Mon ami Paul

Saladedefruit

Notre histoire a commencé à la sortie de mes études. De longues études passionnantes et fastidieuses qui ne m’ont absolument pas menées vers le (s) métier (s) que j’exerce aujourd’hui. (Oh, ça va hein, que celui dont le métier est en parfaite adéquation avec le contenu de ses études se manifeste – à part médecin, prof ou coiffeuse (tiens ça me rappelle quelque chose), c’est pas si évident !)

Rencontre donc après plusieurs années de glande et/ou de travail acharné (ça dépend de quel point de vue on se place et de la période des dites années). Rencontre forcée. Je pensais ne pas avoir à le fréquenter le Paul. Je pensais pouvoir l’éviter, l’ignorer même. C’était sans compter sur la dure réalité qui attend les jeunes diplômés fraichement tombés du nid douillet estudiantin (certes, désargenté le nid, mais douillet, tout de même : pas de pression, peu de contraintes, du temps, de la liberté = le bonheur en somme).

Alors que le monde du travail me fermait toutes les portes, sans même regarder ma trombine et encore moins mon CV, Paul lui me tendait les bras. Des bras grands ouverts. Des bras flippants, mais accueillants.

Alors j’ai succombé. Non pas qu’il soit attirant, le Paul, loin de la même. Mais il a su me rassurer (au début ), il a réussi à me faire croire qu’il pouvait faire quelque chose pour moi. En quelques menues semaines c‘était plié, j’entamais une relation passionnelle et destructrice avec lui. Sans aucune idée de ce qu’il allait se passer.

Les débuts, comme toujours, ont été plutôt agréables. J’me suis sentie prise en main, soutenue. Et très vite, j’ai déchanté. Décidemment, tous les mêmes. Il m’a déçu, n’a pas été à la hauteur. Il ne répondait plus à mes attentes, se cachait derrière des excuses bidons, m’envoyer à droite, à gauche, chercher des informations qu’il était devenu incapable de me donner. Il s’est transformé, devenant de plus en plus absent, inutile.

Je l’ai quitté un mois de janvier. Notre relation devenait impossible. D’autant que j’avais trouvé mieux ailleurs et que le cumul des deux était désormais impossible.

Je pensais en avoir fini avec Paul. Mais rien n’est jamais définitivement fini avec lui. C’est trop mal le connaître. Il s’arrange pour toujours rester dans un petit coin de ta tête, de ton esprit, de ta vie. Il ne s’absente jamais vraiment. Sa présence est à là, latente, insidieuse.

Et, après 11 mois de séparation, le couperet tombe: j’ai été obligée de renouer avec Paul.  J’étais contente de le retrouver, il faut le dire. Nos re-débuts ont, à nouveau, été plutôt positifs. Nous nous étions quittés depuis longtemps. Il y avait comme un coup de jeune, de neuf sur notre relation.

Foutaise que ce fut. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, nous retrouvions nos vieux travers, les problèmes de pognon en plus.  Incompréhension, manque de confiance mutuelle. 6 mois après nous nous séparions à nouveau. Il m’en demandait trop, beaucoup trop, par rapport à ce qu’il me donnait.

Depuis, cela fait bientôt 2 ans, nous nous ignorons ouvertement. Parfois je pense à renouer avec lui. Mais je sais que ce sera compliqué. Et même s’il me dépannait bien, en période de friche, je ne veux pas avoir à compter sur ce viel ami.  Il n’a pas été le meilleur que j’ai eu. Le Paul E.

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