Myth Stencer, Doigts de Brume

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Là où l'Ombrelien nous a mené...

Si Myth Stencer avait su dans quel ennui elle mettait les pieds, elle ne se serait jamais autant apprêtée pour cette désagréable entrevue. Soupirant, elle regarda d'un air morne la vapeur des conduits d'aérations qui s'élevait en longs serpent brumeux entortillés autour des jambes des passants.

- Après tout dépend effectivement de l'état des marchés financiers. Rien ne nous prouve qu'une nouvelle crise des subprimes ne vienne pas bouleverser l'ordre précaire durement instaurer par un Concordat faiblard mais…

Myth bailla à s'en décrocher la mâchoire. Son interlocuteur, un jeune et brillant Lutonien plein d'avenir, interrompit son exposé.

- Excusez-moi, ma conversation vous ennuie ?

- Précisément, répliqua Myth en se grattant le décolleté. Vous avez manifestement mentit sur votre profil Spincer en écrivant : drôle et plein d'humour.

- Nous n'avons manifestement pas le même sens de l'humour... Et vous, que faîtes-vous dans la vie, madame ?

Myth allait répondre mais il y eut un cri dans la foule. Sur les quais du spatioport, la brume exhalée des recycleurs venait de se condenser en un énorme tentacule. Ce dernier s'était saisit d'un bedonnant galaxien, rose en chemise à fleurs. Ce dernier, secoué comme un cocotier, voyait ses poches cracher biens et spatiocrédits, qui disparaissaient sans bruit dans la brume vivante...

- Par le Grand Centrale, mais…, balbutia le Lutonien.

Enfin un peu d'action ! Un sourire carnassier illumina le visage élancé de Myth. Elle se leva, renversa la table pour faire bonne impression, et claqua avec force sa botte antigrav' sur la banquette du restaurant. Farfouillant dans son décolleté, elle dégaina son hurleur.

- Mon boulot ? C'est simple bébé, je suis une Cometgirl !, dit-elle sans un sourire.

Et elle se rua hors du restaurant.

Evidemment, sans payer.


Cometgirl !, les aventures de Myth Stencer.

Myth Stencer dans Doigts de Brume !


- Callgirl ?

Cometgirl !, bon sang ! Espèce de mollusque décérébré !, jabota Myth dans le bureau du shérif.

- Eh oh, ça va, hein ! Je suis hermaphrodite, moi, madame, pas besoin de toutes vos saloperies d'échanges de fluides à vous les herbivores !

- Pseudozhommes.

- C'pareil !

- Nope.

Soupirant, le gastéroshériff se remit à sa déposition.

- Donc, Mademoiselle Myth Stencer, Pseudoterrienne de rang 5, fait irruption au spatioport de Lenon en brandissant un hurleur chargé en position létale qu'elle braque sur la foule en hurlant : bah les pattes sale fumée cleptomane… Vous avez un permis au moins pour ça ?

- Pour ça ?, demanda Myth en pointant sa poitrine qu'elle avait... Eh bien, tout à fait normal. Le shérif leva les yeux au plafond.

- Non, votre hurleur ! Cette arme sonique disruptrice interdite par le Conglomérat depuis le 6e impact ?!

- Bien sûr !, répliqua Myth en se saisissant prestement de l'arme.

Elle produisit ensuite son permis ainsi que sa licence X de chasseuse de prime et de toute forme de vie connue. Et inconnue. Le shérif ouvrit des yeux ronds.

- Une chasseuse de prime ? Assermentée ?! Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt !, s'exclama-t'il en souriant. C'est votre vrai âge ?, demanda-t'il en rendant la plaque. Parceque vous pourriez être ma petite fille et je ne suis même pas en âge de m'autoféconder...

- T'occupe !

Myth s'alluma un cigare. Elle s'approcha des persiennes et jeta un œil sur la ville. Perdue entre deux étoiles, le spatioport de Lenon faisait peur à voir, avec ses petites ruelles crasseuses, ses bars à prospecteurs minables. Un peu plus bas dans la rue, un robot déglingué jouait un spaciojazz du siècle passé.

