Maison
Lorena Arnoux
Mon foyer n'est plus ma maison,
Il n'est qu'un trou béant où l'on s'y jette.
Je repasse son linge comme si elle était là…
À la maison.
Plus rien ne se ressemble,
Surtout pour dire que plus rien n'est pareil.
Je suis comme un appareil,
Je suis en autopilote,
J'aspire à ce jour,
que l'on me livre ce satané bonheur à ma porte.
C'est le démenti qui m'anime,
En attendant qu'on l'a réanime…
Le chagrin qui mûrit,
Le corps qui pourrit.
Plus rien n'a la même odeur,
Les sentiments ont changé,
Les sensations ont tourné.
Papa est devenu sombre,
Un trou noir s'y trouve au fond de ses yeux,
Il grandit petit à petit,
Il noircit en soufflant sur les bougies de son enfer.
Mon cœur s'alourdit,
Il flotte pourtant à la surface du puits,
Il bat au rythme du silence macabre qui résonne et qui m'assomme.
Je suis dans une frénésie de douleur à l'agonie,
Nous restons dans l'affligeant déni,
Il nous va si bien qu'on n'ose l'ôter de nos esprits,
Il nous tient en vie,
Dans l'espoir que l'on porte à tout prix.
Je suis en crise,
Je me dissous,
Je lâche prise,
Je crève de vous,
Je me brise,
Comme on dit, « Je suis au fond du trou ».