Nouvelle : le nouveau chef
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Dring ! Dring ! Dring !
— Oh non, pas le réveil, me dis-je.— Et si ! Il faut se lever ma vieille.Je m’extirpe de mon lit sans envie.
Aujourd’hui, n’est pas un jour comme les autres, je vais rencontrer mon nouveau patron.
Chargée de mission dans une grosse boîte où je travaille depuis cinq ans, j’ai du mal à accepter le changement de chef. Renaud avec qui je travaillais avant, était un chef parfait à mes yeux mais il a été muté et j’appréhende la venue d’une nouvelle personne. J’ai mes petites habitudes et je sais pertinemment que l’arrivée d’une nouvelle tête engendre forcément quelques changements et je n’ai pas envie de ça en ce moment.
Trois mois que je suis séparée de mon conjoint avec qui j’ai passé sept ans. Sept ans très chaotiques, entrecoupés de ruptures, de désaccords. Je me reconstruis petit à petit. Mon changement de vie personnelle a été dur à gérer, pourquoi m’impose-t-on en plus un changement dans ma vie professionnelle ? C’est en râlant que je me prépare donc à affronter mon nouveau chef.
L’heure tourne vite et si je ne m’affole pas un peu, je vais être en retard. C’est en courant que j’arrive à mon arrêt de bus.
Alors que je m’apprête à monter dans le bus, je me fais bousculer par un homme. Ne s’excusant pas et étant, pour ma part, légèrement de mauvaise humeur, je l’interpelle :
— Vous pourriez au moins vous excuser lorsque vous bousculez les gens ?Il me toise et répond :
— Au lieu de rêver mademoiselle, vous n’aviez qu’à faire attention aux personnes qui vous entourent et peut-être que vous ne vous feriez pas bousculer !— Quel culot ! pensé-je.— Je ne rêvais pas, pour votre information, j’attendais que les personnes qui descendent soient toutes sorties, lui dis-je, avant de filer m’asseoir et de ne lui laisser aucune chance de débattre.Quatre arrêts plus loin, je descends avec à mes côtés l’homme avec qui j’ai eu une petite altercation. Son regard moqueur m’énerve un peu plus que je ne le suis déjà.
Il me fait signe de passer en disant :
— Je vous en prie, très chère, je ne voudrais pas prendre le risque une fois de plus, de vous bousculer.Il reçoit, pour toute réponse, mon regard le plus noir.
Je rejoins mes collègues au café où nous avons l’habitude de nous retrouver tous les matins avant que chacun aille à son bureau.
Évidemment le principal sujet de conversation est l’arrivée du nouveau chef de service.
À 9 h précises, nous sommes tous dans nos bureaux.
Ayant beaucoup de travail pour la préparation d’un séminaire prévu la semaine prochaine, j’en oublie l’événement du jour.
À midi trente, ma secrétaire me signale qu’elle part déjeuner et que nous avons tous rendez-vous dans la salle de réunion à 15 h pour la présentation de monsieur Roland Moreau.
Je rejoins mes collègues à la cantine et les conversations sur Roland Moreau vont bon train. Certains l’ont aperçu et j’ai le droit d’entendre les délires du service dans lequel je travaille.
— Jenny, tu vas craquer lorsque tu le verras. Il est trop beau et en plus, il n’a pas d’alliance. Ta vie sexuelle va pouvoir reprendre. Tu irais très bien avec lui, etc., etc.Ils sont tous devenu fous !
— Vous n’êtes pas bien ! leur dis-je, je n’ai aucune intention de chercher un mec sur mon lieu de travail et encore moins d’avoir une relation avec un de mes supérieurs.Je me fais chahuter de plus belle et certains lancent même des paris sur le fait que je vais craquer en le voyant. C’est dans cette joyeuse ambiance que le repas se déroule.
À 14 h, je rejoins mon bureau et ma secrétaire vient m’annoncer qu’une visioconférence avec Paris est prévue à 14 h 30 et que je ne peux l’annuler car elle concerne le séminaire de la semaine prochaine. Je demande donc à Sylvie d’excuser mon absence lors de la réunion de 15 h avec Monsieur Moreau.
Quelques heures plus tard, ma secrétaire entre dans mon bureau et me fait un compte-rendu de ce qui s’est dit à 15 h en ajoutant :
— Il est trop craquant, le nouveau chef !Je suis la seule à ne pas l’avoir vu et j’avoue que les commentaires à son sujet m’intriguent un peu. On dirait que nous avons « Mister Monde » dans les locaux, à toutes les entendre.
À la fin de la journée, je plie bagage et rentre chez moi.