- Un ombrelien, le gars que vous avez essayé d'arrêter..., reprit le shérif. On a de plus en plus de problèmes de vols et de petite délinquance depuis l'arrivée des cargos de réfugiés d'Adryn !, dit le gastéroflic en s'approchant.

- Il y a toujours la guerre là-bas ?

- Le triumvirat s'est reformé, mais les gens n'ont plus confiance. Malgré le soutien du Conglomérat, les Éveillés ont de plus en plus de poids dans les décisions politiques. La planète est en guerre depuis des générations, et chaque générations est encore un peu plus bête que la précédente. Ceux-là, par exemple, ont choisit de ne pas vénérer le même Dieu ! Quelle connerie, les Dieux c'est comme la politique, personne n'y croit mais y'a intérêt de faire semblant !

- Les gens ont raison de se barrer...

- Et venir polluer nos habitats civilisées ? Certainement pas ! Le mieux serait que ces barbares restent se bouffer entre eux ! ‘voulez vous charger d'cette affaire ? Je sais où se planquent les voleurs, mais mes hommes ne peuvent pas intervenir : les réfugiés sont protégés par le Conglo' !

Myth souffla la fumée de son cigare. Le Sproutnik amarré aux docks non loin, avait bien besoin d'un bon entretien, sans compter les carbibulles pour le prochain voyage ! Sans ça, elle n'aurait plus qu'à pédaler entre les étoiles pour avancer, et hisser les voiles solaires… Et Myth était souvent sujette au mal de l'espace dès qu'il y avait un peu trop de radiations...

- C'est bien payé, se crut bon d'ajouter le shérif devant l'air hésitant de la pseudoterrienne.

- Vous le faut-il en vie, ce brumeux voleur ?

- M'en fout !, dit le shérif en haussant les épaules. Faîtes preuve d'une justice expéditive, cela m'évitera des frais de dossiers ! Revenez me voir quand vous aurez fini ! Avec son magot, si possible. Histoire de... redistribuer !

- Bien entendu ! L'affaire est dans le sac, shérif ! C'est partit !, dit Myth Spencer en écrasant son cigare.

§

Le quartier des réfugiés occupait comme souvent la partie inférieure du spatioport. Là, entassés pèle-mêle dans d'anciens habblocks du 3e impact ou dans des carcasses méconnaissables de vaisseaux stellaires à l'abandon, les réfugiés, tous des Adrynites, jetaient sur Myth des regards mauvais. Sales, hagards, ceux qui n'étaient dans une attitude franchement menaçante regardaient, rêveurs, les yeux injectés de drimssech, les conduits d'aérations et les tuyaux des recycleurs d'airs qui courraient aux plafonds comme de gros verts gris.

- Salut ma jolie ! Qu'est-ce-qu'on fait toute seule au mauvaise endroit du spatioport ?

Myth ne se donna même pas la peine de se retourner et sortit directement son hurleur calibré en position étourdissante. Elle arrosa copieusement la zone dans son dos d'où provenait la voix et se retourna lentement au son des gargouillis et des vomis qui eurent tôt fait de naître.

Quatre gamins Adrynites électro-tatoués, visages sales et nez morveux, se tenaient le ventre tout en vomissant copieusement contre les murs. Myth s'approcha du plus grand et du plus fort, qu'elle jugea être le chef, lui colla les deux doigts dans le nez et le força à se relever pour lui faire face.

- Alors trou de balle, on pioche ses répliques dans les boulards des années 90 ?

- Aïe aïe aïe ! Lâche-moi, j'ai rien fait !

- J'en doute pas, connard, vu ta gueule... Bon, trêve de plaisanteries, je... L'Adrynite vomit une bile violette que Myth esquiva adroitement. Sans trop savoir pourquoi, elle lui mit un coup de sein.

