Médusa

la-musique-de-l-ame

12/04/2020

Victime de la jalousie humaine et emprisonnée par eux, je finis par m'échapper de la geôle qui devait me retenir jusqu'à mes dernières heures. La vengeance au coeur, mon fidèle serpent au bras et lanterne au poing, j'arpentais sans relâche les rives du Thérain à la recherche de mon ancienne demeure, quand enfin je la vis, majestueuse et restée telle que dans mes lointains souvenirs, mystérieusement épargnée par les ravages du temps. Imposante, envoûtante, vivante. Mes forces revinrent et j'avançai sous les yeux figés de ses gardiens, ces gargouilles changés en pierre par mon propre regard, la mort dans l'âme, seul salut possible face à la folie meurtrière des hommes. Il était maintenant temps de les sortir de leur sommeil séculaire...

- Je m'adresse à vous, statues qui furent jadis de fiers et braves guerriers, mes protecteurs, mes enfants. Vous qui avez trop dormi, entendez la voix d'une mère revenue sur ses terres pour prendre sa revanche ! Que le feu de la vie parcoure à nouveau vos entrailles et brûle jusqu'à vous libérer de votre cage de craie ! Mes créatures bien-aimées, quittez enfin la torpeur injuste qui vous étreint et voyez la main que je vous tends ! Déployez à présent vos ailes et suivez-moi ! Aujourd'hui nous reprenons nos droits sur le monde et ses mortels.

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