Marla...

Anaël Petit

Marla…

J'ai vu une femme pauvre dans la rue

Sur le pavé, dans l'eau de pluie, elle était nue

J'ai essayé, j'ai essayé de l'habiller

C'était comme un cadavre avec une robe de mariée.

Et j'ai voulu l'aider, j'ai voulu la sauver

Mais elle, elle s'enfonçait, elle s'enfonçait...

Elle avait pas vraiment froid, elle avait pas vraiment chaud

Et elle n'avait jamais rien vu de beau.

Elle avait tout détruit, elle n'avait plus d'espoir

Mais au fond elle était libre, libre dans le noir

De tout ce qu'elle avait, rien avait de sens

C'est vrai c'est con la vie quand on y pense...

Elle n'était pas sa maison, ni son travail, ni sa télé

Et tout ce qu'elle possédait un jour l'a possédée

Femme pauvre ne veut pas toujours dire pauvre femme

C'est ceux qui l'ont compris que l'on condamne.

Alors j'ai tout laissé aussi, abandonné, j'avais ma dose

Parce que tout c'est rien, mais rien c'est quelque chose

Libre dans mon trou, dans la boue, j'ai oublié la pluie

Et sans plus rien sentir, laissé filer ma vie...

Aux côtés de la femme qui n'était qu'un reflet

Ecroulé dans la rue comme un pantin défait.

Ou l'on va, ce qu'on veut, n'est qu'un rêve surfait,

A nous de décider ce qui, un jour, est vrai.

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