Lilia Story - Chapitre II: Voyage

ainowallen

"Imaginez vous mourir quelque part puis renaître ailleurs, C'est vous, Imaginez vous Mourir, avoir conscience et contrôler le chemin vers la renaissance, C'est moi."

Lilia Wallen

Ce n'est pas le problème de ne pas savoir où aller, le destin et l'intuition me guide. Je pencherai plutôt pour l'intuition, le destin c'est bon pour tromper les humains et leur supposée voyante. J'ai déjà rencontrée une oracle, une vraie, celle qui vous dis tout sur vous dans le détail précis, au moindre de vos pas dans le passé, heureusement pour elle, elle ne voit pas vraiment tout, elle choisit quel détail elle veut voir, sinon je ne donne pas cher de son mental après avoir visionné pas mal de personnes.

 Le voyage entre les mondes n'est pas comme une promenade en auto, ou en ferry touristique, c'est tout l'opposé, vous être partout, tout en étant nulle part à batailler pour différencier la fine couche vide entre les mondes qui se superposent. Cette fine couche c'est le moment où vous n'existez que dans le néant, autant dire, nulle part, et pourtant j'arrive à être la entre ces deux couches, à slalomer entre elle comme si c'était des écrans plat sur lesquels j'observe la carte de ce plan d'existence, en passant ma main dessus je peux ressentir les anomalies ou problèmes, mais je ne ressens que la distorsion, je ne sais pas la nature ni d'ou elle vient, c'est pour cela que je dois me phaser avec le plan pour me matérialiser en celui-ci. Oui matérialiser, c'est à dire désassembler mes molécules pour les réassembler ailleurs, croyez moi, ça fait mal les première fois surtout quand on réassemble mal et qu'on se retrouve avec des os en moins. Quoi ca vous étonne ? Vous pensez vraiment que la magie c'est comme dans vos séries américaines avec des p’tites lumières « pif pouf je suis pu là ». Non, la vraie magie agit sur un principe d'énergie et de physique au minimum.

Ceci à part je me souviens bien de ma première Dislocation, alors que quelque chose avais perturbé ma matérialisation sur un plan physique je me retrouvais avec un os dépassant du bras, maintenant je pourrais bien sûr le remettre moi même mais à l'époque...La douleur elle-même était tellement grande, j'étais écroulée au sol et des silhouette venaient vers moi, alors que je tendais le bras valide vers celles- ci afin de tirer quelques pics de glace, dont je ne vous expliquerais pas la manipulation, cette fois-ci cela serait trop long. Mais leurs auras étaient amicales, des Autochtones apparemment, déjà il y avait de la vie humanoïde, rassurant. Ils vienaient à ma rencontre et m'aidaient à me relever afin de m'amener vers leur village. Une fois arrivé, quelque chose me frappa, des runes celtiques, des symboles ésotériques, gravés sur les palissades, village aux apparences moyenâgeuses, des huttes, une forge, une place centrale avec un puits. Assez pittoresque pour quelqu'un qui viendrait d'une ville comme celle de notre bonne vieille terre des années 2000, quoi qu'il en soit j'etais conduite dans une petite chambre et fus soignée pendant 2 jours, l'os favais été retiré. Merci grandement à ma régénération accélérée, tout cela avais pu se remettre facilement, et un nouvel os me poussa, non sans douleur. Apres être remise je décidais de me remettre en route, en pleine nuit, je pris la poudre d'escampette par la fenêtre de la chambre, la nuit était calme, beaucoup trop calme, cela en devenais gênant. Je me rendis tranquillement jusqu'à la place centrale, il semblait que le village etait comme...vide, il n'y avait plus personne, plus une énergie, comme si il n'y avait eu personne en premier lieu, si cela avais été une illusion. C'était une anomalie que je me devais de traiter.

En sortant du village, je ne voyais que deux choix, vers la plaine ou je m'étais matérialisée, ou de l'autre coté, un plateau un peu aride à perte de vue le village semblait couper la nature en deux ce qui était déjà bien étrange. Le plateau me semblait un bon choix, je commençai donc à m'y aventurer doucement, le vent était calme, pas l'ombre d'un nuage, la nuit était fraiche. Cela faisait peut-être une heure que je marchais tout droit, je n'en voyais pas la fin, y en avait t'il seulement une ? Soudain un craquement, une fissure s'ouvrait à une vitesse phénoménale se rapprochant de moi, je fesais un bond sur le coté mais elle fesais un angle à 90° sous mes pieds, surprise par ceci, je tombai à l'intérieur, durant la chute je me rendis très légère durant quelques secondes grâce à un sort de plume. La pointe de mes pieds touchèrent le sol, j'étais au fond de quelque chose, je tâtonnai les alentours de la main, c'était dur...de la pierre sûrement, mais très lisse, je détachai le ruban dans mes cheveux afin de retirer le limiteur de pouvoir, par sécurité il me fallait la pleine puissance de mes dons, je matérialisai des petites lumières autour de moi afin d'y voir plus clair.

