Mais la vie me retient...
Seule ou bien esseulée,
En cette douce fin d'année,
Mes idées changent de couleur,
Se ternissent autant que le cœur.
Je regarde tomber la neige
Tel un animal qu'on achève :
Je veux un rouge immaculé,
Et dans sa flaque me noyer.
Pendant que fêteront Noël,
La plupart des autres gens,
Moi j'userai de mon scalpel,
Moi je ferai gicler le sang.
Mais la mort ne veut pas de moi,
Elle ricane là, juste derrière,
Mais la mort est une sorcière,
Qui ne me laisse nul choix.
Mon errance entre les murs,
Et mon reflet pour seul ami,
Pendant qu'ils crieront à minuit,
La joie d'une année terminée
Et l'annonce d'une aventure.
Et je me vois sous l'eau glacée,
Sous une douche sans cotillons,
La tête en arrière renversée,
Une bonne année... sombres cons !
Dans le vide je saute encore,
Au creux d'un cauchemar ou deux,
Mais c'est en vain, mais je m'en sors,
La vie me sauve et me retient,
La vie, cette pute ou putain…
Ô Père Noël si tu m'entends,
Va donc crever sur le bucher !
A moins que tu ne m'offres enfin,
La dernière page que je désire,
Et le tout dernier des soupirs,
Un point final sous le sapin,
Et que sous le feu d'artifices,
Je tombe enfin, et puis périsse,
Offre moi la mort en cadeau,
Et son éternel repos.