_ MAAMA [16]
camille-de-vaulx
16.
Les débordements
Le goût de tes lèvres Marie manque à mes dents. Quand elles pulpaient dans ma bouche, quand elles fendaient, quand elles pétaient.
Encore je te vois, dans des avants, des passés gris déjà :
les moments où elles se percent, où je te bois au goulot. Ta bouche au bouchon.
Ton rouge fonce et coule, il colore ton menton blême. Safrane ton visage délavé, cassé-passé à la machine.
Trouée mon amour, tu débordes. Reviens à l'assaut de mes baisers, coincée dans l'appétit de mes bras. Le sang gicle et te trempe.
Tu m'allumes gaiement salope, dans le fond de tes yeux un verre de trop. Toi la goule, tu m'enfièvres les poings.
Essuie-tout, son corps absorbe ma salive.
Mes crachats.
Elle, elle courbe les siennes.
Et râle.
Tes fringues, des chiffons maintenant. Le jeu je l'entame, excité. J'avance, et tu reflues mon cœur.
Entre tes fesses le drap plisse, râpé. Ton corps gauche souffle et se froisse : se casse contre le mur.
Et ta gueule désarticulée.
Je rugis et tu miaules dans le coin.
Te ramasse et t'invite sur la piste. Tu résistes, tu contestes, décélères : tu fais évacuer la salle.
Puis flanches enfin.
Toi pâlotte entre mes pattes, nous dansons nus. Et tu valses, chaloupe, ivre presque à travers la pièce.
Te dé-hanches dans un cri.
La gueule enfarinée de lumière blonde, tu cabriole en bord de lit. Abandonne des lambeaux de peau aux quatre coins.
De la tôle sous mes doigts chiffonnée. Je t'enroule : et te plie, cuite
Autour de ma.
Sandwiche entre mes mains tes seins.
Mousse, coule sur toi : pute.
Et à l'oreille, je te murmure tout bas :
_ Bien fait pour toi.
Le goût de ta peau Marie manque à mes doigts. Quand la nuit, je te pétrissais mon ange. Quand nous duelions, amoureux, jusqu'à la défaite.
Jusqu'à ce que je m'écroule mollement dans ta chair, épuisé de t'avoir aimé.
Tu me manques Marie chérie.
Je t'aime.