L'Or linguistique

C’est le choix presque forcé de l’exile britannique

A la recherche de l’or linguistique

Lu, écrit, parlé pour rien dire de mieux

Que je l’ai fait avant d’être vieux.

C’est du tourisme utile et intéressé

Pour converser, disent-il, avec le monde entier

Et puis, parait-il, profiter au commerce français.

Sur le départ vers la terre prometteuse,

Je fais mes valises de baroudeuse

Laissant derrière mes 1ers cartons d’archive

Et la nouvelle déco du salon avec de jolies couleurs vives.

Mais c’est plus qu’une question d’argent et moins que du bon temps,

Tu fais le calcule et bon vent.

Time is money et j’en perds avec mes 3 mots d’anglais.

Motivée pour parler au debut puis vient le moment

Où je me sens exclue et ça ne m’arrive pas souvent.

Je begaye les réponses basics

Et me pose encore des questions pratiques.

Entre le livre de grammaire étrangère

Et la dernière nouvelle romancière,

Je me délivre d’idées grossières

Et ne te considère toujours pas comme mon frère.

Je m’attarde sur quelques chapitres et pas sur moi, pour une fois.

Ca me distrait sans faire le pitre et dans tous les cas ça m’apprendra.

Vous autres j’appréciera, nos discussions, vos solutions.

Jusqu'à entrer en compétition et tout savoir sur tout sauf savoir dire pardon.

On concourt pour le 1^er prix d’hygiène, session vaisselle

Voir qui est la plus chienne ou s’il reste des pucelles.

On compte le nombre de crèmes de soin.

Ca pollue ! Ouai mais du commerce équitable vient le shampoing.

En fait, les renois jalousent mes cheveux et moi ceux des rebeus.

Ca se finit devant Oh mon beau miroir

Essayant de concilier ma plastique et mon ethique, et y croir

Un peu moins après chaque injustice et y avoir échappé de justesse.

L’œil blessé et le choc plus grave qu’un sac volé

Se souviennent des ombres louches

Et leurs mains sur ma bouche.

Après avoir forcé mon silence

Les insultes d’enculé soulagent ma violence.

Mon lovely french accent crache sur vos tombes

Et trouve 132 raisons de faire parler les bombes.

Ca te dépeint le décor à l’envers,

Il me faudra plus qu’un effort pour fermer mes yeux revolver.

Je m’arme avec des regards de gens gentils

Enfin remis, j’offre mes charmes aux indigents avec un égard, quelques pennies.

Je me fais plaisir à choisir la cible

Pour faire valoir mon coté sensible

Merci de ne pas y voir un défaut, une défaite

Et ce que je sois en jupette ou en survêt.

Je me redresse en force et destress des mauvaises farces

Je prends mes distances avec le United Kingdon, bien contente d’être sous mon toit.

Je retrouve King Kong, Virginie Despente et moi et moi.