Or Pourpre

kahgra

Bardoc Reddark était un homme aimé de sa famille et de ses proches. Il aimait sa femme et ses enfants comme plus que tout, ils étaient sa raison de vivre. Ils vivaient dans la pauvreté, certes, mais Bardoc s'était toujours démené pour subvenir aux besoins de sa petite tribu. Tous vivaient au village de Gamil, modeste bourgade proche de la cité de Pralzag, connue pour ses généreuses récoltes céréalières. Bardoc faisait partie de ces cultivateurs d'orge et de seigle, c'était son métier. Le dur labeur avait rendu la peau de ses mains dure comme du cuir et ses outils, qu'il manipulait avec force, creusaient des cloques sanguinolentes dans ses paumes. Mais il fallait bien nourrir les siens, et la récolte était rentable. Ça, c'était l'ancienne vie de Bardoc. Tout cela, c'était bien avant que certaines rumeurs se répandent qu'un Coeur-du-phoenix se faisait passer pour un paysan pour se cacher de la Milice locale et des braconniers. Les enfants poussaient la chansonnette dans les rues sur la légende d'une créature à l'apparence humaine qui abrite en elle un trésor inestimable, vivant recluse pour se protéger des bandits, cupides et avides de trésors. Bardoc était autrefois un homme, mais il est devenu bien plus que ça. Effectivement, sa cage thoracique renfermait un cœur en or. Un or si pur que le sang lui-même ne pouvait le ternir. Nul ne se doutait de quoi que ce soit, son enveloppe charnelle avait tout d'un humain ordinaire. Le cœur octroie l'immortalité à son détenteur, certains individus partent en quête de ce trésor inestimable. Parfois pour le vendre, ou même faire une greffe. Certains Coeur-du-phoenix naissent naturellement. Bardoc ne faisait pas partie de ceux-là, il était un trafiqué. Bardoc Reddark a fini par le découvrir trop tard, lorsqu'un groupe de chercheurs l'ont attaqué en pleine nuit. Sa famille n'a pas survécu, ils ont été massacrés sans même pouvoir ouvrir l'œil. Les chansonnettes des enfants et les rumeurs du village résonnaient dans sa tête, en boucle. Il ne s'était pas douté une seule seconde qu'il était le principal concerné de ces paroles qui animaient les ruelles terreuses de Gamil. Il contemplait ses mains de paysan, mais ne se sentait pas spécial. Il n'avait pas le pouvoir d'invoquer le feu, ni de voir dans la nuit. Le travail dans les champs avaient sculpté son physique, certes, mais sa force ne défiait en rien les lois de la nature. Depuis, il s'est juré de venger les siens en partit en quête de découvrir ce qu'il s'est passé au moment où il est parti se coucher en humain, jusqu'à son réveil le lendemain, en Coeur-du-phoenix.

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