- Aïe, mais ?!

- Oui, me demande pas, ça paraissait une bonne idée... Bref, vous les petits branleurs, vous avez bien un chef, nan ?

- C'est à dire un chef ?

Nouveau coup de sein.

- Un chef, imbécile ! Tu veux que j'aille chercher le dictionnaire ? Genre un brumeux, plutôt du style Ombrelien...

- Non on n'a pas vraiment de chef, on est plus un genre d'association pacifique de scoot-autogérés.

Troisième coup de sein.

- En fait je vais finir par croire que tu aimes ça ?

- Hu hu hu...

Myth changea le mode de son hurleur et l'écrasa sur le visage du type. Le disrupteur neural émit une note aiguë qui affola tous les êtres à l'ouïe fine du quartier.

- Ecoute le rigolo, tu entends ce bruit ? C'est le chant de ma chatte métallique et ses accents sibyllins te conte la manière dont le yaourt qui te sert de cervelle va te squirter par le nez si j'appuie sur la détente... Capito ou tu veux la notice ?

- Humpf comprif !

- Alors tu vas gentiment me conduire à votre QG que je puisse parler au cerveau de ta bande, les autres organes ne m'intéressent pas !

§

Alors que Myth ne pensait pas pouvoir descendre plus bas dans les bas-fonds du spatioport, le loubard l'amena au fond, au fond du fond de la station. Là, les restes des vaisseaux ne tenaient plus que par de fins organes de plastobéton, d'armatures métalliques rouillées et grinçantes. Un vent, échappé de recycleurs percés, sifflait en permanence. Les moteurs à gravité étaient si éloignés que le moindre faux pas pouvait vous propulser dans l'espace, dans l'attraction planétaire du corps stellaire sous leurs pieds.

Quelques néons clignotaient, des chenilles bétonnières se mouvaient sans grâce. Personne ne venait ici, du moins pas sans raisons particulières...

- Voilà, nous y sommes, dit le loubard.

- Tu es sûr ?

Myth se pencha en avant et observa les environs. Tout ça ne lui disait rien qui vaille...

- Sûr et doublement sûr, héhéhéhé, nous sommes bien dans ton tombeau ! Chopez la les gars !

Sautant des poubelles, débouchant des plaques d'évacuations des trappes dans les murs, une dizaine de loubards entourèrent bientôt Myth, jonglant avec leurs rasoirs lazers, faisant vrombir leurs bâtons de choc.

- Et voilà, j'en étais sûre... Moi à la base je venais en paix, visages pâles et...

Myth n'eut pas le temps de finir sa phrase. Une électromasse siffla au-dessus de sa tête, elle l'évita habilement, dégaina son hurleur et terrassa trois ou quatre de ses assaillants sur un cri de l'arme vaginale, avant qu'un coup cuisant d'électromasse qui l'atteignit à la main ne la désarme et projette son hurleur dans le vide.

- Par la barbe de mon.... !, s'écria Myth.

La Cometgirl se saisit aussitôt d'une barre de métal dépassant d'un mur et, par un coup tournoyant à une vitesse folle alors qu'elle prenait appui sur ses jambes, envoya valdinguer tout ce petit monde dans l'espace.

Myth se redressa, soufflant et en sueur, dégageant une mèche de ses cheveux oranges qui lui collait au front, elle regarda un des loubards qui se tenait la jambe.

- Bon, on peut discuter ou on continue à s'échanger des politesses ?

Avant qu'elle n'ait pu obtenir de réponse, de la brume dégringola du plafond s'entortilla autour d'elle et, l'immobilisant complètement, l'entraina hurlante à sa suite, par l'une des trappes ouvertes du plafond.

§

Myth cracha parterre une charmante mousse jaune qu'elle jugea être de son sang mélangé à de la bave.

