Ma Mère.

hemalia

Le souvenir d'une Terre qui vous a vu naître...

J'ai quitté la Mère qui m'a vu naître. J'ai tourné les talons sans un seul regret, assoiffée de découverte. Conduite par ma curiosité, hypnotisée par les grandes villes pleine de lumières. Mon cœur s'est resserrer quand j'ai compris que la Mère que je ne comprenais pas m'aimait au point d'accepter mes coups et de m'offrir malgré tout son amour inconditionnel.

Loin d'elle, je ne peux m'empêcher de fermer les yeux et de me souvenir de ses baisers sur ma peau, de ses caresses aux effluves salées d'air marin qui me rassuraient tant. Ses fruits gorgés de soleil et de larmes. Mon cœur s'emballe, ma tendre mère me manque.

Il m'arrive le soir d'entendre ses appels: nos "chanté Nwël", les rythmes endiablés du Carnaval et le souvenir de ce délicieux "matoutou" plein de saveur qui pouvait réchauffer n'importe quel cœur enclin à un chagrin d'amour. Me voici triste, cette nostalgie me ronge... Ma mère me manque.

Je repense à son éternel bleu. Le bleu de sa mer qui m'accueillait tantôt d'un baiser, tantôt d'une gifle salée mais quoiqu'il en soit j'aimais me retrouver en son sein, j'aimais sentir sa présence autour de moi. Ici, je suis dans une cuve de terre, emprisonnée pour avoir tenté de la fuir. Je suis hantée à présent par son fantôme et je compte les jours, les heures qui me sépare de sa mère. Envieuse de ceux qui n'ont pas pu quitter mon île...


Je suis partie pour te fuir Mère mais à présent je suis pressée de te retrouver.


Hémalia

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