L’inéluctable appeau saphique.

lotus-duet

« Aux objets répugnants nous trouvons des appas » Baudelaire.
Et pourtant ce n’est pas faute d’avoir longuement puisé dans les bas-fonds les plus enfuis de la piètre raison qui me restait ,pour rompre l’effet malsain de cet aimant qui me trainait derrière toi .
S’il a fallu à Jules Vernes 80 jours afin de parcourir les mondes, ses terres et ses mers... à ma personne déchue, il en a fallu bien plus rien que pour contourner son immense affliction, l’apprivoiser et s’y accommoder.150 jours...Cent cinquante jours.
Et dire que quelques heures seulement ont suffit pour me faire jeter dans les bras de mon jongleur schizo-sadique. Un génocide, qui à l’époque prenait une toute autre forme quitte à l’élire religion salvatrice de mon âme damnée par ses propres affres et tourments ; ses multiples sacrilèges.
Aujourd’hui que je me remémore ton assaut et comment que tu m’as cueillie à froid, moi qui avais abreuvé de tes philtres avidement tel un passager agonisant au désert, mon arcade sourcilière fléchit ignominieusement pour déclencher ainsi soupir et indignation.
Hier encore j’aurais érigé la grande muraille de Chine pour démarquer mon territoire afin de me protéger contre toutes tes apparitions fantomatiques qui arrivaient à me lanciner des heures et des heures pour me faire perdre tout bon sens. Je me serai réfugiée derrière le garde-chiourme implorant défense, de peur d’être encore une fois éjointée par tes MOTS malicieusement acuités .Quant à ces flammes incandescentes qui consumaient le brin d’amour propre qui me restait, je les aurais laissées moirer la langueur où je périssais, de façon que cette dernière soit bien claire à tes yeux ; cette impeccable dorure qui couronne tes prouesses maladives.
Tiens, je peux voir d’ici ton rictus sournois...Et là, n’est ce pas ton ricanement moqueur aux intonations cruelles ? Oh je me trompe ? Mais je m’excuse, prière de me pardonner...Tu as raison, je n’ai que tellement fait preuve de mauvaise foi en vers tes nobles intentions ! Ne t’inquiète pas, aucun risque pour qu’un tel inconvénient t’atteigne encore une fois.
Il est 5H du matin et le monde se réveille sous le chant des rossignoles du voisin, comme une mélodie salvatrice, me libérant ainsi de toute cette énergie négative, purifiant l’esprit dans sa profondeur et désherbant le cœur de rancune et d'hostilité...La douce brise matinale et tiède m’embrassa comme pour me gracier sous les regards de la bénédiction des cieux.
Oui, je peux enfin dire que désormais la plaie a été cicatrisée. Va , je ne te hais point.

K.F

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