Le lendemain matin, à mon arrêt de bus, je croise mon inconnu. Je me dis qu’il doit être nouveau dans le quartier car jusqu’à présent, je ne l’avais jamais vu. Il m’adresse un sourire quelque peu moqueur, je me contente de le regarder et d’aller m’asseoir. Je descends à mon arrêt et je constate qu’il descend aussi. C’est bien ma veine, je vais devoir supporter sa présence tous les jours. Fidèle à mes habitudes, je rejoins mes collègues avant d’aller bosser.
Alors que je suis au secrétariat à finaliser mon programme de la semaine prochaine, une voix dit :
— Bonjour, je suis Roland Moreau, je pense que l’on ne s’est pas vu hier.Je me retourne et là, le choc !
Mon regard plonge dans celui de mon nouveau boss avec désespoir ! Le silence qui s’instaure me paraît long, très long.
Il le brise en me disant :
— Ah mais, on se connaît ! Vous êtes ma charmante collègue de bus.Je vois Sylvie tenter de cacher un sourire devant cette situation qui n’arrive que dans les films. Je ne réponds rien, me contente de lui dire mon nom et de lui tendre la main.
Grave erreur ! Il la garde, le temps de me dire :
— Non seulement nous allons venir chaque matin travailler ensemble mais en plus, nous travaillons dans les mêmes locaux. Le destin est très taquin, vous ne trouvez pas.Je retire ma main de la sienne et lui réponds :
— Je crois que je ne suis pas dans une période chanceuse en ce moment.Ma réplique le fait sourire. Il salue ma secrétaire et s’en va en me disant « à plus tard ». Évidemment Sylvie veut en savoir plus. Je lui raconte donc mon aventure avec ce monsieur, ce qui l’amuse beaucoup.
— Il a peut être raison, c’est le destin ! Commente-t-elle.— C’est bon, tu ne vas pas t’y mettre toi aussi, bougonné-je à ma secrétaire.Les jours suivants se déroulent comme la semaine avait commencé. Chaque matin dans le bus, j’ai droit à un bonjour quelque peu moqueur de mon boss, ce qui a le don de m’irriter. Je dois reconnaître qu’il n’est pas mal du tout et qu’en d’autres circonstances j’aurais fait en sorte qu’il me remarque. En même temps, je crois qu’il m’a remarquée lors de notre première rencontre dans le bus. Je sais par mes collègues qu’il est célibataire et qu’il habite dans mon quartier.
Ce vendredi, je m’occupe de finaliser les préparatifs pour mon séminaire. Je pars quatre jours et je suis ravie. Je voyage beaucoup et rencontre énormément de monde, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Dans le milieu de l’après-midi, ma secrétaire m’informe que Roland Moreau souhaite voir avec moi certains détails, au sujet de mon séjour à Lyon. Je me rends donc dans son bureau.
À part notre trajet du matin, nous n‘avons pas eu l’occasion de nous croiser souvent. Il prend ses marques et n’a pas forcément trop de temps à consacrer pour l’instant à son service qui, ma foi, fonctionne assez bien.
J’entre dans son bureau.
— Bonjour Jenny. Si ça ne vous dérange pas, je préfère que l’on se tutoie, impose-t-il plus qu’il ne suggère.Le tutoiement étant de rigueur dans mon entreprise, je ne suis pas choquée par sa proposition. Il me demande de lui expliquer ce que je vais faire à Lyon et comment j’ai préparé ça. Il comprend vite et pose pas mal de questions.
J’évite de croiser son regard. Son charisme est tel qu’il me trouble un peu et je n’aime pas être troublée. J’aime garder le contrôle en toute situation. Au bout d’une heure, il m’annonce qu’il me rejoindra sur place pour voir par lui-même comment cela se passe. Mon visage expressif lui montre que cela ne m’enchante pas plus que ça. Il le voit et dit :
— Ne t’inquiète pas, je n’interviendrai pas dans ton travail, si c’est ce qui t’inquiète.— Ce n’est pas ce qui m’inquiète, me dis-je, et à lui :— Je ne suis pas inquiète.— Ok, alors je te souhaite un bon week-end et je te dis à mercredi, à Lyon.À la fin de la journée, je rentre chez moi un peu désespérée de n’avoir rien de prévu pour le week-end. Avec mon ex, nous sortions beaucoup mais depuis que nous sommes séparés, je vis un peu en recluse. En trois mois, j’ai dû sortir quatre fois.
Le samedi matin, après une grasse matinée, je vais faire un tour sur le marché. Alors que j’achète des tomates, une voix dans mon dos me dit bonjour. Je reconnais tout de suite la voix de mon cher chef. Sans me retourner, je réponds à son bonjour. Après avoir payé le marchand, je fais face à mon interlocuteur. Un sourire aux lèvres, celui-ci me dit :
— Je crois que nous habitons dans le même quartier.Ce à quoi je lui réponds :
— C’est ce que je disais l’autre jour, je n’ai pas trop de chance en ce moment.Je ne le désarme pas avec ma remarque, je crois qu’au contraire mes répliques l’amusent plus qu’autre chose.
