Lui offrir un peu d'ivresse

raphelle

Il était une fois une petite fille. Elle n'était pas tellement belle. Elle n'était pas moche non plus. En fait cette petite fille était comme vous et moi. Une petite fille de quinze ans qui ne sait rien encore de la vie. Elle regarde les jours passer sans le moindre intérêt particulier. Après tout sa vie se résumé à quelques mots : "Dodo, Manger, Boulot". Elle n'avait aucune perception de l'avenir. 


Quinze ans... L'année prochaine elle entre en Seconde ; Dans le lycée qu'elle a choisis. Ses amis ne la suivent pas. Mais que peut-elle faire ? Ces amis-là ne sont pas toute sa vie. 


En faite elle attend. Quoi ? Elle ne le sait pas elle-même. Les jours passent inlassablement.  A la voir comme ça, on pourrait penser que sa vie est ennuyeuse. Pourtant ce n'est pas le cas. Pas tellement. Quelque chose lui manque dans son existence... 


Elle a tout ce que l'on pourrait espérer pour une fille de quinze ans. Des parents aimants, qui s'inquiète pour elle, des bonnes notes, une bonne réputation, des amis qui sont là en cas de problème... Alors pourquoi ? Pour-quoi cette sensation de vide en elle ? Pourquoi ce goût amer de la vie ? Cette impression d'absence ?

Elle n'a que Quinze ans. Quinze années d'existence... Cette jeune fille as deux visages. Un extérieur qui montre un visage souriant et enjoué. Un visage qui respire la joie de vivre. Le deuxième à l'intérieur est vide. Vide d'émotion. Elle est comme les œufs de Pâques. Un emballage qui attire l'œil, pleins de couleurs et de déco-ration. Une fine coquille qui laisse apercevoir un vide immense. Même le plus gros chocolat est remplit de vide. Elle envie ces personnes qui sont comme les touts petits chocolat pralinée. Si petit et remplit de vie. 


Malheureusement, l'illusion se fissure petit à petit, et ses parents la comprennent de moins en moins. Seize ans. Ses notes ne sont pas les meilleurs qu'elle a eu, mais elles lui permettent de passée la classe supérieur. La première ES. Cela ne l'intéresse pas particulièrement. Pourtant elle a dut choisir. 


Une de ses proches amie de la classe à voulut faire cette filière. Elle l'a suivi. Pour ne pas se retrouver seule. Elle est tellement seule en elle-même. Si l'extérieur refléter celle-ci elle ne pourrait plus faire semblant. Alors elle suit le mouvement. Après tout c'est ce que demande la société de plus en plus... De suivre le mouvement, de faire ce qu'on attend d'elle. 


Les jours se répètent. Sans grande différence. Elle voie ses amis se mettre en couple, alors elle fait pareil. Tout le monde fume. Pourquoi ne pas faire comme tout le monde ? Le Cancer ? Cela ne fait pas si peur que sa... Après tous, tout le monde meurt un jour. L'alcool ? C'est devenu une banalité des fêtes. La drogue qui passe aussi. C'est peut-être la seule chose à laquelle elle ne touche pas. 

Bizarrement. Sans s'en rendre compte elle a Dix-huit ans. La majorité. Et rien ne change. Ce n'est pas comme dans les livres ou dans les films. Être majeurs ne change en rien la façon de vivre. Enfin si, elle change une chose. Elle inspire la peur du changement. Les rêves de liberté et d'indépendance sont toujours là. Mais ils laissent un arrière-gout d'amertume.


Alors elle fait trainer l'échéance. Comme elle n'a aucun projeté de l'avenir, elle choisit une école. N'importe la-quelle. Elle ne veut pas penser au lendemain. Ni à l'ave-nir. Elle suit le cours du temps. Étudier l'aide à oublier le vide qui la contient. Ces amis sont toujours là pour elle, pourtant quelque chose est diffèrent. Tout le monde parle de leurs projets, de leurs vies après les prépas, après leurs emménagements. Peu à peu l'âge reprend ses droits, et les rêves aussi. Est-elle si différence d'eux ? 


Elle ne sait plus, elle a tellement suivis le mouvement de la vie qu'elle ne pense plus à ses propres rêves. Ce qui devait arriver arriva. Peu à peu les invitations se firent plus rares et la solitude de son cœur devint la solitude de sa vie. 


Vingt ans. Le temps à passer. Pourtant sa vie est la même. À quoi bon continuer ? Plus le temps passe, plus les questions se bousculent dans sa tête. Pourquoi on vit ? Pourquoi l'existence en elle-même est si vide de sens ? Triste à en mourir ? Elle ne comprend pas. Ses parents appréhendent le fait qu'elle n'a aucuns projets d'avenir. Un soir, ils parlent du commerce mondial. Après tout c'est une école de commerce qu'elle fait. Pourquoi ne pas se tourner dans l'internationale ? C'est une idée comme une autre; et son niveau en langue étrangère lui permet de faire cette voie-là. Alors pourquoi pas ? 


