Ma Bretagne

Ce qui me frappe d'abord c'est le ciel : bleu azur côté terre, à peine voilé de blanc côté mer. 9h30, le meilleur moment pour aller à la plage : du sable à perte de vue, quelques joggeurs, quelques promeneurs, le calme surtout qui appelle la sérénité. Le sable un peu gris et irisé brille sous le soleil et on entend seulement le tempo des vagues qui viennent rouler doucement sur la plage. Deux cormorans se sèchent sur les rochers, piquant parfois une tête dans l'océan avant de ressortir, indifférents à l'activité humaine. Au loin quelques pins s'égrènent sur la côte la faisant ressembler à une station balnéaire du sud, sans la fraîcheur de l'air et les toits en ardoises on s'y tromperait presque ...

Près de moi, les rires des enfants, de mes enfants, qui courent sur cette plage que j'ai moi-même foulée si souvent à leur âge. Mettre les pieds dans l'eau glacée, s'étonner de la voir si limpide près du bord, courir encore pour ne pas se faire mouiller par une vague plus grosse. Ramasser des coquillages, une fois, deux fois, cent fois pour décorer le château de sable. Respirer l'air marin, sentir la faim venir, celle des jeux au grand air qui creuse l'estomac. Rappeler tout son petit monde pour rentrer manger un croissant. 

Avant de partir, jeter un dernier regard sur la mer et se promettre de revenir très vite. Après 28 ans passés ici, on pourrait croire que je m'en lasserais. Pourtant chaque fois, la même émotion, la même pensée : Dieu que j'aime ma Bretagne !