ligne 13, saint denis

Jean Jacques Sebille

du racisme ordinaire dans une rame de métro

Ce matin de jeunes Roms montent dans la rame de métro à la station porte de Paris sur la ligne 13. Immédiatement  se propage une onde de méfiance dans tout le wagon. Tous les voyageurs se serrent rapidement les uns contre autres pour former un cordon sanitaire et se mettre à l'abri de ces individus indésirables. Une façon on ne peut plus explicite de signifier l'exclusion. Et c'est alors qu'on s'aperçoit que dans ce groupe sur la défensive, où tous les visages expriment le même ressentiment, le même rejet, il y a des blancs, des noirs, des arabes, des métis, toutes ces populations dont on entend dire si souvent qu'elles ne peuvent vivre ensemble. Pour l'heure, leur cohésion est totale et criante. Démonstration est ainsi faite que le sentiment raciste est une émotion confuse et irrationnelle déclenchée par l'irruption de l'inconnu dans notre quotidien. Et oui, lorsque surgit un Rom dans la rame, il n'y a rien de plus rassurant que la présence familière d'un africain ou d'un maghrébin. 

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