mémo de mes maux par mes mots

Mathieu Cesa

26/05/09

Salut tarpé

Ca fait un bail, chui désolé, mais il est tard, chui fatigué,

C'était sympa, faut l'avouer, bien que tard je, t'ai rencontré.

On a tripé, mais c'est fini, salut l'passé, bonjour zordi,

A 33 ans, c'est aujourd'hui, salut tarpé, bonjour la vie.

Le taf

Ah toi t'es un, problème à part,

Sans concession, je t'ai haï.

En fait c'était, moi le connard,

Je veux qu'on se, réconcilie.

Miss clope

Reine des putes, je te salue,

Fourbe à l'extrême, tu m'as bien plu,

Et ce n'est pas, sans nostalgie,

Que je te dis, que c'est fini.

Un corps des âmes

Elle est bien là, cette enveloppe,

Pas d'erreur il, y a même une clope,

Mais là-dedans, mes chers aïeux,

Mes chers aïeux...

Ainsi va la vie

Je joue avec les mots comme la vie joue avec moi : sans concession, sans scission et sans soumission. Je les tords, les manipule, comment veux-tu comment veux-tu, que je renonce ? Les mots sont comme les femmes. Quand on les accapare ils nous échappent, quand on les fuit ils nous rattrapent. On les contrôle, on les domine, mais toujours dans une certaine mesure, jamais totalement; tout dépénd de la connaissance que l'on en a, de l'intention qui sous-tend l'action, et de l'objet lui-même. Faire des poèmes à quatre sous vaut bien un roulage de pelle en discothèque, un billet publié dans un canard une levrette clandestine volée dans la salle de réunion du boulot, le premier recueil publié une pipe mémorable sous les étoiles...

Ainsi va la vie.

Les mots se disent ou s'écrivent, côté émetteur, se lisent ou s'entendent, côté récepteur. Ce sont des armes à la fois sournoises et magiques, capables des pires atrocités et du meilleur à la fois. A trop jouer je me suis brûlé les doigts, il me reste mes moignons pour pleurer et tripoter mon clavier. Mots non contrôlés, paroles échappées, besoin d'émettre ces mots, ces idées. Mots reçus mais non entendus, mises en garde, attention sélective...

Ainsi va la vie.

Prendre conscience de la puissance des mots, c'est prendre conscience de la dangerosité de l'homme, pour lui même d'abord, pour les autres ensuite.

L'homme hanté par ses propres mots n'est pas libre : il est esclave de ses mots et prisonnier de ses maux.

Signaler ce texte