- C'est donc toi l'Ombrelien cleptomane ? J'étais à deux doigts de t'atteindre sur le dock près du restaurant, mais ce n'était que partie remise, vu que tu es là, devant moi, maintenant !, cracha Myth dans un rictus, toujours prisonnière de l'ombrelien dans la soute obscure d'un ancien vaisseau-cargo.

- C'est plutôt toi qui est devant moi, chasseuse de prime. Prisonnière !, qui plus est !

- Pff, détail !

La masse de brume sentiente fut parcouru d'un rire qui résonna dans les coursives du vaisseau. Entouré d'une cinquantaine de réfugiés, l'ombrelien ne quittait pas ‘des yeux' Myth.

- Un détail ? J'aime ta témérité, mercenaire pseudo-humaine, mais tu vas mourir, nous tenons à envoyer un message clair au shérif : cette ville sera la nôtre comme la sienne ! Il y a largement assez de place, il faut qu'il la partage !

- Je doute que le shérif partage rien que votre point de vue ! Si vous me tuez cela lui donnera la légitimité de faire appel aux forces de défenses du Conglomérat, sans compter la réputation déjà pas brillante des réfugiés d'Adryn...

Un silence parcourru la salle. L'un des réfugiés intervint, agitant ses membres insectoïdes.

- Alors que suggères-tu ? Nous n'avons guère le choix !

Myth fit un signe de tête laconique vers l'espace.

- Barrez-vous.

- Qu'on se barre ?

- Vous n'avez rien à faire ici, ce spatioport est en train de crever, laissez donc le shérif et ses administrés se complaire sur le cadavre de leur grandeur passée, non barrez-vous, visez autre chose.

- Comme quoi ?, s'agita la brume.

- Vous êtes une petite centaine, suffisamment pour commencer une colonie. Il existe déjà quelques autres colons sur Alium 628 le monde juste sous vos pieds. Rejoignez les, il y a suffisamment de terre exploitable pour tous. Partez avec ce vaisseau, il ne sert plus à rien au spatioport. Une fois que vous aurez atterrit revendez ses modules pour vous payez quelques habblock et mettez-vous à l'agriculture. Vous vivrez chichement, humblement, craindrez la nuit et le prédateur, mais cela vaut mieux qu'ici, terrés comme des rats dans votre trou.

Les réfugiés ne dirent rien. La plupart tournèrent la tête, apeurés, vers l'ombrelien. Un enfant tout ça, et ce qui semblait être un vieillard prit la parole.

- C'est... C'est plutôt une bonne idée, mais le Conglomérat ? Nous ne recevrons plus son aide ?

- Pour en faire quoi ? Vous n'en aurez pas besoin sur le nouveau monde.

Il y eut un silence dans la salle. Plusieurs des Andrynites, ceux dont le convertisseur vocale fonctionnait, approuvèrent les paroles de la Cometgirl. Ils se tournèrent de nouveau vers l'ombrelien. Celui-ci frémit, Mythe sentit plusieurs conversations télépathiques battre l'air.

- Très bien, finit par dire l'ombrelien. Nous sommes tous d'accord avec toi, cependant...

Là, l'ombrelien passa en stratlangue sur le canal privé de Myth.

- Les modules atmosphériques du vaisseau sont HS ! Une fois hors du champ de stase du spatioport, nous serons dans le vide abyssale ! Contrairement à moi, les Andrynites sont des carbonés, il leur faut de l'oxygène !

- Pas forcément, le gazeux...

- Je ne comprends pas.

- Tu es un ombrelien, non ? Composé en grande partie de brume, et d'oxygène...

- Mais, ce serait...

- Tu as toujours voulu les aider, et j'imagine qu'ils te considèrent plus ou moins comme un Dieu, ce qui leur a valu probablement leur statut de réfugiés... D'infidèles, tu en a fais des voleurs et des minables membres de gangs !

Il y eut une fluctuation dans la brume.

- Resaissis-toi, ombrelien ! Si tu veux vraiment les aider, transmute ta matière le temps du voyage, et amène-les enfin sur un véritable nouveau monde.

