_ MAAMA [23]

camille-de-vaulx

Un homme qui perd sa femme en couche se retrouve face à face avec un gosse assassin.

23.

Indélébiles

 

Tu vis Marie.

Les femmes mortes sont immortelles. Elles s'abîment encore le fantôme à courir le cul de leurs amants, pour les regarder pleurer 

Elles blousent le monde : sont christiques, les filles. Charognes.

Elles habitent les cadres, les cadavres, le visage en poussières. Respirent à travers les traces de lèvres faites sur le verre : par un con crédule et qui aime, encore.

Vous menez les hommes à la peine, et les gosses au sevrage. Reines, de vos cuisses vous construisez le monde, expectorez du bas des cœurs nouveaux pour vous chérir, pour vous aimer.

Alors on vous chérit, puis on vous aime : nous vous prions déesses.

Vous êtes tout puis n'êtes plus rien. Vous créez, drôlesses, du manque : la famine et le festin.  

 

Les mères meurent pour ne plus avoir à mourir, elles sont couardes les gonzesses femmes. Elles lâchent derrière la vie pour éviter le mur d'en face : se cachent-cachent dans le noir, et vivent éternellement

en les cœurs malades.

 

Elles crèvent déjà, elles crèvent enfin :

_        Je n'ai plus rien à perdre parce que je n'ai plus rien à jouer.

On se débrouille avec ça, nous les seuls nous les tristes. Avec ou plutôt sans ces milliers de mères égoïstes.

 

Nous les vivants vivons nos vies les yeux en miettes : nos corps de veufs grumelés des tessons de nos larmes sèches.

 

Marie tu n'es pas morte,

et chaque jour tu me tues.

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