Multifétichisme
la-musique-de-l-ame
Aujourd'hui c'est sur sa natte que je m'attarde, une natte courte, tressée haut depuis l'arrière de sa tête. Je me vois la prendre à pleine main et la tirer vers moi, sa gorge déployée, un sourire en coin. Je repense à tous ses "rires gras" que j'imagine se transformer en profonds soupirs et en râles rauques, l'échine délicieusement courbée, sa croupe collée contre mon bas-ventre. Je la regarde remuer son fessier sous une jupe courte, beige, surmontée d'un pull-over rose. Une paire de petites chaussures à talon brunes et vernies accentue sa démarche chaloupée, indécente, les pointes arrondies claquant de leur bruit sourd sur la moquette. Enivré, l'esprit lié, fétichiste, j'en viens à souhaiter qu'elle me marche sur les pieds ! Pour sentir le poids de ces appendices sur mon corps, puis l'écouter se confondre en excuses, la voir se liquéfier d'embarras, ou peut-être recommencer... Elle s'assied près de moi, le tissu de sa jupe remonté au moins à mi-cuisses, les motifs jusque là cachés de son collant rendus visibles, impertinente ! Mon esprit tourne fou, fou à lier. Mes mains tremblent, comme appelées. Elles hurlent, supplicatrices et désespérées, de pouvoir se glisser sous cette jupe, révéler ce qu'elle recèle encore de mystères et de merveilles en la relevant jusqu'aux hanches. Toucher son nylon, m'abreuver de ses fibres, les caresser comme une seconde peau, pétrir son arrière-train outrageur, c'en est trop !
Je bondis de ma chaise. De surprise elle en fait autant. Sa chaise se renverse. Déséquilibrée et avec mon concours elle se retrouve ventre au mur, en appui sur lui comme avant une fouille au corps. Je me presse contre elle, pose mes mains avides sur ses cuisses et les déplace sans attendre. Elle se débat à peine. Je respire haletant le parfum au creux de son cou à mesure que mes extrémités remontent le long de ses jambes, agissant comme des capteurs d'envie, des amplificateurs de désir, jusqu'à découvrir entièrement son cul large et rebondi. J'expulse un soupir de bien-être et de jouissance à son toucher, les mains comblées. Elle cesse sa fausse résistance. Je pose un genou au sol en caressant ses membres inférieurs par l'avant, m'imprègne de ses quadriceps imposants, redessine ses rotules sous leur voile noir, dévale ses tibias fins et rectilignes pour finir ma course sur ses chevilles. Je touche enfin le Graal des doigts, ces chaussures vernies que je frôle, tâte comme une paire de souliers de verre, fragiles et divins. J'imagine ses pieds nus sous le cuir, passe au-dessus de ses orteils et remonte par les boucles jusque ses talons, prisonniers dans leur écrin, le tendon d'Achille frémissant sous ma main. La réalité m'échappe complètement, emporté par un flot de sensations et de délices indescriptibles, le paradis à fleur de paumes. De plaisir et d'abandon je laisse choir mon front contre son séant. Sa jupe est redescendue. Je remonte alors ses mollets, sillonne l'arrière de ses genoux, escalade ses cuisses en V pour découvrir à nouveau ses deux amas de chair opulents. Son string bleu cyan dévoilé, je fourre mon visage au creux de sa raie tout en pétrissant ses globes, lentement mais fermement. Je hume, embrasse, mords cette barrière d'élasthanne comme pour la manger, la traverser, aspirer son érotisme caché. Mon sexe me fait mal tant il s'est durci. Je n'en peux plus. Je descends machinalement son collant sous ses fesses, me relève et épouse son dos tandis qu'une de mes mains part à l'assaut de son soutien-gorge. Tout s'emballe. J'extrais un sein de son logement pour constater que son téton est aussi raide que mon membre, maintenant libéré et pressé contre son postérieur. De mon autre main je viole son intimité. De la sienne elle m'introduit, la fente humide. Elle se cambre et m'avale jusqu'à la garde en empoignant mes cheveux. Le souvenir encore brûlant des émotions qu'elle a fait naître, la tentation dévorante de m'y replonger alors que je suis happé par un fourreau à ma taille, la mélodie de son cul flasque heurtant mon bassin pareille à celle de ses talons sur le sol... Je crache mon excitation sans retenue. Les secousses dont ses jambes sont victimes en même temps que moi me font reprendre conscience. Je suis assis à côté d'elle. La fin d'un rêve éveillé.