Rocky

la-musique-de-l-ame

12/02/2020

Tu es le second que je quitte, mais je te laisse en de bonnes mains. J'adorais tes pitreries, ta tête d'éternel premier de la classe. Qui aime bien châtie bien dit-on. En ce qui me concerne, ça n'a jamais été aussi vrai qu'avec toi. Je t'affublais de tous les sobriquets et tu les portais si bien. Ta "mère" bondissait chaque fois, mais passée la surprise je crois qu'elle n'en pensait pas moins. Je me souviens de ce jour où nous t'avons recueilli, de cet instant où je t'ai choisi, toi le moins agité d'entre tous, immobile, impassible. Je me souviens de ton regard intense, sincère, supplicateur, combien tu tremblais sur mes genoux et sous mes mains, pauvre de toi ! 

Aujourd'hui, après dix années tu ne trembles plus, quelle joie ! Quel chemin nous avons parcouru ! Mais tu te couches toujours à mon appel, avec cette distance de sécurité irréductible et infranchissable face à une main masculine qui t'a jadis malaimé, quelle tristesse ! 

Je pourrais te serrer longtemps dans mes bras que ça ne suffirait à montrer toute l'affection que j'ai pour toi, mon Poilthazar, ma barbe blanche, mon Freine-sec, mon Rasta-croquette, mon truffosaure, mon Power-moustache, mon croc brun...

Voyou t'attend déjà, mais ne sois surtout pas pressé de le retrouver ! Continue d'inonder le monde de tes bêtises innocentes, de tes réactions inattendues et pourtant si justes, de tes expressions à mourir de rire, de ta tolérance presque humaine...

Et jusqu'à ce que les Anges te rappellent à eux, veille bien sur ta mère autant qu'elle continuera de prendre soin de toi, mon chien adoré, mon Rocky.

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