Mes sons
Patria Campos
La profondeur d’une maison élevée par le ton grave d’une voix qui dessine en accords le chemin qui nous y amène. Car nous cherchons tous à y aller, à y retourner. Nous souhaitons tous retrouver notre maison, celle qui abrite tout ce que nous savons déjà mais dont nous ne sommes pas conscients. La maison de nos rêves qui n’est autre que celle de nos âmes, mélancoliques de cet endroit qu’on leur a imposé de quitter.
La plupart d’entre nous ignore par où commencer… où démarre ce chemin. Mais cette voix velours l’a déjà découvert et elle s’y ballade pétillante avec l’innocence de celui qui lèche ses doigts de plaisir.
Elle n’est pas pressée, alors elle nous invite à trouver le notre en nous prêtant quelques accords et changements de tons à contre temps en espérant que nous sachions saisir l’occasion de percer le voile et d’entreprendre enfin ce chemin.
Elle n’est pas pressée, et dans sa ballade elle passe son temps à regarder par la fenêtre à la recherche des notes qui fassent scintiller le cœur, qui fassent de la nuit un aplat noir, qui accablent les chaleurs fautives, qui retiennent les frères, qui évaporent les mares, qui touchent des mains, qui fassent fondre le liquide, qui nous ramènent à la maison.
À la profondeur de cette maison où, assise sur un cheval, je l’attends pour lui dire que je suis venue la rejoindre.