Parade d'un jour de pluie.
phalene
J'ai rêvé d'une demeure qui serait mienne, et qui serait tienne,
Où l'on regarderait pousser les fleurs, à l'ombre des sentiers.
Au bord de l'eau, bercés par les courants d'air,
On traierait les vaches, s'abreuvant de leur lait.
Mais c'est un manoire, hanté, que nous partageons,
Une demeure interdite, comme un cauchemar qui s'étale,
Un endroit factice, hanté de mille maux,
Qui acceuille nos jeux et nos courses lasses.
Sur ma ville s'étend la pluie, froides lames cinglantes,
Qui me berce de son rebond sur les toits;
Mais dans mon coeur n'existe de musique plus sanglante:
C'est un jour de pluie qui t'a mené loin de moi.
Je te cherche et je te respire, guettant ton ombre,
Mais tu n'apparais qu'à mon cerveau malade:
Je rêve de tes bras, durant mes nuits sombres,
Mais nos étreintes nocturnes ne sont que parade.