Métaphysique du mur
bamchri
Métaphysique du mur.
Un mur a en tout espoir une épaisseur finie. "Aller droit dans le mur" a pour problématique deux aspects graves:
le premier étant la mort, donc l'abandon de tout espoir futur, le second, dans le cas d'une survie ou d'une ténacité (ici la plus souhaitable) devient donc l'épaisseur du mur à traverser... Ainsi que sa densité, la vitesse de progression de l'objet: la société!
L'épaisseur du mur se concevrait par la quantité d'erreurs encore perpétuables et sa densité par la nature de ces désastres. L'effort requis pour parvenir à l'extrémité se calculerait grâce à l'élan de l'objet dont l'énergie proviendrait des acquis, dans notre cas, mal exploités propulsant au travers de cet échec et diminués par la contrainte physique de l'écrasement...
Nous espérons dans notre cas précis évidement qu'un reste d'énergie persiste pour l'éloignement du dit obstacle une fois la tragédie dépassée.
Mais avant de concevoir le mur comme un chaos, car certains diront que ce qui le précéda puis ce qui le suivra risquent avec recul d'être insipides, concevons l'espace franchi et l'espace à franchir puisqu'il n'est question que d'avancée.
L'histoire et les projets ont souvent l'aspect fade de l'irréel, de la fiction, de l'empirisme laborieux et impalpable, du conte et de la promesse... parfois de liberté, de fantasme ou de paradigme. Pour ceux qui ont l'expérience et maîtrisent le souvenir, pourtant ce "vide" est le plus précieux...
Le mur d'ailleurs n'existerait pas sans le vide, de même il n'existerait sans l'objet et pis... il existe à coup sûr en autant d'exemplaires qu'il y a d'élans! l'hypothèse que le premier aspect triomphe (donc la mort de l'humanité) donne lieu à ce que la forme animale la plus sensible (le chimpanzé en ce moment) lui succède... et peut-être est-ce arrivé maintes fois dans les vides précédents.
L'aspect intermédiaire consistant à ce que le mur soit impénétrable et qu'il oblige l'objet, le sujet percuteur à repartir dans l'autre sens revient au même à ceci près: aller à contre temps est encore plus impossible que de traverser le chaos.
A moins que l'insurmontable soit d'admettre de repartir en arrière, que le mur percuté, la société reparte d'où elle est venue. Dans ce cas, le contenu de l'obstacle n'a pas à être analysé. Mais comprendre...
Le croyant dira que c'est cette quête qui a attiré le mur. Si le mur était interminable, notre vocation de nous y incruster résumerait à point nommé l'au delà: chaotique et infini.
Et le mur de renvoyer des vibrations.
Vibration la plus notable, l'humanité serait un flux perpétuel plongé entre la vie physique et la mort omnisciente. Tout cela expliquerait les voix, les esprits, les apparitions ou les tunnels qui mènent à la lumière...!
La vie projetée, de la même manière que l'on croit prendre plaisir (saisir le plaisir) à se frotter les yeux... nous développons en réalité une satisfaction (supplémentaire) au fait que nous devons nous frotter les yeux pour que les encombrements ressortent à leur surface et se logent dans le coin pour les ôter. Les gestes instructifs nous sont plaisants parce qu'ils promeuvent notre vaillance, notre existence. Et par cette existence seule, nous avons la certitude que ce plaisir perdurera. La persistance du besoin assouvissable telle une drogue rend notre être supportable, voire délectable.
Cette sensibilité n'est faite que de mémoire qui, lente à désassimiler nous fait présenter un manque de ce qui nous fait défaut au fil du temps. Quand la mémoire se vide entièrement, la sensibilité, l'âme, la conscience n'ont plus cours; pourtant cette sensibilité - mémoire n'est qu'un phénomène physique d'écho, d'onde, de vibration, de résonance... électriques et incapables d'interactions transcendantales, immuables avec saint esprit ou morale, intelligibilité divine...
En dehors du chaos si temps est que l'objet survive à sa propre mort! Ou la vie en attente aurait pour vocation de s'accrocher comme le spermatozoïde à l'ovule ; ainsi l'humanité aurait pour destin de s'accrocher à quelques états qu'elle puisse, physique, temporel, spatial, énergétique.