Mon amour

Je veux juste que tu saches que tout ce que j'ai vécu avec toi, depuis le début, constitue le panel de mes plus belles découvertes, de mes plus beaux souvenirs. Et si c'était à refaire, je le referai, sans hésitation. Rien que pour le plaisir de ressentir ta présence dans chaque parcelle de mon corps. Alors tu pourras bien dire que l'amour est éphémère mais j'ai la preuve qu'il ne l'est pas assez. J'aurais beau dire que j'en veux au temps, qu'il essaie de me priver de ce que je désire le plus au monde, il m'est impossible de m'en plaindre ou de regretter: c'est grâce à lui que nous en sommes là aujourd'hui.

C'est peut être malheureux, après tout ce que nous avons traversé, de voir que ça change si vite, qu'il n'y a aucun moyen de rectifier le tir ou de s'en sortir dignement. Tout ce que tu m'as laissé c'est un peu d'espoir et des souvenirs à s'en briser les cœurs. Mais si ça nous blesse c'est que ça a compté. Ça veut simplement dire que la sincérité de nos modestes mots pouvait, avec force, montrer quelques horizons inconnues, mais pourtant bien réelles: notre destinée. Mais on ne n'y a pas assez cru, on a doucement appris à se déchirer avec des mots d'amour et des baisers enflammés. Ça ne ne nous suffisait plus. L'amour ne nous suffisait plus. Après avoir connu l'apogée, il nous fallait quelque chose d'un brin plus profond. On a tout de même chercher à trouver ce qu'il nous manquait, en nous. On a chacun donné de sa personne, on s'est vidé, on s'est livré au diable mais ça n'a rien donné. Le résultat est le même, nous nous retrouvons à parler des temps anciens, du temps révolu, puis on se surprend à sourire. Ça n'était pas une histoire commune. Pour une fois, nous nous étions donnés la force de construire quelque chose. Quelque chose qui nous désirions réellement, ça n'était plus un mirage, plus un rêve. Nous avions réussi à bâtir notre amour du début à la fin, pour la première fois, et à la seule force de nos cœurs.

Et c'est bien trop romantique pour être réaliste, bien trop beau pour être vrai. Il fallait forcément une faille, une faute, un élément perturbateur. Et ce fut moi. Je sais que j'ai tous les torts dans cette histoire. Je n'ai pas su t'écouter parler, j'étais trop occupée à calmer mes sentiments. C'en était trop pour moi. Je ne suis pas habituée à ressentir tout ces flots d'amour, je n'étais pas prête à ça. Pourtant c'est tout ce que j'avais voulu vivre, mais je n'étais pas consciente de la puissance avec laquelle ça s'encrait en nous. Tu faisais partie intégrante de moi. Alors, comme toujours, j'ai pris peur et j'ai préféré m'enfuir avant d'être dépassée par mes ressentis. Je n'avais pas compris que c'était ça justement l'amour, ressentir toujours plus d'émotions, devenir plus sensible encore, et rencontrer des sentiments qui m'étaient jusqu'à présent inconnue comme le désir et la peur permanente de se retrouver seule un jour. Mais je ne voulais pas de tout ça, ni de tout ce qui accentuait mes peurs. La peur de la perte, de la déception, de l'autre. Alors oui, je me suis enfermée. Je suis redevenue hermétique. J'étais devenue trop différente, trop émotive, trop amoureuse et mon indépendance ne supportait pas un tel changement. Je ne supportais pas ça.

Alors je m'excuse. Du plus profond de mon être, de mon âme, de mon cœur. Je m'excuse d'avoir détruit tout ce qu'il nous restait de beau et d'avoir anéanti ce qu'on aurait pu encore créer. C'était pourtant tout ce que je désirais depuis toujours et que tu m'avais donné la chance de vivre. Merci de m'avoir appris à aimer. Mon amour ne sera toujours qu'à toi.