On dira pour être polie,

chachalou

Que les frères et soeurs ont tendance à s'attirer comme des aimants.

 

Quand je t'ai rencontré, tu paraissais me connaître depuis toujours, de mes goûts, à ma personnalité, à la couleur et le style de mes fringues préférées. Tu avais tout l'air d'être mon âme jumelle, celui qui comme moi, rit depuis tout petit et sûrement même, déjà au berceau. Tu savais tout de moi. Tu savais ce que je désirais, ce que j'avais planté dans ma vie, les sacrifices fait. Je n'aurais jamais l'occasion de comprendre pourquoi, il en était de même pour moi. Je vivais à travers toi les ressentis et les humeurs, tes sensations de virages et tes accélérations. Je te connaissais entièrement, jusqu'à la douleur ressentie, le jour où l'on a dût t'arracher ta première dent.

Je riais avec toi. Je vivais avec toi. Et pour toi. 

Alors, on dira pour être plate et sans suspicions aucune, que les frères et soeurs ont tendance à s'attirer et se comprendre en deux ou trois regards, même si cela fait vingt ans qu'ils ne se sont pas vus. Je ne sais toujours pas quel fluide circulait entre nous, quel aura similaire nous portait au devant de tous et de tout. Je ne trouve plus ta force et ton envie porteuse, je ne trouve plus ton espoir en moi. T'es parti et comme avant, je te cherche et je te veux, continuellement. 

Dans ta vie, t'as suivis la même évolution que moi. Tu as eu les mêmes désirs aux mêmes âges et les mêmes envies aux mêmes périodes. Tu as douté autant que moi et tu as cru autant que moi. T'as sacrifié des parties entières de ton enfance pour oser briller un jour. J'ai fais pareil sacrifice, juste pour m'en sortir, une fois grande. Internat jeune et tôt, j'ai suivis ta route. Volonté de faire carrière au même âge, j'ai suivis cette voie. Passionné, doué, remarquable, on m'a rapidement accordé les mêmes intérêts que l'on te portait. Dans ma vie, parfois, tu étais là aux mêmes endroits que moi. 

Le Bourget du lac, la Savoie, Chambéry. Nous y passions les mêmes journées de temps à autre, nous vivions les mêmes choses parfois, nous ne faisions que nous croiser, jusqu'à ce jour-là. Ce jour où je t'ai vue et j'ai su que ce n'était pas un hasard, mais que c'était bien toi. Toi, mon frère. Toi, Alec également. Toi, mon héro. Toi, mon modèle. Je t'ai reconnu sans même te parler. Je me suis sentie complète et comblée pour la première fois de ma vie. 

Ah, c'est cela connaître son frère après des années passées à le chercher. C'est étrange, ça fait froid dans le dos et chaud au coeur en même temps, c'est vivant et mort à la fois. C'est le pelle-mêle, le mélange de saveurs, de doutes, d'amour, de questions et de vivacité. 

C'est la Vie, tout simplement. 

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