— Moi je dirais plutôt que tu ne connais pas ta chance. Je t’offre un verre ?L’envie de répondre non doit être inscrite sur mon front car, si le mot ne franchit pas ma bouche, il me prend le bras et m’emmène vers le café de la place.
Une fois assise, il me dit :
— Excuse-moi de t’avoir traînée mais je me suis dis que tu allais me dire non. Donc pour éviter ça, j’ai préféré réagir vite.Vu l’heure, il me propose un apéro. Alors que le serveur vient nous servir, un couple s’approche et nous dit bonjour. Ce sont des amis de Roland. Ils s’installent avec nous, la conversation va bon train et le moment est sympathique.
Connaissant peu, et pour cause, mon nouveau chef, il se révèle drôle, enjoué et fort agréable. Après une heure de discussion, je signale que je vais les laisser. Ils me proposent de me joindre à eux pour déjeuner mais je refuse, malgré le regard implorant de Roland.
— Décidément ce nouveau boss me perturbe beaucoup, pensé-je. Je ne cède pas à la tentation et préfère passer le week-end seule, chez moi.Je me lève suivie par mes compagnons qui, pour me dire au revoir, s’approchent de moi pour me faire la bise. Il ne manquait plus que ça ! Lorsque je m’approche de Roland ou, je dirais plutôt, lorsqu’il s’approche de moi pour me faire la bise, je croise son regard. Regard où satisfaction et moquerie se mêlent. Il pose sa main sur mon bras, se penche pour que ses lèvres viennent se poser sur mes joues et moi, je suis toute chose.
Ce mec me perturbe trop !
Je rentre chez moi en me maudissant d’être aussi sensible à ce type que je ne connaissais pas en début de semaine et, qui plus est, est mon supérieur. Le week-end se passe.
Lundi matin, je pars de bonne heure pour prendre mon train. J’ai une pensée pour Roland qui prendra le bus tout à l’heure. En fait, j’ai pensé, rêvé, fantasmé sur lui tout le week-end.
Le mercredi, alors que nous sommes en pause, mon chef fait son entrée. Les jeunes femmes présentes sont sensibles à sa présence, certaines minaudent, cela m’amuse. Il arrive vers moi et me demande pourquoi j’ai ce sourire aux lèvres.
— Ton entrée a fait chavirer des cœurs et provoqué certainement un séisme chez certaines personnes mais tu dois avoir l’habitude, lui dis-je.L’œil taquin il me répond :
— Si seulement je pouvais faire chavirer le tien, je serais le plus heureux des hommes.Il me plante ainsi, au milieu de tous, après cette phrase.
La journée est studieuse. Mon cher chef se place à côté de moi et le travail effectué lui donne satisfaction. En fin de journée, chacun regagne sa chambre et nous nous retrouvons ensuite pour dîner tous ensemble puis, pour ceux qui le souhaitent, faire une virée en ville.
Au dîner, Roland s’installe à côté de moi. L’ambiance est conviviale, le groupe s’entend bien et les rires fusent. Pendant le repas, ma cuisse frôle celle de Roland. Un long frisson me parcourt le dos. Ce mec m’électrise. Il a un pouvoir sur moi que je n’explique pas. Je ne suis plus une gamine, je pourrais contrôler mes émotions, choses que je sais faire parfaitement d’habitude.
Le manque de vie intime me rend-il plus sensible ?
Toujours est-il que je prends sur moi pour retirer ma jambe de la sienne.
Mes pensées me déconnectent de la réalité. Si sa jambe contre la mienne me fait un tel effet qu’en serait-il si ces mains s’aventuraient sur mon corps ? Un soupir de plaisir s’échappe de ma bouche.
— Qu’est ce qui te fait soupirer ainsi ? Entends-je près de moi.Je redescends sur terre, au son de la voix de mon voisin.
— Rien de particulier, lui dis-je.Je ne sais pas s’il se rend compte de l’effet qu’il me fait, mais j’ai bien la ferme intention de ne rien lui montrer.
À la fin du repas, certains de mes collègues proposent d’aller boire un dernier verre dans un bar. Je refuse l’invitation malgré leur insistance. Nous sommes deux à ne pas partir avec eux. Je regagne ma chambre, prends ma douche et me couche.
Impossible de dormir, je pense à lui.
Pourquoi cet homme, dont j’ignorais encore l’existence il y a une dizaine de jours, me met-il dans un tel état ?
À la pensée du frisson parcourant mon corps lorsque sa cuisse a touché la mienne, j’ai envie de faire l’amour. Ça fait des mois qu’un homme ne m’a pas touchée, le manque s’installe. Trois mois que je suis célibataire mais six mois que je n’ai pas connu un corps-à-corps intime.
Comment embrasse-t-il ? Serait-il capable de me provoquer un orgasme digne de ce nom ?