- Mais... cela me tuera.

- Ouais. D'un côté c'est ça ou les chasseurs du Conglomérat, monsieur le horla...

L'ombrelien réfléchit quelques instants, puis il prit sa décision, et Myth sentit l'étreinte se relâcher.

§

- Alors, où en est notre affaire ? Je ne vois pas la tête de ce foutu Ombrelien sur mon bureau ! Auriez-vous raté votre cible, mercenaire ?, questionna en bavant le gastéroshérif.

- Pas du tout, dit Myth en croisant les jambes sur son bureau. Je vous ai débarrassé de l'ombrelien et de tous les réfugiés en prime, môssieur le shérif ! J'espère bien être payée en conséquence !

- Vraiment ? Et comment avez-vous accompli ce miracle ?

- Un simple tour de passe de passe, et quelques bons arguments...

- Hum. Vous ne parlez pas encore de vos...

Il y eut un tremblement dans tout le sol de la station, puis, une alarme sonna dans le bureau et la voix métallique d'un robot de maintenance se fit entendre.

Dégâts aux niveaux terminaux. 34% de la sous-couche A vient de se détacher et chute vers la surface d'Alium 628

- Bah, dit le gastéroshérif en coupant la communication, tant mieux, ça nous fera de l'énergie en plus pour le reste de la station et puis... Attendez un instant, dit le gastéroshérif en faisant fonctionner son cerveau, ce ne serait pas les réfugiés qui se barreraient avec un bout de ma station ?

Le gastéroshérif se rua avec toute la célérité d'un gastéropode de l'espace vers le panneau de contrôle des drones intercepteurs. Au moment où il mettait la main sur les commandes, il sentit les lourdes bottes de Myth Stencer la cometgirl s'écraser sur ses petits doigts boudinés.

- Oups, comme je suis maladroite, ça arrive tout le temps quand je danse le oulatwerk sur des panneaux de commande.

- Aïe ! Mercenaire, tout un bout de ma station ! C'est du vol ! Je vais vous jeter au trou et...

- Fermez la et réfléchissez, gluant personnage ! N'êtes vous pas débarrassé d'un épineux problème ? Auriez-vous préféré voir arriver les contrôleurs du Conglomérat ? Je doute que les conditions dans lesquels vous avez accueilli les réfugiés répondent bien aux normes Conglo... Sans compter les fonds d'aides qui vous ont été versés dont pas un technocred n'a jamais vu la poche d'un réfugié... Alors soyez futé, refoutez vous la main dans le slip !, dit Myth en faisant un petit clin d'oeil à l'escargot géant.

Le spatioshérif fronça les sourcils, ronchonna... Et remit la main dans son slip.

§

Myth cru presque entendre son vaisseau ronronner de joie lorsqu'elle introduisit les tant espérées carbibulles dans son réservoir. Sa bourse était pleine, le spatioshérif s'était montré généreux. Enfin son compte en banque connaissait autre chose que le rouge sang de la déch'. En parlant de escargot, son intercomm grésilla.

Stencer ? C'est bon, vous avez tout ?

- C'est parfait vieux baveux, tout et même le bonus de voir votre tronche de mollusque vers la gueule !

Fermez-là, Stencer, et foutez le camp de mon caillou !

- Avec plaisir, schneck-rif !

Et Myth Stencer, la dernière Cometgirl, enfonça la pédale d'accélération du Sproutnik et disparut à travers les étoiles, vers d'autres aventures... !

Fin



Le vaisseau atterrit sans bruit sur la surface verte d'Alium 628.

Lentement, ses portes s'ouvrirent et ses passagers débarquèrent enfin, au terme d'un voyage qui leur avait paru infini.

- Où sommes-nous ?, demanda un jeune enfant, au bord de la mer bleue.

- A la surface du paradis, répondit un vieil homme. Là où l'ombrelien nous a mené...

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