Métamorphoses, de Christophe Honoré
Alice Grenon
C'est tellement rare quand un de vos réalisateurs préférés traite un de vos sujets préférés. Autant dire qu'il faut sauter sur l'occasion !
Replaçons le contexte : Christophe Honoré a réalisé Les Chansons d'Amour, La Belle Personne, Dans Paris… et d'autres. Des films humains et pleins de poésie que je ne peux que vous conseiller. Quant à Ovide, c'est donc l'auteur des Métamorphoses, un gros bouquin qui compile des légendes grecques sur des gens ou des dieux qui se transforment, pour la plupart en animaux.
Là, vous êtes à la page.
Donc, Honoré revisite, bien évidemment. Ne vous attendez pas à voir des mecs en toges et spartiates avec des lauriers sur la tête. Non non. Ici Jupiter est un BG en jeans chemise et Bacchus un mec à l'arrache - mode slip et chemise hawaïenne -. C'est un peu déroutant. Au départ, on a du mal à comprendre qui est qui, voire même le sujet du film. Mais on se laisse vite prendre par le scénario bien ficelé, qui nous invite à suivre les tribulations d'Europe, une jeune mortelle enlevée puis abandonnée par Jupiter.
Quelle bonne idée d'amener ces légendes antiques jusque dans le monde d'aujourd'hui ! On se prend à vouloir nous aussi croiser le chemin d'Orphée et des autres. Les histoires se finissent inévitablement mal, bien sûr - la mythologie grecque n'est pas réputée pour sa tendresse - mais la perspective d'une évasion, d'être choisi par un dieu et initié à un monde secret, inconnu de la plupart des mortels est assez alléchante. Non ?
En tout cas moi pour ça, je veux bien défier 10 fois Junon et finir en génisse !