— Ma pauvre fille, me dis-je en essayant de redescendre sur terre, « ce mec peut avoir toute les filles qu’il veut pourquoi s’intéresserait-il à toi ? »Dans l’intimité de mon lit, je n’ai pas envie d’être raisonnable, je laisse donc libre cours à mes fantasmes. Couchée sur le ventre, mon corps ondule, ma chatte se frotte au drap. Mon envie de faire l’amour est forte, si forte qu’un filet de mouille tache le drap. Mes va-et-vient se font plus rapides. Je m’imagine avec mon chef, ses mains me caressant le corps. À la pensée qu’il me couvre de baisers, mon corps est pris de spasmes annonciateurs d’une jouissance solitaire. Mon corps reprend vie, je libère mon envie. Je me calme doucement, un peu honteuse de me procurer du plaisir en m’imaginant dans les bras d’un homme qui est un collègue.
Le lendemain, lorsque je vois mon supérieur, je suis sûre que mes joues ont légèrement rosi. J’ai beaucoup de mal à me concentrer.
La journée finie, nous prenons le train ensemble. Je ne me trouve pas dans le même wagon que lui, ce qui n’est pas plus mal. Mon attirance pour lui est telle que je ne sais pas si je pourrais la contrôler longtemps.
Les semaines passent, Roland Moreau se révèle être un bon chef de service. L’inverse aurait certainement été plus simple pour moi ; j’aurais préféré le maudire et m’ôter de la tête toutes les pensées sexuelles que sa seule présence m’inspire. Je ne sais pas si je lui fais autant d’effet, tellement préoccupée à cacher mon envie de lui.
Un jeudi, ma secrétaire me demande :
— Tu crois que je peux inviter Roland à mon mariage ? Comme tu viens toute seule, il pourrait te servir de cavalier ?— Je n’ai pas besoin de chevalier-servant, tu sais, mais tu fais comme tu le sens. Si tu veux l’inviter, invite-le !— Je me dis que ce serait peut-être l’occasion qu’il se passe quelque chose entre vous ?— Hein ! Pourquoi veux-tu qu’il se passe quoi que ce soit entre nous ?— Jenny, je vois comment tu le regardes et comment il te regarde.— Tu deviens folle, Sylvie ! C’est un collègue et ça restera un collègue, je n’envisage rien d’autre.— Bon, bah, alors, ça ne te posera pas de soucis si je le mets à côté de toi à mon mariage puisque j’avais prévu ton ex et qu’il ne vient pas.— Tu fais ce que tu veux, je m’en fiche, terminé-je sans conviction.Je n’ose pas demander à ma secrétaire ce qu’elle entend sur la façon dont je le regarde. Je ne veux surtout pas que qui que ce soit pense que je bave sur le chef. Pour ne pas compromettre ma vie professionnelle, je préfère me contenter de fantasmer sur Roland plutôt que de tenter d’en faire mon amant. D’autres que moi aurait certainement moins de scrupules à mettre leur chef dans leur lit, moi, je tiens à une vie professionnelle paisible.
Sylvie part en vacances quelques jours plus tard. Un pot est organisé pour son futur mariage. Tout le service se retrouve donc dans la salle de réunion pour fêter l’événement. Ceux qui ne viennent pas au mariage profitent de l’occasion pour lui remettre des présents. L’ambiance est à la rigolade. Je travaille avec elle depuis quelques années, je lui ai donc fait un petit discours humoristique.
Après mon intervention, Roland me dit :
— Je ne te savais pas si drôle lors des discours.— Comme quoi je peux être surprenante, lui répondis-je.— Je n’en ai jamais douté, poursuit-il. Je suis invité au mariage, veux-tu que nous y allions ensemble ?Je reste bouche bée, il profite de l’occasion pour répondre :
— Je prends ça pour un oui.Et il tourne les talons.
La veille du mariage, alors que je suis dans mon bureau, le téléphone sonne. Au bout du fil, Roland, qui me dit :
— Je viens te chercher vers 10 h 30 demain matin, ça te va ?— Euh oui ! Parfait.— Peux-tu me donner ton adresse ?Nous discutons un peu et je raccroche. Je vais passer mon samedi avec celui qui hante mes nuits et mes jours depuis un petit moment maintenant. Ma vie au bureau a quelque peu changé depuis l’arrivée de Roland. Ma première rencontre avec lui est loin maintenant.
Je prends plaisir à prendre le bus chaque jour avec lui. J’apprends à le connaître, je le vois différemment. Lorsque je pars en déplacement, il me manque. Le week-end, j’espère le rencontrer dans le quartier où nous habitons tout les deux. Il me paraît évident que mes sentiments pour lui ne sont pas des sentiments amicaux. Je ne sais pas s’il a quelqu’un dans sa vie, je pense que non, sinon il viendrait accompagné au mariage de ma secrétaire. Parfois, l’idée de faire évoluer ma relation avec lui est présente dans mon esprit, vite chassée par mon côté raisonnable qui me dit de ne pas mélanger histoire de cœur et boulot.
