On m'a donné un chien . Le Journal de Dom Scriblerus

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Je profite des vacances pour migrer, je liquide un ancien blog, je trie, je recase ici le meilleurs de ma prose, mais du meilleur j'en suis seul juge, j'ai toujours eu les chevilles gonflées.

Dimanche 4 août deux mille treize,

17.58. Dimanche soir, nous y sommes, je ne sais ou nous en sommes des noyades, mais je vais vous parler des mouches, non pas de celles de Sartre, mais de celles de Georges Sand en Novembre 1866 disant à Flaubert ;

     " Les mouches endormies dans les coins de la chambre se réveillent à la chaleur de mon feu. Elles s'étaient mises là pour mourir, elles arrivent auprès de la lampe, elles sont prises d'une gaîté folle, elles bourdonnent, elles sautent, elles rient, elles ont même des velléités d'amour, mais c'est l'heure de mourir, et, paf ! au milieu de la danse, elles tombent raides. C'est fini, adieu le bal ! "

16.30. En début d'après midi je suis descendu au pied de ma tour " La Belle Bleue " avec ma chaise longue et mon poste de radio à manivelle pour y passer une sieste musicale Radio-Classique sur la pelouse.

    Au terme d'une demi-heure j'ai commencé à percevoir des choses bizarres, je mouillais, je mis les doigts ils étaient crémés et poisseux... Il me fallut un moment pour comprendre que l'on me balançait des pots de yaourts dont évidemment pour plus de fun on avait arraché l'opercule ... La vie en cité.

   Ma tour s'appelle " La Belle Bleue " parce que de son treizième étage à vingt kilomètres à la ronde par beau temps l'on voit la mer. L'on voit la mer mais nous n'avons pas les moyens d'y aller.

   Je lis que Cécile Duflot précisément va lire l'intégrale d'Arsène Lupin se moquant de ses collègues qui prétendent lire Montaigne et Montesquieu... je ris.

11.47. Madame Duflot, lis-je a failli démissionner dans le contexte du limogeage de la Batho ! tu parles elle avait trop d'intérêts notamment pécuniaires et politiques à y rester, elle devient pantouflarde et se ménage un bon confort bourgeois.

11.00. Flaubert n'a que cinquante et un ans lorsqu'il écrit à Elsa Schlésinger ;

   " Ma vieille amie, ma vieille Tendresse " ; On m'a donné un chien ; je me promène avec lui en regardant l'effet du soleil sur les feuilles qui jaunissent et, comme un vieux, je rêve sur le passé. - Car je suis un vieux. L'avenir pour moi n'a plus de rêves ... "

10.30. Combien de noyés aurons-nous à dénombrer ce dimanche soir ?

   Je lis les " Autres " d' Alice Ferney, écriture simple légère mais un peu mièvre comme le fond d'ailleurs, l'eau de rose fétide des sentiments.

   Gustave Flaubert parlerait de " phrases femelles comme celles de Lamartine ... .

   " Estelle : " Tu es... On ne devrait jamais ni se laisser qualifier par autrui, ni qualifier autrui. Mais couramment on parle des autres et de soi, à tout bout de champ. En somme dès que l'on a rien à dire, les uns les autres on se parle des autres et de nous-mêmes .. "

Alice Ferney . .

                                                       µ

  • Ah quelle culture ... je suis subjugué ...

    · Il y a presque 10 ans ·
    Lune 08

    scribleruss

  • Alice Ferney a raison même si sa pensée avait déjà été exprimée (à mon avis d'ailleurs bien "mieux" car plus condensé donc plus précis) par Paul Valéry : "Tout ce que tu dis parle de toi, singulièrement quand tu parles d'un autre"

    · Il y a presque 10 ans ·
    Printemps   2011   n%c2%b0 n%c2%b0 016 n b

    akhesa

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