Ne rien montrer, tout cacher, tout enfermer, jusqu'au jour où

chachalou

Jusqu'au jour où l'on craque réellement et que l'on doit réapprendre à regarder le Soleil se coucher et se lever, avec le sourire, parce que même ça, ne n'est plus Naturel.

 

Il m'a foutue parterre avant de me dire que je n'étais rien. Et j'ai tout gardé enfermé, serré contre moi, dans mes tripes. J'ai supporté ses menaces, j'ai enduré ses colères, j'ai sentie mon corps et mon âme se briser un peu plus à chaque fois. Puis, j'ai gardé la tête haute. J'ai subis ses promesses dans les vents, les trucs qu'il dit, pense et ne fait jamais. Je me suis raccrochée à cet Espoir en vain. J'ai voulu y croire. Croire que lui, pourrait m'aider, croire que lui, ne ferait pas le sourd. Il aurait suffit de presque rien pour m'épauler, un message, un appel, un Bonjour, un Je t'aime aurait suffit. Mais il n'a rien fait de tout ça. Il a joué avec moi et je regarde chaque matin dans la glace mon visage déconfit et las. Je dois réapprendre à marcher sans lui, à courir sans lui, à vivre sans lui, à aimer sans lui et à aimer d'autres garçons que mon frère aîné. Je dois me reconstruire en intégralité par sa faute et la tâche est longue. Je ne suis pas au bout de mes peines. Le chemin ne sera pas simple. La bataille n'est pas terminé et je l'a mène seule, parce que si tout ce qui ne tue pas nous rend plus fort, tout ce qui ne nous rend pas plus fort nous tue. J'en suis plutôt à analysé la seconde partie de cette théorie. J'ai longtemps été plus forte après les emmerdes, après les blessures, après les aléas et les accidents. J'ai longtemps tenue le choc et tenu le coup. Moi-même, croyez-moi, je ne savais pas comment. Comment je pouvais être si forte, être si dure et ne jamais en pleurer, ne jamais craquer, ne faire qu'attendre l'Aube de jour meilleur et en Silence. 

La vérité est tristement tragique. Mon frère à toujours été jaloux de ma force et de ma droiture, de la façon que j'avais de garder la tête haute et de ne jamais pleurer. Macho sur les bords, à son sens, une fille est forcément fragile et déprimée. Comme je n'étais rien de ces nanas là, il a tout fait, tout ce qui était en son pouvoir pour que je ressemble à ses loques déprimées, qui passent le plus clair de leur temps à chouiner pour un beau mec aux abdominaux bien dessinés, pour leur petite gueule d'Ange, en se disant pertinemment, Oh qu'il est Con mais OH, que je l'aime. Sauf que moi, je n'étais pas de ces nanas manipulables, pas de celles qui se laissaient faire et pour satisfaire sa soif de possession, il a préféré me maltraiter, me rabaisser, me dénigrer, me faire croire que je n'étais qu'une mauvaise fille, fille ingrate et sans talents. 

Inutile de lui dire aujourd'hui qu'il a toujours eu faux sur toute la ligne et que je suis quelqu'un de bien. Il est persuadé du contraire. Il est certain, sûr que je suis une mauvaise personne, une connasse, une petite paumée, une fragile ou une salope au choix. Non, mon frère ne m'aime pas. Mon frère me haït. Mon frère fait tout pour me détruire. Et le plus dur des combats, c'est bien celui-là : Se battre pour ne pas aimer quelqu'un que l'on devrait, à cause de nos gênes et de notre sang, adoré. Se battre pour le rejeter. Se battre pour ne pas vouloir de Lui dans notre vie. Le haïr autant qu'il nous haït. Le maudire autant qu'il nous maudit. 

Je ne sais pas si au final, on peut accepter qu'un frère aîné vous rejette et vous déteste sans raisons autres que son caractère de merde et sa petite vie de starlette qu'il s'est acharné à construire. Je ne sais pas si ces choses s'acceptent un jour. Je ne sais pas si elles se pardonnent. Je ne sais pas si l'on arrive un jour à dire la tête haute et en souriant " Mon grand frère me haït mais je n'ai rien perdu dans cette bataille, ce n'était qu'un mauvais gars, pervers, centré sur lui et sans amour autre que celui trouvé dans le fusion des sens et la perversion" 

Arrive-t-on un jour a pardonné celui qui, au lieu de vous avoir protégé et tout donné, vous a traité comme une chienne, vous à insulté et à insulté vos travaux, les prenant alors pour de la "merde et du blabla". Arrive-t-on a pardonné quand par ses menaces et ses propos, il a réussi à vous faire avoir des crises de nerfs et des crises d'angoisses ? Arrive-t-on a pardonné quand vous appelé au téléphone et qu'il vous narguerait presque tout fier de lui en pensant " Yep, c'est le répondeur ma cocotte". 

Peut-on pardonner ces heures passées à pleurer et à l'attendre, à dépendre de lui comme toute petite soeur dépend de son frère ? Peut-on supporter et encaisser cela, d'être détesté et haït par son propre frère ? 

Le réponse, c'est non. Mais la vérité, c'est que je ne vais pas avoir le choix. Je vais me battre et il sera fier, lui qui aime les combats de jeunes femmes tristes, des combats d'amour tombé à l'eau ou perdu par avance.


Le spectacle aura de quoi nourrir sa petite perversion. 


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