Mes séances de masturbation solitaire sont animées par le fantasme de sa bouche, de ses mains sur moi. Des pensées très coquines à son sujet m’emmènent dans des orgasmes puissants, cachée sous ma couette.
Il est dix heures. On sonne. Je suis prête. J’ouvre à Roland. Vêtu d’un costume noir et d’une chemise blanche, je craque. Crânement et pour cacher mon trouble je lui dis :
— Classe, monsieur Moreau. Je vais faire des jalouses.En me faisant la bise, il me répond :
— J’avoue que tu n’es pas mal non plus et que ce petit décolleté donne des envies pas très catholiques.Pour toute réponse, je lui propose un café. Assis face à face, nous échangeons des banalités. Lorsque sa bouche atteint sa tasse de café, je deviens jalouse de la porcelaine. J’aimerais être à sa place. J’aimerais que cette bouche me boive, que ces mains qui tiennent la tasse se posent sur mon corps, le parcourent. Je perds la tête. Je suis complètement obsédée par cet homme. Il me parle mais je suis tellement dans mes rêveries que je ne l’entends pas. Je sursaute lorsque sa main se pose sur mon bras.
— Je ne sais pas où tu es partie mais, vu ton sourire, ça devait être plaisant, me dit-il.— Désolée, je pensais à autre chose.— J’ai vu ! On y va ?La route jusqu’à la petite ville où Sylvie se marie a été rapide, trop rapide. L’effluve du parfum de mon chevalier-servant titille mes narines et n’arrange pas l’excitation qu’il me procure.
La cérémonie est émouvante. Une fois terminée, nous allons trinquer à la santé des mariés. L’amitié qui me lie à ma secrétaire est réelle. Je connais ses parents, ses frères et sœurs contrairement à Roland qui lui, ne connaît personne. Ce qui ne le gêne pas puisque je le vois en grande conversation avec des invités. Alors que je bois un verre avec les mariés, le mari de Sylvie me taquine.
— Alors, tu es venue avec ton nouveau petit ami ? Sylvie m’a dit qu’il était craquant, je vois que tu es l’élue du bureau.— N’importe quoi ! Sylvie tenait à l’inviter, je ne fais que l’accompagner. Méfie-toi donc que Sylvie ne reparte pas avec !À la fin de ma phrase, j’entends :
— Avec qui Sylvie pourrait repartir ?Roland ! Toujours là quand il ne faut pas !
— Personne, nous étions en train de blaguer.Je présente Roland au mari de Sylvie qui en profite pour me mettre un peu plus mal à l’aise :
— Ravi de vous connaître ! Jenny parle tellement de vous que j’ai l’impression de vous connaître.Je fusille Philippe du regard et ajoute :
— Il dit n’importe quoi. Je ne lui ai jamais parlé de toi.La conversation s’achève par la venue d’invités souhaitant féliciter les jeunes mariés. Je m’éclipse le plus loin possible de Roland. L’heure de passer à table me fait rejoindre mon partenaire. Le repas se déroule dans une joyeuse ambiance festive. Je me décontracte au fur et à mesure. Les verres de vin y sont pour beaucoup. Après le repas, les convives se lèvent et discutent ensemble.
Le bal démarre et la piste de danse est prise d’assaut. Adorant danser, je m’amuse avec la famille de Sylvie. Je ne sais pas où est mon cavalier mais ce n’est pas plus mal. Les regards échangés entre lui et moi au cours du repas me donnent encore plus envie de lui sauter dessus. Il faut que je me calme, que je chasse de ma tête toute pensée en rapport avec cet homme.
Le temps des slows arrive. Le frère de Sylvie me fait danser le premier. Au second, je m’apprête à aller m’asseoir lorsque je vois arriver, droit sur moi, Roland. Je me retrouve dans ses bras sans avoir eu l’occasion de refuser ni d’accepter cette danse. Je perds pied.
J’ai envie de l’embrasser, de me serrer contre lui. Mon cœur bat plus vite qu’il ne devrait. Il me parle au creux de l’oreille, je frissonne. Nos têtes sont proches, trop proche. Je ne vais pas me contrôler longtemps. Je n’en ai pas envie. Je veux que mes lèvres s’emparent des siennes. Son parfum m’enivre. Je m’abandonne dans ses bras. Je me laisse aller. Il me serre un peu plus. Il ne cherche pas à profiter de la situation. Je suis déçue. La série de slow terminée, il me bise la joue en me remerciant. Je vais prendre l’air.
Ce type a le don de me mettre dans tous mes états. Mon corps tout entier réclame le sien, il faut que je me calme. L’air frais de la nuit refroidit à peine mes ardeurs. Je marche un peu. Alors que je reviens vers la salle, j’aperçois Roland. Il vient vers moi.
