Nocturne

Un flux violent d'adrénaline jaillit dans mes artères, électrifiant tous mes membres. Mon cœur palpite. Mes doigts frémissent. Mes poils se hérissent. Mon échine frissonne. Mes muscles se contractent. Mon dos se cambre. Ma tête se penche légèrement sur le côté, et vers l'arrière, dévoilant ma nuque sensible. Ma respiration s'interrompt, le plaisir est trop intense.

Les yeux clos, je savoure avec délectation de cet instant sublime. Je me laisse délicieusement glisser vers un monde riche en sensations. Plein de tendresse. Un monde où tout est possible. Mes doigts parcourent avec adresse toutes les parties de ce corps en vibration. Tous mes gestes sont d'une dextérité exquise.

Bientôt, je ressens ce bref instant - qui semble durer une éternité - où je me mêle à lui, pour ne former qu'un seul être. Alors, mes sensations s'exacerbent et se confondent. Mes joues rosissent.

Confuse.

Mon cœur s'emballe. Ma respiration s'accélère. Mes gestes sont presque maladroits. Mon dos se cambre davantage. Un feu brûlant explose au plus profond de moi. Les émotions me submergent. Me troublent.

Perdue.

Une larme perle, glisse, et tombe. Le plaisir est insoutenable. Malgré tout, mes doigts continuent leur course somptueuse, s'agitant sur l'instrument. Les notes résonnent. Cette magie incroyable : Nocturne, de Frédéric Chopin.

Exquise.

Lorsque j'ouvre doucement les yeux, les doigts encore frissonnants et la poitrine toute palpitante, un silence perçant règne dans le vaste séjour.

Seule.