L'ONU ?

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Petite explication de texte sur l'Organisation des Nations Unies

Il n’est pas à douter que l’échec retentissant de la Société des Nations, créée après le choc de la Première Guerre mondiale, et qui a fini par enfanter la pire des guerres que l’humanité n’ait jamais connu, résonne aujourd’hui comme un mauvais présage. Car depuis quelques temps, l’ONU, l’organisation qui a succédé à la SDN, n’a plus aucun poids dans le destin des nations. Comme un épouvantail surdoué à qui on aurait insufflé la parole, il se balade dans le champ de bataille des Nations, coincé entre les égoïsmes des Etats, et les  principes fondamentaux qui l’on vu naître, et entame des monologues incessants, que le bruit des balles ont rendus inaudibles. La Syrie est une illustration flagrante de l’impuissance de l’Organisation des Nations Unies à agir devant un désastre international, mais malheureusement, il ne s’agit que d’un exemple parmi tant d’autres. Le droit international, auquel l’Organisation des Nations Unies, est tenu de donner une effectivité pour éviter qu’il ne reste « lettre morte », a été ébranlé à de nombreuses reprises ces dernières années.

 L’administration de G.W Bush se rappelle sans doute d’avoir déclaré la guerre à l’Irak sans l’aval du Conseil de Sécurité des Nations Unies, et d’avoir mené une guerre illégale, et injustifiée, puisque l’on a appris quelques années plus tard que les fameuses armes de destruction massive irakiennes tant décriées n’étaient qu’une pure construction de l’esprit. C’est un conte que l’on ne connaît que trop bien mais en Irak, le droit international a tremblé.  La France avait usé de son droit de véto au Conseil de Sécurité au moment de la crise irakienne, comme la Russie et la Chine qui posent aujourd’hui leur véto à toute intervention de la communauté internationale en Syrie. Par ailleurs, la France trouve tout son intérêt dans l’existence et l’efficacité d’une institution comme le Conseil de Sécurité. Doté d’un droit de véto, la puissance vieillissante et rentière, se voit investie d’une mission quasi-morale au milieu des géants comme la Russie, la Chine et les Etats-Unis. Ces Etats là pour leur part peuvent très bien exercer leur puissance en dehors du cadre de l’ONU, et ont prouvé à de nombreuses reprises qu’ils pouvaient se passer de l’ONU comme Bush en Irak, et Medvedev, pour ne pas dire Poutine en Géorgie. L’Organisation des Nations Unies est grippée à chaque fois qu’un problème international ne créé pas un consensus entre les membres permanents du Conseil de Sécurité. Certes, les consensus ne sont pas extrêmement rares, la population iranienne qui subit de plein fouet les lourdes sanctions internationales infligées à l’Iran depuis la révolution islamique de 1979 en sait quelque chose. Mais dans un contexte de plus en plus lourd politiquement depuis l’apparition du terrorisme de masse, et dans un véritable marasme économique, alors que  les Etats-Unis et la Russie sont en froid diplomatiquement depuis l’affaire Snowden, l’idée de voir les  Etats les plus puissants collaborer pour un monde meilleur, peut paraître purement idyllique.

 

Le problème est sans doute profondément institutionnel en ce qui concerne l’Organisation des Nations Unies. Toute la bonne volonté des Etats ne saurait enrayée l’usure d’un système qui favorise la puissance, et n’a jamais protégé de l’infamie, de l’arbitraire et du totalitarisme. Seule une égalité parfaite entre les Etats dans les institutions, et des concessions importantes sur leurs souverainetés permettraient à l’ONU de remplir pleinement sa mission : de maintenir la paix et la sécurité internationale.

Mazdak Vafaei-Shalmani ~@BanlieueTV

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