— Ça va ? Besoin de prendre l’air ? me demande-t-il— Oui, il fait chaud dans la salle.Nous regagnons la salle dans le silence. La soirée se déroule entre danse et discussion. Le bal se termine, mon partenaire me propose de rentrer. Le trajet de retour se fait dans le silence. Arrivés devant chez moi, Roland me propose de me raccompagner jusqu’à ma porte. J’accepte.
J’ouvre ma porte, il entre. Je le regarde. Mon regard est plein d’envie. Il me prend dans ses bras, nos bouches se rejoignent. Le baiser est passionné. J’ai tellement rêvé ce moment. Nos langues jouent ensemble, nos cœurs battent à l’unisson. Il me soulève, me pose sur le canapé. Ses mains vont à la rencontre de mon corps.
Corps qui n’aspire qu’à ses caresses. Je m’abandonne.
Lorsque sa bouche cherche à entrer dans mon décolleté, je gémis. Ses dents mordillent mes tétons. Je veux plus. Je veux que nous ne fassions qu’un. Mes mains se faufilent sous sa chemise, son corps chaud me fait perdre la raison. Je cherche à déboutonner sa chemise lorsque je sens sa main se promener entre mes jambes. Lorsque celle-ci se pose sur mon intimité, un long soupir s’échappe de ma bouche. Il s’arrête, me regarde, m’embrasse de nouveau. Ses doigts agacent mon petit bouton. Mes baisers étouffent mes gémissements.
Mon corps trahit l’envie que j’ai de lui.
Un coup de sonnette à ma porte nous ramène à la réalité. Qui peut bien venir à 3 heures du matin chez moi. Surpris tout les deux, la magie du moment s’arrête.
— Tu attends quelqu’un ?— Non !Je remets de l’ordre dans ma tenue et vais ouvrir.
Mon voisin est là, face à moi :
— Excusez-moi est-ce que la voiture qui est garée devant la porte du garage est à vous ?Pensant certainement ne pas rester chez moi, Roland s’est garé devant la porte du garage de l’immeuble.
— Oui, excusez-nous, on va l’enlever tout de suite. Je regarde Roland. Est-il aussi désespéré que moi de devoir cesser ce que nous faisions Je ne sais pas.Sur le pas de la porte, il me dit :
— Désolé Jenny, je vais devoir y aller.Il pose ses lèvres sur les miennes et s’en va. Il se retourne m’implorant du regard, espérant certainement que je lui demande de remonter mais tellement sous le choc du moment que nous venons de passer, je ne dis rien, pensant bêtement qu’il n’a pas besoin de mon accord pour revenir.
Au bout d’un quart d’heure, je comprends qu’il est parti et qu’il ne remontera pas. Un SMS me confirme ma stupidité.
— Je ne sais pas si tu voulais que je remonte, dans le doute, je suis parti. Bonne nuit. Je t’embrasse.Quelle idiote !
Je réponds :
— Je pensais que tu remonterais ! Bonne nuit.Me maudissant, je file sous la douche. Je me glisse ensuite dans mon lit et pense au bonheur trop court que Roland m’a donné.
À la pensée de sa main jouant de mon intimité, ma cyprine s’échappe. Mes doigts s’en emparent et en frictionnent mes petits lèvres. Ma cyprine coule de plus en plus. L’envie provoquée par Roland, ajoutée à la pensée de ce qu’il aurait pu me faire, décuple mon désir. Mes doigts entrent en moi et s’agitent. Ils n’ont pas besoin de beaucoup de temps pour provoquer un orgasme plus puissant que d’habitude lorsque je me masturbe. Je m’endors avec tristesse malgré tout et avec le remord de ne pas avoir été plus loin avec mon chef.
Lorsque je me réveille tard dans la matinée, mes pensées sont confuses. Regrets, contrariété d’une nuit d’amour ratée, mélangés à un sentiment plus raisonnable que c’est peut être mieux ainsi, me tirent du lit. Une fois mon café avalé, je suis persuadée que si j’avais couché avec Roland, cela aurait été compliqué au bureau, je m’en convaincs plus que je ne suis convaincue. Je traîne toute la journée sur mon canapé. J’essaye de ne pas songer à mon supérieur. Je n’ai aucune de ces nouvelles.
À la fin de la journée, je me dis qu’il a certainement des regrets de m’avoir embrassée, caressée puisqu’il ne m’envoie pas le moindre signe de vie. En même temps, je fais la morte aussi.
Le lendemain matin, j’appréhende de le voir dans le bus. Comment me comporter ? C’est de très mauvaise humeur que je pars à l’arrêt de bus.
