Nouvelle Orléans

Holy Solange

Je sais que tu me regardes. Je t’ai guetté toute la soirée et maintenant je vois rougeoyer l’incandescence de ta cigarette dans l’obscurité. Dans un instant tu vas commencer à la triturer, je le sais. Je le veux, ce signal que j’attends, qui veut dire que tu es nerveux. J’aime t’énerver, tu le sais. Je m’avance. L’eau clapote à mes pieds, juste sous la pierre moite. La chaleur qui pèse sur la ville en ce  6 juillet va encore durer un sacré bout de temps. C’est toujours comme ça à la Nouvelle Orléans. Je dégouline.  Toi aussi sûrement. Pendant la journée j’ai cassé les pales au plafond de la chambre, qui nous servent de climatisation. J’imagine bien la sueur couler le long de ton front. Toi, faisant rouler ton verre de bourbon glacé sur ta peau pour l’essuyer. Avalant une gorgée, gobant le glaçon.

Les lumières de la piscine m’éclairent par en-dessous. Je me mets de profil, bien cambrée, ainsi mon cul ressort juste ce qu’il faut. Je lève les bras, tu vois, j’attache mes cheveux en tresse sur le côté. Je respire mon odeur. Je ne me suis pas lavée. J’ai voulu garder l’odeur de ton foutre sur moi toute la journée. Ca collait au début. Maintenant s’est sec. Comme ton cœur. Comme mon con que tu as voulu arroser, avant de le lécher. Regarde-moi, regarde-la bien, Peter, la petite pute que tu t’es tapée. J’enlève ma culotte. De toute façon c’est tout ce que j’avais.  Je me tourne vers toi maintenant. Tu les vois bien mes seins ? Épanouis, comme tu dis. Drôlement gros pour une fille aussi menue que moi, pour une fille de quinze ans. Je peux voir ta queue qui se dresse, je la sens.  Un glaçon Pete ? Un coup de langue ? Un jet de salive ? Et bien non. Ce soir ma langue reste dans ma bouche.  C’est jour de congé. Regarde, je me tourne. Assez joué, il est temps que je me lave de cette odeur qui ne me lâche plus, de cette odeur de vomi et d’excréments. Tu m’as salie.

Je m’assois sur le bord du jacuzzi et me laisse glisser lentement. L’eau est fraîche et douce sur ma chatte. Elle pénètre ma fente. L’envahie, comme ta batte cette nuit. Dans mon cul et dans ma chatte. Les deux toujours, sinon tu t’ennuis. Et moi j’aime ça aussi. C’est toi qui le dis.

J’entends un bruit. Dans mon dos, la semelle de tes bottes fracasse le gravier, le réduit en poussière, comme tu as réduit ma vie, frangin, et Papa avant toi aussi. Tu t’approches. Tu ne peux pas voir la lame que je cache dans l’eau, soudée à ma peau. Approche encore, tout prêt, à me goûter. N’ai pas peur, frérot. Viens mettre ta main. C’est comme ça qu’on fait n’est-ce pas, dans toutes les familles ? Vient me baiser. Approche ! Approche encore… on va s’amuser.

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