Une sorte de grotte, aux parois lisses, comme si la pierre avait été polie directement lors de la taille, une galerie parfaitement lisse mais terne. Elle était parsemé de plusieurs marques, montrant des visages souriant, comme les fentes des masques d'opéra, ces peintures avais été faites avec une peinture naturelle, peut être du charbon en bouillie ou je ne sais quoi. J’avançais peu à peu la taille et la forme de cette grotte était irrégulière, en tout cas ce couloir de pierre l'était, plus j'avançais et plus la pierre semblais être réfléchissante, comme des petits miroirs de couleurs, je fini par m'arrêter pour examiner le phénomène, c'était des pierres précieuses, mais comme le reste de la galerie, elles avaient été comme coupées net et polies. D'où le petit coté réfléchissant, mes petites lucioles émettaient une lumière qui se réfléchissait sur celle ci, parsemant la grotte de couleurs lumineuses. Je poursuivis mon chemin me demandant quand cette marche allait prendre fin, la galerie n'en finissais pas.

Je finis par arriver à une grotte, plus large et circulaire, au fond un immense visage de pierre, la salle était vide, je m'approchais du visage de pierre pour toucher la texture de celui-ci, je sentais de l'air entre les dents du visage souriant. Il y avait un passage derrière celui-ci, et je comptais bien l'ouvrir, mais comment...le faire exploser détruirait un vestige, et je m'en voudrais de briser l'histoire d'un peuple volontairement, j'en ai déjà assez fait sans le vouloir. Je passai un long moment à examiner les alentours de ce grand monument pour découvrir une instruction, "Le rire est la clef", qu'est ce que cela voulait bien pouvoir dire, je devais...rire ? Dans une caverne vide cela allais être difficile de trouver quelque chose pour ne pas avoir un rire forcé. Je tentais de penser à des choses drôles, à forcer un rire, mais même ainsi rien ne bougeait. J'allais rester ici un moment, j'aurai pu repartir par voyage entre les plans, mais cela m'intriguais trop ce qu'il y avait derrière ce couloir. Je matérialisai des fruits afin de me nourrir, j'allais sûrement rester ici longtemps, je ne comprenais pas, comment cela pouvait fonctionner. J'avais même parfois l'impression que le visage en lui même me regardait, me fixais même .Ce n'était pas qu'une impression, je me déplaçais dans la pièce et je fixais ces yeux...ils me suivaient bel et bien. Le visage était vivant, peut être lui parler aiderais.

"-Pourriez-vous ouvrir votre porte ?

-Le rire est la clef

-Ça je le sais, mais ça n'a pas marché.

-Le rire est la clef

-Tu va répéter ça longtemps?

-Le rire est...

-Oui oui j'ai compris !!"

Je me retournai quelque peu sur les nerfs, ne faisant pas vraiment attention à ce que je faisais, je trébuchai sur un caillou qui roula sous ma botte, pas le temps de me rattraper, ayant eu une seconde d'inattention, je m’écrasai au sol sans aucune grâce. Je restais quelques secondes au sol, sur le point d'exploser lorsque j'entendais un rire lourd et lent, il se fichait de moi, il riait de ma chute, je réagis au quart de tour, je me propulsai relâchant de l'air chaud par les pieds, flottant à quelques mètres du sol, je passai la bouche de pierre alors qu'elle s’ouvrait pour glousser. Derrière la porte un tout petit couloir sombre avec une lumière brillante, naturellement je me devais d'aller voir ce qu'il y avait au bout, je n'avais pas fait tout cela pour rien. Eblouie par la lumière mes yeux mirent quelques secondes à s'habituer avant de me dévoiler ce paysage souterrain. J'étais au pied d'une immense plaine dont je ne voyais pas le bout malgré la forme circulaire apparente de l'endroit, j'étais dans un dôme, il n'y avait pas de ciel mais la pierre était peinte comme tel, un beau ciel sans nuage, mais la lumière...il y avait une sorte de soleil artificiel qui brillait au centre. Une vaste forêt souterraine apparemment maintenue par un réseau de rivières souterraines, en m'enfonçant dans la végétation je finis par voir le cours d'eau, en le longeant je pensais peut être voir la source. Sur le chemin, je vis de nombreuses ruines, des vestiges divers, colonnes détruites, vases anciens, pan de vieux mur, tout était là, mais abandonné depuis sûrement longtemps. Ce que je que ce je n'avais pas prévu de voir par contre c'était une réplique du village, sous la terre. Je m’avançai jusqu'aux portes où il y avait les deux gardes, les mêmes qu'à la surface, ils me laissèrent passer, le village lui même avait cette vie similaire à la surface, personne ne semblait perturbé de me voir ici-bas, comme si c'était tout à fait normal. Je parti vers la petite hutte dans laquelle j'avais été soigné, on m'ouvrit la porte, c'étais exactement les mêmes personnes.

Pourquoi vivaient-ils dans cette caverne? Je ne l'ai jamais su, personne n'a jamais voulu me répondre, mais pour moi ils resteront toujours "Les Habitants de la caverne du rire".

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