Malgré toutes mes bonnes résolutions, je suis vexée de ne pas avoir eu de ses nouvelles. Je monte dans le bus, le parfum que je sens derrière moi, je le reconnaîtrais entre mille odeurs. Je me retourne.
— Bonjour ma belle !— Bonjour, ça va ?— Je pensais avoir de tes nouvelles hier ? Aurais-tu dormi toute la journée ?— Une bonne partie, oui, mais n’ayant pas de tes nouvelles, je n’ai pas voulu t’imposer les miennes.— Dommage, je serais venu à pied cette fois-ci.Que voulait-il dire ? Tout ce que je comprenais c’est que j’avais raté une occasion de passer de la masturbation au réel. Ce genre de pensée me met un peu plus de mauvaise humeur. Je descends du bus très fâchée après moi-même. Je me défoule toute la journée en bossant comme une malade. À 18 h, je range mon bureau. Je pars le lendemain pour deux jours sur Paris. Au moment où je sors du bâtiment, Roland m’interpelle.
— Tu vas sur Paris demain ?— Oui, pourquoi ?— Anne est en arrêt donc je monte avec toi là bas. Tu partages ton taxi avec moi pour aller à la gare demain matin ?— Si tu veux. Je prends le train de 7 h, le taxi vient à 6 h 30.— Ok, je serais là.Pourquoi ne me parle-t-il pas de ce qui s’est passé entre nous ? C’est avec cette question en tête que je rentre chez moi.
À 5 h30, mon réveil me rappelle que j’ai un train à prendre. Je file sous ma douche, m’habille et me prépare à prendre un petit déjeuner lorsqu’on sonne.
— Ça te dit de partager un petit déjeuner avec moi ?— Ok, monte !Roland entre, pose le sachet de viennoiserie sur la table. Je lui sers un café. Nous déjeunons en silence. Je me lève pour débarrasser. Il nous reste un quart d’heure avant que le taxi n’arrive. Une fois que j’ai lavé les tasses, il me prend par la taille, me plaque contre le mur et m’embrasse à m’étouffer. Il cesse le temps de me dire :
— J’ai trop envie de toi.Et reprend de plus belle. Il est sauvage dans son baiser. Plutôt que de m’en trouver dérangée, cela m’excite. Le taxi est arrivé. Nos lèvres se détachent et la vie reprend son cours.
Dans le train, nous sommes assis l’un à côté de l’autre. À cette heure-ci, il n’y a jamais beaucoup de monde. Notre wagon est quasi vide. Je profite toujours du trajet en train pour dormir un peu, surtout lorsque je pars si tôt.
Roland profite de cette intimité pour poser sa main sur ma jambe. Sa bouche s’empare de la mienne et j’oublie où nous sommes. Il réussit à faire de moi ce qu’il veut. Lorsqu’il glisse sa main sous ma jupe, je le laisse faire. Nous sommes aux beaux jours, je ne porte ni bas ni collant. Il ne se gêne donc pas pour infiltrer mon shorty. Un long murmure de bonheur m’envahit. Il écarte légèrement mes jambes pour entrer en moi sans gêne. Tout en m’embrassant, il fait glisser un doigt en moi. Je jute sur son doigt. Il ne peut ignorer le bonheur qu’il me procure. Mon corps réagit vite à sa caresse. Il prend ma tête, la place contre son cou et me murmure à l’oreille :
— Jouis à mon oreille.Il me doigte de plus en plus vite. Lorsque je me sens partir, j’approche ma bouche de son oreille et il entend mon souffle s’accélérer.
Je sursaute lorsqu’une voix claironne dans les hauts parleurs que nous arrivons à Paris. J’ai tout simplement rêvé. Ça m’a semblé si réel ! Roland me regarde et me dit :
— Je ne sais pas de quoi ou à qui tu rêvais pendant ta petite sieste, toujours est-il que tu avais l’air d’y prendre plaisir.Mon Dieu, je deviens folle, je fais des rêves érotiques à ses côtés maintenant !
Pris dans notre travail, la journée passe vite. Nous avons dîné ensemble pour parler boulot. À la fin du repas, Roland me dit :
— Allez ! On ferme nos dossiers et on ne pense plus boulot jusqu’à demain.J’acquiesce car ces journées en extérieur sont intenses.
— Je vais aller me coucher, lui dis-je.Au moment où je sors cette phrase je me maudis, pourquoi ne lui ai-je pas dis :
— tu viens dans ma chambre, j’ai trop envie de sentir ton sexe me prendre ? — Déjà ! Répond-il, tu ne veux pas qu’on boive un dernier verre avant ?(Non, je veux que tu me boives, moi ! )
— Ok, nous le prenons où ?— Si je te propose de venir dans ma chambre, ça te va ?Mon hochement de tête remplace un oui qui aurait été un :
— oui je veux que tu me baises.La porte de sa chambre à peine refermée, Roland me prend dans ses bras et m’embrasse. Avec une certaine impatience, il me déshabille et je me retrouve nue allongée sur son lit. Je m’offre sans aucune résistance à sa bouche, à ses mains. Il me couvre de baisers, de caresses. Il fouille mon antre, s’en délecte. Je veux sentir sa peau nue sur moi. Je le déshabille alors qu’il me dévore avec gourmandise. Je jouis sous sa bouche. Il finit d’ôter tous ses vêtements, le temps que je reprenne pied. Il est là, enfin nu devant moi. Je me colle à lui. Le contact de nos peaux me donne la chair de poule. Cet homme est le diable. Je ne peux me détacher de lui.
