Nocturne(s).

ellem-jee

Ils sont beaux les loubards hurlants dans les ténèbres. Les vieux hibous dans les lunes, qui écrivent. Avec leurs griffes dans la nuit, sur des morceaux d'écorces hallucinés. J'pourrais pas les décrire, ni les écrire ou les proscrire, mais c'que je sais c'est qu'ils sont beaux putain. Je sais pas si c'est des écrivains...ratés, mais c'est des noctambules qui écorchent le papier. Ça vous est peut-être déjà arrivé, je sais pas. J'espère, en tout cas. Ouais, à l'heure où d'autres égarés s'exorbitent sur des sites porno, où d'autres le font mais à deux, où d'autres ronflent comme des porcs en bavant devant le générique de fin du deuxième film à la TV, eux ils lèchent amoureusement le papier comme des damnés. Ouais, ils aiment, à l'infini. On ne peut qu'aimer, souffrir ou être inconscient pendant la nuit. Parce que les ténèbres ont toujours été le refuge et l'exutoire des génies romantiques et maudits, des loups affamés, des coeurs brisés. Les bons grecs, les appelaient Nyx et Erèbe. Doux et tout-puissants. Insondables et terrifiants. Irréversibles jusque dans leur chère Mort. J'suis pas funeste, c'est la théogonie des hérétiques, dieu-soit-loués-t-ils.
Aller vous, bestioles noctambules et Charognardes, tombez là-dessus par pitié, prenez d'assaut ces insomniaques lignes écrites par un camarade tétanique, affolés claquez des mâchoires, faut pas qu'tu paniques, pendant les Tartares, déchiquête ta raison et pique.

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