Nina Kraviz, à la Belle Électrique
Alice Grenon
La voilà donc, Nina Kraviz, celle qui semble se tenir seule femme au milieu de ce milieu si masculin qu'est la techno, ce chaman autroplocamé qui s'est même payé la couverture de Trax Magazine en décembre 2014, nous a fait l'honneur de venir à Grenoble.
Franchement, elle aurait pû rester chez elle. Je m'explique.
Le warm-up était assuré par Alban - pour l'anecdote, le programmateur de La Belle Électrique -, et heureusement que le type assure, parce que la Nina s'est pas pointée avant 3h du mat (où après, mais pas avant en tout cas). Sur une soirée 23h-6h il me semble que c'est un peu abusif, déjà. Avec deux noms à l'affiche, on attendait plutôt quelque chose comme un warm-up 23h-2h et le restant pour la tête d'affiche (Nina Kraviz, ndlr., lol). Exactement ce qu'a fait Ben Klock le 14 février d'ailleurs, c'est dire à quel point c'était légitime. Non non, elle, elle arrive à 3h passé et elle stoppe tout à 5h40. Super.
Donc, la princesse daigne enfin arriver à 3hjesaispascombien, tout sourire, prend son temps pour s'installer et commence à balancer. Youpi ! Ah non, encore une surprise, et pas des meilleures. Parce que sa performance, censée nous faire voyager dans des sphères supérieures grâce aux intuitions quasi mystiques de la Djette (je ne fais que paraphraser ce que j'ai lu dans son interview Trax) était en fait un banal set de techno. Alors oui, c'était appréciable, pas catastrophique. Si un DJ local m'avait sorti ça, je me serais estimée satisfaite. Mais si j'avais voulu ça, je serais allée ailleurs ce soir là. Des tracks trop calmes et trop de cuts, voilà ce à quoi on a eu droit. Elle passait des sons très hypnotisants mais elle les coupait avant qu'on atteigne l'autre monde, celui à l'intérieur la musique. Chaman de mes deux !
Par contre le lightning était top, et je crois qu'au final, c'est là dessus qu'on a le plus tripé. Sans commentaire là non ?