Comme envoûtée par son corps, je le caresse à mon tour, l’embrasse. Il me laisse faire, me fait sentir qu’il apprécie. Son sexe est au garde-à-vous, il m’appelle. Je le prends entre mes mains, joue avec. Un filet transparent s’échappe de son gland. Je joue avec, ma bouche affamée se pose sur sa hampe. Je m’approprie celle qui plus tard me pénétrera. Ma langue s’amuse sur son nœud, cherche à s’insinuer dans son méat urinaire alors que mes mains jouent avec ses testicules. Sa verge est si dure que je n’aspire qu’à une chose, qu’elle entre en moi.
Ma bouche libère son sexe, remonte tendrement le long de son corps. Je m’allonge sur Roland pour échanger un baiser qui dévaste tout mon corps. Il me relève le bassin et sans un mot, positionne mon vagin sur sa queue. Attirés l’un par l’autre, ils se rejoignent, font connaissance, s’adoptent immédiatement. Je m’assois sur lui pour mieux sentir son bâton me prendre.
Tranquillement, je profite du bonheur tant attendu de ne faire plus qu’un avec celui qui hante chaque jour mes fantasmes les plus fous. La cadence s’accélère, mon souffle également. Il me bascule, me renverse pour se retrouver à son tour sur moi. Je sens les prémices de sa jouissance arriver. Il m’embrasse et ses coups de reins s’intensifient. Mon plaisir s’approche de plus en plus, il monte en même temps que le sien. Il lâche ma bouche pour mieux apprécier le doux son de mon orgasme et le partager avec le sien.
Nous restons l’un dans l’autre, sans nous parler quelques minutes. Nous nous regardons. Le bonheur de ce moment se lit dans nos regards. Son sexe s’échappe de mon antre. Je me glisse alors près de lui, il m’ouvre ses bras, je m’y blottis, j’y suis bien. Un dernier baiser passionné avant de nous parler est échangé.
— Je rêvais depuis un moment de cet instant, je suis ravi de l’osmose, m’avoue Roland— Moi aussi, c’était encore mieux que je n’avais espéré.— Tu restes là ou tu retournes dans ta chambre ?— À ton avis ?Cette première nuit avec lui fut courte mais remplie de plaisirs.
Je retourne dans ma chambre au petit matin. Les premières questions sur la gestion de cette relation tempêtent dans ma tête. Je n’ai jamais mélangé perso et pro. Comment allai-je gérer ça ?
La journée se passe avec mon esprit qui vagabonde. Je suis amoureuse mais je me crée un problème. Lorsque nous nous retrouvons dans le train qui nous ramène, Roland me demande ce qui ne va pas.
— Je ne sors jamais avec un collègue et encore moins avec mon chef, du coup ce qui s’est passé entre nous me gène un peu.— Ne te prends pas la tête, vis le moment présent. Nous gardons ça pour nous pour l’instant et nous verrons bien comment cela évoluera. À moins que tu veuilles oublier cette nuit ?— Non !— Alors ne te prends pas la tête et profite.Arrivés à la gare, nous partageons de nouveau le même taxi. Roland me dit bonsoir et rentre chez lui.
Le lendemain et les jours suivants, il se comporte avec moi comme si rien ne s’était passé entre nous. Je fais de même par fierté. Je rentre le vendredi soir, le cœur lourd. L’ignorance de Roland à mon égard me fait mal. Je m’apprête à passer un week-end dépressif. Affalée dans mon canapé en peignoir, je broie du noir. La sonnette me fait sursauter.
Je demande qui sait, Roland répond simplement
— C’est moi.J’ouvre la porte, il se plante devant moi et me demande :
— Es-tu prête à assumer une relation avec ton supérieur ?— Pourquoi cette question ?— J’ai l’impression que tu n’assumes pas, que tu es tiraillée. Alors je te demande si tu es prête à vivre quelque chose de plus profond que sexuel avec moi ?Je ne lui réponds pas, je me jette littéralement sur lui, m’impose dans ses bras, prend possession de sa bouche et lui donne un baiser pour réponse. Oui, je suis prête à vivre une belle histoire avec lui. J’ai tous les symptômes de la femme amoureuse et je veux les vivre intensément avec lui.