Elle a un nouveau but. Cela fait oublier le vide qui l'entour. Elle devient l'une des meilleurs de sa promotion. Et ses stages ne font qu'entendre l'éloge de son sérieux et de sa bonne humeur. Une grande entreprise lui réserve un poste à la fin de sa licence. 


Vingt-Quatre ans, elle est prise dans cette prestigieuse entreprise. C'est le soir de bienvenu. Tout son nouveau service est là; Une excuse comme une autre pour faire la fête. Dieu qu'elle est illusionniste. Tout le monde croit en sa comédie, en sa joie de vivre. Pourtant plus l'extérieur est joyeux, plus son vide s'accroit. Dans la lueur des néons, son regard se perd... puis se noircit. 


Quand elle reprend connaissance, elle voie une chambre immaculé de blanc, et sur une chaise, comme une injure à la blancheur de ce lieu, un homme assoupit habillait entièrement de noir. Elle le regarde sans comprendre. Puis elle se souvient, c'est son "tuteur" au sein de l'entreprise.


Son regard s'attarde sur l'homme en face d'elle. Des cheveux noirs, mi- long tenus en catogan, encadre son visage carrée d'une couleur albâtre. Ses longs cils, laisse deviner des yeux en amande malgré qu'ils soient fermé. Ses pommettes hautes, et sa mâchoire carrée, mettent en valeur le visage endormis de l'homme. Sur le menton, une barbe commence à apparaître. Pourtant cette négligence ne taris pas la beauté de celui-ci. La chemise noire entrouverte laisse apercevoir les clavicules blanches avec un arrière-gout de luxure. Les jambes longues, fait deviner la taille honorable de son tuteur. 


Sans s'en rendre compte… La jeune femme, pour la première fois depuis longtemps convoite quelque chose… Elle désire posséder cet Adonis grecque. Cet Ange ténébreux, à l'aura mystérieuse.


Quand il se réveille, elle rougit chastement devant le regard appuyé de ses yeux vert. Ils discutent de tout et de rien. Ils font connaissances. Les regards troublé que lui lance la jeune femme n'échappe pas à son tuteur. À chaque fois, il a la délicatesse de détourner le regard, non sans cacher un sourire appréciateurs.

Vingt-Cinq ans, cela fait un an que sa première rencontre avec l'Adonis est passée. Rien de concret n'a été commencé. Pourtant les jeux de séductions sont toujours au rendez-vous comme au premier jour. Elle le couve du regard à chaque instant. Attendant simplement, le bon moment.


Un soir de fête, La jeune femme sent un changement. L'alcool, les lumières et les sons, sont différent d'avant. Ses sens sont développés. Le monde austère devient un mélange de couleur et de beauté.


Le verre entre ses mains, est rempli d'un liquide d'une robe intense Jaune pâle. Les reflets à la lumières donnent des nuances verte, brillante. 


L'odeur du vin blanc, est d'esprit estival et floral. Une odeur de tilleul embrume le cerveau de la Jeune femme avec une approche printanière. Comme une vaporeuse brise d'Automne, on perçoit une odeur d'agrumes qui ravit les sens. La légèreté du tilleul est chassée par l'amertume du pamplemousse et du citron vert. 


La Femme approche son nez du verre pour s'imprégner de ces odeurs nouvelles. Ces odeurs qu'elle n'aperçoit que depuis quelques instants. Elle ne comprend pas. Le vin a-t-il toujours eu un tel parfum ?


Ivre de sensation, le verre s'approche de sa bouche. Celle-ci qui ne reconnaissait plus les gouts depuis long-temps. Aussitôt une sensation d'équilibre remplit sa bouche. Cette ouverture avide de nouveauté. D'exotisme. D'apprentissage. L'harmonie entre l'alcool, et l'acidité du raisin blanc enchante la Femme. 


Pour prolonger le gout du liquoreux jaune, elle le garde en bouche. Le liquide impressionne par la sensation de souplesse qui en dégage. Moelleux, il donne une impression de rondeur qui arrondit les sens. Cette perception donne une attitude guillerette à la jeune femme. Alors que le liquide descend le long de sa gorge, le gout reste encrait plusieurs seconde dans la bouche malgré l'absence de la liqueur.


Alors que la Jeune femme redécouvrait les sensations de la vie, l'Apollon s'approchait d'elle à pas de loup. L'ivresse de la femme, par l'alcool, les sensations nouvelles, et le lâcher-prise hypnotise le jeune homme. 


Pour la première fois depuis un an, les jeunes gens se séduise ouvertement. Simplement. Une rencontre humaine et spirituelle donnait une grâce inégalable à la belle Femme. Elle attendait, le bon moment pour se dévoilé. Elle espérait qu'on lui offre un peu d'ivresse. Ivresse de la vie et des sentiments. Ivresse qui lui apprend, qu'on nous a offert un cadeau. Le plus beau cadeau que l'on puisse faire. Un présent incalculable. Une Existence. Une vie. Dans un moment de folie.

FIN

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