Lou Jan - La Machine à aimer

[Nero] Black Word

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Un livre que l'on m'a offert et que je n'aurais probablement pas acheté moi-même. Ce que ma lecture me confirma.


La quatrième de couverture nous parle d'un monde où les machines ont pris une telle importance que certaines ne servent qu'à aimer. Une telle importance que les humains prennent peur et décident que ces robots, appelés hybrides, seront désactivés et jetés. Mais Nobod en réchappe grâce à un bug et se met à survivre dans ce monde.

L'on nous explique à la page 20 que cette désactivation de masse est dû à un hybride injurieux et menaçant envers son propriétaire et je dois avouer que la réaction m'a semblé logique malgré sa violence.

Mais je n'ai pas trouvé que ceci était bien clair, surtout avec ce que l'on nous révèle page 65.


Je vous avertis tout de suite que finir les cinq premiers chapitres fut pour moi si laborieux que j'ai dû survoler le reste du livre, ce que je déteste faire, afin de le finir.


La version complète à ce lien : https://black-word.over-blog.com/2024/08/lou-jan-la-marchine-a-aimer.html


L'écriture de l'autrice est loin d'être agréable à lire. Avec ses phrases courtes, l'histoire pourrait paraître rapide mais ses apartés et de longues descriptions alourdissent l'ensemble.

Ceci étant enrichi par des mots rarement utilisés comme [P33] « catabatique », [P14] « aphorisme », [P39] «  Gageuse », [P50] « gouaille » ou [P155] « œcuménique » qui oblige parfois à chercher une définition, stoppant ainsi la lecture.

Des mots qui en côtoient des bien différant comme [P13] « chialer », [P14] « bazarder », [P16] « L'hybride avale quarante kilomètres », [P39] « Des yeux manga », [P40] « Des hybrides crevés », [P49] « un tube du moment », [P43] « Il plane », [P25] « moucharde » et [P29] « junk food », ainsi que des mots inventés comme [P156] « plast » ou [P150] « Kaffe ».


Ce retour global avait pour but de vous partager mon expérience avec ce livre.

Vous démontrer l'étendu de l'histoire s'exprimant beaucoup pour, au choix, ne rien dire, survoler ses propos, se contredire ou faire erreur.

Par exemple : à plusieurs reprise on nous décrit les machines, et même les objets, comme étant vivant, tout en nous disant qu'ils ne le sont pas.

Il y a aussi des apartés inutiles à l'histoire.

[Page 49], quand l'autrice écrit « « Famille ». Le mot dérive du latin « famulus », qui signifie « serviteur, esclave ». Ce sens étymologique conserve toute sa pertinence en ce début du XXIIe siècle. »

Au delà du fait qu'elle se trompe, « famille » est dérivée de « familia », qu'a-t-elle voulut-nous dire avec ce passage superflu ? Qu'elle n'a pas su se renseigner convenablement ? Qu'elle n'aime pas le concept-même de la famille ?


Et que dire des personnages ?

Nobod est parfaite physiquement et n'est qu'amour mentalement, n'ayant au final aucune évolution. On devrait être en empathie avec ce qu'elle subit mais ses choix et ses actions sont tout de même discutable.

Kérone Johnston est une femme oisive qui oscille entre être positive et subir le monde, pendant que ses enfants ne sont attachant qu'avant leur dernière apparition.

Ji n'apparaît qu'au début et devient une silhouette.

Erobel est un drogué qui se laisse vivre.

Adam Solapi n'a aucun intérêt avant son emprisonnement, ou l'écriture m'a empêché d'apprécier son évolution, avant de finalement devenir ce qui plaît le plus à Nobod. Celui pour qui elle a des sentiments, qui récupère un physique de rêve après son dépérissement et qui l'aime.

Arnaaluk semble simplement se foutre de tout, à par boire du kaffe.

Isinyur, celle qui aida Nobod à deux reprises, était un minimum attachante avec sa famille, même s'ils étaient traités en marginaux. Tout ça pour mourir ensemble de froid.

Pierre est bien plus en retrait mais c'est grâce à lui que les humains peuvent se rassembler et reconstruire leurs vies. [P189] « Pour un hybride, le don de soi est l'aboutissement d'une vie. Un point final. » et c'est ce qu'il fait en offrant son corps à Adam Solapi… avant d'être complètement oublié, l'intéressé préférant remercier Nobod.


À noter que l'on a un mot sur l'autrice en quatrième de couverture. On nous informe qu'elle se décrit comme « méga-optimiste », qu'elle a foi en l'humanité mais également en l'avenir.

Apparemment, elle « nous propose ici une réflexion sur la définition du vivant et la notion de genre »

Suite à ma lecture, j'en conclus donc que les humains ne doivent pas avoir une espèce à son égale, au risque de faire naître un conflit mortel. Que les machines restent des machines malgré toutes les descriptions que l'on peut faire pour les humaniser. Et que l'on peut modifier son corps au niveau chromosomique à notre guise sans avoir de problèmes de santé ou de chute démographique.

Si j'ai mal compris quelque chose, je suis ouvert à une plus ample explication. Mais sans insultes, mépris ou autres, sinon oubliez.

J'espère tout de même que son « méga-optimiste » l'aidera à ne pas me détester si elle lit cette critique. Il n'y a rien eu de personnel contre elle. Ce n'est que le ressenti d'une personne au milieu de la multitude.


Je pense avoir accordé largement trop de temps à ce livre.

En conclusion, oubliez-le.

Si vous voulez de la science-fiction, des robots, une réflexion sur l'être humain, … lisez plutôt Isaac Asimov, Philip K. Dick, Pierre Boulle, John W. Campbell, Mary Shelley, Marion Zimmer Bradley ou bien d'autres.


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