L'origine des deux androgynes

amandine-seanrd

Travail d'écriture de texte sur la gémellité et l'identité

Jean-et-Amandine. Cela a toujours été ainsi. Quelquefois il arrivait d'entendre ce nom inversé, retourné comme s'il se faisait écho dans un miroir. Cependant, jamais démembré. Ce fut toujours Jean-et-Amandine, Amandine-et-Jean. Dénomination déséquilibrée formant pourtant un équilibre intense et très sensible. Lors de cette naissance, JE fut unique dans le double, JE fut une paire. J'ai toujours vécu dans ce couple non voulu et cependant si parfait. Mais dans un couple il se produit des clashs, des chocs, des impacts. Ici ce fut un problème d'identité et de recherche d'individualité. Jean-et-Amandine se troublèrent. Pourquoi l'un aurait la priorité et pourquoi l'autre détiendrait-il la plus grande partie. Amandine prend trop de place ! Elle résonne d'une façon trop sage. Quant à Jean, il se présente si vivement qu'il reste en écho plus longtemps. Jean ! Il fallait humilier ce prénom si fier. Amandine! Il fallait mettre en sourdine ce prénom si harmonieux.

 

Alors JE s'est mis à la cuisine. Mélangeant les recettes de l'être, introduisant du féminin dans le masculin et inversement afin d'accentuer ce trouble du double. Était ce pour une réconciliation ? Finalement ce fut une transformation androgyne ; Jean devint Janine. Pour Amandine, JE eut plus de difficultés, il voulait de l'exotisme. Amdine ! Rhamdine ! Rhabolèle ! Abdalaé ! A coups d'intonations arabes et de réductions, Janine fit d'Amandine une espèce d'Abdalaé. Chacun réussit à s'envoyer le mépris dans l'appellation. La guerre pouvait s'arrêter car chacun avait révulsé, explosé le prénom de l'autre, les rendant tous deux si ridicules qu'ils se réunifièrent dans leur monstruosité. Il avait fallu détourner Jean-et-Amandine pour que ce couple parfait non voulu se choisisse et s'identifie réciproquement.

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