque ivre, je vacillais, oubliant prudes réticences. J’acceptais dès lors, esclave consentante, de me soumettre au diktat indécent de cette nourriture des dieux. Consolation divine ou bien drogue sensuelle? Peu m’importait l’origine et la nature de ce plaisir étrange pourvu que, sans modération, je le consommasse.

Sans fausse retenue ni feinte pudeur, je te glissais à présent dans ma bouche avide et te promenais lentement sur ma langue audacieuse ; te suçotant et te mordillant délicatement jusqu’à te faire fondre et qu’en moi, enfin, tu libères tout ton éclat.

Et lorsqu’au bout de l’ivresse, je sentais le coulis chaud et onctueux de la déraison se répandre en vagues exquises dans ma gorge déployée, je buvais, insatiable d’extase, comme une assoiffée à une fontaine de joie.”

  • Bravo c est sublime,et mille buis buées sudation sur votre,,chaste papier d argent,,encore Bravo et mème que more more stères di cet acabit,Merci pour la Ouuaattt fumet drue Hamilton et Bonne journée a vous.

    · Il y a presque 12 ans ·
    2012 09 07 12.19.16   copie 92

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